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Histoire de la médecine en Egypte ancienne

SEXUALITÉ - I

Article complet du samedi 22 avril 2017 :

SEXUALITÉ - I - INTERHISTORIQUE

 

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• Richard-Alain JEAN, « La sexualité en Égypte ancienne - I . Physiologie symbolique comparée interhistorique. L’éléphant, la vache, et le scarabée », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Angers, 22 avril 2017.

 

 


 

 

 

 

 

 

 

LA SEXUALITÉ EN ÉGYPTE ANCIENNE - I

PHYSIOLOGIE SYMBOLIQUE

COMPARÉE INTERHISTORIQUE

L’ÉLÉPHANT, LA VACHE, ET LE SCARABÉE

 

 

Richard-Alain JEAN

 

 

          L’éléphante a-t-elle précédé la vache comme symbole physiologique de la fertilité aux époques préhistoriques et interhistoriques ? Je pense pouvoir envisager cette hypothèse, dans la mesure où la raréfaction progressive de l’animal en raison du changement climatique, puis, du changement d’état des chasseurs archaïques – ont pu participer à substituer la vache domestiquée à l’impressionnante éléphante sauvage dans l’esprit des nouveaux pasteurs locaux. Ensuite, et dans la logique de sa biologie comportementale – en liens dépendants de nutrition et de reproduction avec ces deux importants modèles mammifères ancestraux – le scarabée peut-il être considéré comme un trait d’union entre les deux mondes ? Très probablement, et ceci, dans un axe de « création » sans cesse renouvelé pour les hommes, inspirant la cosmogonie, et espérant ainsi, dans cette ligne, fixer le pouvoir et le maintien tutélaire par le moyen des héroïsations et des déifications successives des chefs. Ce phénomène inspirera toutes les mythologies régionales égyptiennes – dont seule, celle, « solaire », saura finalement triompher, mais au prix d’innombrables assimilations créant autant de syncrétismes croisés, et qui seront toujours justifiés par la recherche de la rectitude de la filiation divine légale. Cette puissance devait s’assurer ici-bas d’un représentant génétique fort, le taureau, doublé d’une étincelle ténue mais durable, le scarabée. La théocratie et le pharaon devenaient ainsi, impérissables.

 

 


 

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         1. L’éléphant

 

         L’éléphant [1], Loxondonta africanus [2] se raréfie considérablement en Afrique du nord pendant tout le début du gerzéen dans la mesure où il devait émigrer vers le Sud pour des raisons de changement climatique [3]. Ainsi, dès le début de l’époque historique, l’éléphant descend chercher sa nourriture en Nubie, puis aux II- IIIe siècles avant J.-C., au niveau de la Cinquième Cataracte, et plus tard vers Méroé. Cette absence a pu favoriser au fil du temps une confusion avec d’autres très gros mammifères comme le rhinocéros [4], ou même créer un monstre imaginaire. Quant à l’hippopotame femelle, elle restera, elle, détentrice d’un certain pouvoir maternel en Égypte, alors qu’une autre « bête » avec probablement d’autres fonctions apparaîtra en dehors de la vallée du Nil.

 

 

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         Après avoir évoqué des représentations vulvaires établissant un rapport certain entre la femme et la femelle du grand pachyderme à partir d’une séquence gravée du Djebel Uwaynat datée d’au moins dix mille ans (Fig. 2), je citerai ici un exemple encore beaucoup plus ancien dessiné au paléolithique au fond de la grotte Chauvet (Vallon-Pont-d’Arc, 36. 000 ans av. J.-C.) [5]. Il est frappant de distinguer dans cette composition le bas d’une « vénus » à la vulve bien marquée entourée d’un bison à main humaine, d’un félin, d’un mammouth et un bœuf musqué.

         L’art rupestre néolithique saharien montre beaucoup d’éléphants comme encore par exemple dans l’oued In Djaren situé dans région de Tadrart au Tassili. Le site de Dabos situé au sud-ouest de l’Aîr présente entre autres animaux sauvages, des éléphants, mais aussi des bovidés comme en Tadrat, qui resteront finalement les seuls présents sur le terrain grâce à l’homme devenu pasteur. On trouve dans la Tadrat et le Messak des représentations d’éléphants en train de déféquer [6] et d’uriner [7]. Cela avait marqué les anciens qui en levaient les bras au ciel [8]. Un de ces tableaux nous montre même un personnage occupé sans doute à récupérer la bouse, celle-ci pouvant classiquement servir de combustible, d’engrais, ou de médicament.

 

 


 

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Certaines gravures nous montrent des personnages « bravant » des éléphants [9], cela avait bien entendu une connotation religieuse, tout comme certaines scènes dites « de zoophilie » [10]. Notons que dans les récits touaregs issus de la vielle tradition orale [11], cet animal a la réputation d’avoir un comportement très libertin [12] et que dans les pays africains où il est encore chassé, il existe un tabou femme-éléphant lié à la fécondité [13]. J’ai ainsi eu l’occasion de recueillir sur la frontière soudano-tchadienne une légende selon laquelle la femme ne doit pas faire de mal à une de ses ancêtres, une éléphante protégeant la maternité, et, que dans le cas où l’on doit chasser des animaux dévastant des plantations, elle doit se cacher si elle est enceinte de peur qu’une grande femelle de la reconnaisse et lui fasse faire une fausse couche la nuit suivante pour venger le troupeau ...

 

 

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p[14][15], [16][17][18].

Pour des représentations d’éléphants au Prédynastique et plus anciennement, voir par exemple la partie supérieure du manche de la massue découverte à Sayala (groupe A de Nubie) [19] ; le peigne Davis [20] en ivoire sculpté de différents animaux dont des éléphants piétinant chacun un serpent redressant la tête (New York, MMA, 30.8.224) [21] (Fig. 6) ; le couteau Carnarvon (période gerzéenne, New York, MMA, 26.7.1281) [22] montrant à la tête du défilé central un éléphant piétinant cette fois deux serpents entrelacés redressant la tête et suivi de trois félins (Fig. 5) ; un vase thériomorphe en calcaire rosé (Londres, British Museum) [23], trois palettes à fard pour les yeux en grauwacke (Bruxelles, Musées Royaux d’Art et d’Histoire, E 7062 [24] ; Genève, Musée d’Art et d’Histoire, D 1162 [25] ), et encore d’autres (Fig. 7-9).

 

 


 

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Voir encore des statuettes d’éléphants [26] en terre cuite recouvertes d’engobe rouge (Fig. 10) habituellement placées sur le rebord de vases rouges à décor blanc (Nagada I, Berlin, Ägyptisches Museum, 22388) [27] (Fig. 11-12), et pouvant être remplacées par des figurines d’hippopotames, de crocodiles [28] ou de bovidés (Nagada I, Col. privée) [29] mais aussi des bustes de femmes nues pouvant être au nombre de sept (Abydos, U 502) [30]. Ceci peut faire penser à la notion de fécondité personnalisée en relief apparaissant probablement contre la paroi externe d’un vase de l’époque amratienne [31], peut-être Noubet, forme primitive d’Hathor dont j’ai déjà parlé. Remarquons que par exemple sur le manche du couteau de Carnarvon figure bien l’éléphant, mais aussi des serpents, des félins, des bovidés, qui si on les conjuguent au féminin rappellent l’Œil Solaire. Ainsi, la redoutable maternité d’une déesse dangereuse éléphante a dû également céder le pas à celle d’une vache placide mais bien plus présente dans la vie de tous les jours. On en conservera la notion d’allaitement [32]. L’équation hippopotame/crocodile se résolvant au profit d’une Grande déesse très favorable aux mères.   

 

 

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         Pour les périodes historiques, le mot 3bw sera plutôt associé à l’ivoire et le signe de l’éléphant le sera à l’animal provenant d’Afrique (et même d’Afrique du Nord jusqu’au 1er millénaire, ainsi que plus tard des chasses lagides au Soudan) et même d’Asie (animaux ramenés par Thoutmosis Ier ; représentations de Deir El Bahari ; chasse de la huitième campagne de Thoutmosis III ; zoos ramessides) (Fig. 13-14), mais l’ensemble désigne surtout Éléphantine (Fig. 1) tant la bête était devenue rare. Notons toutefois l’existence de terres cuites gréco-romaines d’Égypte montrant Harpocrate juché sur le dos d’un éléphant (Louvre Cat 185 et Cat. 186 [33] ; Alexandrie, Musée Gréco-Romain, 1439 [34] ).

 

 


 

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         L’éléphant avait sa place dans la symbolique royale méroïtique comme le montre un fragment de piédestal de trône (Khartoum, Musée National, 24557) [35], et aussi dans la religion (Représentations de Mussawarat es-Sufra) (Fig. 15-16).

 

 

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pIl pourrait cependant être intéressant de noter que sont utilisé, pour des soins dermatologiques capillaires, des composants issus de l’éléphant (ivoire), de l’hippopotame (peau, graisse), de crocodile (graisse), de lion (graisse), de chat (graisse), de tortue (écailles), bien entendu parmi d’autres encore, issus par exemple du hérisson ou du taureau. Parfois deux de ces ingrédients figurent ensemble (graisse d’hippopotame et écailles de tortues ; et peut-être aussi ivoire et glaçure si l’on pense à un bris d’amulette). Ces animaux nous le verrons, font partie de l’arsenal magique propre aux parturientes. Dioscoride (II, 57) utilisait la limure de dent d’éléphant. Pour Ibn al Baytar (1714), et selon Le Chérif, la limaille d’ivoire combat la stérilité des femmes et Tabery prétend que, pendu au cou d’un enfant, un morceau de dent d’éléphant le préserve de la peste infantile. Pour faire engendrer une jument en difficulté, un traité militaire arabe préconise une opération utilisant de l’urine d’éléphant (Manuscrit de Saint-Pétersbourg, 15 et 21) [36]. Au Tchad, en République Centrafricaine et au Cameroun, les produits de l’éléphant sont utilisés en médecine traditionnelle [37]. Le placenta est sensé guérir la stérilité féminine et empêcherait les avortements. La peau serait également antiabortive, ainsi que, cicatrisante, bonne contre la rougeole, la méningite et certaines affections ORL. La moelle osseuse est utilisée dans des massages antirhumatismaux [38]. L’urine aurait aussi des actions positives sur les rhumatismes, les lombalgies, l’asthme et certaines hépatites. Les selles sont, entre autres, utilisées contre les « mauvais esprits » . Encore en Afrique, les selles d’éléphant pouvaient être utilisées, et encore aujourd’hui, comme cicatrisant et même comme antidote pédiatrique [39]. Certaines recettes magiques africaines « pour se métamorphoser en éléphant » comprennent entre autres constituants rien de moins qu’un « nouveau-né » pulvérisé [40]. Ces recettes sont par exemple indiquées pour bénéficier de l’aptitude habituelle du mâle à copuler plusieurs fois de suite dans le même ébat. Cette extraordinaire puissance étant bien entendu destinée à augmenter les chances de « paternité » et non de jouissance sexuelle, m’assurait un assistant vétérinaire de la réserve de Zakouma (Tchad), en précisant bien ensuite qu’une mèche de cheveux d’un nourrisson pouvait aussi faire l’affaire dans une recette comparable (mais dans ce cas, l’homme ne se transforme que virtuellement en éléphant, il n’en garderait que les performances sexuelles …). Toujours au Salamat, mais cette fois-ci dans la réserve de Manovo (République centrafricaine), on admet l’artifice « civilisé » de la mèche de cheveux, mais en y joignant toutefois une touffe de poils d’un éléphanteau recueillie « en respectant la mère – et surtout pas au cours d’une chasse, ni même d’un accident de tir ou de 4x4 – car cela provoque l’effet inverse, c’est-à-dire un avortement, ce qui chez une femme détestée ou une épouse d’un ennemi peut être utile … ». On reconnaît bien là que c’est effectivement la descendance qui est souhaitée ou visée et il s’agit donc de favoriser ou de contrer la maternité.

         Dans le Physiologos [41] écrit probablement en Égypte au IIe siècle dans la tradition exégétique de Philon d’Alexandrie puis de Clément d’Alexandrie, si le mâle doit être asticoté par la femelle jusqu’à ce qu’il goûte à un arbre « mandragore » pour stimuler l’accouplement, l’éléphante qui a dû prendre cette initiative pour être fécondée accouche en son temps – dans un marais – où elle continue à allaiter son petit, et tout ceci sous la féroce protection du géniteur qui guette le serpent ennemi. S’il rencontre un serpent, il le piétine et le tue (p. 234-235). Quant à la nature du petit éléphant issu de cette union, elle est sensée éloigner les mauvais esprits (par exemple en brûlant de ses poils). Le fond thématique égyptien est ici flagrant (mandragore et désir, arbre et reproduction, marais accouchement et allaitement, serpent ennemi, piétinement du serpent ennemi, le rejeton est un être bénéfique, apotropaïque, et même sauveur). Encore une fois, nous ne sommes pas loin du contexte de Khemmis. Il s’agit bien là d’un substrat égyptien.

 

 


 

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En effet, pour les Grecs, l’éléphant était plutôt considéré comme un modèle de chasteté et de continence, tant son accouplement semblait difficile à concevoir pour ce peuple éloigné. De la même façon, la durée de portage longue de presque deux années paraissait exemplaire (Aristote, Histoire des Animaux, 500b ; Elien, La personnalité des animaux, 8, 17). Pour El-Bassary, la fiente d’éléphant rend la femme stérile définitivement (Ibn al Baytar, 1714). Hildegarde de Bingen conservera de l’éléphant un souvenir solaire (Animaux, I, 1, p. 165). Martin Mathée écrira, après avoir signalé que « les femelles enfantent avec douleur comme (le) font les femmes », et que la poudre d’ivoire est ordonnée contre le « flux blanc des femmes » (2, XLVIII, p. 136). Pour l’Europe, voir encore une gravure du XVIIe siècle montrant un éléphant symbolisant la pudeur luttant contre un sanglier prônant le libertinage [42]

         Si les divinités à têtes d’animaux sont très rares en Asie, et surtout en Inde, le dieu Ganesh [43] et sa représentation féminine Vinâyakî [44] ont un chef d’éléphant (Ganapati Upanishad 11-14) [45]. Ganesh, en tant que Vinâyakî protège les enfants de l’emprise des démons. Vinâyakî et Ganesh figuraient à Satna en compagnie de Vrishaba, déesse à tête de vache (Xe siècle, Calcutta, Indian Museum). Notons aussi que Vinâyakî pouvait être dotée de pieds de félin (par exemple à Maduraï). Le ventre proéminant de Ganesh est souvent paré d’un serpent lui servant de ceinture. Son lien avec le serpent remonte à la plus haute antiquité et il est compris maintenant comme une association avec Nâga, surtout au sud de l’Inde où il est associé à des rituels de fertilité. Ainsi, dans certaines régions, comme au Tamil Nadu, Ganesh est associé aux Naggakal dans des rites de fertilité. Ganapati est obèse parce que tout le monde est contenu en lui, et que beaucoup d’univers sont nés de son sein (Bhagavat Tattva). De nature solaire, il est probablement un rescapé de traditions plus anciennes et a donc été tardivement incorporé au Shivaïsme. Il est considéré comme le protecteur du foyer, et des moissons en tant que maître de la multiplication du rat qu’il subjugue (sauf au Cachemire et dans l’Himalaya occidental). Pour le yogi (au stade samâdhi), il est le symbole du stade « d’où commence l’existence », ce qui a dû influencer la formation du mot gaja « éléphant », littéralement « l’origine et la fin » (ga/fin et ja/verbe). Sur une tenture de Kalamkari d’Andhra Pradesh, ce dieu est représenté chevauchant un perroquet, habituellement animal de Kama, dieu de l’amour nommé aussi Manmatha ; dans ce cas, notre dieu est appelé Manmatha Ganapati. Dans de très anciennes représentations, Ganesh accompagne les sept mères divines ou Matrika (ex. Ellora, Bhubaneshvar). Notons que des prières peuvent être adressées aux Mâtrikâ afin qu’elles protègent les enfants comme si elles étaient leurs véritables mères (Harivamsha). Ce dieu peut être représenté avec ses épouses et adoratrices. Au Siam, au Laos et au Cambodge, l’éléphant blanc est encore sensé procurer les pluies fertilisatrices et les bonnes récoltes. Autrefois en Inde, le fluide temporal du mâle était indiqué pour augmenter la virilité et la pousse des cheveux [46].

         Dans les régions où l’animal est encore présent, nous pouvons encore sans doute raisonner en termes de schémas de pensée et de voisinages anciens de cultures.

         La raison primitive de cet enjouement pour ce mammifère pourrait venir de sa biologie particulière [47]. Sa taille en fait le plus gros des animaux terrestres et l’idée d’une mère opulente n’y est peut-être pas étrangère (mammouth, éléphant / vénus, déesses-mères). Le troupeau est conduit par une « matriarche », elle le défendra au péril de sa vie. Elle sera souvent remplacée à sa mort par sa propre fille. L’éléphante possède une paire unique de mamelles pectorales à un téton placées entre les pattes antérieures. Le vagin est en situation antérieure, il est mobile en externe et considérablement dilatable. Son clitoris disproportionné est très visiblement excité au moment d’un coït spectaculaire certes rapide mais itératif. Les délais de reproduction (de 6 à 7 ans, pour en moyenne 7 naissances par mère) et la durée de la gestation (17 à 24 mois) ne sont pas communs. 

 

 


 

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L’unique petit doit se présenter par la tête. Une ou souvent deux autres femelles en protection semblent « assister » la parturiente, de fait, elles apaisent la femelle qui est en train de mettre bas, délivrent le nouveau-né de ses enveloppes fœtales, coupent le cordon ombilical si nécessaire, nettoient le petit, et l’aide à se lever dès une heure après la naissance. Les femelles ayant accouché se relaient pour s’occuper des plus jeunes de façon à pouvoir se nourrir. Normalement sevré à deux ans, l’éléphanteau peut encore téter épisodiquement jusqu’à l’âge de trois ans. La mortalité infantile est relativement peu élevée à l’état sauvage (10 à 30 % au cours de la 1ère année en Asie) [48]. En cas de mort du petit, la mère peut encore rester des jours avec lui. L’instinct maternel et la sollicitude du groupe à l’égard de la mère puis du nouveau-né et des autres jeunes, leur comportement devant un malade et enfin leur attitude devant la mort [49], ont dû interpeller les chasseurs-cueilleurs dès les périodes préhistoriques [50]. Chez le mâle, dont les testicules sont par contre en position abdominale, l’écoulement phéromonal [51] provenant de la glande temporale est généralement ostensible. Se produisant le plus souvent au moment de la saison des pluies et de durée variable, le « musth » [52] peut engendrer un comportement agressif et des luttes véritablement impressionnantes. Les mâles peuvent cependant féconder les femelles en œstrus en dehors de cette période. Avant de s’accoupler, le mâle prend soin d’explorer avec sa trompe toutes les sécrétions de la femelle là où elles se trouvent en pratiquant un certain nombre d’attouchements intimes avant de les goûter (flehmen) [53]. On notera aussi la grande attention que les éléphants accordent à leur toilette et à leur peau paradoxalement aussi sensible que celle, par exemple, du cheval. Parmi de nombreux travaux illustrant la mémoire des éléphants, je ne citerai ici seulement qu’une expérience scientifique montrant qu’un individu pouvait reconnaître l’urine de sa mère après ving-sept ans de séparation. 

 

          2. La vache

 

         La domestication des bovins en Afrique a dû coïncider avec des migrations de chasseurs-cueilleurs vers les points humides et devenant eux-mêmes ainsi progressivement des pasteurs laissant tour à tour des souvenirs rupestres dont certains comportant encore des animaux sauvages, comme des éléphants bientôt pratiquement disparus dans cette partie du monde. Certaines formes d’assujettissement alimentaire « sur pied » pourraient bien s’étaler du VIIIe au VIIe millénaires [54], pour s’accomplir vraiment sans aucun doute au Ve millénaire et dans plusieurs régions du nord de ce continent [55].

 

 

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         Ainsi, l’on peut voir figurant sur une même paroi rocheuse du Messak Settafet en Lybie, un bovidé portant un collier autour du cou en compagnie d’une girafe et d’éléphants (Fig. 17). Cette gravure doit remonter au 5ème millénaire av. J.-C et d’après Alfred Muzzolini [56], « les animaux domestiques sont représentés dans le même style, montrant une même technique et patine que ceux de la faune sauvage ». D’autres gravures nous montrent, comme dans des sites du Wâdi Djerât, des animaux (éléphants plus bovins) intimement mêlés [57], comme dans le reste de ces régions (Fig. 21-22).

         Comme je l’ai déjà indiqué, on peut voir dans les grottes de l’Oued Afar, Afarrh [58], des femmes, des hommes et des bovins dont une cérémonie du « saut par-dessus le taureau » [59] et un couple figuré en position de coït tandis que nous verrons ailleurs qu’un ensemble montrant un embryon avec cordon ombilical et placenta est placé à proximité. Non loin de là, à Iyeyen Rissa, un troupeau de vaches aux belles mamelles mises en évidence avec des pis biens marqués recouvre partiellement des peintures plus anciennes et du style précédent [60].

 

p61], [62], [63], [64][65]

         Je donnerai encore ici le buffle d’Afrique (Syncerus caffer) et une autre espèce maintenant éteinte (Homoiocerus vignardi).

 

 

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p[67], [68]69]

         Pour la maternité animale, je renvoie à l’une de mes publications :

         R.-A. JEAN, L’Art vétérinaire et la naissance des bovins dans l’Égypte ancienne, Biltine, 1998, et réimpression anastatique en 2011 ; 3e édition revue et augmentée en 2012.

 

         3. La symbolique sexuelle interhistorique

 

         Les éléphants disparaissant comme nous l’avons vu, il pourrait bien alors s’être opéré une sorte de glissement d’une certaine symbolique sexuelle à une autre, c’est-à-dire passant dans l’imaginaire humain local, des grands pachydermes aux bovins. Le taureau devenant alors l’archétype de la puissance virile (le pharaon s’assimilera lui-même au taureau puissant), la vache devenant, elle, l’archétype de la parturition, et tout cela au détriment du grand éléphant mâle connu pour ses frasques libertines et de la grande femelle connue pour son instinct maternel.

         Mis à part des représentations rupestres comme à Pech Merle dans le Quercy (20 000 ans BP) qui exposent une femme gravée sous un mammouth, et des scènes de chasse en Afrique [70], comme par exemple celles du Wadi Atwani [71] et du Wadi Menih [72] en Égypte (fig. 23, 24), ainsi que des sépultures d’éléphants dont j’ai déjà parlé, et peut-être aussi d’autres indices figurant sur de petites plaquettes et des poteries, il ne nous est pas parvenu, pour le moment, de représentations cultuelles égyptiennes précises mettant en scène des éléphants, ni même de masques isolés ni de coiffes rituelles [73]. Pas davantage pour celles très anciennement portées le « jour de prendre le neg au lasso » (Pyr. 254 § 286e [74] ; voir aussi Pyr. 336 § 547a [75] ).

 

p[76][77][78][79]80]

 

 


  

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         De même, comme je l’ai déjà indiqué, on aurait pu s’attendre à plus de formulations gynécologiques et obstétricales à base de produits issus de la vache. Il est vrai que nous n’en possédons pas non plus à base d’éléphante, mais l’écriture n’existait pas alors, et un temps trop long a séparé son invention de l’une de ces pratiques éventuelles connue du temps. Pas davantage n’est remémorée à un moment quelconque une histoire d’éléphant dans les textes des pyramides qui ont pourtant conservé le souvenir d’une très ancienne tradition rapportant l’utilisation d’un massacre de taureau. Pour l’éléphant, la distance était trop importante. Nous n’aurons donc pas de traces écrites, mais il est peu probable que les très anciens habitants de la vallée du Nil n’aient pas été aussi impressionnés par cet animal que les populations contemporaines des pays d’Afrique et d’Asie où il est encore présent. De plus, nous avons vu le sens physiologique remarqué que cela prenait sur les territoires situés du Sud de l’Iran à la Chine du Sud-Est, et celui-ci, dûment collationné par les écrits.

         La tradition orale africaine n’est du reste pas avare d’histoires très croustillantes à ce sujet.

         Seule la mémoire européenne gréco-latine semble avoir oublié ce détail et cantonné l’éléphant dans le rôle du « plus religieux de tous les animaux » (Plutarque, Œuvres Morales, 972b), possédant une grande pudeur au moment de l’accouplement (Aristote, HA, V, 2,4 ; Pline, HN, VIII, 13) ; il en est de même dans l’œuvre du grand Buffon (Histoire Naturelle, 1744, XI, p. 17 et note).

         L’hypothèse formulée plus haut du glissement progressif, puis finalement du transfère du « prestige sexuel » de l’éléphant au bovin en Égypte pharaonique, est donc plausible.

 

 

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         4. Le scarabée

 

         Scarabaeus sacer (Linnaeus, 1758), (Arthropoda, Hexapoda, Coleoptera), correspond au scarabée sacré d’Égypte (Fig. 27-29 et 31). Pour cet insecte prestigieux, ses principaux liens ontologiques avec l’éléphant et la vache, je renvoie naturellement à mon article plus ancien :

         R.-A. JEAN, « Néo-embryologie osirienne – II , La naissance du scarabée », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg, 15 septembre 2014.

 

         Ensuite, le développement de nouvelles espèces de coléoptères, comme Poecilus pharao (Lutshnik, 1916) [81] (Fig. 30), exclusivement compatible avec le milieu aride, signera le retrait des animaux suivant l’axe nord-sud empruntés par les éléphants. Le scarabée sacré restant, lui, fidèle et permanent grâce aux bouses bovines. Il figurera désormais l’axe solaire est ouest et son perpétuel renouveau.

 

 

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         Ainsi, du plus gros d’entres eux, au moyen, et, au plus petit, ces trois animaux resteront des marqueurs gravés dans l’inconscient collectif – en substitut d’un complexe d’abandon de la grande mère fuyant la sècheresse vers le sud – crise sauvée par les retour annuels de la déesse lointaine ravageuse sous la forme d’un félin, elle-même convertie en la vache fertile restée constante malgré l’aridité avec le maintien permanent et renouvelé du scarabée, garant, et récapitulateur solaire (Fig. 32).

 

 

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[1] Nicholson, Shaw, 2000, p. 320-331. Vernus, Yoyotte, 2005, p. 134-136.

[2] S.K. Sikes, The natural history of the Africa elephant, London, 1971. D.H. Ross (edt.), Elephant : the animal and its ivory in African culture, University of California - Fowler Museum of Cultural History, Los Angeles, 1992.

[3] N. Manlius, Biogéographie et Écologie historique de quelques grands mammifères terrestres et sauvages en Égypte depuis le Pléistocène final jusqu’à nos jours, Thèse de doctorat de Troisième cycle en Zoologie-Écologie historique - Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, Paris, 1996. N. Manlius, « Les mammouths du Pharaon », Bulletin Mensuel - Société Linnéenne de Lyon, 1997, 66, 6, p. 167-173.

[4] Il existe un signe hiéroglyphique représentant un animal proche de l’éléphant, mais sans trompe ni grandes oreilles, et avec une seule défense se dressant verticalement sur le mufle. Ce signe pouvait parfois servir de déterminatif pour 3bw « éléphant » (Meeks 2010 fc.1, p. 36 : 3bw). Les scribes n’avaient donc plus trop la notion réelle de ces animaux, car ce hiéroglyphe est très différent de celui représentant bien l’hippopotame (E131) et appelé šqb/šbq + det. E131, et encore, 3bw mw avec le det. de l’éléphant (E26).

[5] C. Cohen, La femme des origines, Paris, 2003, p. 12-13. Médiathèque : Médiathèque | La Grotte #C4C7A0 .

[6] Le Quellec 1998, fig. 21, 50, 116, 117 (droite, p. 363), 181.

[7] Le Quellec 1998, cliché n° 7, fig. 20, 117 (gauche, p. 362).

[8] Le Quellec 1993, fig. 90, 1 montrant un personnage les bras levés devant un éléphant et une grosse bouse.

[9] Le Quellec 1993, fig. 92, 2-7 et 9 ; 135-137 ; 139, 1 et 5 ; 142, 8.

[10] Le Quellec 1993, p. 431-440 ; avec les fig. 143, n°s 1, 4 et 7 ; 144, 1 pour les éléphants. Le Quellec 1998, p. 364-378.

[11] À ce propos, on ne peut s’empêcher de penser à la « Bête » maintes fois reproduite dans des grottes. Dans cette tradition, le géant mythique Amerolquis (encore appelé Aniguran ou Amamellen) est directement mis en relation avec l’éléphant. Les Touareg actuels tiennent très probablement ces éléments de leurs ancêtres paléoberbères et protoberbères qui ont vécu dans un milieu culturel où cette mythologie avait encore cours.

[12] Et ceci en Afrique dès la préhistoire, voir par exemple : Le Quellec 1993, p. 367 (14-15) et fig. 121 (n° 7), 122 (n°s 1, 2, 4, 5), 123, 124, 136 (n° 8), 143 (n°s 1 et 4), 144 (n° 1). Le Quellec 1998, p. 88-94, p. 364-378, 204-209.

[13] Voir par exemple : H.P. Junod, « Coutumes diverses des VaNdau de l’Afrique Orientale Portugaise. Mariage. Divination. Coutumes et tabous de chasse », Africa - Journal of the International African Institute, Edinburgh, vol. 10, n° 2, avril 1937, p. 159-175.

[14] Wb. I,7, 15 ; Alex. 77.0029 « éléphant », et 77.0030 pour les « défences d’éléphant, l’ivoire » ; Hannig-Wb. I & II,1 - 183 « Elefant » ; PtoLex. p. 5 « ivory elephant tusks » (ivoire - défenses d’éléphant) ; Spiegelberg 1910, n° 560, dém. Yb « Éléphantine » ; Vycichl 1983, p. 61-62, Ⲓⲏⲃ « Élephantine », et araméen בי Yb « Élephantine ». Meeks 2010, Dictionnaire, fc. 1, p. 36-38 pour « éléphant », « ivoire » et « Éléphantine ».

[15] R. Friedman, « Hiérakonpolis 2003 : exhumer un éléphant », BSFE, 157, 2003, p. 18-21. B Adams, « Something Very Special down in the Elite Cemetery », Nekhen News, 10, 1998, p. 3-4 ; B Adams, « Discovery of a Predynastic Elephant Burial », Archaeology International, 2, 1998-1999, p. 46-50.

[16] J.E. Quibel, Hierakonpolis Part I, 1900, pl. XVI, 4.

[17] G. Dreyer, « Umm el-Qaab I. Das prädynastische Königsgrabe U-j und seine frühen Schriftzeugnisse », Archäologische Veröffentlichungen,86, Mainz-am-Rhein, 1998.

[18] W.M.F. Petrie, The Royal Tombs of the Earliest Dynasties, London, II, 1901, p. 20 et pl. III, 18.

[19] G.M. Firth, The Archaeological Survey of Nubia. Report for 1910-1911, Le Caire, 1927, fig. 8.

[20] G. Bénédite, Monuments Piot, XXII, 1916, p. 3-15, pl. XXXIV.

[21] W.C. Hayes, The Scepter of Egypt, New York, 1990, fig. 20, p. 28. Cliché couleur dans : P.F. Dorman, P.O. Harper, H. Pittman, Cat : The Metropolitan Museum of Art, Egypt and the Ancien Near East, New York, 1987, n°2, p. 12.

[22] G. Bénédite, Monuments Piot, XXII, 1916, p. 3-15, pl. I-II. Cliché couleur dans : P. de Montebello, C. Lilyquist, Egyptian Art, MMA, New York, 1994, p. 3, et dans : P.F. Dorman, P.O. Harper, H. Pittman, Cat 1987, n°1, p. 12.

[23] S.R.K. Glanville, « Egyptian theriomorphic vessels in the British Museum », JEA, XII, 1926, p. 52-69 et pl. XIII (n° 1-2).

 

 


 

17

 

[24] W.M.F. Petrie, A.C. Mace, Diospolis Parva, London, 1901, p. 33, pl. V, XII et n° 43. St. Hendrickx, Antiquités préhistoriques et protodynastiques d’Égypte, MRAH, Bruxelles, 1994, p. 44, n° 7062.

[25] J.-L. Chappaz et al., Cat. : Voyage en Égypte, de l’Antiquité au début du XXe siècle, Musée d’Art et d’Histoire, 16 avril - 31 août 2003, Genève, 2003, fig. 5, p. 217.

[26] A. Scharff, « Some Prehistoric Vases in the British Museum and Remarks on Egyptian Prehistory », JEA, XIV, 1928, p. 261-276, pl. XXVII.

[27] H.K. Kischkewitz, Ägyptisches Museum, Berlin, 1991, n° 1 (b), p. 4-5.

[28] Remarquons au passage, que le corps de Touéris peut être composé d’un corps d’hippopotame et d’un dos et d’une queue de crocodile. Pour la constitution d’un prototype, voir un des côtés du manche du couteau Petrie (Londres, University College), reproduction dans : J. Capar, op. cit. 1904, fig. 36.

[29] M. Page-Gasser, A.B. Wiese, Cat : Égypte, Moments d’éternité, Musée d’Art et d’Histoire (au Musée Rath), Genève, 25 Septembre 1997 - 11 Janvier 1998, Verlag Philipp von Zabern, Mainz, 1998, n° 5, p. 24.

[30] G. Dreyer, « Umm el-Qaab I. Das prädynastiche Königsgrab Uj und seine frühen Schriftzeugnisse », Archäologische Veröffentlichungen, 86, Mainz-am-Rhein, 1998, fig. 12.

[31] E. Baumgartel, The Culture of prehistoric Egypt, London, 1974, p. 31.

[32] Dans l’iconographie, la lionne, la chatte et même la déesse à tête de serpent allaitent.

[33] F. Dunant, Terres cuites gréco-romaines d’Égypte, RMN, Paris, 1990, n° 185 p. 87 et n° 186 p. 88. Les numéros d’inventaire : Louvre A 1033 et E 2743 ne correspondent pas sur la Base Atlas.

[34] J.-Y. Empereur, A short guide to the Græco-Roman Museum of Alexandria, Alexandria , 1995, n° 29 p. 21.

[35] D. Wildung, Cat. Soudan, Royaumes sur le Nil, Institut du Monde Arabe, 5 février - 31 août 1997, Paris, n° 276 p. 249.

[36] M. Reinaud, « De l’art militaire chez les Arabes », Journal Asiatique, XI, septembre 1848, p. 225-226.

[37] N. M. Tchamba, « Habitudes migratoires des éléphants et interactions homme-éléphant dans la région de Waza-Logone », Pachyderm, 25, 1998, p. 53-66.

[38] E. Hakizumwami, 2001.

[39] M.H. Aké-Assi, A.M. Timité-Konan, L.Y. Adonis-Koffy, « Enquête CAP sur les intoxications accidentelles aiguës de l’enfant à Yopougon (Abidjan, Côte d’Ivoire) », Bull Soc Pathol Exot, 95, 1 , 2002, p. 45-46.

[40] D. Traoré, Médecine et Magie africaines, Paris, 1965, p. 611-612.

[41] Texte grec et traduction : A. Zucker, Physiologos, Grenoble, 2005.

[42] Guy de Tervarent, Attributs et symboles dans l’art profane, Genève, 1450-1600, p 153-155.

[43] Pour Ganesh, nous renvoyons à : R.L. Brown, (Edt.), Ganesh : Studies of an Asian God, State University of New York Press, Albany, 1991.

[44] Pour Ganesh et Vinâyakî, nous renvoyons à : P.K. Agrawala, Godess Vinâyakî, the Female Ganesha, Indica Books, Varanasi, 1978.

[45] J. Varenne, édt., Ganapati Upanishad, Col. Les Upanishad, sous la direction de L. Renou, tomes XVIII et XIX, J. Maisonneuve, Paris, réimpression de 1983.

[46] R. Bedi, Elephant, Lord of the jungle, Delhi, 1969, p. 101.

[47] M.E Flower, S.K. Mikota (édt.), Biology, Medicine, and Surgery of Elephants, Oxford, 2006, et particulièrement dans cet ouvrage : J. Shoshani, « Taxonomy », p. 3-14 ; B.A. Schulte, « Behavior and Social Life », p. 35-44 ; K. Emanuelson, « Neonatal Care and Hand Rearing », p. 233-242 ; D. Schmitt, « Reproductive System », p. 347-356 ; J.L. Brown, « Reproductive Endocrinology », p. 377-388.

[48] B. Grzimek, « Proboscideans », Grzimek’s Encyclopedia of Mammals, vol. 4, New York, 1990, p. 460-501.

1990, p. 426-455. J.-M. Reynes, Physiologie de la reproduction chez l’éléphant d’Asie Elephas maximus, Synthèse bibliographique de DESS, Faculté de Médecine de Créteil, 1989.

[49] N. Antoine, Éléphants d’Asie et d’Afrique, Thèse de doctorat vétérinaire, Faculté de Médecine, Créteil, 1984, p. 88. W.R. Langbauer, « Elephant communication », Zoo Biology, 19, 5, 2000, p. 425-445.

[50] Le sens de l’observation et la curiosité pour cet animal devaient être comparables à celui des populations autochtones contemporaines dites « primitives ». Ainsi nous avons pu remarquer sur place que la vision journalière des indigènes à propos de cet animal était plus proche de la réalité que celle de certains auteurs classiques (avant d’être modifiée par la légende). Preuve en est l’extraordinaire lucidité des pisteurs traditionnels (c’est-à-dire des chasseurs locaux - non diplômés - sans fonction d’état sanitaire, conservatoire ou touristique) capables de reconnaître des individus précis sur des durées et des distances importantes.

 

 


 

18

 

[51] R. Slotow, G. Van DyK, « Older bull elephants control young males », Nature, 408, 23 nov. 2000, p. 425-426 ; D.R. Greenwood, D. Comeskey, M.B Hunt, L. Elisabath, L. Rasmusen, « Chirality in elephant pheromones », Nature, 438, 22-29 dec. 2005, p. 1097-1098.

[52] Mot persan : F.J. Steingass, A Comprehensive Persian-English Dictionary, including the Arabic words and phrases to be met with in Persian literature, London, 1892, p. 1227, mast, mot issu d’une racine exprimant une intoxication, « ivresse », « an animal in rut », voir aussi munta’iz, p. 1322 . Sanscrit matta « hilarité », « extase », « désir », « luxure », « plaisir sexuel » : N. Stchoupak, L. Nitti, L. Renou, Dictionnaire Sanscrit-Français, Adrien-Maisonneuve, Paris, 1959, p. 546, Matta- (MAD) « ivre ; réjoui ; fou furieux ; excité par le désir, en rut (se dit notamment de l’éléphant) » : Voir encore T. Burrow, M.B. Emeneau, A Dravidian Etymological Dictionary, Oxford, 1984, Ta.mata (4687), p. 414-415.

[53] Lors du flehmen, le mâle touche et renifle les secrétions de la femelle convoitée avec sa trompe à plusieurs endroits de la vulve et de l’anus, place ensuite à chaque fois celle-ci dans sa gueule afin d’en souffler de petites quantités dans l’ouverture du conduit de l’organe voméronasal situé sur le toit de sa bouche. Cette opération lui permet de déterminer si elle est en oestrus.

[54] B. Gabriel, « Neolitische Steinplätze und palaeocology », Palaeoecology of Africa, 9, 1976, p. 25-40 ; Die Östliche  libysche Wüste im Jungquartär, Berlin, 1986, ch. IV.

[55] De nombreuses représentations rupestres de bovins sont visibles de la mer Rouge à l’Atlantique.

[56] A. Muzzolini, Les images rupestres du Sahara, Toulouse, 1995.

[57] Le Quellec, 1993, p. 75 et fig. 7.

[58] J. Jelinek, Sahara : Histoire de l’art rupestre lybien, Paris, 2003.

[59] Le Quellec 1993, fig. 96-98 ; p. 441-447 et fig. 148-149 pour les « taurokathapsies ».

[60] Pour tout cela, voir encore les clichés disponibles comme par exemple, sur le site : http://ennedi.free.fr (jakakus/slides/akakus ; -1.html ; -1a.html ; -1b.html ; -1c.html ; -1d.html ; -1e.html ; -2c.htlm ; -3a.htlm … ).

[61] Wb. I, 49, 9-11 ; Alex. 77.0185, 78.0211, 79.0124 « bœuf, bovin » ; Hannig 1995, p. 32 ; Hannig-Wb I & II,1 - 1096 « Mastrind, Langhornrind, Hausrind » (différents bovins) ; PtoLex. p. 48 « cattle » (bétail).

[62] P. Montet, « Les bœufs égyptiens », Kêmi, XIII, 1954, p. 45.

[63] Wb. II, 349, 1-5 ; Alex. 77.2233 « un bovidé », 78.2264 « taureau » ; Hannig 1995, p. 439 ; Hannig-Wb I & II,1 - 16715 « Langhornrind » (bovin à longues cornes) ; PtoLex. p. 552 « type of cattle » (un type de bétail).

[64] Wb. II, 326, 2 ; Alex. 77.0950 « un type de bovidé », 79.0703 « bétail à petite cornes » ; Hannig 1995, p. 200 ; Hannig-Wb I & II,1 - 7720 « Kurzhornrinder » (bœuf à petite cornes ) ; PtoLex. p. 239-240 « short horned cattle » (bœuf court à cornes).

[65] Voir pour tout ceci voir encore : D.J. Osborn, J. Osbornova, The Mammals of Ancient Egypt, Warminster, 1998, p. 194-197 ; J. Clutton-Brock, A natural history of domesticated mammals, Cambridge University Press, à paraître (Communication personnelle, 1998). Voir maintenant : Vernus, Yoyotte, 2005, p. 497-511, 602-607.

[66]

p

[67] Dans le sens où l’animal est ici à considérer comme prête à être comparée à une déesse pubère et symbolique de la maternité à laquelle la femme s’assimile dans son désir d’enfant.

[68] Wb. II, 253,1 - 256,15 ; Alex. 77.2087, 78.2089, 79.1531 « être achevé, accompli, parfait, ce qu’il y a de mieux » ; Hannig 1995, p. 408-409. Pour nfrt se rapportant au bétail : Wb. II, 261,13 ; FD, p. 132 ; Hannig 1995, p. 410.

[69] Dans le sens où la vache a déjà victorieusement éprouvé quelques procréations, promettant ainsi à une parturiente féminine une heureuse maternité.

[70] P. Huard, « Recherches sur les traits culturels des chasseurs anciens du Sahara centre-oriental et du Nil », RdE, 17, 1965, p. 30-80 (Voir pour les éléphants : fig. 5 n° 15 ; 8 n°s 1, 4, 5, 6, 10, 11 ; 10 n°s 3, 4, 5. Pour des éléphants et des figures serpentiformes associées à des éléphants : fig. 13, 1). Voir aussi : Le Quellec 1993, fig. 61, 9 ; 62, 3. Le Quellec 1993, fig. 14 ; 102,4 pour la chasse.

[71] H.A. Winkler, Rock Drawings of Southern Upper Egypt, I, London, 1938, pl. XXVII, 3.

[72] H.A. Winkler, Völker und Völker-bewegungen in vorgeschichtlichen Oberägypten im Lichte neuer Felsbilderfunde, Stuttgart, 1937, fig. 14.

[73] Autres que celles « préhistoriques » sahariennes (Le Quellec 1993, fig. 64,1 ; 74 ; 90,1 ; 92, 2-7 et 9. Le Quellec 1998, fig. 88).

 

 


 

19

 

[74] Sethe 1908-1922, Sp. 254 § 286e p. 154. Allen 2013, III, PT 254 §286e. Spellers 1923, I, p. 23-24. Montet op. cit. 1954, p. 53. Faulkner 1969, p. 64. López, Thode 2003, p. 60. Carrier, I, 2009, Ounas, p. 118-119 ; I, 2009, Téti, p. 294-295 ...

[75] Sethe 1908-1922, Sp. 336 § 547a p. 279. Allen 2013, III, PT 336 § 547a. Spellers 1923, I, p. 41. Montet op. cit. 1954, p. 55. Faulkner 1969, p. 108. López, Thode 2003, p. 96. Carrier, I, 2010, Téti, p. 210-211 ; IV, 2010, Mérenrê, p. 1840-184 ...

[76] H. Breuil, Quatre cents siècles d’art pariétal, 1952, p. 170 et 173.

[77] P. Huard, op.cit. 1965, p. 54-56 (Pour des personnages masqués et cornus : voir par exemple, la fig. 9. Pour des attributs céphaliques sur des éléphants : fig. 11, n°s 3, 4, 5 et d’autres pour des bovidés. Pour les prises au lasso : fig. 7). Voir aussi : Le Quellec 1993, p. 241-25 ; fig. 64-66 ; fig. 64, 11 pour une assimilation à un éléphant (femelle ?) ; p. 265-298 ; fig. 71-88 (dont la fig. 74).

[78] J.E. Quibell, F.W. Green, Hierakonpolis, II, London, 1902, pl. XXVIII. W.M.F. Petrie, Ceremonial Slate Palette, London, 1953, pl. F.

[79] E. Otto, « An Ancient Egyptian Hunting Ritual », JNES, IX, 1950, p. 173.

[80] A. Mariette, Abydos. Description des fouilles exécutées sur l’emplacement de cette ville, I, Paris, 1869, pl. LIII. Cliché accessible dans : K. Lange, M. Hirmer, E. Otto, C. Desroches-Noblecourt, L’Égypte, Paris, 1968, pl. 224.

[81] Voir par exemple : M. Bárta, Al. Bezdek, « Beetles and the decline of the Old Kingdom : climate change in ancient Egypt », dans Chronology and Archaeology in Ancient Egypt (The Third Millennium B.C.), H. Vymazalová, M. Bárta (Edt), Czech Institute of Egyptology, Faculty of Arts, Charles University, Prague, January 2008, p. 214-222 ; M. Bárta, « In mud forgotten : Old Kingdom palaeoecological evidence from Abusir », Studia Quaternaria, vol. 30, no. 2, 2013, p. 75-82.

 

 

 


 

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