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Histoire de la médecine en Egypte ancienne

ANATOMIE HUMAINE - MEMBRE INFÉRIEUR - I

Article complet du lundi 30 juin 2014 :

ANATOMIE - LE MEMBRE INFÉRIEUR - I

 

Fig 00

• Richard-Alain JEAN, « Anatomie humaine. Le membre inférieur - I », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg, 30 juin 2014.

 

 


 

 

 

 

 

ANATOMIE HUMAINE

LE MEMBRE INFÉRIEUR - I

 

 

Richard-Alain JEAN

 

 

           Afin de traiter plus complètement de l’anatomie des membres inférieurs, je reprendrai ici immanquablement quelques éléments traités dans l’article précédent consacré à la physiologie cinétique, ce qui peut expliquer quelques redites. C’est également l’une des contraintes de l’enseignement intégré et des synthèses.

           Enfin, je proposerai en conclusion une théorie très plausible selon laquelle plusieurs détails anatomiques correspondraient en fait à des projections superficielles de parties plus profondes mais normalement invisibles. J’en donnerai prochainement encore d’autres exemples dans leurs différentes localisations.

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           1. Ostéologie

 

           Contrairement à ce que l’on peut généralement constater à ces époques dans d’autres grandes civilisations antiques comparables du bassin méditerranéen et d’Asie Mineure, le squelette osseux total blanchi est très rarement représenté dans l’art égyptien et ceci pour des raisons religieuses évidentes. En effet, la survie dans l’au-delà nécessite idéalement le maintien du corps humain dans son intégrité. C’est ce que permettent les momifications naturelle et opératoire, et ceci, dans une mesure toute relative. Aussi, nous pouvons deviner par exemple un « squelette entier » qui est bien perceptible sous la peau d’un corps noirci par cette dernière procédure et montrant des articulations saillantes sur une vignette d’un « Livre des Morts » (LM du scribe Nebqed, XVIIIe dyn., Louvre, N 3068). Les autres représentations sont partielles (D157, 158, 378 …) ou montrent des ossements d’animaux (F19, 42, 44 …).

  

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           2. Les parties molles

 

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           3. Vascularisation

 

           Seuls les plus gros vaisseaux sont mentionnés, les autres étant considérés comme accessoires. En effet, les papyrus médicaux nous enseigne que :

 

           pEbers 854k. 100, 7c-8a

 

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           7c Deux mtw

           8a sont pour les fesses, un pour une fesse, l’autre pour (l’autre) fesse.

 

           Commentaire. — Il doit s’agir à cet endroit de l’artère fessière qui est une branche pariétale de l’iliaque interne.

 

           Et encore que :

 

           pEbers 854h. 100, 6-7

 

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           6b Six mtw

           6c mènent aux deux jambes, trois à droite, trois à gauche,

           7a (et) jusqu’à la plante du pied.

 

           Commentaire. — Pour la jambe, on pense à l’artère fémorale, à la veine fémorale et à la veine saphène interne.

           Pour le pied, on songe à la suite de la tibiale antérieure avec l’artère pédieuse dont les cliniciens perçoivent le pouls, puis, de la branche plantaire terminale interne du gros orteil issue de l’artère tibiale postérieure, et encore, de l’arcade veineuse dorsale rejoignant les saphènes externes et internes au niveau des malléoles.

 

           Les ganglions inguinaux superficiels ont été perçus par le clinicien, j’aurai l’occasion de le repréciser.

  

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6

 

           4.   Innervation

 

           Avec les mtw, organes creux rouges, les vaisseaux dont nous venons de parler, voisinent les mtw, organes pleins rouges, c’est-à-dire les muscles filandreux, qui avaient bien dû être différentiés des mtw, organes pleins blancs fibreux et denses. Cette famille d’organes est désignée par un même mot (mt[29] rappelant un transfert de forces pilotées par des fluides, ce sont des transmetteurs dynamiques (cf. Physiologie, appareil locomoteur, cinétique[30]. J’ai déjà indiqué que les Égyptiens utilisaient les tendons et les nerfs pour ligaturer les pièces de menuiserie de façon à en garantir la cohésion, c’est-à-dire, pour les « maintenir en force » et « à leur place ». Leur individualisation commune est donc assurée. Les tissus, une fois momifiés retiennent cette « force ». Elle est la certitude d’une anti-dislocation d’une partie des puissances vitales contenues dans le corps. Ainsi une certaine forme d’équilibre est maintenue post mortem, la rigidité cadavérique « durcie » par la procédure opératoire n’abolit pas la mécanique de la transmission de la survie, simplement la force est pilotée par un fluide dont la mécanique dépend maintenant de la pesée du cœur du défunt dans la Psychostasie (LdM, 30). Si l’épreuve est bonne, la diffusion de vie continuera à être assurée par les mêmes organes noircis. Cette neuro-psycho-physiologie théologique, que j’approfondirai par ailleurs, explique l’unité anatomique et fonctionnelle des mtw, quels que soit leur couleur ou leur remplissage dans la mesure où ils concourent tous, dans leurs entrelacs rouges et blancs, à la circulation des fluides vitaux entraînant la production de mouvements durant la vie, et d’une continuation de fluidités chargées à leur tour de continuer à « tisser » l’éternité du mort. Ainsi l’innervation, nous le voyons, loin d’avoir été ignorée des Égyptiens, était probablement comprise comme un système en perpétuelle « tension » et se jouait sur des cordes blanches bien anatomiquement individualisées même si les « nerfs vrais » ont dû être parfois confondus avec des tendons importants. 

Les trajets des douleurs sciatiques ont pu être décrits par les patients et être retenus en clinique, du moins dans leurs rapports superficiels. J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer l’un ou l’autre syndrome neurologique dans quelques parties cliniques (Jean, Loyrette, ERUV II, 2001, p. 546-547 ; III, 2005, p. 363 et 364), puis ici même dans les articles consacrés à la neurologie et je réaborderai ce sujet à encore d’autres endroits avec, entre autres, le syndrome de la « queue de cheval » et son anesthésie en selle. Les localisations anatomiques paresthésiques et douloureuses sont claires.

 

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            4. Les représentations dans l’art

 

            Un certain nombre de détails anatomiques sont visibles dans les peintures murales, dans la paléographie, dans les bas-reliefs et dans la statuaire.

 

            Je ne donnerai ici que quelques éléments particulièrement significatifs, avec par exemple pour la statuaire les sculptures A 111, E 7692, E 7693 E 25965, et E 5347 conservées au Louvre et très bien commentées par Olivier Perdu pour une période donnée. Je renvoie donc à cette publication :

           Olivier Perdu, Les statues privées de la fin de l’Égypte pharaonique, Paris, 2012, p. 64-66.

 

           Voire encore quelques parties bien figurées et avec leurs particularités (Fig. 5-9). Comparer avec les planches anatomiques humaines classiques (Fig. 10).

 

            Après analyse, il faut également remarquer que tous ces détails anatomiques ne correspondent pas toujours à une stricte réalité, mais à des habitudes de représentations codifiées par les artistes s’écartant parfois des indications originellement données, et ceci est facilement perceptibles, par des médecins compétents. En effet, ces variations superficielles sont caractéristiques de données essentielles, dans la mesure où ils démontrent le souci de faire apparaître des membres fonctionnels par la distribution de leurs compositions sous-jacentes finalement assez bien perçues dans l’ensemble. Ainsi par exemple, les colosses de Ramsès II s’accommodent à la fois de la finesse athlétique de bandes sèche latérales externe et interne, caractéristiques d’une répartition lipidique faible, et paradoxalement, de gros mollets d’apparence adipeuse duratifs et monumentaux (Fig. 5). Ces marquages sont plus normaux dans d’autres représentations (Fig. 6 b, c, d et g). Le cou de pied est parfois bien dessiné (Mykérinos : fig. 6 c). Voir aussi Amenemhat III avec la fossette inter-ligamentaire annulaire, puis, les extenseurs figurés sur un modèle de sculpteur amarnien (Fig. 6 h ).

Toutefois, il faut souligner par ailleurs, qu’il n’est pas complétement faux de concevoir un muscle antérieur de la cuisse ou une dépression sus-rotulienne (Tableau 1). En fait, ces détails internes doivent remonter à des connaissances de l’anatomie profonde autrefois enseignées, réinterprétées par des non-spécialistes, puis plus ou moins fixées selon les époques. Elles sont ainsi très probablement le reflet de perceptions anatomiques plus précises. J’aurai l’occasion d’en reparler à d’autres endroits. On peut aussi penser, comme les médecins pharaoniques ne semblèrent pas manifestement s’en offusquer, que ces particularités ne devaient pas trop entraver l’aspect opérationnel de l’individu représenté, car sachant bien en eux-mêmes qu’elle étaient issues de faits connus. L’art n’ayant su préserver ce que la médecine avait pourtant professé. C’est un peu comme pour le cœur et le cerveau dont j’ai déjà longuement disserté – il fallait que les praticiens deviennent des philosophes … Ainsi, les canons officiels s’écartèrent quelque peu parfois du réel perceptible de l’anatomie de surface.

 

 


 

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Tableau 1

 

 


 

9

 

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Fighttp://medecineegypte.canalblog.com

 

 


 

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[1] [2] [3]   

x Notes 9-13

 

 


 

13

 

x Notes 10-17

x Notes 18-21

x Notes 22-25

 

 


 

 14

 

[26] [27] [28] [29]

x Notes 26-29 reste à copier la note 30 (JEAN[30] Richard-Alain JEAN, « Un peu de physiologie égyptienne(1) Quelques exemples de cinétique fonctionnelle égyptienne (1), Anatomie et dynamique des membres inférieur», dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg,23 avril 2013.

   

  


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