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Histoire de la médecine en Egypte ancienne

ANATOMIE HUMAINE - MEMBRE SUPÉRIEUR - III - ATLAS - 1

Article complet du samedi 18 octobre 2014 :

ANATOMIE - LE MEMBRE SUPÉRIEUR - III - ATLAS (1)

 

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  • Richard-Alain JEAN, « Anatomie humaine. Le membre supérieur - III - Atlas anatomique égyptien commenté (1) La ceinture thoracique », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg, 18 octobre 2014.

 

 


 

 

 

 

 

 

ANATOMIE HUMAINE

LE MEMBRE SUPÉRIEUR - III

ATLAS ANATOMIQUE ÉGYPTIEN COMMENTÉ (1)

LA CEINTURE THORACIQUE

 

Richard-Alain JEAN

 

 

          Afin de compléter les articles précédents concernant l’anatomie du membre supérieur [1], je propose ici une deuxième partie iconographique, c’est-à-dire un atlas commenté comportant d’autres exemples d’éléments morphologiques repérés par les Égyptiens et rencontrés en deux ou trois dimensions dans l’art. Ce travail pédagogique se limitera dans un premier temps aux objets exposés au musée du Louvre.

         Ainsi, il est tout à fait intéressant de signaler que dès les périodes les plus anciennes, certains détails de parties physiques précises sont déjà assez bien notifiés. Par exemple, alors que les mains restent encore sur cet objet très peu différenciées, l’on peut toutefois identifier les pectoraux des hommes figurant sur le verso du « poignard du Gebel el-Arak » en ivoire d’hippopotame (Fig. 2 a, b et c). Les extrémités préhensiles des personnages des palettes nagadiennes dites « des hommes » (Fig. 2 bis) et « des chasseurs » (Fig. 3) commencent à peine à se dessiner, tandis que l’on peut voir sur l’un d’eux évoluant sur cette dernière un très net marquage des clavicules et une velléité de dessiner une musculature des bras (Fig. 3). Par contre, sur la palette dite « au taureau », les mains et les poignets sont très bien représentés, on y distingue même les ongles. Les clavicules sont apparentes (Fig. 4).

 


 

[1] Richard-Alain Jean, « Anatomie humaine. Le membre supérieur - I, La ceinture thoracique », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg, 1er octobre 2014 ; Richard-Alain Jean, « Anatomie humaine. Le membre supérieur - II, Le bras, l’avant-bras et la main », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg, 30 juin 2014.

 

 


 

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            La ceinture scapulaire ou thoracique

 

            L’épaule est généralement assez bien représentée, surtout chez le sujet masculin en raison des plus forts modelés dus à la musculature qui s’insère sur les parties osseuses dont on distingue des points saillants comme l’articulation acromio-claviculaire (Fig. 5).

            Par exemple au Louvre, on trouvera un couple dont la ronde-bosse illustre particulièrement bien les différences morphologiques sexuelles entre un époux correctement musclé et son épouse aux dimensions toutes graciles (Fig. 7). À l’opposé, plusieurs personnages âgés mais en bonne santé apparente présenteront une musculature très diminuée avec un inversement de l’aspect de la partie supérieure du thorax qui se fermera en tronc de cône juste sous la ceinture scapulaire (Fig. 6).

 

 


 

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            1. Ostéologie

 

          Si l’on reporte en profondeur les éléments osseux, on en retrouvera assez souvent des aspects externes compatibles. Voir par exemple la disposition bien comprise du squelette avec les articulations manubrio-sternales dont la fourchette sternale en avant répond bien à la première vertèbre dorsale en arrière avec le tronc de cône thoracique supérieur en dessous (Fig. 8), nous avons déjà vu que l’apophyse épineuse était aussi parfois visible et qu’elle était suivie en bas par le rachis formant le pli dorsal (Fig. 10 et fig. 10 p. 4 du précédent article). Souvent, le dernier rappel dorsal est ténu (Fig. 11 et 12), mais il peut être aussi trahi à sa base par l’apparition subite des deux insertions verticales hautes des deux faisceaux supérieurs des trapèzes (Fig. 13) les menant de la base du crâne et suivant les processus épineux cervicaux (lig. nuchae) pour aller jusqu’au tiers latéral de la clavicule. La forme claviculaire en ‘S’ est respectée (Fig. 9).

 

 

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            2. Arthrologie

 

            Dans la mesure où les luxations antérieures de l’épaule sont classiquement les plus fréquentes de celles déjà rencontrées aux niveaux des autres articulations dans le secteur civil, elles le sont encore davantage, et avec d’autres problèmes traumatologiques dans le milieu militaire. Les médecins des armées et à leur suite leurs confrères civils auront très certainement remarqué dans ce cas la disparition de la convexité due au trochiter (tubercule majeur) normalement visible et palpable. Une peinture de la tombe d’Ipouy (TT 217) nous montre un praticien réduisant une luxation, soit au deuxième temps de manœuvre de Kocher, ou bien, au deuxième temps de la Baseball Method.

 

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            3. Myologie

 

            3.1. Les muscles de l’épaule

 

            Normalement les Anciens ne percevaient que les muscles superficiels bombant sous la peau, sauf pour les dissecteurs et les cliniciens qui en avaient une perception plus profonde.

            Le muscle trapèze ainsi que le muscle strerno-cléido-mastoïdien se terminant tous deux sur la ceinture scapulaire seront abordés mais mieux étudiés postérieurement.

 

         3.1.1. Groupe musculaire postérieur ou dorsal

 

         Il n’est pas impossible que le praticien ait perçu le muscle sus-épineux (ou supra-épineux) car sa tendinite est une affection très fréquente secondaire au port d’une charge trop lourde ou à un choc. Le muscle sous-épineux (ou infra-épineux) avec en bas plus accessoirement les muscles petit rond (ou teres minor) et grand rond (teres major) sont discernables en surface (cf. infra).

         Le muscle grand dorsal (ou latissimus dorsi) forme en dehors et en haut le plan palpable limitant en arrière la paroi postérieure de la fosse axillaire bien comprise du clinicien de l’époque (Fig. 28 bis).

 

         3.1.2. Groupe musculaire externe

 

         Cette unité anatomique qui n’est en réalité composée que d’un seul muscle bien vu par les Égyptiens, c’est-à-dire le deltoïde, forme le moignon de l’épaule. Il comprend une partie claviculaire (tiers externe) en avant (pars clavicularis), une partie acromiale en dehors (pars acromialis), et une partie spinale en arrière (pars spinalis). Ces trois parties convergent en bas sur le tubercule deltoïdien (tuberosita deltoidea) en formant un ‘V’ (Fig. 13 de l’article précédent). J’en reparlerai dans l’Atlas consacré aux muscles du bras. Sont arrête antérieure forme le sillon pectoro-deltoïdien (Fig. 25 et 28).

 

         3.1.3. Groupe musculaire antérieur

 

         Il était surtout connu aux temps pharaoniques par le grand pectoral. Ce muscle comprend une partie claviculaire (tiers interne), et pour simplifier, une partie sterno-costale (pars sternocostalis) prenant son origine de la membrane du sternum (membrana sterni) en dedans et des côtes en bas qui sont bien représentées dans l’art avec la dépression longue sternale au centre et le sillon sous mammaire en bas (Fig. 25 et 28).

         Son insertion humérale forme en dehors et en bas le plan palpable limitant en avant la paroi antérieure de la fosse axillaire bien comprise du clinicien de l’époque (Fig. 25). J’en reparlerai à propos des ganglions lymphatiques.

 

 


 

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         3.1.4. Groupe musculaire interne

 

         Cette unité anatomique est en fait constituée par le muscle dentelé antérieur (serratus anterior). Sa présence est signalée latéralement en volume avec celle du grand dorsal. Sa régression, avec celle du grand dorsal, souligne le vide du tronc de cône thoracique supérieur (Fig. 6). Le clinicien pouvait en constater une paralysie.

 

            Donc, pour résumer, les muscles en rapport avec la ceinture thoracique (Tableau de la fig. 29) ménagent plusieurs plans qui se chevauchent du dedans en dehors (Fig. 19 et 20). Par exemple, dans la région postérieure, il est ainsi possible d’apercevoir la présence du sous-épineux apparaissant en partie entre le bord inférieur du deltoïde et le bord externe du faisceau inférieur du trapèze (pars ascendens). On devine également le volume du sus-épineux recouvert par la partie distale du faisceau supérieur du trapèze (pars descendus) (Fig. 17 et 18).

 

 

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Situation approximative entre les deux figures de l’omoplate (schéma 17 et photo 18),

des insertions musculaires et des justes recouvrements.

(Conception © R.-A. Jean)

 

 


 

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          Par exemple encore, sur la partie antérieure du cou, les chefs sternaux saillants des sternocléidomastoïdiens sont toujours visibles bien que disposés sous le muscle peaucier (Fig. 21 et 22). En fait, tout dépend de l’épaisseur et du volume de chaque élément, et aussi, il faut bien le dire, de la corpulence du sujet et donc de l’importance et de la répartition des tissus graisseux sous-cutanés et interstitiels (Fig. 23 a). Ainsi nous avons déjà vu que certains détails pouvaient être amoindris (Fig. 12) mais dans certains cas toujours visibles (Fig. 23 b). Dans d’autres cas, c’est le sexe ou l’âge qui conditionneront les volumes musculaires. Ainsi nous avons déjà vu le très bon rendu sculptural d’un jeune couple (Fig. 7). Et à côté, nous avons pu constater l’amoindrissement de la musculature d’une vieille meunière aux seins involués. Cette différence de traitement nous montre que par exemple, la disparition apparente des grands dorsaux et des dentelés chez ce sujet laisse un vide supérieur en fin tonneau thoracique (Fig. 6) qui sera d’autant mieux comblé chez le sujet musculeux qu’il sera jeune, sportif et bien portant et que le sculpteur aura de bonnes notions d’anatomie.

            Ainsi nous avons vu que les sculpteurs savaient déjà montrer à ce niveau anatomique certaines différences de structures physiologiques en palliant, par leurs connaissances acquises auprès des médecins, des manques ou des excès naturels.

 

 

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            4. Vascularisation

 

            Comme je l’ai déjà indiqué, les Égyptiens avaient bien vu les deux troncs principaux, c’est-à-dire l’artère axillaire provenant de la sous-clavière qui donnera au passage l’artère mammaire externe dont j’ai déjà parlé à propos du sein, puis se poursuivra avec l’artère humérale et la veine axillaire seule à ce niveau (Fig. 30-31). Il faut noter à cet endroit les rapports vasculaires et nerveux avec le plexus brachial déjà évoqué, et aussi, les vaisseaux et ganglions lymphatiques (cf. infra).

 

 


 

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            5. Les lymphatiques

 

            Nous avons vu que les médecins pharaoniques pratiquaient la palpation des aires ganglionnaires et en appréciaient les caractères.

 

 

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[1] Richard-Alain Jean, « Anatomie humaine. Le membre supérieur - I, La ceinture thoracique », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg,1er octobre 2014 ; Richard-Alain Jean, « Anatomie humaine. Le membre supérieur - II, Le bras, l’avant-bras et la main », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg,30 juin 2014.

 

  


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