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Histoire de la médecine en Egypte ancienne

ANATOMIE HUMAINE - MEMBRE SUPÉRIEUR - IV - ATLAS - 2

Article complet du mercredi 29 octobre 2014 :

ANATOMIE - LE MEMBRE SUPÉRIEUR - IV - ATLAS (2)

 

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  • Richard-Alain JEAN, « Anatomie humaine. Le membre supérieur - IV - Atlas anatomique égyptien commenté (2) Le bras et l’avant-bras », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg, 29 octobre 2014.

 

 


 

 

 

 

 

 

ANATOMIE HUMAINE

LE MEMBRE SUPÉRIEUR - IV

ATLAS ANATOMIQUE ÉGYPTIEN COMMENTÉ (2)

LE BRAS ET L’AVANT BRAS

 

Richard-Alain JEAN

  

 

          La musculature du membre supérieur devait être assez bien perçue mais semble très souvent empâtée dans ses représentations externes perceptibles. Je décrirai donc des loges où les groupes montrent des éléments très souvent « confondus ». Aussi il est également normal que les situations profondes ne soient pas ici envisagées au profit des structures sous-tendues apparentes en superficie. En effet, plusieurs muscles indépendants nous sont conservés discernables en surface, mais d’une façon très inconstante selon les époques.

         Dans la mesure où les anciens Égyptiens considéraient le support osseux solide comme littéralement enchâssé dans la chair molle et accolé aux différents muscles, – ce qui est juste quant à la conception physiologique et même anatomique puisque ces derniers s’insèrent intimement sur les sites aménagés sur les parois externes des os – , je tiendrai ici la myologie comme premier fil conducteur.

         Il faudra également tenir compte d’éléments vasculaires et nerveux notables, et bien entendu, de la clinique médicale et chirurgicale mais sans pour cette fois encore rentrer dans les détails.

 

 


 

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         1. Le bras

           

            Plus simple à représenter, le bras, de par sa musculature très « typique », surtout dans sa partie antérieure est parfaitement reconnaissable quant à son anatomie réaliste.

 

         1.1. Groupe musculaire confondu antérieur (ventral).

 

            Aussi facilement, le plan superficiel correspondant au biceps brachial est très normalement présenté allongé et fusiforme. En haut, ses deux chefs interne et externe généralement confondus dans la statuaire se dirigent sans façon vers le bord interne du deltoïde (Fig. 2 et 4). Sa partie moyenne peut être plus ou moins « musclée », mais jamais de façon extravagante. En bas, il se perd généralement en formant une pointe dans le pli du coude (Fig. 4). Le fort tendon qui le relie à la tubérosité du radius a sans aucun doute été palpé par les médecins, est donc connu (Fig. 3). En bas, le rebord latéral profond de la partie interne du muscle brachial semble indistinct. Très occasionnellement, le muscle brachial lui-même, est discernable en situation externe (Fig. 21-22).

 

 

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         1.2. Groupe musculaire confondu externe.

 

            Comme je l’ai déjà indiqué, placé à la partie externe de l’épaule, le muscle deltoïde est généralement bien délimité. Il unit la ceinture thoracique à la face externe de l’humérus. Ainsi, depuis ses insertions hautes claviculaire, acromiale et spino-scapulaire, ce muscle charnu est bien montré par les Égyptiens descendant en forme de demi-cône se rétrécissant jusqu’à la partie moyenne de la face externe du bras pour répondre à la tubérosité deltoïdienne de l’os ou ‘V’ deltoïdien, processus souvent bien visible dans la statuaire (Fig. 5-11c) et même, parfois nous l’avons vu, sur les peintures murales (Jean, 1er octobre 2014, fig. 13-14 p. 6). Il est aussi occasionnellement possible d’observer l’espace delto-pectoral et de distinguer la partie claviculaire en avant (pars clavicularis), la partie acromiale au centre (pars acromialis), et la partie spinale en arrière (pars spinalis) (Fig. 11c).

 

 

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         1.3. Groupe musculaire confondu postérieur (dorsal).

 

            Moins commode, la région postérieure correspondant au triceps brachial (Fig. 13) se trouvait néanmoins caractérisée en haut par la disparition à mi-hauteur de ses chefs latéral et long (ce dernier est confondu avec son chef médial en bas) sous le bord postérieur du deltoïde. Son corps fusionné s’aplatit ensuite de manière conforme à la lame tendineuse qui rejoint l’olécrâne (Fig. 12-19).

 

 

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         1.4. Débords osseux

 

            Les débords osseux visibles et perceptibles à la palpation situés de part et d’autre de l’olécrâne que nous aborderons plus loin avec le coude correspondent à l’épicondyle médial (épitrochlée) en interne et l’épicondyle latéral en externe appartenant tous deux à l’extrémité inférieure (distale) de l’humérus (Fig. 12-14 et 21).

 

 


 

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         2. Le coude

 

            Pour l’étude de l’articulation du coude, je rappellerai simplement ici que l’olécrâne formant la « tête du coude » appartient à l’extrémité inférieure (distale) du cubitus (ulna) dont il surmonte la partie postérieure. La face postérieure convexe et rugueuse, le sommet où s’attache le triceps et les deux faces latérales externe et interne de cette partie osseuse saillante en crochet qui participe à la formation de la fossette olécranienne en surface et en haut est parfois inscrite dans les représentations planes ou en trois dimensions (Fig. 12-14 et 16a-19). Cet ensemble constitue le reflet de l’articulation huméro-ulnaire composée de la trochlée humérale et de l’incisure trochléaire de l’ulna correspondant à la face interne de l’olécrâne (Fig. 19b). Je reviendrai ailleurs sur la fracture classique du radius (Colles) que n’ont certainement pas ignorée les médecins de l’époque.

            Le pli du coude situé sur cette partie antérieure du membre supérieur sera abordé plus bas.

 

 

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            3. L’avant-bras

 

         Plus difficile à représenter, l’avant-bras, de par sa musculature très « atypique » contournée et multiple pour les raisons mécaniques et dynamiques dont celles rotatoire, pronatrice et supinatrice que nous savons, est le plus souvent simplifié, mais pas à l’extrême cependant comme nous le verrons.

 

         3.1. Groupe musculaire confondu antérieur (ventral)

 

         Les muscles rond pronateur (pronator teres), fléchisseur radial du carpe (grand palmaire) et long palmaire (ou petit palmaire) réunis naissant (entre autres) en haut sur l’épicondyle médial de l’humérus étaient connus des Égyptiens et à tout le moins sans le savoir, car la portion interne de cet ensemble avec le bord interne rond pronateur délimite très nettement le pli du coude en formant la branche interne du ‘V’ parfois représenté dans la statuaire par des artistes bien renseignés. De plus, j’ai déjà indiqué la présence dans la statuaire d’autres muscles épicondyliens médiaux superficiels comme par exemple le fléchisseur ulnaire du carpe (ou cubital antérieur).

         Le clinicien avait très probablement aussi repéré le tendon issu du muscle fléchisseur ulnaire du carpe qui descend s’insérer sur les os externes du carpe (pisiforme et hamatum) et sur le 5e métacarpien. Ils avaient aussi certainement perçu les tendons issus, en partant du centre, du muscle fléchisseur radial du carpe et du muscle long palmaire. Moins directement accessibles à la palpation étaient les tendons issus du muscle fléchisseur superficiel des doigts (ainsi que pour un digastrique profond partant du chef radial, un faisceau se terminant sur l’index et un autre sur le petit doigt), car ils sont transversalement masqués en bas par le rétinaculum des fléchisseurs. Je reparlerai également de tout ceci bien à propos.

         Il faut aussi à cet endroit se souvenir des jeux d’enfants consistant à manipuler malicieusement les tendons fléchisseurs des pattes de gibiers à plumes, de pintade, d’oie, de canard ou de poulet qui viennent d’être sacrifiés. Les anciens dissecteurs ne pouvaient pas être moins avertis.

 

         3.2. Groupe musculaire confondu externe (radial ou latéral)

 

         L’autre branche opposée et donc externe du ‘V’ du pli du coude est limitée par le bord interne du muscle brachio-radial (long supinateur) lui aussi connu et représenté. Il devait le plus souvent rentrer dans un ensemble encore formé par les muscles long extenseur radial du carpe (1er radial) et court extenseur radial du carpe (2ème radial).

         Les muscles long extenseur radial du carpe (1er radial) et un épicondylien latéral avec le court extenseur radial du carpe (2ème radial) pouvaient être visibles dans les rondes-bosses.

         Nous verrons que le muscle long extenseur radial du carpe devait être connu des cliniciens.

         Il faut ici rappeler qu’immédiatement en amont de l’insertion stlyloïdienne du brachio-radial et entre son tendon inférieur et celui du muscle fléchisseur radial du carpe (cubital antérieur) se trouve un espace où l’on palpe, depuis des générations de médecins pharaoniques, le pouls de l’artère radiale (cf. infra).

 

         Pour l’organisation du pli du coude, voir les figures 20a-20c page 9 et 28-29 page 12.

 

 


 

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         3.3. Groupe musculaire confondu postérieur (dorsaux)

 

         J’ai déjà indiqué que des muscles épicondyliens latéraux comme l’extenseur commun des doigts (ou extenseur des doigts - probablement confondu avec le muscle extenseur du 5e doigt), puis, l’extenseur ulnaire du carpe (ou cubital postérieur) étaient occasionnellement représentés dans la statuaire.

         Pour illustration, je reprendrai, entre autres ici et par commodité, l’exemple de traitement d’une statue d’Horus en métal cuivreux (R.-A. Jean, 10 octobre 2014, fig. 20, p. 11, et ici même : fig. 20-26) afin de le comparer avec des planches anatomiques modernes pour en montrer toute la pertinence. De plus, au niveau du bras, le muscle brachial est visible.

 

 


  

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         Voici encore la représentation de la région antérieure de l’un des avant-bras de Rê Horoudjat (Fig. 29). Il est à comparer avec ceux de Mykérinos pour la différence de traitement (R.-A. Jean, 1er octobre 2014, fig. 20a p. 11). NB. Les incidences correspondantes de la planche anatomique jointe ne sont pas équivalentes en raison de la rotation de la main de la statue et qui font se croiser le radius et l’ulna (pronation), ce qui est normal (Fig. 28). Les parties musculaires de la statue sont cependant notifiées de façon acceptable, ce qui prouve que les médecins avaient conscience des phénomènes rotatoires de supination et de pronation aux deux niveaux osseux ainsi que sur les plans musculaires profonds et superficiels (Fig. 32) même s’ils sont d’une certaine façon confondus. Je ne pense pas cependant que la dynamique en ait été complètement comprise à cette époque. La reproduction en surface de ces éléments particuliers se devait de provenir d’un enseignement spécial et dédié dispensé au préalable aux artistes qui en façonnaient ensuite mais de manière variable (Fig. 33 a, b, c).

 

 

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          Voir également : http://www.cours-medecine.info/guides-pratiques/nomenclature-anatomique,lettre_ancienne--C.html.

 

 


  

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         4. Vascularisation

 

         4.1. Les artères

 

         Les pouls étaient évalués par les cliniciens, et au minimum pour l’avant-bras, au niveau de l’artère radiale (Fig. 39). Il se manifeste également au niveau de l’artère brachiale située en dedans du pli du coude, surtout à la limite aponévrotique du biceps brachial. Les textes nous précisent qu’il fallait que le chirurgien évite de les léser inutilement en raison des risques hémorragiques importants.

 

 

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         4.2. Les veines

 

         Le réseau veineux superficiel du membre supérieur ne pouvait pas être ignoré des anciens Égyptiens, même si celui-ci n’est pas représenté dans l’art. Il peut être très apparent chez l’homme, aussi bien sur la face ventrale (Fig. 40) que sur le tiers inférieur de la face dorsale de l’avant-bras. Les textes médicaux pharaoniques indiquent que leurs lésions provoquent des hémorragies en nappe.

 

 

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         5. Lymphatiques

 

         Pour les vaisseaux et les ganglions lymphatiques du membre supérieur, on se reportera aux articles précédents (Jean, 1er octobre 2014, p. 7-8 ; Jean, 10 octobre 2014, p. 17). J’en reparlerai.

 

         6. Innervation

 

         Le nerf ulnaire (ou cubital) est bien connu de tous en raison de sa situation exposée et au moment d’un coup ressenti au niveau de la face interne de l’olécrâne en produisant l’effet « Petit Juif », et ceci dans cette expression, à propos de la mesure à « l’aune » des tissus des marchands juifs. Je renvoie alors à la notion assez proche de « coudée » égyptienne déjà évoquée. Voir encore la formule anglaise « To hit your funnybone » (Se cogner l'os bizarre), avec des variations germaniques comme par exemple « Sich das närrische Bein anhauen » (Se cogner l'os fou). Cette incongruité anatomique provient du fait qu’à cet endroit, le nerf se faufile (sans jeu de mot cette fois) dans la gouttière épicondylo-olécrânienne, c’est-à-dire en arrière de l’épicondyle médial où il est accessible sous la peau, avant de s’engager sous l’arcade formée par les trois chefs distaux du muscle fléchisseur ulnaire du carpe (Fig. 41-42).

 

 

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