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Histoire de la médecine en Egypte ancienne

ANATOMIE - ABDOMEN - II

Article complet du mardi 25 octobre 2016 :

ANATOMIE - L'ABDOMEN - II - Splachnologie - I

 

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• Richard-Alain JEAN, « Anatomie humaine. L’abdomen - II, Splanchnologie - I, et Atlas », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Angers, 25 octobre 2016.

 

 


 

 

 

 

 

 

ANATOMIE HUMAINE

L’ABDOMEN - II

SPLANCHNOLOGIE - I 

ET ATLAS

 

 

Richard-Alain JEAN

 

 

 

          Après un examen étudiant les surfaces externes et les plans moyens de l’abdomen [1], et après un parcours néo-embryologique reflétant la conception égyptienne native des ses composant mous les plus profonds [2], j’aborderai maintenant plus précisément la splanchnologie de cette région importante. Comme d’habitude, je ne m’attacherai pas aux détails des éléments les plus difficiles à percevoir pour l’époque, mais je m’efforcerai de mettre en relief tout ce qui pouvait être observé à l’œil nu, surtout quand certaines notions apparaissent en clinique, même si celles-ci ne disposent pas encore d’appellations spécifiques en anatomie descriptive lisibles dans les documents qui nous sont parvenus.

         Les principaux organes abdominaux correspondent à la portion terminale de l'œsophage suivie de l'estomac, des intestins, avec le pancréas, le foie, la vésicule biliaire, puis la rate, et encore les reins surmontés des glandes surrénales. Viennent ensuite les organes pelviens urinaires et génitaux féminins ou masculins. L’ouverture de la cavité abdominale montre immédiatement que le foie, l'estomac et la rate remplissent presque complètement les coupoles du diaphragme. Ces viscères empiètent donc sur la cavité thoracique qui les protège dans son segment inférieur (Fig. 16, 18 et 19). Toutes ces structures sont, au moins en partie, en rapport avec le péritoine.

         Dans cette première description anatomique interne de la cavité abdominale, nous examinerons donc successivement : le péritoine, la double coupole diaphragmatique, l’œsophage, et l’estomac [3]. La première section de l’Atlas a été intégrée dans le texte, la deuxième figure à la suite.

 

 


 

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         1. Le péritoine

p[4][5]

         En effet, la double membrane séreuse de la cavité péritonéale – qui est plaquée sur les organes ou qui les invagine – est formée d’un feuillet pariétal et d’un autre viscéral établis en continuité, et dont les faces internes repliées se touchent. Entre les deux lames, un mince film de liquide péritonéal lubrifiant permet aux faces internes de ces deux feuillets joints de glisser l’un sur l’autre afin de faciliter les mouvements des organes digestifs qui sont toujours situés derrières cette double cloison (et jamais dedans). La « cavité péritonéale » reste donc, à l’état normal, virtuelle (les viscères sont contigus). Elle peut cependant collecter un liquide pathologique (ascite), ou du pus (péritonite).

         Le péritoine pariétal recouvre la face interne de la paroi abdomino-pelvienne, tandis que le péritoine viscéral tapisse la face externe des viscères. Cette cavité est close chez l’homme, mais ouverte en bas chez la femme par le biais de l’ostium abdominal de la trompe utérine.

         Le péritoine comporte en outre plusieurs types de formations appelées replis. Ce sont les mésos, les épiploons, et les ligaments. Un méso correspond à un double feuillet péritonéal résultant de l'invagination d’un organe par le péritoine (Fig. 4-6). Il permet ainsi une communication neuro-vasculaire entre l'organe concerné et la paroi abdominale postérieure où il est le plus souvent relié. Par exemple, le mésentère est le méso des anses grêles (Fig. 5-6). Un épiploon correspond à deux feuillets joints et reliant deux viscères entre eux. Il s’agit du grand épiploon (grand omentum) qui relie l’estomac au côlon transverse sous la forme d’un grand tablier (Fig. 3-4, 6 et 32). Le petit épiploon (petit omentum), lui, relie l’estomac au foie (Fig. 23). Ils sont vascularisés. Quant aux ligaments, ils sont formés de deux feuillets reliant le péritoine pariétal antérieur à un organe donné. Par exemple, le ligament suspenseur du foie (Fig. 28).

 

 

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         1.1. Les organes intra-péritonéaux

 

         Les organes intra-péritonéaux sont pratiquement investis par le péritoine viscéral (feuillet viscéral). Ils correspondent à l’estomac, au plus grand segment des intestins (la partie fixe du duodénum et les deux tiers inférieurs du rectum ne sont pas péritonisés), à la plus grande partie du foie (la face postérieure n’est pas péritonisée), à la rate, et aux ovaires.

 

 

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         1.2. Les organes extra-péritonéaux

 

         Les organes extra-péritonéaux, c’est-à-dire rétro-péritonéaux ou sous-péritonéaux, sont situés en dehors de la cavité péritonéale, donc placés à l'extérieur, en arrière ou en dessous du péritoine pariétal (feuillet pariétal). Ils ne sont par conséquent tapissés que sur l'une de leurs faces.

         - Rétro-péritonéaux : les gros vaisseaux prévertébraux (aorte, veine cave inférieure), la vésicule et les canaux biliaires, le pancréas, la partie fixe du duodénum (soit, les 2/3 de la portion D1, D2, D3 et D4), les 2/3 inférieur du rectum, les parties ascendantes et descendantes du côlon, les reins, les surrénales et les uretères.

         - Sous-péritonéaux : vessie, utérus et trompes utérines (recouverts sur l’extérieur).

 

 

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         1.3. Le péritoine canopique

 

          Toutes les distinctions indiquées précédemment et exercées à propos des organes intra-péritonéaux, ou, extra-péritonéaux comprenant les subdivisions rétro-péritonéale et sous-péritonéale, sont le fruit d’observations anatomiques réalisées au cours de dissections assez fines – et finalement menées assez tardivement dans l’histoire de l’anatomie (XIXe). Pour des dissections plus sommaires, où pratiquement seul l’arrachement péritonéal est requis, comme une sorte d’épluchage, deux catégories se dégagent plus simplement. Il s’agit de la catégorie comprenant les viscères intra-péritonéaux auxquels se joignent des éléments très adhérents au tube digestif comme le pancréas attaché au duodénum, et, la catégorie comprenant les viscères sous-péritonéaux avec les reins et les surrénales, la vessie, et l’utérus avec ses trompes. Cette observation anatomique est compatible avec les seuls moyens visuels dont disposaient les médecins égyptiens, soit au cours d’une dissection académique réalisée par la voie d’une laparotomie exploratrice, puis, au cours des manœuvres d’éviscérations réalisées à partir d’un incision abdominale latérale basse et réduite.

 

 

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         Ainsi, nous voyons que tous les organes abdominaux sont concernés par le péritoine, même par un simple recouvrement partiel, et au premier rang desquels, les intra-péritonéaux. Les savants de l’époque n’on très probablement pas reconnu les recouvrements translucides et toutes les différences de recouvrements. Seuls les grands plis devaient êtes considérés comme « empaquetants » et saisissants comme un filet les viscères contigus à situation antérieure et dominante comme l’ensemble du tube digestif et des glandes annexes, plus la rate qui est bien entourée. C’est donc cette plus grosse masse viscérale qui sera distribuée dans les canopes, un peu comme si, le péritoine formait lui-même un « paquet canope » naturel et originel. On pourrait dire la même chose pour la cavité thoracique avec les poumons contenus dans la plèvre. Nous aurions alors en quelque sorte, une « plèvre canopique » et un « péritoine canopique », et peut-être aussi, une « dure-mère canopique » (Cf. mon dernier article). Or, nous savons que les Enfants d’Horus connaissaient biens les « paquets originels » dès avant la première naissance, puisqu’ils ont participé a leurs formations initiales. Ensuite, si l’on considère une première cavité canopique thoracique (où reviens le cœur), une autre pleurale, une abdominale (où demeurent les reins et l’utérus), et une autre péritonéale, on obtient bien le chiffre quatre. Le cerveau devait-il être extrait pour rejoindre l’une des antres canopiques gouvernées par les quatre divinités ? Ou encore être réparti comme mémoire néo-fonctionnelle liquéfiée – fondue et condensée – de la « Personne » unique et indivisible ainsi désormais « rassemblée » ? J’en reparlerai.

 

 


 

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         1.4. Les modèles animaux

 

         Les modèles animaux fournissaient également de bonnes visualisations du péritoine. Et de plus, ces structures issues des boucheries ou de la chasse pouvaient déjà être accommodés en cuisine, comme encore aujourd’hui pour nous, d’excellentes spécialités locales de veau, de mouton, ou plus simplement de porc (Fig. 15) [6] avec les « paupiettes », ou les « crépinettes ».

         Les abords chirurgicaux des péritoines humains et animaux offrent sensiblement les mêmes difficultés, car leurs situations anatomiques sont très schématiquement comparables. Cependant, chez les ruminants, c’est la panse, et non l’estomac, qui en est entourée. Les vétérinaires et les bouchers égyptiens connaissaient le « tablier » que l’on ne peut pas manquer de voir dans l’abdomen avec également le « filet » inter-mésentérique translucide et sa suite.

         Le péritoine pariétal et le péritoine viscéral de plusieurs ruminants d’élevage comme les bovins et les ovins sont classiquement « passés » sans difficulté, et depuis fort longtemps, mais à certains niveaux seulement. En effet, la « météorisation aiguë du rumen » est très facile à identifier, en raison de l’extraordinaire distension des parois abdominales par les gaz, et de la tympanie qu’elle entraîne.

         Cette affection réclame, dans les cas graves, un geste d’urgence sans lequel l’animal trépasse par asphyxie en une demi-heure à une heure (car le gonflement de l'appareil digestif comprime alors les poumons). Par exemple jusqu’au siècle dernier, les éleveurs pratiquaient eux-mêmes cette opération simple sur le flanc gauche de leurs moutons (ponction du rumen). Pour cette raison, les bergers isolés possédaient toujours un long et fin poignard appelé « trocart » et qui correspondait en fait à un poinçon. Ils portent encore aujourd’hui, un « couteau de Laguiole trois pièces » (modèle crée en 1840).

         L’intervention se déroule rapidement en perçant le flan gauche au minimum avec une dague, et en introduisant un tube de cuivre ou un roseau taillé en pointe dans la panse de l’animal : les gaz sortent immédiatement et le ventre s’affaisse aussitôt (Fig. 11bis). La bête est soulagée, respire, et récupère rapidement. L’effet est spectaculaire.

         Ce procédé invasif, trans-péritonéal, était à la portée des anciens. Je l’ai vu réalisé de cette façon autrefois dans plusieurs tribus en plein cœur de l’Afrique. À ma connaissance, les péritonites résultantes étaient finalement assez rares, et quasiment nulles chez le mouton.

         Je reviendrai ailleurs sur cette pathologie [7], car le mouton y est particulièrement sensible et le traitement chirurgical accessible. Les vaches sont normalement moins atteintes (sauf en cas de stress importants cumulés). Les chèvres ne le sont pratiquement jamais en élevage libre.

         Les Égyptiens étaient très attentifs à leurs cheptels, et nous savons que beaucoup de traitements étaient entrepris, même si le pVétérinaire de Kahun nous est hélas parvenu que d’une façon très fragmentaire [8]. Ils possédaient également les instruments adéquats, comme les poinçons, les bistouris et les couteaux (Fig. 12-14) [9]. Nul doute qu’ils en firent usage pour sauver les bêtes atteintes, au moins le petit bétail plus facile à manipuler.

         Ainsi, nous voyons que l’abord péritonéal pratiqué dans des circonstances précises chez l’animal et chez l’homme était peut-être envisageable dès ces époques lointaines. Il serait de cette façon ancestral.

         Chez l’homme, j’ai déjà parlé au moins de deux gestes à concevoir – et avec de bonnes probabilités d’avoir été pratiqués dès les époques pharaoniques – avec la ponction d’ascite [10], puis, la colpotomie postérieure chez la femme, telle qu’elle était parfois effectuée il y a bien longtemps, nous l’avons vu, par des matrones africaines [11].

 

 


 

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         2. Techniques observatoires

 

         Pour la suite de la découverte des organes abdominaux, et après examen des organes fermés en place, il devait sembler préférable, à cette époque, de sortir le sac péritonéal en décollant également les organes rétro-péritonéaux qui font masse, c’est-à-dire, la partie fixe du duodénum et le pancréas en haut, en coupant les différents pédicules, et en sectionnant déjà la partie inférieure du rectum en bas après ligature de la partie enlevée. Dans un deuxième temps, on pouvait sectionner le haut de la portion abdominale de l’œsophage, ou bien, couper l’estomac de sa tunique, le laisser en place, et sectionner au niveau du pylore après une double ligature. Cette dernière solution pouvait prévaloir si l’on voulait garder la totalité de l’œsophage relié à l’estomac afin de dégager l’ensemble après effondrement du diaphragme, puis section du pédicule vasculaire et œsophagien thoracique. Entre temps, on pouvait dégager le foie et la rate, ou les examiner dans leur contenant. Toutes ces manipulations ont également été explorées pour permettre l’exérèse choisie au moment de la momification. C’est la raison pour laquelle je continuerai cette exploration par l’examen du contenu abdominal ainsi partiellement évidé, et en commençant en haut par le diaphragme.

 

         3. Le diaphragme

 

p[12], [13]

 

 

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         Une cavité abdominale diaphragme respecté, et partiellement évidée, chez l’homme, laisse voir les reins, les gros vaisseaux, les nerfs importants, la vessie, et le rectum sectionné (Fig. 20-21), plus l’utérus et les trompes chez la femme (Fig. 9 et 10). Il faut encore ajouter les gros vaisseaux lymphatiques. Ces derniers aboutissent dans l’abdomen au niveau de la citerne du chyle (citerne de Pecquet) qui s’insinue en arrière dans le hiatus aortique au niveau de D12.

         Au cours de l’éviscération mortuaire, les gros conduits-mtw pleins nerveux, plus profonds, devaient rester en place, alors que les gros canaux-mtw creux vasculaires et lymphatiques pouvaient assez facilement être prélevés de haut en bas sur tous leurs trajets.

 

         4. Le tube digestif

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         4.1. L’œsophage

p[15][16], [17], [18], [19], [20], [21], [22][23][24][25]

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         Au deuxième temps de l’éviscération pour momification, cette portion anatomique devait être extirpée du thorax au stade de l’évacuation de la partie supérieure pratiquée après effondrement de la coupole diaphragmatique. Cette action était réalisée au moment du détachement du pédicule vasculaire et œsophagien [26] – soit par une section au nécrotome [27], soit à l’aide d’un grand lac [28].

 

 

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         4.2. L’estomac

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 [31], [32][33][34][35][36], [37][38][39][40][41]

 

 


 

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         4.2.1. Le cardia

 

         Bien entendu, l’estomac [42], cette portion essentielle du « tube » digestif correspondant ici à un renflement important du très long conduit-mtw principal, creux et blanc, est ouvert en haut et en bas par le moyen de deux portes capable de retenir le contenant. Ces passages anatomiques sont définis par la même expression que celle désignant l’organe lui-même, ce qui n’est pas absurde dans la mesure où ils sont établis chacun en continuité et font donc partie intégrante de l’organe qu’ils limitent puisqu’ils correspondent chacun à une zone de transition. Par conséquent, seul la clinique sera à même de designer le vrais sens d’un terme ou d’une expression et cas par cas. Par exemple, une régurgitation ou un reflux gastro-œsophagien ne peuvent provenir que par la « bouche » haute de l’organe, c’est-à-dire, le « cardia », ou encore, la hernie hiatale concerne bien la région qui l’entoure (pEbers 190. 37, 4-10). Ces deux sphincters peuvent se trouver « resserrés » (ḥns), et donc limiter le passage naturel.

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         4.2. Rapide aperçu clinique

 

         4.2.1. Quelques signes objectifs

 

         Nous retrouverons plus en détail la clinique digestive à un autre moment. En ce qui concerne les signes objectifs, je dirai déjà que pour aider au diagnostic des troubles gastriques, le médecin usait de la palpation. En cas d’indigestions (pEbers 189. 36, 17-20 - 37, 1-4), l’estomac pouvait être trouvé srt « compact », jw šm(=w) jw=w ẖr ḏbʿ.w=k « allant et venant sous tes doigts ». Ou, au cours d’une dilatation de l’estomac, šm=f jw=f ẖr ḏbʿ.w=k mj mrḥ.t m-ẖnw ẖn.t « allant et venant sous tes doigts comme de l’huile à l’intérieur d’une outre » (pEbers 199. 40,1-2a). Voir aussi la palpation d’une tumeur montrant que ḫ3y.t=f smt=f 3w.t spd=tj ḏbʿ.wḥr=s « son altération est épaisse étendue et saillante sur (tes) doigts (entre) [43] » (pEbers 193. 38,4-5a). Constatation d’une tumeur jw ṯ3-n jr~n dp.t « en boule » lit. « à la façon d’une boule » liée au côté droit (pEbers 203. 40,19-20). On peut aussi trouver une šnʿ r(3)-jb « obstruction du cardia » (pEbers 206, 41,21b ; 42,5), qui peut être dit db3 « bloqué » (pEbers 206, 42,4). Et encore, vérifier des « hémorragies » gastriques liquides et rouges avec des hématémèses, puis, des suites hémorragiques digérées et solides évacuées par l’anus avec les melaenas (pEbers 198. 39,14-18). Elles peuvent être dues à un ulcère, ou, à un cancer. Les causes peuvent également être œsophagiennes, comme la rupture de varices œsophagiennes dues à l’alcoolisme, ou d’origine spléno-portale. Les signes généraux peuvent êtres marqués, comme un faciès altéré, pâle, voir des troubles cardio-pulmonaires en rapport avec l’anémie …

 

 


 

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         4.2.1. Quelques signes subjectifs

 

         Pour les signes subjectifs déclarés au cours de l’interrogatoire, nous aurons principalement les manifestations suivantes : de la douleur mn (pEbers 189. 36,18a), une šnʿ « gêne (locale oppressante) » (p.Ebers 199. 39,21b), des ʿʿw=f « spasmes » gastriques (pEbers 206, 41,21c), sry.t de la toux (pEbers 190. 37, 5a), un cardia ressenti ns « resserré » (pEbers 206, 42,1b), un estomac m « sec »  (pEbers 198. 39,14a), des brûlures, des nausées, des bšj/bšw, qjs/q3s « vomissements » (pEbers 192. 37,17), des jw=f q3s=f mr(=w) wr.t mn=f st lit. « il vomit (d’une façon) qui est très douloureuse » pour des « vomissements incoercibles » (pEbers 202. 40,15b-16a), wrd(w)~r jb=f de la « fatigue gastrique » (pEbers 855k. 101, 7b-8a), nḏs(w~ḫ) wnm=f, lit. « son manger devient petit », stp=f « il goûte (seulement) » pour de « l’anorexie » (pEbers 855k. 101, 7b-8a), ou encore, nnjw pw n(y) wnm lit. « fatigue du manger » (pEbers 189. 36,21), puis, qsn ʿḳt(w) n=f wnm~n=f t nb lit. « mauvais est ce qui est entré en lui, quelle que soit la nourriture » pour un « dégout de la nourriture » (pEbers 206, 41,21d-42,1). Puis, d’autres signes plus généraux, comme des douleurs diffuses (mn) dans les membres (pEbers 206, 42,2), des membres pesants (dns), de bsw n(y) wrd.t lit. « bouffée de faiblesse » pour de la lassitude (pEbers 189. 36,19), de la faiblesse, voir de la faiblesse extrême …

         Le retour à la normale est rendue par la locution : ḏrw=f šm(=w), donc un flanc trouvé « chaud », accompagné ẖt=f qbḥ=tj d’un ventre interne perçu « froid » (p.Ebers 189. 34,3a), c’est-à-dire, un organe libre de toute inflammation. Ainsi, jw nn jw=f h3=y « son ennui (gastrique) est tombé » (34,3c-4). Enfin, si tout ce conclut bien, jw wnm.t « son appétit reviendra » (p.Ebers 189. 37,2b).

         À propos du texte du pEbers 855k (101, 7b-8a), je ferai ici seulement remarquer la traduction à absolument opérer à propos du mot jb « estomac », et ceci en raison du contexte de cette section qui est donné par les deux dernières propositions décrivant très clairement une anorexie – nḏs(w~r) wnm=f. stp=f – bien qu’évoluant dans un syndrome cardiaque sévère. Il faut bien différencier les catégories de signes, même quand ils sont présents dans un autre contexte général, ou comme dans cette partie consacrée au myocarde, très spécialisé. Il s’agit d’une symptomatologie présentée « en tiroirs » et suivant en cela un certain style d’écriture médicale égyptien, et sur lequel il faudra revenir.

 

 

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         5. Suite de l’Atlas (1)

 

         5.1. Le gosier et l’œsophage

 

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          5.2. L’estomac

 

 

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[1] R.-A. Jean, « Anatomie humaine. L’abdomen - I, Surface, myologie, et signes superficiels », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Angers,25 juillet 2016.

[2] R.-A. Jean, « Néo-embryologie osirienne – III, La splanchnologie canopique », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Angers,26 septembre 2016.

[3] Pour plus de détails, on se reportera naturellement à : H. Rouvière, Précis d’anatomie et de dissection, Paris, 1978, p. 501-603 ; H. Rouvière, A. Delmas, Anatomie humaine descriptive, topographique et fonctionnelle, II, Tronc, Paris, 2002, p. 375-695 ; P. Kamina, Anatomie clinique, III, Thorax et Abdomen, Paris, 2013, p. 183-330.

[4] Voir pour les détails : Rouvière, op.cit 1978, p. 311-312, et organes concernés ; Rouvière, Delmas, op.cit 2002, p. 375-695 ; Kamina, op.cit 1978, p. 213-230.

[5] Wb. II, 143, 8, « Körperteil (am Unterleib) ». Un sac-mstj (Wb. II. 151, 5-8. Alex. 77.1879, 79.1361), de tissus-msnt (Alex. 78.1853). Ce mot est employé en pEbers 865 (106,16) où pour B. Ebbell, il s’agit bien de la description d’une ascite. Th. Bardinet, op.cit., 1995, p. 368, ne se prononce pas. Mais voir M. Chr. Graber-Bailllard, Kyphi, I, 1998, p. 33-35, avec les étymologies ‘ms-jnt’ (jnnt/jnyt « filet, senne » : Alex. 780357) ou ‘ms-nt’ proposées par J.-Cl. Goyon. Voir aussi maintenant : W. Westendorf, Handbuch der altägyptischen Medizin, Brill, Leiden, 1999, II, p. 704 et p. 839 « Bauchfell » (péritoine). R.-A. Jean, À propos des objets égyptiens conservés au Musée d’Histoire de la Médecine, Université Paris V, Paris, 1999, p. 56 et note 205. Cette interprétation se confirme donc. Takács, III, 2007, p. 557-558. À cette date, ce mot reste un hapax.

[6] Qu’il me soit permis de remercier ici Monsieur Bertrand Lebouc, patron du célèbre établissement angevin, pour m’avoir donné une crépine de porc, afin de présenter un modèle pédagogique.

[7] J’en donnerai à cette occasion une bibliographie. Le lecteur intéressé peut déjà se reporter par exemple à : J.M. De Saive, Les Animaux domestiques considérés sous le rapport de leur conservation, de leur amélioration, et de la guérison de leurs maladies - ou - Guide théorique et pratique du propriétaire, du fermier, du cultivateur, de l'éleveur, de l'engraisseur, du chasseur etc., Chez l’auteur, Liège, 1842, p. 578 et 497 ; E. Chancrin, R. Dumont, Larousse agricole, 1922, II, p. 158-159 ; Fontaine & Huguier, Nouveau dictionnaire vétérinaire. Médecine, Chirurgie, Thérapeutique, Législation sanitaire et Sciences qui s’y rapportent, 1924, II, p. 236-237, et 20-21 ; C. Drogoul, H. Germain, Santé animale : bovins, ovins, caprins, Educagri Editions, Dijon, 1998, p. 50-52 ; D. Remy, B. Ravary, « Quand et comment pratiquer une ruminotomie ? », Le point Vétérinaire, Paris, n° 247 du 01/07/2004. Pour les caprins (le principe est le même), voir : K. Adjou, « La météorisation spumeuse et gazeuse chez les caprins », Semaine Vétérinaire, Paris, n° 1522 du 11/01/2013, p. 46-47. Visionner aussi un film du muet du docteur G. Moussu, président de l'Académie d'Agriculture, professeur à l'Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort : Opérations d'urgence sur les animaux à la ferme, du 1er janvier 1925 / Ina = http://www.ina.fr/video/VDD09005663, à 11 :34 « Météorisation ».

[8] R.-A. Jean, L’Art vétérinaire et la naissance des bovins dans l’Égypte ancienne, Biltine, 1998 et réimpression anastatique en 2011 ; 3e édition revue et augmentée en 2012.

[9] R.-A. Jean, À propos des objets égyptiens conservés au Musée d’Histoire de la Médecine, Université Paris V, Paris, 1999 ; R.-A. Jean, La chirurgie en Égypte ancienne. À propos des instruments médico-chirugicaux métalliques égyptiens conservés au Musée du Louvre, Éditions Cybele, Paris, 2012.

[10] R.-A. Jean, A.-M. Loyrette, La mère, l’enfant et le lait en Égypte Ancienne. Traditions médico-religieuses. Une étude de sénologie égyptienne (Textes médicaux des Papyrus du Ramesseum n° III et IV), édité par Sydney H. Aufrère, L’Harmattan, Paris, 2010, tableau 33 p. 434.

[11] R.-A. Jean op.cit. 1999, p. 55-56 et note 205 ; R.-A. Jean op.cit. 2012, p. 22 et tableau I p. 32 ; R.-A. Jean, A.-M. Loyrette op.cit. 2010, p. 442.

[12] B. Ebbell, « Altägyptische anatomische Namen », Acta Orientalia 15, 1937, p. 304 ; Wb II, 356,12 ; Lefebvre 1952, § 29 p. 27 « diaphragme », et, § 11 p. 13 « dure-mère » ; Lacau 1970, § 63, n. 4 p. 31 ; Alex. 77.2250 « membrane (enve­loppant le cerveau), dure-mère » ; Walker 1996, p. 271 et 303 « diaphragm » ; Hannig 1995, p 442, « Membran, ‘Haut’ (peau), Fell (toison) ; Zwerchfell (dia­phragme), Hirnhaut (méninges) ».

[13] Yamazaki 2003, p. 18 et 20 « Zwerchfell (diaphragme) ».

[14] Depuis longtemps, les anatomistes considèrent bien en effet l’estomac, en forme de cornemuse, comme un tube, ou plutôt, une suite de tubes comprenant la « grande ‘tubérosité’ » avec le « fundus » en haut, la « portion descendante » au centre, la « petite ‘tubérosité’ » en bas, et le tout se terminant par la « portion horizontale » avec « l’antre pylorique ». Toutes ces « tubérosités » sont limitées à droite par la « petite courbure », et à gauche par la « grande courbure ». Voir par exemple : Rouvière, Delmas, op.cit 2002, fig. 244 p. 401.

[15] Wb II, 389,1 - 390,9 ; Lefebvre 1952, § 20 p. 19 ; Lacau 1970, § 13-21 p. 6-11,  § 414 p. 152 ; Alex. 77.2310, 782341, 79.1702 « bouche » ; Walker 1996, p. 271 « mouth, oral cavity » (bouche, cavité orale) ; Hannig-Wb I & II,1 - 17365 « Mund » (bouche) ; PtoLex. p. 570 « mouth » ; Erichsen 1954, p. 239-240, dém. r3 « bouche, porte » ; KoptHWb p. 161 ; Vycichl 1983, p. 171, ⲣⲟ S, AL, ⲗⲁ F, ⲣⲱⲟⲩ AL, ⲗⲱⲟⲩ F, 1. « bouche », 2. « porte ».

[16] R.-A. Jean, « Anatomie humaine. La tête et le cou – I, Les parties superficielles », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg,25 Avril 2015, p. 11-12.

[17] R.-A.Jean, « Anatomie humaine. La tête et le cou – I, Ostéologie et parties molles », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg,25 mai 2015, p. 12-13.   

[18] Wb III, 331, 3-10 ; Lefebvre 1952, § 22 p. 22 ; Lacau 1970, § 170-172 p. 67 ; Alex 77.3166, 78.3120 « cou » ; Hannig-Wb I, 24314, « Hals, (cou) » ; Walker 1996, p. 274 « neck (whole neck), throat ».

[19] KoptHWb 406. Vycichl 1983, p. 320, ϩⲁϩ S « cou » = ϧⲁϧ B « cou, gorge ».

[20] Ebbell, op. cit., p. 299 ; Wb IV, 439, 3-4 ; Lefebvre 1952, § 22 p. 23 « trachée-artère » ; Lacau 1970, § 170 p. 67 ; Alex 77.4143 « gorge » ; Hannig 1995, p. 813, « Luftröhre, (trachée-artère) / Speiseröhre (œsophage) » ; Walker 1996, p. 276 « gullet, oesophagus ». Voir le P. Smith 28. 9,19 pour la « trachée ». L’œsophage se trouve en effet dans le plan profond.

 

 


 

21

 

[21] KoptHWb 335. Vycichl 1983, p. 256, ϣⲃⲱⲃⲓ B « gorge », ϣⲟⲩⲱⲃⲉ « trachée-artère », « gorge (antilope) ».

[22] Wb III, 181,4-15. Lefebvre 1952, § 22 p. 22. Lacau 1970, § 170 p. 67. Alex 77. 2877 ḥty.t « gorge », 78.2854 ḥty.t « gorge, gosier ». Hannig-Wb I, 22082, Htyt , « Kehle, (gorge) ». Walker 1996, p. 273 ḥty.t « windpipe, trachea ».

[23] Wb I, 373,11. Lefebvre 1952, § 22 p. 22. Lacau 1970, § 170 p. 67. Hannig 1995, p 221, « Schlund (gorge, gosier) ». Walker 1996, p. 268 « throat ».

[24] Wb IV, 413, 6-9 ; Lefebvre 1952, § 22 p. 22 ; Lacau 1970, § 172 p. 67 ; Alex 78.4045 « gorge » ; Hannig 1995, p 804, « Vorderhals (mit Schlüsselbeinregion) » ; Walker 1996, p. 276 « upper chest. Correspond to the region of the chest and shoulders covered by a typical broad collar » ; Erichsen 1954, p. 328, dém. ḫḫ « cou ».

[25] Voir par ex. : ḫḫ « aplanir, niveler » (un chemin ?) ; šp « s’écouler » (un ruis­seau ?) ; tpt « vulve, vagin » ; wš« (place, espace, voie) libre, vide » ; š « lac, bassin » …

[26] C’est-à-dire l’aorte thoracique, la veine azygos, la veine cave supérieure, et l’œsophage.

[27] Fr. Janot, Les instruments d’embaumement de l’Égypte ancienne, IFAO 844, Le Caire, 2000, p. 204.

[28] J. Goyon, « Chirurgie religieuse ou thanatopraxi ? Données nouvelles sur la momification en Égypte et réflexions qu'elles impliquent », Atti del VI Congresso internazionale di Egittologia, I, Turin, 1992, p. 217.

[29] Wb II, 393,14 ; Lefebvre 1952, § 39 p. 34-35 ; FCD, p. 146 « stomach » (estomac) ; Alex. 79.0155 « XX » ; Hannig-Wb II,1 - 17439 « Magen » (estomac) ; PtoLex. p. 571 « stomach, throat » (estomac, gorge).

[30] Gardiner, Ononm II, 1948, p 251* ; Wb I, 59,10 - 60,11 ; Alex. 79.0155 « estomac » ;

[31] Vycichl 1983, p. 285.

[32] Gaballa, SAK, VII, 43 : « du pain pour mon ventre ». Compris par l’auteur comme l’abus de langage français « avoir le ventre vide ». J’ai retraduit : « du pain pour mon estomac », car il n’y a pas de boisson ou d’aliment aboutissant de la bouche à la cavité abdominale (en extra-péritonéal !).

[33] Crum, CD, p. 252, col. a, « belly » (ventre), « womb » (utérus).

[34] Černý, ED, p. 119 ; Vycichl 1983, p. 153.

[35] Lefebvre 1952, § 39 p. 35.

[36] Cauville 2001, OLA 101, p. 711 « l’intérieur du ventre ».

[37] Alex.78.0710 « être inconscient » ; Barguet, CT, 1986, p. 574 « perdre connaissance » ; Hannig-Wb II,I - 5166.

[38] Wb I, 183, 19 - 184,15 ; Alex. 77.0636 « avaler », 79.0466, 78.0710 « boire » ; Hannig-Wb I & II,I - 5158 « schlucken » (avaler).

[39] Wb I, 477, 477,14 - 478,4 ; Alex. 78.1371, 79.0936 « cracher, vomir » ; Hannig-Wb I & II,I - 10111 « ausspeien » (déverser), « ausbrechen » (sortir) - de la bouche. Takács, II, 2001, p. 323-324.

[40] Wb I, 183, 19 - 184,15 ; Hannig-Wb II,I - 10116 « erbrechen » (vomir).

[41] A. Gutbub, « La tortue animal cosmique bénéfique », dans Hommages à Serge Sauneron, IFAO 533, Le Caire, 1979, p. 413.

[42] Voir pour les détails : Rouvière, op.cit 1978, p. 559-564 ; Rouvière, Delmas, op.cit 2002, p.400-414 ; Kamina, op.cit 1978, p. 234-245.

[43] C’est-à-dire qui est perçue par l’extrémité des doigts qui explorent la surface de l’altération = entre les extrémités des doigts du praticien qui cherche à en percevoir la taille et la texture. Il s’agit d’une exploration « tactile ».

 

 


 

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