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Histoire de la médecine en Egypte ancienne

ANATOMIE HUMAINE - MEMBRE SUPÉRIEUR - I

Article complet du mercredi 1er octobre 2014 :

ANATOMIE - LE MEMBRE SUPÉRIEUR - I

 

Fig

 

  • Richard-Alain JEAN, « Anatomie humaine. Le membre supérieur - I , La ceinture thoracique », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg, 1er octobre 2014.

 

 


 

 

 

 

 

 

ANATOMIE HUMAINE

LE MEMBRE SUPÉRIEUR - I

LA CEINTURE THORACIQUE

 

 

Richard-Alain JEAN

 

 

 

          Comme en anatomie moderne, les anciens Égyptiens considèrent les quatre segments des membres supérieurs (membrum superius) que sont l’épaule, le bras, l’avant-bras et la main. Rattachés à la partie haute du tronc, ils entretiennent des liens étroits avec la ceinture scapulaire et la cage thoracique qui étaient déjà assez bien connues. Je décrirai donc aussi par commodité de lecture les éléments ici utiles de ces deux dernières unités et dans l’esprit de l’enseignement intégré.

         Je ferai également ici parfois allusion à des modèles animaux à propos d’équivalences données à partir de termes issus de pièces de boucherie ou de dénominations spécifiques, par exemple des bovins.

         Cette première partie sera donc consacrée à la ceinture scapulaire et à une portion du thorax, c’est-à-dire au total, à la ceinture thoracique [1].

 

         N.B. Je n’emploierai comme d’habitude que des dénominations anatomiques simplifiées courtes et communes, donc plus faciles à placer dans les schémas, comme celles par exemple en usage dans l’aide-mémoire de Rouvière [2]. Se reporter également au tableau des équivalences situé dans la dernière partie de mon Atlas.

 

 


 

2

 

         1. La ceinture scapulaire

 

p[3], [4], [5], [6], [7].

 

 

p

 

 

p

 

 


 

3

 

         La fonction articulaire de cette partie jointive bien comprise chez l’homme et le modèle animal que nous venons d’apercevoir a été transposée par les artisans qui, soit se sont eux-mêmes directement inspirés de l’anatomie ou bien y ont été encouragés par des charpentiers, voir des médecins. En effet, l’articulation ménagée sur certaines reproductions humaines comme des poupées autorise, comme l’épaule naturelle, le large mouvement de la circomduction. Cette figuration mobile représente déjà un aspect artificiel de la physiodynamique du membre supérieur, même s’il ne comprend pas encore le mécanisme en « bille » de nos prothèses modernes acceptant en plus les abduction et adduction avec les combinaisons habituelles, puisque le correspondant du sujet de bois, à la place d’une cavité glénoïde humaine, répond à une forme cynlindrique finissant en tronc de cône (Fig. 6-8).

 

 

p

 

 

          1.1. Ostéologie

 

p[8][9][10][11][12][13][14] 

 

 


 

4

 

 

p

 

 

p

 

 


 

5

 

         1.2. Les partie molles

 

p

[15].

 

         1.2.1. Les muscles

 

         Les trapèzes, les pectoraux et les deltoïdes sont généralement bien représentés dans l’art, surtout chez le sujet masculin (Fig. 13, 14, 20), et l’on peut aussi parfois deviner la place du grand dentelé sur le côté ainsi que d’autres éléments constitutifs du groupe postérieur comme le grand dorsal en arrière (Fig. 21). Ils participent tous à la musculature fonctionnelle de l’épaule et du membre supérieur.

 

 

p

 

 

         Il faut également remarquer à cette occasion que, situées en avant et au centre, les insertions basses des deux sterno-cléiodo-mastoïdiens sont souvent bien indiquées ainsi que parfois le creux de la fourchette sternale accompagnée latéralement des deux reliefs des têtes claviculaires, du corps de la clavicule avec la grande fosse supraclaviculaire au-dessus (fig. 12). On peut également noter par exemple sur le buste de la reine Néfertiti la petite dépression située entre le chef sternal et le chef claviculaire du sterno-cléïdo-mastoïdien (petite fosse supraclaviculaire dite de Sedillot) [16].

 

 


 

6

 

p

 

 

p

 

 


 

7

 

         1.2.2. Vascularisation

 

         Seuls les plus gros vaisseaux sont mentionnés, les autres étant considérés comme accessoires. En effet, les papyrus médicaux nous enseignent que :

 

         pEbers 854 f. 100, 2b-3a

 

p

 

         2b (Il y a) Deux mtw pour (lit. sur) son épaule droite, 2c et deux

         3a  pour son épaule gauche.

 

         Commentaire. — On peut tout naturellement penser à l’artère et à la veine sous-clavière. Puis, plus loin, à l’artère et à la veine axillaire.

 

         Pour les schémas et la suite de la vascularisation du bras et de la main jusqu’aux doigts, cf. la 2e partie, puis l’Atlas.

 

         1.2.3. Les lymphatiques

 

         Les vaisseaux lymphatiques. — Nous ne savons pas si les anciens Égyptiens avaient noté les continuités des vaisseaux lymphatiques eux-mêmes et le transport de la lymphe. Les hippocratiques avaient aperçu la présence des glandes axillaires contenant du « sang blanc ». Aristote et les dissecteurs de l’École d’Alexandrie décriront bien pourtant chez l’homme et l’animal ces fameux « ductus lactei » (Érasistrate, Hérophile). Galien indique des « petites glandes » au niveau veineux mésentérique. Ces structures particulières semblent ensuite complètement tomber dans l’oubli (Voir cependant quelques indices chez Niccolò Massa, Gabriele Falloppio et Charles Estienne ?). En 1565, Bartolomeo Eustachi retrouve le canal thoracique chez le cheval mais le baptise « vena alba thoracis » dite contenant une humeur aqueuse mais sans donner plus de détail [17], puis, il faudra attendre le 23 juillet 1622 avec Gasparus Asellius qui remarque alors dans l’une des « gaines » abdominales d’un chien « bien nourri », « une liquidité blanche, semblable au lait ou de la crème » [18]. Suivront ensuite les travaux du médecin Normand Jean Pecquet publiés à Paris entre 1651 et 1654 [19], d’Olaüs Rudbeck, de Thomas Bartholin …

         Par contre, nous avons déjà vu plusieurs fois que les cliniciens pharaoniques avaient tout à fait l’habitude d’évaluer les ganglions notables, et ceci, à plusieurs endroits différents.

 

p

[20], [21].

Puis, dans la mesure où ils s’égrainent en chapelet maillé, on peut se demander si l’observation de ces suites anatomiques, avec le suivi des tracés lymphangitiques localisés au niveau des membres n’ont pas été perçus à nouveau mais cette fois comme tractus à l’état sain et retrouvés sur le cadavre. Ce serait cohérent.

 

 


 

8

 

         Aussi, le praticien avait recours à la palpation des aires ganglionnaires :

 

p

[22][23][24][25][26]27].

 

 

p

 

 


 

9

 

         1.2.4. Les nerfs

 

         Les principaux trajets nerveux de l’épaule ont sans doute été perçus pour des raisons cliniques évidentes en rapport avec ce qui était encore il n’y a pas si longtemps qualifié de troubles douloureux cervicaux-brachiaux, ou, « sciatique du bras ». En effet, les plexus brachiaux sont des réseaux situés à la base du cou et d'où partent les nerfs des membres supérieurs. Ils se composent des quatre derniers nerfs cervicaux (C5 à C8) et de la première racine dorsale (D1).

         Ainsi, la névralgie cervico-brachiale (NCB) trouve son origine dans l’irritation par compression d’une racine nerveuse cervicale (C6, C7 ou C8), le plus souvent en raison d’une poussée inflammatoire due à une arthrose cervicale, ou encore, par la formation d’une hernie discale. Partant du cou pour se diriger vers un membre supérieur, la douleur peut être intense, traçante et à recrudescence nocturne forte. Elle s’associe fréquemment à des fourmillements, à des décharges électriques ou des engourdissements d’un ou plusieurs doigts (paresthésies). Les irradiations se propagent vers le pouce dans la NCB C6, vers les doigts médians dans la NCB C7, et vers le 5e doigt dans la NCB C8.

 

 

p

 

 

p

 

 


 

10

 

         2. Le thorax

 

p

[28][29][30].

 

         2.1. Ostéologie

 

p

[31][32].

 

         Le dessin du gril costal est parfois assez bien rapporté chez le sujet maigre.

 

         Le gril costal est fermé en avant par le sternum.

 

p

[33][34].

 

 

p

 

 

         Le thorax est fermé en arrière par le rachis dorsal.

 

p

[35][36][37].

 

 


 

11

 

         2.2. Les parties molles

 

         Je ne retiendrai bien entendu ici que des muscles ayant des rapports avec les épaules ou les bras (Cf. le tableau des principales insertions, fig. 11) avec les trapèzes, le grand dentelé visible sur les côtés mais sans détail, et le muscle grand dorsal (Fig. 18). On peut aussi parfois deviner les sus et sous épineux (Fig. 19).

 

 

p

 

 

p

 

 


 

12

 

p

 

p

  

p

 

 


13

p

p


14

[1] Pour les détails anatomiques, on se reportera à : H. Rouvière, A. Delmas, Anatomie humaine, III, Membres, 15e édition, Masson, Paris, 2002, p. 3-318 ; H. Rouvière, Précis d’anatomie et de dissection, 9e édition, Masson, Paris, 1976, p. 285-415 et 417-443.

[2] H. Rouvière, Atlas aide mémoire d’anatomie, 2e édition, Masson, Paris, 1959. Pour les dénominations conformes à la Nomenclature Anatomique Internationale (1955-1998), se reporter à H. Rouvière, A. Delmas, op. cit. 2002, p. XV-LVII.

[3][4][5][6].

p

[7][8][9].

p

[10][11].

p

[12] Wb I, 455, 3 ; Lefebvre 1952, p. § 26 p. 27 ; Lacau 1970, § 172 p. 67 ; Hannig 1995, p. 251, « Schlüsselbein, (clavicule) » ; Walker 1996, p. 268 « collarbones, clavicles » ; Takács, II, 2001, p. 186-188.

[13] Wb I, 455,4 ; Lefebvre 1952, § 26 p. 27 ; Lacau 1970, § 172 p. 67 ; Hannig 1995, p 251, « Schlüsselbeinregion, (région claviculaire) » ; Walker 1996, p. 268 « supraclavicular fossae i.e. the  hollows  above the collarbones ».

[14] Lefebvre 1952, p. § 24 p. 24 ; Hannig 1995, p. 543, « Brustbein (sternum) » ; Walker 1996, p. 272 « breastbone, sternum ».

[15] Wb III, 204, 15-17 ; Lefebvre 1952, § 30 p. 28 ; Lacau 1970, § 276-278 p. 106-107, § 414, p. 152 ; Alex. 77.2923, 78.2893 « les aisselles » ; Hannig 1995, p. 572, « Achsel, (aisselle) » ; Walker 1996, p. 273 « armpit ».

[16] R.-A. Jean, « Notes complémentaires sur le système respiratoire en Égypte ancienne (1) Anatomie », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg, 21 février 2014, fig. 4 et 5 p. 3, fig. 29 p. 11.

[17] Bartolomeo Eustachi, Tabulae anatomicae, Venise, 1552.

[18] Gasparus Asellius, « De Lactibus Sive Lacteis Venis Quarto Vasorum Mesaraicorum Genere, Novo Invento Gasparis Asellii ... Dissertatio : Qua Sententiae Anatomicae Multae Vel perperam receptae convelluntur, vel parum perceptae illustrantur », Milano, 1627.

[19] Jean Pecquet, Experimenta nova anatomica. Ejusdem Dissertatio anatomica de circulatione sanguinis et chyli motu, Paris,1651 ; Jean Pecquet,Monspeliensis Experimenta Nova Anatomica : Quibus Incognitum Hactenus Chyli Receptaculum, & ab eo per Thoracem in ramos usque subclavios Vasa Lactea deteguntur. Dissertatio Aanatomica De Circulatione Sanguinis Et Chyli Motu. Huic secundae editioni, quæ emendata est, illustrata, aucta, Accessit De Thoracicis Lacteis Dissertatio, In qua Io. Riolani Respensio ad eadem Experimenta nova Anatomica refutatur; & Inventis recentibus canalis Virsungici demonstratur usus; & Lacteum ad Mammas à Receptaculo iter indigitatur. Sequuntur Gratulatoriæ Clarissimorum Virorum cum priùs editæ sed auctiores, tum recèns additæ ad Authorem Epistolæ. Quibus & adjungitur Brevis Destructio, seu Litura Responsionis Riolani ad ejusdem Pecqueti Experimenta ueti experimenta, Paris, 1654.

[20] Bien vu par Th. Bardinet, « Le niveau des connaissances médicales des anciens Égyptiens », dans Égypte, Afrique & Orient, 71, septembre 2013, p. 51.

 

 


 

15

 

[21][22][23].

p

[24].

p

[25].

p

[26] M.-C. Graber-Bailliard, « Papyrus médicaux de l’Égypte ancienne : Le traité des tumeurs (Papyrus Ebers 857 à 877) », Kyphi 1, 1998, p. 54-56.

[27] Voir pour ces derniers textes : Th. Bardinet, op.cit. septembre 2013, p. 47-50.

[28] Wb V, 11, 2-8. Alex. 77.4354, 78. 4244, 79.3100 « la poitrine » ; Hannig 1995, p. 240, « Brustkorb, (cage thoracique) » ; Walker 1996, p. 276 « breastbone, sternum ».

[29] A. Gardiner, Hieratic Papyri in the British Museum, Third Series, Chester Beatty gift, London, 1935, pl. 41-42.

[30][31][32].

p

[33] Lefebvre 1952, § 24 p. 24 ; Lacau 1970, § 193 p. 76 ; Walker 1996, p. 276 « breastbone, sternum ».

[34] O. Perdu, Les statues privées de la fin de l’époque pharaonique, Paris, 2012, I, p. 273.

[35].

p

[36][37].

p

 

  


 .

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