OBTETRIQUE - XLI
CLINIQUE OBSTETRICALE - XLI
• Richard-Alain JEAN, « Clinique obstétricale égyptienne – XLI . Les accouchements divins, royaux et humains (7) Les textes (5) les Textes médicaux (3) », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 31 mars 2020.
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CLINIQUE OBSTÉTRICALE ÉGYPTIENNE – XLI
LES ACCOUCHEMENTS DIVINS,
ROYAUX, ET HUMAINS (7)
LES TEXTES (5)
LES TEXTES MÉDICAUX (3)
Richard-Alain JEAN
Les médications externes du pEbers maintenant étudiées semblent encore mettre en œuvre plusieurs produits végétaux et animaux intéressants, ainsi que deux techniques différentes bien que complémentaires.
Les produits animaux :
- « Ovaire-nis de tortue », « mylabre-hekoun » (pEbers 807. 94, 21c-22b).
Les produits végétaux :
- « Blé blanc », « jonc femelle » (pEbers 800. 94, 14b-15b).
- « Résine de térébinthe » (pEbers 803. 94, 17c-18b).
- « Onguent (térébenthiné) au pin parasol » (pEbers 807. 94, 21c-22b).
- « Bière-djeseret » (pEbers 807. 94, 21c-22b).
- « Huile (de lin) » (pEbers 807. 94, 21c-22b), « Huile » (pEbers 803. 94, 17c-18b).
Enfin, les trois dernières prescriptions du pEbers nous donnerons l’occasion de commencer à examiner la notion de masseur et de massage en Égypte pharaonique à propos des massages obstétricaux accompagnés d’un rapide historique.
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1. Thérapeutique obstétricale
En ce qui concerne les prescriptions locales, nous avons dernièrement abordé des médications destinées à être introduites par voie intra-vaginale. Elles se complètent par des applications externes. L’une d’elles réclame un massage.
1.1. pEbers 800. 94, 14b-15b
lieu, 78.1577 « démanteler, détruire », 79.1080 fḫ m « priver, dépouiller de ». L’expression sfḫ est déjà utilisée à l’Ancien Empire, par exemple au-dessus de scènes de vêlages représentées dans le mastaba d’Akhethetep (Louvre, E 10958, mur Est et côté Nord) [1], dans le tombeau de Métchétchi (fragment calcaire, Louvre, E 25515) [2], ou encore dans la tombe de Ti. Dans les scènes pastorales, ce mot peut être échangé avec msj [3] « mettre bas » (pour une vache). Voir pour tout ce qui concerne la naissance des animaux : R.-A. Jean, L’Art vétérinaire et la naissance des bovins dans l’Égypte ancienne, Biltine, 1998 et réimpression anastatique en 2011 ; 3e édition revue et augmentée en 2012. Par exemple, nous retrouvons cette dernière expression pour la femme dans le pRamesseum. IV C 28-30 (30b). Les deux mots sont donc comparables et peuvent être indifféremment utilisés pour désigner l’accouchement d’une mère humaine, ou bovine à l’image d’une déesse de la fécondité. Il pourrait pourtant bien s’agir ici d’une dénomination de l’acte technique – dans le sens de procéder à un clivage entre la mère et le rejeton qui du fait s’en trouve séparé. Je conserverai ici le terme technique « accouchement » afin d’éviter une confusion avec l’expression médicale française restrictive et limitée « délivrance » [4] concernant exclusivement le troisième temps de l’accouchement, c’est-à-dire l’expulsion, hors des voies génitales, du placenta et des membranes de l’œuf après la sortie du fœtus.
Bardinet 1995, donne p. 445 « pour délivrer (= favoriser la naissance d’) un enfant ». Westendorf 1999, p. 682 « für das Lösen eines Kindes (pour détacher un enfant) ».
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S. H. Aufrère, L’Univers minéral dans la pensée égyptienne (BdE 105/1-2), Le Caire, 1991, II, p. 636-637 ; P. T. Nicholson, I. Shaw, Ancient Egyptian Materials and Technology, Cambridge, 2000, p. 246-247 ; Peters-Destéract 2005 = M. Peters-Destéract, Pain, bière, et toutes bonnes choses. L’alimentation dans l’Égypte ancienne, Paris, 2005, p. 95-96. L’on sait par exemple d’après Bernard Bruyère [5], que l’une des denrées fournies par les entrepôts royaux était le sel. Cinq pains de gros sel gris ont été trouvés dans la maison S.E. VI du village de Deir el Médineh. Deux d’entre eux mesurent 23 cm de longueur, 10 cm de largeur et 8 cm de hauteur. Les trois autres mesurent 15 cm de longueur, 8 cm de largeur et 6 cm de hauteur. Ils ont une base rectangulaire et forment un dôme aplati à quatre arêtes. Cette forme était traditionnelle et obtenue par moulage dans un gabarit de bois. Il s’agit du sel marin contenant très peu d’impuretés. Ce produit servait de condiment, à la salaison (un poids de poisson a été retrouvé dans la maison), ainsi que dans la pharmacopée.
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28 ; Vycichl 1983, p. 32, ⲃⲱⲧⲉ S, ⲃⲱϯ B, « épautre » ; Charpentier 1981, n° 439 p. 272-274, n° 443 (11) p. 276 « blé clair » ; Ch.de Vartavan, V. Asensi Amorós 1997, p. 258-268 ; S. H. Aufrère (avec la coll. de Chr. Vartavan et de V. Asensí Amóros), Encyclopédie religieuse de l’Univers végétal, ERUV IV, Montpellier, 2005, p. 143, et 98 (n° 1226). Germer 2008, p. 66 « weißer Emmer » (emmer blanc). Boulos IV, 2005, p. 211 « Triticum dicoccum ... Syn. Triticum spelta L. var. dicoccum Schrank, Baier. Fl. 1: 389 (1789) - Note : is one of the most ancient of cultivated cereals, known from Egypt since Neolithic times (6000 years ago) but apparently no longer grown. A specimen collected on a plateau in the Eastern Desert by Simpson in 1924 does not look like a cultivated plant, so the species may still exist in remote places as a relic of former cultivation » (Triticum dicoccum ... Syn. Triticum spelta L. var. dicoccum Schrank, Baier. Fl. 1: 389 (1789) / « Note: Il s’agit de l’une des plus anciennes cultures de céréales, connue en Égypte depuis le néolithique (il y a 6000 ans), mais apparemment, elle n’est plus cultivée. Un spécimen récolté sur un plateau dans le désert oriental par Simpson en 1924 ne ressemble pas à une plante cultivée, de sorte que l’espèce peut encore exister dans des endroits reculés en tant que relique de culture antérieure ». Boulos nous indique ensuite que cette plante pouvait être utilisée comme fourrage. En effet, il est très probable également que de l’épeautre était présent aussi comme adventice dans les champs d’autres céréales sans avoir été vraiment cultivé (P.T. Nicholson, I. Shaw, Ancient Egyptian Materials and Technology, Cambridge, 2000, p. 513). Des blés sont bien mentionnés dans l’Ancien Testament où ils sont bien dits être cultivés en Égypte (Exode 9 ; 31-32) [6] ; les hébreux les cultivaient également à Jérusalem (Ézéchiel 4,9) [7]. Mais il faudra faire attention aux différentes traductions du Pentateuque hébraïque et de la Septante (confusion avec les termes allemands Spelzen pour des blés décortiqués et Spelzweizen = épeautre). Des études génétiques sont en cours [8].
Il peut donc s’agir ici, pour du « blé blanc », de Triticum spelta L., et donc, de « l’épeautre », attesté au Prédynastique (de Vartavan, Asensi Amorós, 1997, p. 266), et que l’on pouvait glaner ça et là dans les cultures céréalières. Ou bien, il peut encore s’agir de Triticum aestivum L., soit un blé tendre (froment) bien attesté en Égypte du Néolithique à la période romaine (de Vartavan, Asensi Amorós, 1997, p. 259).
On retrouve ce composant dans la formule d’un emplâtre destiné à « enlever le pus » (pEbers 560. 73, 4-6 / pEbers 557. 72,21 - 73, 2), en sénologie (pBerlin 14. 2, 1-2) : R.-A. Jean, A.-M. Loyrette, La mère, l’enfant et le lait en Égypte Ancienne. Traditions médico-religieuses. Une étude de sénologie égyptienne (Textes médicaux des Papyrus du Ramesseum n° III et IV ), édité par Sydney H. Aufrère, Collection Kubaba – Série Antiquité – Université de Paris 1, Panthéon Sorbonne, L’Harmattan, Paris, 2010, p. 369-371.
Si non, et selon les époques, l’on pouvait et selon l’expression consacrée, « remplacer par », le blé qui était le plus répandu en Égypte, c’est-à-dire l’amidonnier, blé vêtu, Triticum turgidum subsp.dicoccum (tétraploïde). Je rappelle que nous déchiffrons ici une formulation issue d’un autre vade-mecum dans lequel tous les stades de réalisation ne sont pas systématiquement décrits.
L’amidon du blé, le gluten, et les autres composants sont susceptibles de se transformer en fonction de leurs mises en œuvre. Ainsi par exemple, les grains d’épeautre et de froment sont plus immédiatement accessibles à l’eau, surtout concassés ou broyés. Ou au minimum les épis écrasés afin de séparer l’amande farineuse de l’enveloppe. Les grains peuvent ainsi gonfler et éclater, et leur contenu devenu pâteux se libérer et interagir avec le milieu avec lequel il est mis en contact en fonction du pH. Par exemple [9] : les albumines sont solubles dans l’eau, les globulines sont solubles dans les tampons salins, les glutéines sont solubles en milieu acide ou alcalin (ou détergents + réducteur) ... Les produits qui en sont issus engendreront donc d’autres effets pharmacologiques (Cf. infra : Commentaire).
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un nom générique correspondant à deux graminées différentes (Imperata cylindrica et Desmostachya bipinnata) [10]. Pour l’usage des végétaux employés en vannerie, se reporter à : W. Wendrich, « Basketry », dans P.T. Nicholson, I. Shaw (éd.), 2000, p. 254-255. On a relevé dans les niveaux prédynastiques des oueds de Hiéraconpolis, Imperata, Desmostachya, Juncus, Phragmites, Ceruan et Xanthiu [11]. Imperata, Desmostachya, Juncus rigidus et d’autres se retrouvent de nos jours dans les oasis et les rives du Nil [12]. Juncus rigidus, Phragmites se retrouvent sur les zones côtières et à l’intérieur des terres [13]. Boulos, 4, 2005, p. 97 (3) [14]. J’opterais ici pour Juncus rigidus C.A. Mey. attesté depuis le Néolitique (de Vartavan, Asensi Amorós 1997, p. 140-141) probablement appelé « sourcil du soleil » par Pamphile (Lex. IV, 52) [15] glosant Dioscoride. Ce dernier (IV, 42) reste assez vague sur cette plante multiple, la graine de l’une d’elles « restreint le corps et le flux rouge des femmes, elle provoque l’urine ». Pour Lemery (1699, p. 392), sa semence « arrête les cours de ventre [16] et les pertes de sang des femmes ». Pour son utilisation égyptienne pharaonique dans la maladie bââ, se reporter à : R.-A. Jean, A.-M. Loyrette, La mère, l’enfant et le lait en Égypte Ancienne. Traditions médico-religieuses. Une étude de sénologie égyptienne (Textes médicaux des Papyrus du Ramesseum n° III et IV), édité par Sydney H. Aufrère, Collection Kubaba – Série Antiquité – Université de Paris 1, Panthéon Sorbonne, L’Harmattan, Paris, 2010, p. 379-391 (pEbers 811. 95, 7-14).
« bander, enrouler dans des bandelettes » ; Hannig-Wb. I & II, 1 - 1) 8637 « einwickeln (envelopper ; emmailloter), umwickeln (entortiller) » (bes. mit Mumienbinden), 2) 8639 « verbinden (panser) » (med), II - 8640 ≈ ḥr=s « werde damit (m. Droge) verbunden (apposer un médicament) ». Bardinet p. 445 : « Panser le bas-ventre avec cela » ; Westendorf 1999, p. 682 « werde der Unterleib damit verbunden (appliquer avec cela un pansement sur le bas-ventre) ». Dans ce contexte obstétrical, il s’agit ici de pratiquer l’apposition d’une médication, une sorte d’emplâtre, et de la maintenir en place par l’application d’une bande qui peut être enroulée une ou plusieurs fois autour du « bas-ventre » de la parturiente (cf. infra, note g).
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ẖry-ẖt « front of abdomen ». Il s’agit bien ici du « bas-ventre » afin de respecter au maximum la forme du texte, c’est-à-dire de l’hypogastre par opposition à wpt nt ẖt « l’épigastre » situé m ḥry n ẖp3 « au-dessus du nombril » (pEbers 864. 106,8 ; pEbers 175. 35,4-5). Voir pour l’anatomie : R.-A. Jean, « Anatomie humaine. L’abdomen - I, Surface, myologie, et signes superficiels », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Angers, 25 juillet 2016 ; — « Anatomie humaine. Le bassin – III. Anatomie de la femme (4), Les parties molles », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg, 1er décembre 2015.
Commentaire – Curieux comme nous le sommes avec Fawzia Hadge-Din, nous avons reproduit cette formule avec des ingrédients analogues et dans les mêmes proportions (1/3 ; 1/3 ; 1/3) trouvés dans le nord du delta, et expérimenté cette association végétale salée dans les environs du Caire. Nous avons simplement ajouté un peu d’eau, écrasé les épis, et fait en sorte d’obtenir une « masse homogène » comme il est dit dans beaucoup d’autres textes. Il faut aussi savoir que le « broyage » et le « malaxage » ne sont pas toujours précisés à la suite de la liste des composés, mais que leurs traitements restent évidents pour le préparateur (Cf. supra : note d). Après avoir vérifié l’innocuité de cette médication sur la face postérieure de l’avant-bras, nous nous sommes chacun constitué un emplâtre sur l’abdomen maintenu par une bande de lin, et ressenti au bout d’un certain temps un peu de chaleur : une émission bienfaisante et décontractante étendue à toute la surface recouverte, d’abord en situation sus-ombilicale, puis, déplacée en sous ombilicale. Et enfin, sous le regard étonné de nos amis rassemblés pour cette expérience insolite à l’ombre et au bord de la piscine, nous avons pris le temps d’observer au bout de plusieurs heures, dans l’après-midi, un changement progressif de composition qui se traduisait par l’apparition d’une sorte de gel, et qui correspondait de fait au produit de la fusion des mucilages émis, 1) - d’une part par les pourtours des éclats de grains, sous la forme d’un liquide visqueux blanc, et d’autre part, 2) - par les graines et fleurs de jonc, avec un aspect gélatineux vert pâle rouillé. Donc, outre sa composition salée hypertonique, nous avions surtout ici un emplâtre dégageant une saine chaleur supportable au contact cutané, doublé d’une composition végétale extemporanée dont le texte nous indique la nature femelle, mais dont nous n’avons pu vérifier à cette heure que la douceur exquise. Une fois déplacée de haut en bas en effet, cette embrocation laisse une peau bien luisante sur laquelle il devient aisé de pratiquer un massage adéquat. Sans ajouter d’eau, le même événement se produit, mais après un temps plus long, sous l’effet de la chaleur du corps cumulée par le bandage, l’apport naturel de liquide naturel émanant de la peau (sudation) et encore favorisé par l’action du phénomène osmolaire, et encore en raison des propriétés très hygroscopiques du sel de mer. L’appareillage obtenu par ce mélange semble de plus en plus actif au fur et à mesure que les heures passent, et l’on peut se demander s’il n’y aurait pas avantage à le préparer bien avant, et de l’apposer très tôt dès le tout début des douleurs – voir avant.
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En somme au total, cette médication s’avère en prévention antalgique et décontracturante, en dilatant les vaisseaux, ce qui favorise grandement l’oxygénation des tissus et facilite l’élimination de toxine. Ainsi, une fois relaxés entre deux séquences de travail, les muscles abdominaux reposés sont de nouveau plus actifs et performants lors des nouvelles poussées abdominales, et provoquent ainsi énormément moins de contractures douloureuses parasites que sans ce traitement. Ce double effet relaxant et finalement sédatif, constitue pour moi pas moins de deux des repères pré-anesthésiques classiques (composantes pharmacologiques antalgique et décontracturante), déjà ici dispensés localement et à leur mesure, par les mains expertes des sages-femmes de l’époque, c’est-à-dire, proposant ainsi une action simple, aux propriétés plus faibles si on les compare à celles obtenues grâce à nos procédés modernes, mais cependant douées d’une certaine efficacité compatible avec ce que nous appelons aujourd’hui « les petits moyens utiles ». Associés à d’autres médications et manœuvres, ils étaient précieux pour les parturientes en ces temps fondateurs très anciens.
1.2. pEbers 807. 94, 21c-22b
Comparer avec : pRamesseum IV C 28b. Parallèles // accouchement
Comparer avec : pEbers 800. 94, 14b-15b. Parallèles // accouchement
Comparer avec : pEbers 802. 94,16c-17b. Parallèles // bière-djeseret
Comparer avec : pEbers 803. 94, 17c-18b. Parallèles // huile
Comparer avec : pEbers 800. 94, 14b-15b. Parallèles // bander
testicules » présents dans le scrotum (R.-A. Jean, « Anatomie humaine. Le bassin – VI. L’appareil génito-urinaire de l’homme et Atlas (1ère partie) », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Angers, 15 mai 2016, p. 5-6). Et ceci, un peu comme Hérophile à Alexandrie au début de l’époque ptolémaïque (livre III ; Von Staden, frag. 61) [17], puis plus tard à sa suite Rufus et Soranos (I. 4, 90) [18], employaient l’expression grecque δἰδυμοι« jumeaux » pour désigner les « ovaires » très probablement sur un modèle égyptien plus ancien. En effet, il faut savoir que les gonades féminines sont absentes du corpus hippocratique (R.-A. Jean, « Anatomie humaine. Le bassin – III. Anatomie de la femme (4), Les parties molles », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg, 1er décembre 2015, p. 8 et 12). Cette partie anatomique pourrait alors correspondre à un sac folliculaire ovarien latéral, mais composé cette fois, pour une femelle ovipare, de plusieurs unités en formation en son sein (comme un sac de billes).
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Pour une analogie visuelle comparable chez la femme, ou bien visible à la dissection d’un important ovaire animal comme celui de la vache ou l’éléphante, voir le développement des corps
mulet (Mugil cephalus). Or il faut savoir que dès l’Ancien Empire, les égyptiens étaient friands de la boutargue (Keimer, BIE 21, 1939, p. 215-243 ; Vandier, Kêmi 17, 1964, p. 26-34 ; Nicholson, Schaw 2000, p. 668 ; Peters-Destéract 2005, p. 267-272), et donc savaient prélever les ampoules vésiculeuses (rogues = poches d’ovules) des femelles, et qui ressemblent bien à l’état frais (Fig. 14-16), aux sacs folliculaires ovariens des tortues (Fig.17-18).
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Jonckheere (1954, p. 55) [19] traduit par « testicule ». Lefebvre (1956, p. 107) propose « carapace (?). Westendorf (1999, 2, p. 683) lirait 3js (?) et proposerait alors « Gehirn /Gekröse » (cerveau / mésentère), mais cette hypothèse repose sur la substitution d’une consonne liquide nasale alvéolaire voisée par une voyelle forte ouverte (coup de glotte). Bardinet (1995, p. 446) et Lalanne, Métra, 2017, p. 193) ne se prononcent pas et donnent « partie-nis de tortue ».
Dans ce texte, et si la traduction par « ovaire » (sur njswy « testicules ») [20], peut être retenue, elle n’avait évidemment aucune action sur la motricité utérine, malgré la bonne intention du prescripteur orienté sur l’encouragement espéré de la tortue femelle protectrice. Dans ce cas, les scientifiques devaient facilement repérer les tortues mâles des tortues femelles chez qui le plastron (partie ventrale) est convexe, alors qu’il est concave chez le mâle afin d’épouser la forme convexe de la dossière de la femelle pour faciliter l’accouplement. Chez ces animaux, les ovaires sont suspendus par un mésovarium à la paroi dorsale du cœlome, et ils sont situés en position médiale par rapport aux oviductes et caudale à leur infundibulum [21]. Ainsi en pratique chez l’animal mort, après avoir opéré l’ablation du plastron, il devient aisé de localiser les poumons en avant, et ensuite de visualiser les oviductes plus en arrière et situés en position moyenne. Les ovaires montrent alors des follicules à différents stades de maturation : petits follicules prévitellogéniques, follicules vitellogènes et corps jaunes. Il est alors possible de prélever l’ensemble en grappe (Fig. 17-18). Il faut noter que les œufs ne peuvent pas être confondus avec ces formations ovariennes, car ils sont plus gros, plus denses, et ont une coquille blanche très calcifiée.
Théodynamie – Pour la théodynamie de la tortue, se reporter à : R.-A. Jean, A.-M. Loyrette, « Clinique obstétricale égyptienne – XXVIII . L’enfant à naître (8) L’environnement de la naissance (3) L’espace médical (1) », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 13 avril 2019, p. 6-7.
Rappel : Nous connaissons déjà le rôle important de la déesse Thouéris. Or, il se trouve que la petite tortue Trionyx triunguis a même été qualifiée de Dns « La-lourde », comme l’hippopotame, et dans son aspect maléfique qui s’amplifiera aux époques tardives tout en conservant une certaine dualité, comme peut en témoigner l’usage de nombreuses amulettes au cours de ces mêmes périodes. Une tradition sacerdotale nomme d’ailleurs la tortue, usuellement appelée štjw « tortue », t-ḥnq.t « pain-bière », c’est-à-dire « solide-liquide ». Comme maîtresse de l’écoulement, elle semble capable ainsi de dissimiler le solide (bancs de sable) du liquide (inondation) au moment critique de l’étiage, et par suite, tout mouvement exerçant une absorption ou une séparation des deux principes, comme ici dans notre texte, pendant une naissance (dissimilation positive mère/enfant).
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commente « perhaps its taste is meant to induce joy » (peut-être que son goût est destiné à provoquer de la joie) / ḥknw « la joie » – le goût, ou sa composition (?) En effet, une telle médication cantharidée nous le verrons, a été très anciennement utilisée en raison de propriétés para-aphrodisiaques par irritations.
Je rappelle aussi qu’en grec, le mot κανθαρίϛ désignait aussi bien le scarabée (Aristote, H.A. IV, ch.7, 24 …), que la cantharide (Galien 13,313 …) [22]. En l’esprit du temps selon Aristote : « ceux qui ont l’aile dans un fourreau, comme le hanneton, le cerf-volant, la cantharide et les autres du même genre » (les coléoptères), et dans notre texte très probablement ceux qui ont une capacité vésicatoire et para-aphrodisiaque générale provoquée par la cantharidine : soit, un « coléoptère cantharidé », comme la mouche cantharide et ses cousines, car il faut aussi indiquer que d’autres coléoptères de la super-famille Tenebrionoidea (surtout ceux de la famille Meloidae), utilisent la cantharidine comme un poison pour protéger leurs œufs des prédateurs et selon un mode qui leur est propre. Voir par exemple : Meloe cichorii L, Mylabris bifasciata, Meloe majalis (cités dans le Codex 1937). Meloe violaceus M, Œderema flavipes F … Puis encore ailleurs, Epicauta vittata F (Nord-est de l’Amérique du Nord) …
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Il faut également ici noter que l’insecte décrit par Pline, Dioscoride, Aetius d’Amide, Paul d’Égine, André Matthiole, correspond à Mylabris variabilis P. qui est caractérisé par des « lignes jaunes en travers de leurs ailes », moins forte, et qui est très courant en Égypte [23] (Fig. 23b et 24). Vincent de Beauvais (Speculum Naturale, XVIII à XXII, ch. CXXII), Thomas de Cantimpré : « vertes et brillantes dorées sous le soleil » (De Natura Rerum, IX, ch. 15), Albert le Grand (De Animalibus, XXVI), Pomet (1694, p. 153) [24], Nicolas Lemery : « verte luisante tirant sur le doré » (1699, p. 144) [25], décrivent des insectes de couleur verte mordorée correspondant à note Cantharide Officinale (Lytta vesicatoria L). Quant à Ibn al-Baytar, il rapporte plusieurs insectes utilisables (Traité des simples, n° 995) [26].
Je tendrais alors pour ma part, et après étude résumée ci-dessous, à faire correspondre ce coléoptère avec le mylabre Mylabris variabilis P. (sous-famille Meloinae) : « mylabre-ḥkwn » cousin très proche et à la « propriété vésicante d’un moindre degré que la mouche cantharide » [27] qui est pour nous aujourd’hui l’archétype officinal.
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- La cantharide :
Cet élégant coléoptère cousin du scarabée qui vit également en colonie (Lytta vesicatoria L) [28] et qui lui ressemble, mais en vert cuivré allongé, a une odeur fétide de souris. Mâle ou femelle, la Cantharide, quand on la saisit, laisse échapper de son hémolymphe par l’articulation tibio-fémorale. Il s’agit d’un liquide citrin, inodore, fluide comme de l’eau, et qui contient de la cantharidine (un monoterpène). Cette molécule est certes active, mais aussi toxique (10 à 100 mg per os). En interne, la poudre de cantharide séchée entrait dans la composition des « Dragées d’Hercule », des « Pastilles de Richelieu », et des « Bonbons cantharidés ». Il y a encore très peu de temps, l’on pouvait aussi retrouver ce produit particulier dans le « ras el-hanout » ( رأس الحانوت ), qui est un mélange d’épices composé de 17 à 40 ingrédients, et qui était servi avec la mouloukhia, du tajine, et du couscous. Cette combinaison qui est prévue « pour réchauffer le corps (et le cœur) » … ne devrait plus en comporter maintenant quand elle est proposée comme condiments pour accompagner les mêmes plats [29]. En local, les anciens l’appliquaient par exemple sur les morsures des animaux venimeux, les ulcères … (Cf. infra).
- La cantharidine :
Le principe actif, la cantharidine, inodore et de saveur âcre, est insoluble dans l’eau, à froid, il est un peu soluble dans l’alcool, et très soluble dans le benzène et les huiles grasses ; et à chaud, il est soluble dans certains acides (Codex de 1936, p. 164).
Action per os : l’animal séché et écrasé en poudre (Pulvis Cantharidarum : Codex 1866, p. 319), ou la cantharidine extraite, déterminent en interne une très importante irritation des voies urinaires, avec suppuration, et avec érections douloureuses chez l’homme (priapisme) – d’où sa réputation !
Action externe vésicatoire : au contact de la peau et à dose raisonnable, la poudre de cantharide en composition grasse provoque un léger érythème suivi de la formation de phlyctènes qui persistent plusieurs jours et vont se cicatriser ensuite lentement [30]. En effet au niveau histologique, les observations menées au microscope électronique réalisées sur de la peau humaine ont montré une acantholyse provoquée par la destruction de la plaque desmosomiale suivie du détachement des tonofilaments. Le processus n’affecte pas les cellules basales. Ce processus n’est pas douloureux.
- Utilisations historiques :
Pour les utilisations antiques des applications locales employant des cantharides [31], voir d’abord Hippocrate (Plaies, 37 ; Nature de la femmes § 2, 18, 32, 97, 109 … ).
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Nicandre en fait un poison (Alexipharmaques, 61) [32]. Voir ensuite Celse qui les dit caustiques (V 28 § 18). Pline dit qu’elles sont efficaces contre des dermatoses (XXIX, 95) [33], les alopécies (XXIX, 110) [34], puis contre les verrues (XXX, 81) [35] ; Dioscoride les préconise pour soigner les lèpres, les lichens, les chancres, et en pessaires pour provoquer les menstrues (II, ch. 52-53 [36] ; 65 a&b [37]). Arétée de Cappadoce en recommande les frictions rubéfiantes dans l’épilepsie, tout en préconisant du lait pour en limiter les effets secondaires vésicaux (Cure des maladies chroniques, I, 4). Aetius d’Amide l’emploie contre les excoriations dues à la lèpre, et contre les ongles incarnés (Sermo secundus, CLXXIV). Cassius Felix prévoit de l’« ecdorion » pour effacer les stigmates des mains et du visage et les « rizonychia » ou ongles incarnés (De Medicina, XIII) [38]. Paul d’Égine en signale l’utilisation contre les ongles galeux, et les verrues (De Re Medicina, VII). Pour Rhazes, elle convient pour détruire la gale. Avicenne, l’emploie contre les verrues, sur les ongles, pour effacer les taches cutanées, pour faire pousser les cheveux, sur les tumeurs suppurées et cancéreuses, dans la gale, l’impétigo, comme emménagogue et abortif (Al-Quamun fi al-Tibb, II, ch. CCVI). André Matthiole [39], en use contre les ongles incarnés, la gale, la lèpre, les durillons, et comme diurétique (De Natura Medica : Com. Dioscoride, II). Ambroise Paré la donne après les ventouses pour faire évacuer l’humeur dans la sciatique (XVIII, t. II, ch. 28), contre les goutes (XVIII, t. III, ch. 20), et au-dessous de l’oreille pour calmer la douleur dentaire (XVII, t. II, ch. 25).
Au XVIIIe-XIXe, et au tout début du XXe siècle en Europe, les indications en vogue seront multiples : hydropisie ascite, hydropisie poitrine, hydrocéphalie, hystérie, épilepsie, méningite, chorée, endocardites, apoplexie, pneumonies, érysipèle, sciatalgies, bubons, gonorrhées, syphilis, typhoïde …
Des formes orales ont été prescrites par exemple dans la paralysie de la vessie. Ce qui entraînait une néphrite avec urines sanguinolentes, une cystite purulente avec tenesme vésical – puis mal dosée, des vomissements muco-sanglants, de la diarrhée, de la fièvre, des problèmes cardio-pulmonaires, puis un collapsus mortel (Gubler, Commentaire du Codex, 1868, p. 60-61).
Employée localement, dans des onguents, des emplâtres, des pommades, des papiers, une huile par infusion, une teinture alcoolique (Toxique. Tableau A) … l’animal en poudre, ou la cantharidine diluée est rubéfiante et vésicatoire « sans action chimique fatale pour la peau » (Gubler, op. cit. 1868, p. 60 / comparés à la potasse toxique ou l’acide sulfurique …). L’absorption cutanée de cantharidine se produit à la fin de la phlegmasie (enlever l’application « pour éviter les ardeurs de la vessie »). Ces formes externes étaient surtout employées contre les névralgies, les douleurs rhumatismales, les vésications « car le plus sûr et le moins douloureux », même au niveau oculaire (Gubler, op. cit. 1868, p. 61), et encore contre le prurigo [40], ou le pityriasis [41]. Puis, elles ne seront plus utilisées que dans les alopécies péladiques ou autres (Dupuytren), On ne les prévoyait plus qu’à ce titre dans le Codex de 1949 – Elles n’y figureront plus ensuite.
La conduite de la vésication s’accompagnait d’un pansement enduit de cérat deux fois par jour. Pour un vésicatoire à demeure, on enlevait l’épiderme soulevé, on faisait les premiers pansements avec du beurre, et ensuite avec des épispastiques (renouvellement du produit cantharidique) [42].
• Formule de l’Emplâtre vésicatoire : poix résine, axonge, cire jaune, poudre de cantharide – à parties égales (Codex 1868).
• Formule du Sparadrap vésicant des Hôpitaux de Paris : poix noire, poudre de cantharide, cire jaune, axonge (Soubeiran1863, p. 118).
Ces deux dernières médications locales sont finalement assez proches de notre prescription pharaonique.
Aujourd’hui aux USA (1997), et au Canada dans des spécialités pharmaceutiques officielles (Canthacur-PS® ; Cantharone®), la cantharidine synthétique est utilisée dans le traitement des verrues et des molluscum contagiosum (effet acantholytique). Ainsi, nous savons que les effets secondaires présentés sont rares, et à type de prurit, de sensation de cuisson (au maximum 24 heures), et de bulles au point d’application. Pas de surinfection enregistrée [43].
En Chine, après les tumeurs du sein traitées par cantharidine, la nor-cantharidine est actuellement expérimentée avec succès contre les tumeurs cancéreuses.
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En homéopathie [44] ce remède est utilisé comme diurétique et antidouleurs, principalement dans les cystites (on le retrouve dans différentes dilutions centésimales hahnemanniennes).
égyptienne – XL . Les accouchements divins, royaux et humains (6) Les textes (4) les Textes médicaux (2) », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 28 février 2020, p.34 (pEbers 802. 94,16d), où ce produit est employé per vagina. Mêmes éléments. Mêmes variables. Voir aussi en infra (1.3. pEbers 803. 94, 17c-18b).
Il s’agit ici d’un « onguent (térébenthiné) au pin parasol » semi-pâteux.
Pour la théodynamie, un texte nous indique que « Le sang du dieu Geb tomba à terre et se mit à croître, il en naquit l’arbre ʿš, de la sève duquel provient l’huile sfy » (pSalt 825. II,3) [45].
Commentaire – Cet emploi consiste à réaliser une sorte d’embrocation irritante à la façon d’un sinapisme, ou mieux, ici rubéfiante et vésicatoire, en espérant ainsi avoir une action sur les contractions utérines en les stimulant (action ocytocique). Il faut savoir que les sinapismes et les vésicatoires ont été utilisés en stimulation mamelonnaire pour provoquer les contractions et accélérer le travail (Friedreich), et que ces procédés peu dangereux avaient été repris avec quelques succès dans les années 1970. Depuis, cette méthode sert parfois encore à induire des contractions utérines qui vont maturer le col chez les multipares (Elliot, 1983). On peut y associer à ce moment quelques frictions (Moreau), et manipulations manuelles exercées sur le fond et les côtés utérins (D’outrepont) [46] comme le préconisaient les anciens auteurs Européens [47]. L’ensemble de ces techniques restent parfois appliqué en Afrique, où les matrones de brousse les préconisent au niveau du petit bassin. Ou alors, on espère un effet modérateur (action tocolytique), il s’agirait alors d’une action régulatrice [48]. Je pencherais nettement ici pour la première solution tonifiante en raison de l’action cantharidique vésicatoire locale sous ombilicale favorisée en milieu lipidique et alcoolique faible. C’est plutôt dans cette perspective que cette technique était encore utilisée comme j’avais pu le constater jusque dans les années 1970 par les matrones africaines de la région de Bouar [49], où l’action des insectes était modérée par de la cellulose issue de fibres de feuilles de baobab dans de l’huile d’arachide et de la bière de mil.
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1.3. pEbers 803. 94, 17c-18b
Comparer avec : pRamesseum IV C 28b. Parallèles // accouchement
Comparer avec : pEbers 800. 94, 14b-15b. Parallèles // accouchement
Comparer avec : pEbers 802. 94,16c-17b. Parallèles // résine de térébinthe
Comparer avec : pEbers 807. 94, 21c-22b. Parallèles // huile
égyptienne – XL . Les accouchements divins, royaux et humains (6) Les textes (4) les Textes médicaux (2) », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 28 février 2020, p.34 (pEbers 802. 94,16d), où ce produit est employé per vagina. Mêmes éléments. Mêmes variables.
(W1 et var.) : Wb. II,111, 1-10 ; Chassinat, « Le mot mrḥt dans les textes médicaux », dans Mélanges Champollion, Paris, 1922, p. 447-465 ; Alex. 77.1789 « huile », et aussi (parfois) « résine », 78.1795 « huile », 79.1276 « huile », « onguent » ; Hannig-Wb I & II,2 - 13366-13408 « Öl, Fett … » (huile, graisse ...) ; PtoLex. p. 444 « fat » (graisse) ; Erichsen 1954, p. 169, 10 dém. mrḥ « onguent, huile d’onction » ; Takács 2008, 48-3, p. 428-435. Il s’agit d’une huile végétale ou animale comme par exemple, une mrḥ.t tpt « huile fine », mrḥ.t r3 « de l’huile d’oie (surfine) », ou encore mrḥ.t rmw « une huile de poisson ». Pour les autres graisses animales ou épaisses, les Égyptiens employaient plutôt le mot ʿḏ : pSmith 14, 5,6 ou pEbers 31,15 … , comme la graisse brute d’oie cendrée ʿḏ r3, ou encore la poix ʿḏ ʿš (Germer 1979, 14) ; Wb. I, 239,8-16. Alex. 78.0831,79.0567, « graisse animale, suif », 77.0788. Pour désigner les onguents d’une certaine consistance, voir aussi : A. Moussa, H. Altenmüller, Das Grab des Nianchchnum und Chnumhotep, Mayence, 1978 ; M. A-H. Shimy, Parfums et Parfumerie dans l’Ancienne Égypte, Lyon, 1997, p. 131-136, 141-142.
Ici, l’origine de l’huile utilisée n’est pas mentionnée. L’une pourra donc être « remplacée » par une autre semblable en fonction des disponibilités en magasin du médecin propharmacien. Il s’agit simplement d’un excipient gras qui est également destiné à faciliter le geste manuel d’imposition : le massage.
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Pour être efficace, cette application médicamenteuse doit être active, c’est-à-dire accompagnée d’un massage facilité par de l’huile, afin d’espérer par ces gestes de frictions mécaniques répétés en faire pénétrer les éléments utiles de la résine de térébinthe au travers de la peau. Ici, l’action de « frotter »/ « masser » est donc sous-entendue : il ne s’agit pas d’une simple application à la spatule. Il s’agit ici d’une forme de massage médicamenteux obstétrical par effleurage cutané.
Cf. infra ici même : § 2. Masseurs et massages (p. 18-21).
(Cf. supra : pEbers 800. 94, 14b-15b), la note (g) (2) p. 8. L’application de cette médication est cette fois-ci étendue à tout le ventre de la parturiente : wrḥw(=w) ẖt. ḥr=s. C’est effectivement le lieu où s’exerce habituellement les massages obstétricaux.
Commentaire – De par sa composition chimique à base de résine de térébinthe déjà étudiée (pEbers 802. 94,16d), une suite de massages pratiquée et renouvelable sur prescriptions aura d’abord à chaque fois un effet rubéfiant qui facilitera l’absorption cutanée des principes actifs détenus, mais ces derniers agiront au niveau général d’une façon moins importante que celle dépendante de l’introduction d’un ovule vaginal. L’on peut donc comprendre ce traitement comme complémentaire du premier, et comme une sorte de dosage des effets escomptés à l’époque et vérifiés par la clinique. Cette double application doit se ressentir au niveau respiratoire dans une ambiance aérienne térébenthinée calmante. Ensuite, bien ordonnés et mis en œuvre, ces effleurages abdominaux accompagneront les contractions, participeront au bon déclanchement des poussées, et guideront l’accouchement.
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2. Masseurs et massages
2. 1. Les masseurs
p. 75-81, « le chargé-de-l’onction » (p. 78-79) ; Alex. 77.0985 « le préposé à l’onction ». Il s’agit officiellement, et initialement, d’une haute fonction palatine attribuée à l’jmy-ḫnt « chambellan » du roi, et progressivement passée au domaine sacerdotal et funéraire (ouverture de la bouche). Il est à noter que sur un tableau de « la maison de la naissance et dans la maison de la toilette » du temple N.E. de Mout à Karnak (Scène 3), figure une allusion certaine à l’ouverture de la bouche du nouveau-né situé immédiatement derrière le « lit d’accouchement ». Or nous savons que les notions de naissance et de renaissance étaient proches en Égypte : elles se rejoignent.
frottée des différentes huiles, certes au cours des actes sacralisés, mais qui sont eux-mêmes les reflets de gestes plus quotidiens de soins accordés au corps du roi lui-même au cours de sa toilette, et de son entretien physique. Ces hauts ministères par définition se pratiquant au palais (dont dépend intrinsèquement le lieu d’approfondissement des spécialistes) [59], ils ont pu inspirer aux autres spécialistes et médecins gravitant dans ce milieu savant, la notion plus ordinaire des actes les plus coutumiers (toucher le roi, le palper, le manipuler), et à entreprendre, sur la reine, sur les proches (princes, princesses), puis sur les patients et les patientes et sur les autres sujets, des actes plus précis en les touchant également avec des huiles, en les massant d’une façon plus étudiée qu’il était accoutumé pour les gens du peuple. Cette dernière définition « profane » du mot wrḥw et qui désignerait alors un « frotteur d’huile, masseur », reste toutefois pour le moment encore hypothétique, mais elle est à surveiller. Il n’est pas non plus impossible que ce qualificatif implique ce haut personnage, ayant directement accès au corps du roi, comme son praticien personnel et dont l’érudition lui permettrait d’exercer tout acte corporel, jusqu’à la pratique chirurgicale s’il y est habilité (ancien aide de camp / ancien médecin d’archerie militaire) [60], ou plus simplement chargé de le panser sous conseils médicaux [61] ? Cette expression rejoindrait alors la lecture wr ḥʿ.w qui avait été traduite « grand de la chair », pas toujours si inopportunément peut-être, si elle s’attachait au prestige de celui (le seul autorisé) à toucher intimement et directement le corps du Pharaon à tout moment, pour des raisons, journalières, médicales, ou sacrées – exceptionnelles ou non. Le fait que cette appellation professionnelle ne soit pas encore clairement détectée dans les textes doit provenir de son attachement direct à la personne royale, sans cependant que les actes expérimentés n’aient pas été reproduits de manière comparable, au moins sur les plus favorisés de l’entourage palatin.
[56], [57], [58], [59], [60], [61]
Ces leçons seront reprises par les chirurgiens, les médecins, les sages-femmes, et les auxiliaires médicaux pharaoniques, bien avant qu’une dénomination particulière autre que celle évoquée ci-dessus ne soit en usage si l’on en juge à partir des traces archéologiques datant de l’Ancien Empire. Cette transmission du savoir dans ce domaine est donc déjà très ancienne. Elle se perpétuera sans être toujours parfaitement nommée et décrite en détail selon notre sens moderne, mais elle reste tout à fait détectable dans les textes médicaux comme celui que nous venons de voir et bien d’autres que nous aurons l’occasion d’étudier, ainsi qu’à propos des soins de relaxation [63] que l’on peut percevoir dans d’autres écrits égyptiens. Il est toutefois probable que pour les gens du peuple, l’usage le plus répandu des soins corporels avec massages non spécifiquement thérapeutiques doivent attendre les périodes grecque puis romaine, partiellement relayés et codifiés après la conquête arabe si l’on se rapporte à ce qui est encore observable de nos jours dans les hammams à la turc, où le « masseur » est appelé tellak.
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2. 2. Le massage en général
Le massage est un soin progressif, dans le sens de soigner, car il est aussi établi dans la perspective de prendre soin du corps. Le massage a des effets à plusieurs niveaux de l’organisme. En effet, le massage a certes une action locale au niveau de la zone où il est appliqué, mais il peut également avoir un rôle à distance sur l’état général de la personne manipulée, avec répercutions psychologiques et des ressentis relaxant, avec aussi des effets sur la douleur. Il existe plusieurs manœuvres de massage modulées selon l’intensité d’action menée. Ainsi, l’on peut rapidement en définir quelques gestes :
• L’effleurage, qui est une pression glissée superficielle qui a une action limitée à la peau.
• La pression glissée profonde, se veut plus intense que la précédente et touche donc les
tissus sous-jacents.
• La pression statique, se manifeste par un appui localisé.
• La friction, a, quant à elle, une action défibrosante par le glissement de plans
anatomiques l’un sur l’autre.
…
• D’autre gestes sont plus spécialisés.
2. 2. Les massages obstétricaux
Ces pratiques sont historiques.
Selon Soranos : « Τοὺς δὲ πόνους τὸ μὲν πρῶτον τῇ διὰ θερμῶν τῶν χειρῶν προσαφῇ πραΰνειν, τὸ δὲ μετὰ ταῦτα βρέχειν ῥάκη ἐλαίῳ γλυκεῖ καὶ θερμῷ, καὶ ἄνωθεν ἐπιρρίπτειν κατ'ἐπιγαστρίου τε καὶ πτερυγωμάτων, καὶ συνεχέστερον τῷ θερμῷ καταβρέχειν ἐλαιῳ, παρατιθέναι δὲ καὶ κύστιν ἐλαίου πεπληρωμένην θερμοῦ - Il faut atténuer les douleurs d’abord par l’imposition des mains réchauffées ; après quoi on imbibera des chiffons d’huile douce chaude et on les appliquera du haut du ventre aux petites lèvres, en les maintenant constamment humides avec l’huile chaude ; on mettra aussi le long de chaque flanc une vessie pleine d’huile chaude » (MF, II, 1) [64].
Et tandis que la sage-femme (μαῖα) s’applique en interne, « Κερσί δὲ τὸν ὄγκον ἐκ πλαγίων ὑπηρετιδες ἑστῶσαι πρὸς τοὺς κάτω τόπους πρᾴως ἐρειδέτωσαν - Les aides debout sur les côtés exerceront avec leurs mains une douce pression vers le bas sur la masse du ventre » (MF, II, 1) [65].
Ensuite, « Λοιπὸν δὲ ἡ μαῖα δι ' ἑαυτῆς ἀποδεχέσθω τὸ ἔμβρυον, προϋποβεβλημένου ῥάκους κατὰ τῶν χειρῶν ἤ, ὡς αἱ ἐν Αἰγυπτῳ ποιοῦσιν, λεπτῆς παπύρου ξεσμάτων πρὸς τὸ μήτε θλίβεσθαι, τρυφερῶς δὲ ἐφηδράθαι - Enfin la sage-femme recevra elle-même le fœtus, sur un linge dont elle aura préalablement couvert ses mains, ou bien – comme le font celles d’Égypte – , sur des rognures de papyrus fin, ceci afin qu’il ne glisse ni ne soit contusionné, mais qu’il soit au contraire mollement calé. » (MF, II, 1) [66].
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D’après une sage-femme expérimentée du début du dernier siècle [67], les massages devaient être commencés à la seconde quinzaine du huitième mois, qui correspond à huit mois et demi. Il devait être fait un massage tous les jours, de la durée d’une heure chaque fois.
Le massage appliqué à l’obstétrique se décomposait autrefois en cinq périodes bien distinctes :
1) Période de décongestion, 2) Période d’assimilation, 3) Période d’abaissement, 4) Massage circulaire, et enfin, 5) Ponction des membranes.
Dans des conditions normales, le massage obstétrical bien mené sous contrôle strictement médical diminue le temps du travail et rend les douleurs plus supportables. Il doit alors débuter pendant la grossesse et éventuellement se poursuivre au cas par cas selon les bonnes indications.
Les données statistiques sont rares, mais une diminution de l’intensité de la douleur a été observée dans le groupe massage et comparée à des soins standards (quatre études, 225 femmes) [68].
Cependant, il faudra, nous le savons maintenant, exclure toute tentative d’expression abdominale cherchant à exercer une pression sur le fond de l’utérus avec l’intention spécifique de raccourcir la durée de la deuxième phase de l’accouchement. Excepté les manœuvres proches de l’expression abdominale qui restent autorisées pour les soignants : c’est le cas par exemple de la manœuvre de Mac Roberts, utilisée lorsque les épaules du fœtus restent coincées dans le bassin maternel et qui consiste en une pression exercée juste au-dessus de l’os pubien ; de l’expression abdominale lors des césariennes ; du massage utérin pendant la délivrance du placenta ; ou encore de l’expression abdominale dans le cas très particulier où la tête du fœtus en siège est retenue dans le bassin (CNGOF/HAS, janvier 2007).
Angélique Marguerite Ducoudray [69] indiquait déjà en 1769 : que « l’on évitera de comprimer le ventre de la femme espérant par ce moyen d’accélérer la sortie de l’enfant. Cette pratique est très-mauvaise » (p. 58).
Par exemple encore, et en complément, le massage périnéal à l’huile, ou l’application de compresses chaudes durant le deuxième stade du travail, diminuerait le risque de lésions obstétricales du sphincter anal et éviterait parfois le recours aux ciseaux d’épisiotomie [70].
Un massage du fond de l’utérus pourra ensuite avoir lieu au moment de la délivrance, ou en cas d’hémorragie du post-partum :
• Procéder à un massage utérin manuel externe afin de stimuler les contractions.
• Une compression bimanuelle peut s’avérer nécessaire : exercer alors une pression ferme sur l’utérus en plaçant une main au-dessus de l’utérus (de l’extérieur) et une main à l’intérieur du vagin afin de comprimer efficacement les artères utérines.
Contemporain d’Hippocrate, Euryphon de Cnide utilisait dans ce cas des ovules emménagogues à la cantharide [71].
Angélique Marguerite Ducoudray préconisait pour cela en en son temps de légères frictions sur le ventre (p. 73, 128).
En 1907, Brindeau [72] rapportait plusieurs techniques de délivrances par expression abdominale pour chasser le placenta hors des parties génitales élaborées au XVIIIe (puis, méthode de Crédé …).
[1] C. Ziegler, Le mastaba d’Akhethetep, une chapelle funéraire de l’Ancien Empire, RMN, Paris, 1993, p. 80-81, puis planche, et texte p. 153.
[2] C. Ziegler, Stèles, peintures et reliefs égyptiens de l’Ancien Empire et de la Première Période Intermédiaire, RMN, Paris, 1990, fig. p. 35 et p. 143, texte p. 129-130 (permuter : Élevage/Offrande).
[3] P. Montet, Scènes de la vie privée dans les tombeaux égyptiens de l’Ancien Empire, Strasbourg, 1925, p. 99.
[4] Notons que l’anglais « delivery » a un autre sens : il désigne l’accouchement proprement dit, c’est-à-dire la sortie du fœtus (The Oxford Dictionary, Oxford, 1982, p. 252 ; A.L. Clairville, Dictionnaire polyglotte des termes médicaux, Paris, 1950, n° 3934 p. 179 ; n° 95-110 p. 5-6 ; C. Coudé, F.-X. Coudé, L’anglais médical, Paris, 1982, p. 243 : cet ouvrage a été composé dans le département de pédiatrie de l’Université de Californie à San-Diego). Ce mot ne s’utilise en français que dans la composition : « délivrance retardée d’un enfant mort » (par ex : A.L. Clairville, op.cit. 1950, n° 3935 p. 179).
[5] B. Bruyère, Rapport sur les fouilles de Deir el Médineh (1934-1935). Troisième partie : Le village, les décharges publiques, la station de repos du col de la Vallée de rois, IFAO, Le Caire, 1939, p. 221 et fig. 109.
[6] Voir par exemple : la Bible Osty-Trinquet, 1973, p. 161.
[7] Voir par exemple : la Bible Osty-Trinquet, 1973, p. 1807.
[8] Des blés tendres postérieurs en Égypte et au Moyen Orient dérivent de Triticum aestivum var. spelta (Triticum aestivum var. spelta ® Triticumaestivum var. aestivum et var. compactum). Ils se sont généralisés au début de la période grecque. On ignore encore cependant si le premier type cultivé était à grains vêtus (épeautre) ou nus (blé tendre), les restes archéologiques d’épeautre restent en effet rares en Égypte et au Proche-Orient. Si l'ancêtre de Triticum aestivum est l’amidonnier, le premier type apparu devrait être l’épeautre, qui aurait ensuite donné par mutation le blé tendre. (Cf. Michel Chauvet / INRA : Les céréales fondatrices de l’agriculture en Égypte et dans le Croissant fertile, Agropolis-Museum de Montpellier, Musée de l’agriculture ancienne du Caire, UMR 5052 Religions et Société dans l’Égypte de l’Époque tardive – Université Montpellier III/CNRS, 2004). De plus, il ne faudra pas tenir compte des restes végétaux mal étiquetés présentés dans plusieurs musées. Voir maintenant : M.F. Scott, L.R. Botigué, S. Brace, Chr.J. Stevens, V.E. Mullin, Al. Stevenson, M.G. Thomas, D.Q.F. Mott, R. Mott, A 3,000-year-old Egyptian emmer wheat genome reveals dispersal and domestication history, Nature, 04 November 2019.
[9] T.B. Osborne, The vegetables proteins, 2nd edition, Longmans, Green & Co edition, London, 1924 ; P.R. Shewry, A.S. Tatham, J. Forde, M. Kreis, B.J. Miflin, « The classification and nomenclature of wheat gluten proteins: a reassessment », Journal of Cereal Science, 4, 1986, p. 97-106.
[10] Voir aussi : Täckholm 1974, p. 689-690, 757-758 ; Germer 1985, p. 202, 224- 225 ; Y.J.-L. Gourlay 1981 ; Ryan, « The misidentification of Ancient Egyptian plant fibers », VA 1, 1985, p. 143-149.
[11] Baum 1988, p. 337.
[12] Ibid., p. 224-226.
[13] Ibid., p. 226-227.
[15] Voir aussi : Amigues 2002, p. 354-355.
[16] « Arrête les cours de ventre » = les diarrhées (Lemery 1699, p. 392).
[17] Hérophyle = Von Staden 1989 ; Galien, De Semine, II,1 = Kühn, V p. 194-195 ; De Lacy, p. 144.
[18] Soranos = Soranos d’Éphèse, Maladies des femmes, éd. P. Burguière, D. Gourevitch, Y. Malinas, Les Belles Lettres, Paris, L. I. 4,90, p. 11.
[19] Fr. Jonckheere, « Prescriptions médicales sur ostraca hiératiques », Chr.d.É, Bruxelles, 29, 57, janvier 1954, p. 55 er note 6.
[20] Pour aperçu visuel de l’ovaire de tortue et sa production, voir par exemple : C.J. Innis, S. Hernandez-Divers, D. Martinez-Jimenez, « Ovariectomie préfémorale assistée par coelioscopie chez les chéloniens », Journal of the American Veterinary Medical Association, vol. 230, April, 1, 2007, n° 7, p. 1049-1052 (et Fig. 18 première colonne).
[21] M. Pradere, La rétention folliculaire, ou stase pré-ovulatoire chez les reptiles, Thèse d’État de Doctorat Vétérinaire, Lyon, 31 octobre 2017.
[22] Bailly 1899, p. 1017 ; Chantraine, 1968, I, p. 491-492.
[23] J. Hérail, Traité de matière médicale. Pharmacographie, Baillière et Fils, Paris, 1927, p. 213.
[24] Pierre Pomet, Histoire Générale des Drogues, Chez Jean-Baptiste Loyson & Augustin Pillon, Paris, 1694, p. 153-154.
[25] Nicolas Lemery, Traité Universel des drogues Simples, Chez Laurent d’Houry, Paris, 1699, p. 144-145.
23
[26] Ibn al-Baytar, Traité des simples, 1240-1248, éd. L. Leclerc, 1877, reprint : Institut du monde arabe, Paris, II, n° 995 p. 144-146.
[27] Guibourt, dans Méquignon-Marvis, Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, J.-B. Baillière, Paris, IV, 1830, p. 694.
[28] A. Fumouze, De la cantharide officinale, Thèse de Pharmacie, Université de Paris, Baillière, Paris, 1867. Dorvault 1987, XXIIe édition, p. 254-255. Y. Cambefort, Le scarabée et les dieux, Paris, 1994, p. 59, 142-144, 160. D. Mebs, Animaux venimeuxet vénéneux, Lavoisier, Paris, 2006, p. 223-225.
[29] J. Norman, Les Épices, Hatier, Paris, 1991.
[30] D.S. Nicholls, T.I. Christmas, D.E. Greig, « Oedemerid blister beetle dermatosis: a review », J. Amer. Acad. Dermat., 22, 1990, p. 815.
[31] Voir : Fr. Philippart, Pérennité thérapeutique, ou les quatre voies de la cantharide, Mémoire D.U. Histoire de la Médecine, Université Paris Descartes, Paris, 2016.
[32] Nicandre, Les Alexipharmaques. Lieux parallèles du Livre XIII. Des Iatrica d'Aétius, éd. J.-M. Jacques, Les Belles Lettres, Paris, 2007.
[33] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XXIX, éd. A. Ernout, Les Belles Lettres, Paris, 1962, p. 52.
[34] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XXIX, éd. A. Ernout, Les Belles Lettres, Paris, 1962, p. 57.
[35] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XXX, éd. A. Ernout, Les Belles Lettres, Paris, 1963, p. 52.
[36] Dioscoride d’Anazarbe, De la matière médicinale, éd. Martin Mathée, Chez Thibault Payan à Lyon, 1559,II, 52-53, p. 137-138.
[37] Dioscoride d’Anazarbe, Dioscoridis Libri Octo Graece et Latine, (Dioscoride d’Anazarbe, De la matière médicinale), éd. Arnold Birckman à Paris, 1549.80 a et b.
[38] Cassius Felix, De Medicina, éd. A. Fraisse, Les Belles Lettres, Paris, 2002, p. 26.
[39] André Mathiole, Dioscoride d’Anazarbe, De la matière médicinale, éd. André Mathiole, traduction du latin par le Docteur Antoine Du Pinet, Chez Jean-Baptiste de Ville à Lyon, 1680.
[40] E. Chatelain, Précis iconographique des maladies de peau, Maloine, Paris, 1905, p. 60, 555 ...
[41] P. Le Gendre, Barette, G. Lepage, Traité pratique d’antisepsie appliquée à la thérapeutique et à l’hygiène, Steinheil, Paris, 1888, p. 175 (Lotion de Vigier).
[42] E. Soubeiran, Traité de pharmacie théorique et pratique, Paris, 1863, p. 110.
[43] P. Assouly, « Cantharidine topique et molluscum contagiosum : expérience personnelle », Nouv. Dermato, 20, 2001, p. 150-151.
[44] M. Cornuault, L’utilisation des souches animales en homéopathie, Thèse de Doctorat en Pharmacie, Université de Poitier, Poitier, 2017, p. 34-35.
[45] Ph. Derchain, Le Papyrus Salt 825, B. M. 10051 : Rituel pour la conservation de la vie en Égypte, Bruxelles, 1965.
[46] Voir par exemple autrefois : Rodenberg, Mémoire et observations sur l'accouchement prématuré artificiel, Paris, 1852, p.41.
[47] Voir par exemple encore autrefois : Simonnart, « Mémoire sur l’accouchement prématuré artificiel, considéré au point médico-légal et obstétrical », Annales Médico-Légales Belges, Éditions Crommelinck, Bruxelles, 1843, p. 137 « Moyens locaux ».
[48] Cependant, les actions locales espérées tocolytiques excluaient ce composant assez agressif (Lytta vesicatoria L. 1758, ou tout au moins sur place, un coléoptère méloïdé africain proche).
[49] Voir aussi : Dominique Traoré, pour le Sénégal et le Bénin (Communication personnelle, décembre 1971), et Sœur Françoise Denis pour le Tchad et la Centre-Afrique (Communication personnelle, décembre 1972).
[50] Pour une première version de cette définition, voir : R.-A. Jean, A.-M. Loyrette, « À propos des textes médicaux des Papyrus du Ramesseum nos III et IV, I : la contraception », dans S.H. Aufrère (éd.), Encyclopédie religieuse de l’Univers végétal (ERUV II ), OrMonsp XI, Montpellier, 2001, p. 583, note (f ) – accès gratuit sur ACADEMIA : https://www.academia.edu/41311733/CONTRACEPTION_-_I_ERUV_II_2001_ .
[51] Voir pour ce mot : R. El-Sayed, La déesse Neith de Saïs, II, Documentation, IFAO 583 B, Le Caire, 1982, Doc. 193, note 2 p. 267.
[52] Voir encore dans les inscriptions la tombe d’Horhotep (M.E.), puis les tombes de Psamétique, de Peteneit, d’Ameneritis, d’Amentefnakht, de Hor, de Petenisis (R. El-Sayed, op. cit. 1982, II, note a, p. 267).
[53] Voir par exemple : R. El-Sayed, « Documents relatifs à Saïs et ses divinités », École pratique des hautes Études, Section des sciences religieuses. Annuaire 1969-1970, Tome 77. 1968, p. 380.
24
[54] Fl. Petrie, Palace Titles. Ancient Egypt, London, 1924, p. 109. Fr. Jonckheere, « À la recherche du chirurgien égyptien », Chronique d’Égypte, 26, Bruxelles, 1951, p. 43-45.
[55] R. El-Sayed, Documents relatifs à Saïs et ses divinités, IFAO 495, Le Caire, 1975, note (a), p. 115.
[56] Goyon, op.cit. 1971, doc. F p. 77.
[57] Goyon, op.cit. 1971, doc. G p. 77.
[58] A. Mariette, Denderah IV, 31-34 ; H. Brugsch, Dict.Géogr., p. 1378.
[59] Cf. : R.-A. Jean, « Pour une introduction à la médecine égyptienne », Clystère, 50, 2016, p. 39 = http://medecineegypte.canalblog.com/pages/introduction-a-la-medecine-egyptienne/33736406.html(https://www.academia.edu/37469387/CLYSTERE_N_50_-_MAI_2016_-_ISSN_2257-7459_ ).
[60] Il peut être représenté tête rasée portant un arc (R. El-Sayed, op. cit. 1982, I, § 10 p. 173).
[61] Ce personnage était aussi proche des étoffes en tant que « Chef des tisseuses » du dieu.
[62] A.M. Blackman, The Story of King Kheops and the Magicians. Transcribed from Papyrus Westcar (Berlin Papyrus 3033), Whitstable, 1988.G. Lefebvre , Romans et contes égyptiens de l’époque pharaonique, A. Maisonnneuve, Paris, 1952, p. 82 ; P. Grandet, Contes de l’Égypte ancienne, Paris, 2005, p. 73 ; V. Lepper, Untersuchungen zu pWestcar. Eine philologische und literaturwissenschaftliche. (Neu-) Analyse, Ägyptologische Abhandhungen, 70, Harrassowitz Verlag, Wiebaden, 2008, p. 42, 106.
[63] Pour les massages non médicaux, et d’autres études critiques menées à plusieurs époques, voir le Centre de Documentions et de Recherches sur les Massages à l'initiative d’Alain Cabello-Mosnier : http://www.cfdrm.fr .
[64] Soranos d’Éphèse, Maladies des femmes, éd. P. Burguière, D. Gourevitch, Y. Malinas, Les Belles Lettres, Paris, L. II – 1990, p. 6.
[65] Soranos d’Éphèse, op.cit, L. II – 1990, p. 9.
[66] Soranos d’Éphèse, op.cit, L. II – 1990, p. 9.
[67] J.H.El. Schmitt, L’accouchement sans douleurs par le massage obstétrical, thèse présentée pour coopérer à l’œuvre de la repopulation de la France, Thèse, Nancy, 1909.
[68] HAS / Service des bonnes pratiques professionnelles / Accouchement normal : accompagnement de la physiologie et interventions médicales / décembre 2017, p. 131.
[69] Angélique Marguerite Ducoudray, Abrégé de l’Art des Accouchements, chez Pierre Toussaints, à Saintes, 1769.
[70] C. Le Ray, F. Pizzagalli, « Quelles interventions durant le travail pour diminuer le risque de lésions périnéales ? RPC Prévention et protection périnéale en obstétrique », CNGOF, Gynecol Obstet Fertil Senol, 46, 2018, (http://dx.doi.org/10.1016/j.gofs.2018.10.026 ).
[71] Soranos d’Éphèse, op.cit, L. II – 1990, p. 11.
[72] P. Bar, A. Brindeau, J. Chambrelin, La pratique de l’art des accouchements, Asselin et Houzeau, Paris, 1907, I, p. 377-381.
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