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Histoire de la médecine en Egypte ancienne (ISSN 2270-2105)

OBSTÉTRIQUE - XV

Article complet du mercredi 14 mars 2018 :

CLINIQUE OBSTÉTRICALE - XV

 

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• Richard-Alain JEAN, « Clinique obstétricale égyptienne – XV . Les annexes embryonnaires (3) Le liquide amniotique », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 14 mars 2018.

  

 

 


 

 

 

 

 

 

 

CLINIQUE OBSTÉTRICALE ÉGYPTIENNE - XV

LES ANNEXES EMBRYONNAIRES (3)

LE LIQUIDE AMNIOTIQUE

 

 

Richard-Alain JEAN

 

 

          Tous ces articles sont à classer dans le dossier de la « Clinique obstétricale égyptienne », et dans le sous-dossier « Les annexes embryonnaires » :

         R.-A. Jean, « Le shedshed et la renaissance - I », dans Hommage à Madame Anne-Marie Loyrette, Memnonia, XXVII, Christian Leblanc (éd.), Le Caire - Paris, 2017, p. 167-178 = « Clinique obstétricale égyptienne – XIII . Les annexes embryonnaires (1) La poche amniotique (1) »

         — , « Le shedshed et la renaissance - II » – En hommage à Madame Anne-Marie Loyrette, dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 15 février 2018 = « Clinique obstétricale égyptienne – XIV . Les annexes embryonnaires (2) La poche amniotique (2) »

         — , « Clinique obstétricale égyptienne – XV . Les annexes embryonnaires (3) Le liquide amniotique », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 14 mars 2018.

         — , « Clinique obstétricale égyptienne – XVI . Les annexes embryonnaires (4) Le cordon ombilical », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 2018.

         — , « Clinique obstétricale égyptienne – XVII . Les annexes embryonnaires (5) Le placenta », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 2018.

         Ce dernier se rattache également à : R.-A. Jean, A.-M. Loyrette, La mère, l’enfant et le lait en Égypte Ancienne. Traditions médico-religieuses. Une étude de sénologie égyptienne (Textes médicaux des Papyrus du Ramesseum n° III et IV), édité par S. H. Aufrère, Collection Kubaba – Série Antiquité – Université de Paris 1, Panthéon Sorbonne, L’Harmattan, Paris, 2010, p. 197-208.

 

 


 

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         1. Le Noun amniotique

 

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         1.1. Les textes des Pyramides

 

         Je ne prendrai ici que deux passages complémentaires utiles à nous révéler les « qualités » que l’on peut attendre d’une eau de génération biologique, et de l’eau de régénération à la deuxième vie. La première étant calquée sur la deuxième dans l’esprit égyptien.

 

         1.1.1. Pyr. 485 § 1039a - 486 § 1040a [2]

 

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         Pour un autre exemple plus classique, puisque délégué en médecine humaine, voir l’inscription gravée sur une statue guérisseuse tardive : « L’eau fraîche émanant des deux sources » (qbḥw pr m qrty). Cette eau est réputée prophylactique et thérapeutique (Basalte noir, Basse Époque, Oriental Institute of Chicago, 9379) [4]. Ces mentions plus généralistes nous indiquent que l’effet attendu sur le roi, y compris pendant toute la durée de la première gestation du souverain sur le modèle horien, est tout à fait comparable à celui espéré pour chacun dans le ventre maternel, car avec le temps, il est définitivement rapporté comme modèle à tout sujet humain. Les qualités du Noun dépassent maintenant le domaine purement obstétrical pour s’étendre aux « soins » du sujet adulte. Bien évidemment, j’en reparlerai …

 

         1.1.2. Pyr. 222 § 208b-211a [5]

 

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p         (b) Il s’agit bien ici en effet de « se débarrasser », de « rejeter » (sfḫ) toutes les impuretés (ʿbw) dans les eaux contenues dans des contenants susceptibles de recueillir les divers composants à éliminer. La mère divine est épaulée en cela par Chou qui met à sa disposition différents bacs, comme participant aux triages destinés à séparer les déchets – de trois pour Ounas à quatre pour Pépy Ier. Ces impuretés dans ce contexte néo-embryologique sont à traduire de la même manière que l’on doit le faire dans un contexte embryologique, c’est-à-dire, tous les produits de sécrétions que l’on retrouve, nous le verrons plus loin, dans le liquide amniotique. Car nous avons bien dans cette évocation, la première notion d’impureté générale augmentée de la deuxième notion d’impureté physique due cette fois au développement normal d’un organisme vivant en cours de gestation dans un ventre féminin – fusse-t-il divin, puisque nous avons à faire dans ce cas à un effet miroir comme je l’ai déjà expliqué. Nous devons donc faire une lecture critique et exégétique médicale de ce texte religieux.

         (c) Le néo-embryon, à l’image de lui-même en tant que premier embryon dans son envelloppe amniotique, est perçu au sein liquide de Nout « monter » (prj) et « descendre » (h3j) – comme le soleil « sombre » disparaît dans l’obscurité (snkw), puis réapparaît … : c’est-à-dire qu’il flotte dans son liquide amniotique. Les médecins pharaoniques décrivent bien la sensation de corps flottant en pathologie (par exemple comme pour nous aujourd’hui le signe du glaçon en hépathologie). J’en reparlerai. L’allusion à Nédi [6] (Ndjt) nous rappelle dans le contexte religieux le rapport avec le cycle du soleil noir d’Osiris (l’étendu) qui a été tué par Seth en ce lieu (Pyr. 532 §1256b).

         (d) Cette repétition accentue l’effet de flottement, à la fois dans l’espace utérin maternel, et dans le temps, à la fois biologique, religieux et historique, avec les relais Rê/Osiris, ce qui confère au roi la même légitimité à se mouvoir sans cesse dans toutes les dimentions sur le modèle divin.

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         Ce « Grand Flotteur » (Zḫn-wr) porte bien la marque divine (Pépy II), mais aussi la capacité spéciale en physique de surnager sur les flots conforme à l’aspect oblong qui lui est donnée (Pépy II), surtout dans ses formes arrondies et multiples (trois dans Neit). On y voit dès lors mieux un dieu « Bouée », ou « un ensemble de bouchons de flottaison », « (un dieu) flotteur », plutôt qu’une barque sacrée, qui elle devrait rester en surface et ne jamais sombrer. On peut aussi penser au caractère submersible réversible, flottable et insubmersible à volonté, et délégué par assimilation par cette divinité : l’enfant en formation est doué des mêmes qualités physiques de suspension en phase liquide. Ceci indique clairement que l’organisme en gestation est libre de ses mouvements, et qu’il peut donc, à son gré, « monter », « descendre », un peu comme s’il disposait d’une vessie natatoire [7], semblant ainsi « sombrer » et être capable de « réapparaître » à volonté. C’est une spécificité embryonnaire. Il faut encore ajouter que ce Grand Flotteur est gouverné par Oupouaout, le canidé guidant dans tout horizon naturel, y compris déjà au dedans du shedshed amniotique (Pyr. 301 § 455 a-b) [8].

         (f) À la suite de ces redondances destinées à rythmer une imitation des cycles évolutifs biologiques, solaires et de renaissance, sous les patronnages des deux déesses et donc cette fois de nature horienne pour le souverain défunt, le texte conclut que le petit corps devenant vivant ou, re-vivant, se meut bien librement et volontairement dans son liquide amniotique de céleste origine. Sous-entendu : origine nounéenne permanente déclinée, noutéenne dans la poche des eaux de re-naissance, puis, isiaque pour le roi dans sa poche des eaux (šdšd) terrestre de sa première naissance et le confirmant politiquement correct et détenteur légitime du pouvoir successoral osirien.

         (g) L’embryon se forme et il est en pleine croissance, bien protégé dans sa « poche » confinée dans l’utérus et hors d’atteinte : il peut être « serein » dans son développement embryonnaire, et parfaitement « heureux » (3) dans sa double perspective. C’est-à-dire, « heureux » dans sa mère isiaque de première naissance, puis, enfin, « (bien) heureux » au sein de Nout, tout « confiant » en son éternité qui s’annonce.

         Commentaire. — Dans cet autre texte complémentaire du premier, on peut comprendre qu’en tant qu’icône solaire, le roi défunt se purifie par assimilation dans les « bassins de Chou », et pour se faire, le néo-embryon baigne dans l’enveloppe de vie sous l’autorité de sa mère Nout. Il va de soi que cette impureté, dont il doit se départir, ne provient pas de Rê, le roi des dieux qui est pur par définition, mais, de celui qui est admis à l’imiter – et ceci, avec tous les défauts inhérents à sa nature biologique humaine royale. Il doit s’en purifier en excrétant tous les éléments in situ. De plus, aux principes biochimiques physiologiques déjà évoqués, s’ajoutent ici, et surprenants de réalité, les meilleurs signes des principes physiques permettant à l’embryon de « flotter » dans le liquide amniotique, comme il flotterait dans l’air, sous-entendant de cette manière satisfaire tous ses besoins hydriques et aériens vitaux qui le maintiennent en vie et qui sont propices à sa bonne croissance terrestre in utero. L’embryologie humaine rejoint ainsi la néo-embryologie osirienne, comme nous le verrons à propos de la double physiologie du cordon ombilical.

 

          1.1.3. Autres textes

 

         Le défunt se transforme en Héron (CT IV 292 § 43-44) [9] pour gouverner les marais (43j) à partir d’un lac (43k) dont le la définition (ḫns) peut rappeler le petit bassin féminin (kns), et, pour se nourrir du flot (43l) avec « Celui au visage nettoyé » dans un méandre d’un lac particulier (š ḏsr) (44a). Il est ensuite question de passer en ouvrant une forme réservée (une annexe), le Š n(y) s3b « le Lac du canidé » (44c), et de réclamer un chemin (44d). Or nous avons vu que le sheshed royal correspondait à un reliquat de la poche des eaux : l’amnios (šdšd double sac fœtal). Remarquons également au début le verbe ṯnj (43, e), qui implique une « différenciation » de forme (jrw) de celui qui se « transforme » (ḫpr). Il s’agit bien entendu dans ce contexte néo-biologique, de tenir compte de la croissance de l’embryon qui nécessite une quantité de transformations, et qui correspondent en biologie humaine à autant de « différenciations » tissulaires afin de mener à bien l’organogénèse [10].

 

 


 

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         Commentaire. — Ainsi, l’engendrement des êtres et des mondes semble mettre en œuvre le « grand fluide initial », c’est-à-dire le Noun. Plusieurs de ces résurgences seront domptées en partie par le démiurge et ses aides, puis contrôlées et étagées par les dieux selon leurs fonctions dans les économies de naissances. La partie externe du Noun, réputée incréée, correspond à une véritable « soupe primordiale ». Elle comporte les éléments de base de la vie, tout ce qui est indifférencié. Circule également en son sein tout ce qui est étranger à la vie organique telle que les égyptiens pouvaient l’appréhender. Cette zone reste inconnue, elle semble donc terrifiante. Cependant, elle est utile à la vie qui en surgit et qu’elle maintient en « distillant » quelques-uns de ses constituants. Mais ces derniers éléments devront être « réaménagés » selon la volonté divine, pour faire partie du vivant mortel et post-mortem. Il s’agit du Premier Océan. Ensuite dans sa partie moyenne, celui-ci se trouve, après sa transmission par Chou et son « absorption » par les puissances féminines, « converti », dans le sein de Nout. Il forme dans sa partie médiane le Nil intérieur nourricier. Ces deux parties centrales, la moyenne et la médiane, « réapparaissent » en contact fonctionnel avec les annexes fœtales. La déesse Nout léguera au sein d’Isis ce même « pouvoir » humide et prodigieux nécessaire à la création de la vie terrestre d’Horus. Depuis, la partie interne de cette réminiscence du Noun est conférée aux utérus de toutes les mères sous la grande gouvernance des premières d’entre-elles et du rejeton divin pour la première naissance de l’individu biologique royal et humain.

         Nout accueillera donc par la suite le défunt « flottant » dans cette partie centrale du Noun figurant dans son ventre utérin pour sa renaissance. Le Noun mérite alors pleinement son nom « d’Eau du ciel », convertie, pour l’au-delà (p3 mw ntj m dw3t[11]. Tout indique que la fonction des derniers éléments convertis du « Noun amniotique » consiste à faciliter la « différentiation » des constitutifs des « vivants ». Comme à un certain moment de la création, l’humide devait être séparé de la terre pour fonder la butte primordiale, puis dans les processus suivants, l’humide est mis à contribution pour favoriser la « concentration » des éléments cette fois « organisés » sur le modèle du « patron divin » par Isis pour l’héritier solaire, puis par toutes les mères « imitatrices » du nouveau mode d’engendrement des entités vivantes qui seront appelées à naître, une nouvelle fois, « cristallisées » au sein de Nout. Ces « gemmes » donneront les étoiles circumpolaires pour les pharaons, dont les décomptes semblent conservés par Séchât dans les bois pétrifiés reliquaires [12].

         Nous verrons en étudiant les différentes phases de l’accouchement, que le dieu Chou, dans les textes les plus anciens, prête son ossature et que son emblème semble se muer en lame afin d’ouvrir l’annexe amniotique (Pyr. 222 § 208a). Après la rupture « dirigée » de la poche des eaux, le liquide « s’écoule », comme l’enfant naissant, tel Hâpy.

         Le Grand Noun, les lacs internes utérins divins et humains, tout ce qui est partie intégrante de l’humide principal participe bien du projet divin de la transmission de la vie. Les philosophes et les théologiens égyptiens avaient alors retenu la notion de la « fluidité première » avec le vent et l’eau (Chou et Tefnout). Ces deux entités devant « concentrer » le solide en commençant par la terre (Geb) support résistant capable de se soulever, de se morceler, d’émettre des corps composés retenant en eux une certaine fluidité originelle (eau et souffle). Ces « liquidités », projetées, formeront la voûte céleste (Nout) qui enfantera les autres dieux issus de la boue divine remodelée et « animée » en son sein selon la procédure initiée pour la première fois, celle de la gestation, c’est-à-dire une « recomposition » progressive « réunissant » à nouveau les éléments « séparés » par la volonté divine créatrice. Ceci explique la faculté spéciale des entités supérieures, celle d’être capable de se déformer à la façon du « fluide premier » générateur de toute « forme ». Les « apparences » du dieu n’auront de limites que celles imposées par le démiurge. J’en reparlerai.

 

 


 

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De cette nouvelle façon de procéder « naîtra » encore une nouvelle notion, celle de la « minéralité », avec sa correspondance animée, la « brillance ». Seul le soleil comportera au plus haut degré les deux composantes solide et rayonnante. Les autres luminaires ne seront que « participant » de cette « énergie rémanente ». Au premier rang il y aura la lune « réfléchie », c’est-à-dire résultante de la première maternité céleste « corps et âme » (solide et fluide) au sens de la descendance des dieux et donc capable de transcender le temps, puisque, située à la frontière des séparations physiques et des recompositions stellaires matérielle (minéralité), immatérielle (luminescence), fluidisées (eau et souffle) et rayonnante de vie (énergie vitale). Les autres « créations » seront désormais susceptibles de percevoir tout ou partie de ces particularités inhérentes au premier univers créé, comme autant « d’ouvrages », avec plus ou moins de bonheur, non sans consentir à un certain « flou artistique », privilège des créateurs. Des « œuvres » seront « animées », d’autres pas. Les « premières créatures » pourront jouir d’une certaine éternité. Les autres devront justifier de pouvoir y prétendre. La renaissance s’effectuera alors selon le mode de la « gestation – rappelée », au sein de Nout.

         Afin de facilité ce « retour » au mode ancestral de la lignée humaine copiée sur le mode principal de la reproduction des dieux au sein de leurs mères, c’est-à-dire la « gestation féminine », on pouvait simuler l’approche utérine et amniotique semblant à la fois « scinder » le solide et le liquide, et « unir » la chair et l’âme sous toutes les formes et représentations utiles à la survie [13]. L’un des moyens dont je retiendrai ici l’exemple est représenté par la simulation d’une approche utéro-amniotique liquide et minérale. L’eau lustrale est censée recréer l’ambiance initiale finement colorée par la turquoise utérine qui elle-même reflète, en lumière tamisée par la voûte maternelle, l’or issu du soleil relayé par l’intemporel bleu profond mais élevé du sein de lapis-lazulis de la voûte céleste. Cette approche évoque ainsi la double maternité des deux déesses tutélaires (Isis et Nout) des deux enfantements successifs transfixiant l’unité anatomique du giron-poitrine (cf. Jean-Loyrette, 2010, p. 47-50), c’est-à-dire techniquement, du dedans au dehors, comme nous l’avons déjà vu, pour le « fœtus actif » dont le premier « travail » est d’aider celui de sa mère, en « perçant » la membrane amniotique, et selon cette hypothèse, le shedshed du ciel. C’est peut-être aussi cette image qui sera fondatrice de la notion équivoque de « Taureau de sa mère ». Le rejeton ne l’engrosse pas, mais participe lui-même à déflorer, par cet acte quasi chirurgical obstétrical, sa propre double membrane amniotique afin de libérer la poche des eaux et à naître victorieux. Ce « chef perçant » en chairs rougies par le sang de couche divin peut-il aussi rappeler la butte primordiale rougeoyante qui apparaît, et l’allégorie de la circoncision sanglante de Rê ?

 

 

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         2. Le lac amniotique de turquoise

 

         2.1. Les textes

 

         La purification favorable à la croissance, au sens défini plus haut, a des raisons de s’effectuer dans le « Lac des Roseaux (Š J3rw) » (Pyr. 564 § 1421a ; 323 § 519a). J’y reviendrai. La « terre maternelle », chair de la mère, a donc été creusée (sk) en son sein pour créer le « lac amniotique » de façon à ce que le sujet y soit protégé et nourri : « C’est que N a été mis à part dans le Champ des Roseaux, (afin) qu’il se repaisse avec vous dans le Champ de Turquoise … (Pyr. 473 § 936b-937a … 937e-f) [14]. Aussi le défunt pourra-il s’exclamer dans les Textes des Sarcophages : « Je mange dans le Champs des Offrandes (Sḫt-htp) auprès de ce “Lac de Turquoise” (š n mfk3t) » (CT III, 203a) et on lui confirme ailleurs dans le même corpus : « Tu es assis sur une natte (psẖ) de turquoise (mfk3t) à la proue de la barque solaire » (CT I, 260f). Or, nous avons vu que le « tapis de sol utérin » contenant le liquide amniotique, et dont le maillage, élaboré par la mère, devra être abandonné, comme le sera ensuite cette « natte support embryonnaire » (une annexe), laissée par l’hirondelle, témoin de la naissance du soleil et que nous avons déjà évoquée avec Anne-Marie Loyrette. Les rapports entre Hathor et la turquoise sont certains. Cette dernière divinité est prompte à recevoir les honneurs du Taureau puissant. Il faut ici comprendre pour ce dernier, qu’il s’y adonne dès l’œuf, dans l’œuf, au moment de l’accouchement de la portion interne amniotique, à la portion externe post amniotique, puis utérine et vaginale. La déesse est « prise de joie » depuis l’intérieur de son être. La mise au monde sera heureuse. Le néo-fœtus est donc assimilé au taureau qui « voyage dans la turquoise » (CT V, 377c-d . LdM 110), d’où il sort en transperçant (lit., en copulant, en donnant de la joie ; CT V, 386a-e ), pour ainsi renaître, wbn m 3ḫt mfk3t « jailli de l’horizon de turquoise » (Naos de Saft el-Henneh ; et très probablement selon Sydney Aufrère [15], la symbolique de l’une des chapelles de Toutânkhamon). Ainsi, le sujet se meut dans la couleur bleutée attribuée à l’ambiance amniotique au sein des grandes mères, et ceci de la nuance turquoise hathorique puis isiaque biologique, à la nuance lapis-lazuli mystique de Nout comme le sont les stries du némès, or et bleu-nuit alternées.

 

         2.2. Muséologie

 

         2.2.1. Les figurations du lac de Turquoise 

 

          Un petit bassin de couleur turquoise, conservé au Musée du Louvre, illustre bien ces chapitres (Nouvel Empire, stéatite glaçurée, E 25298) [16] (Fig. 3). En effet à d’autres endroits, le soleil jaillit du cœur du lotus comme le revivant peut émerger du « Lac de Turquoise » de notre musée, orné de fleurs de lotus sur tout son pourtour [17]. Sydney Aufrère fait toutefois remarquer à propos du petit veau sur la barque figurant sur l’un des côtés de cet objet, et représentant le trépassé, que « Vénus constitue, avant cette renaissance finale, un des avatars du défunt renaissant de la lune », et que « Vénus constitue un trait d’union tangible entre la lune et le soleil » [18]. Il s’agit donc bien de la symbolique d’un « lieu de gestation » où s’épanouit le nouvel organisme, passant ainsi de son état de néo-embryon à son état de néo-fœtus. Un poisson boulti est représenté sur un côté. Dans ce lieu liquide dédié baigne donc successivement l’enfant à naître et le défunt à renaître. Les sept Hathor évoluant sur un autre côté de cette œuvre en sont les témoins. Elles sont accueillies par une femme agitant un sistre. Cette personne est très probablement la propriétaire de ce réceptacle. Il s’agit bien d’un petit « bassin votif de liquide amniotique de survie » et paraphrasant la première poche des eaux biologiques.

 

 


 

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         Voir encore par exemple un godet à onguents en bois, dont la couleur a disparue, montrant un bassin circulaire au décor de lotus et de papyrus où navigue sur une barque un très jeune veau (Musée du Caire, CG 49540) [19].

 

         2.2.2. Les représentations cosmologiques

 

         Un détail d’une représentation cosmologique gravée sur le sarcophage d’Ourechnefer (MMA, New York, inv. 14.7.1 b) [20], montre, dans la partie supérieure de l’anneau externe de ce tableau complexe, deux signes ḥw.t (O6) avec les signes des eaux et deux canidés debout de part et d’autre (Fig. 6) [21]. Nous avons ici le symbole d’un espace sacré précis délimité par deux divinités féminines (Imenet et Iabet), et contenant des eaux primordiales du Noun se livrant au sud au moment de l’accouchement divin.

 

 


 

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         Souvenons-nous encore du schéma de l’utérus de Nout, avec la troisième partie concentrique constituante de son anatomie, c’est-à-dire l’amnios, et au sein duquel flotte l’étoile à naître (Deir el-Bahari, XVIIIe dyn., Tombe de Senmout, TT353 : Plafond astronomique, Portion centrale et médiane du panneau Sud). Voir également les illustrations de la Douzième Heure de la Nuit comme celle de la tombe de Ramsès VI (N.E., XXe dyn. ; KV 9), puis, le Papyrus funéraire de Khonsoumès (3e per. int., XXIe dyn., Paris, Bibliothèque Nationale, 154) [22].

 

 

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         Si l’on prend le très beau sarcophage en calcite de Séthy 1er, on remarquera que la représentation de la douzième heure du Livre des Portes est placée en interne, au niveau supérieur et retombant du némès royal (Fig. 9). On peut lire deux fois : « Qu’il puisse se reposer dans le corps de Nout » (VI,2a). L’un des textes se trouve sur le deuxième battant de porte gardée par le serpent nommé « Celui qui enveloppe » (VI,1a). Isis (en haut) et Nephtys (en bas) protègent la « porte » (O) afin que rien n’échappe du contenu utérin durant la gestation. Dans le dernier tableau, il est écrit « C’est Osiris. Il entoure la Douat » (I, 1-2), puis, « C’est Nout. Elle reçoit Rê » (I, 1), la déesse la tête en bas allonge ses bras vers le soleil poussé par le scarabée assisté d’Isis et de Nephtys. La barque de Khépri est élevée dans un Noun contenu où est ménagé une sortie sèche en avant. Sur le côté droit de la cuve (et donc toujours en interne) se trouve une autre scène à la huitième heure, où l’on distingue nettement des corps humains entiers qui baignent dans l’eau, et qui adoptent diverses positions afin d’indiquer qu’ils ne sont pas des cadavres définitivement inertes que l’on doit pouvoir qualifier « (d’attendant) en Nout » (Fig. 12 et 13). On peut penser qu’il s’agit de suivants royaux espérant profiter de la même gestation divine, et qu’ils seront « éveillés » au passage osirien pour participer de la re-naissance du roi afin de continuer à l’accompagner dans son éternité. Cette dernière vision entre bien dans la perspective de la résurrection accessible pour tout un chacun selon le même processus, ici, sur le modèle du renouveau solaire puisqu’ils sont dans ces eaux avec « (Rê) Celui qui est dans le Noun » (S.I s., 1). Elle recouvre donc la même perspective néo-embryologique avec le Noun « rafraîchissant » (S. Is., 37), puis, embryologique avec le liquide amniotique contenu dans la « poche des eaux » qui doit être rompue, pour livrer passage au nouveau-né durant sa première naissance, puis, le Noun s’écarter, afin de livrer passage au nouvel Osiris durant la dernière naissance comme le montre le passage sec aménagé pour la barque solaire de la 12e heure du livre des portes de cet illustre monument (Fig. 11 à droite).

 

 

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         Je reviendrai un instant sur le plan d’eau aux noyés du Livre de Portes (Fig. 12 et 13) et qui est en fait un emprunt de la dixième heure du Livre de L’Amdouat [23]. Le texte précise que ces hommes, « Ceux qui sont dans le Noun » (comme Rê dans le Livre des Portes) ont « disposé de leur eau » (LdA 10e h. IX, 30b-31a ; LdP 8e h. S. I s. 36b), et qu’à nouveau, ils respireront (LdA 10e h. - IX, 31b ; LdP 8e h. S. I s. 34-36). Car en effet le Livre de l’Amdouat précise que cette eau est à ce point bénéfique « que leurs membres ne sont pas pourris, que leurs chairs ne se décomposent pas » grâce à elle (LdA 10e h. - IX, 27b-31ab) : « Vos bas ont survécu ! » (37). Le Livre de l’Amdouat (Memphite) complète donc bien également à ce sujet le Livre de Portes (Héliopolitain) [24] : les deux liquides identiques, dont le premier (biologique) par assimilation, président bien à la conservation et au bon déroulement des deux gestations.

 

 


 

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         Il semble bien naturel que la pensée religieuse égyptienne puise son modèle environnemental de renaissance au cœur (jb) de la femme, rejoignant ainsi directement le contexte obstétrical où s’épanouit l’enfant à naître, puis, pour le défunt, dans le « milieu intérieur divin féminin » où réapparaît le néo-embryon suivi du néo-fœtus, « flottant », comme en mémoire de sa première naissance.

 

 

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         3. Les données médicales [25]

 

         3.1 Aspect quantitatif et qualitatif

 

         Il s’agit d’un liquide clair et aqueux entourant l’enfant en formation de toutes parts dès le 4e mois. Son odeur est fade, mais son contact laisse une grande impression de douceur rémanente sur les mains nues des opérateurs comme cela se pratiquait en Égypte autrefois.

         La quantité de liquide amniotique varie avec l’âge gestationnel pour atteindre à terme environ un litre en moyenne à deux litres normalement au plus.

         Le liquide amniotique provient en grande majorité du fœtus lui-même, soit 80% des urines (500 ml par jour en fin de grossesse, plus un peu de méconium), et, environ 19% de ses poumons (sécrétions pulmonaires), puis, très peu du liquide interstitiel embryonnaire au travers de téguments jusqu’au 5e mois. Seul en gros 1% de sa composition à terme correspond à un transsudat du plasma maternel. Cette notion concorde avec les « déchets » dont il faut se « purifier » dans les « lacs de Chou » dédiés à chacune des impuretés provenant du fœtus et du néo-fœtus.

         Sa composition complexe montre qu’il est constitué de 99% d’eau, avec un peu de glucides, de lipides pulmonaires, de protéines dont certaines ont des propriétés antiseptiques (anticorps, bêta-lysine bactéricide sur les bactéries Gram+, un complexe protéine-zinc bactériostatique, des cytokines ayant une action immunitaire, du lysozyme dont l’action s’exerce sur la paroi des Gram+ et Gram-, et des peroxydases). L’urée passe de 0,12 gr/l vers la 10e semaine à 0,30 gr/l à terme, et la créatinine de 5 mg à 22 mg/l. Il contient aussi des sels minéraux et quelques cellules et des petits poils. Il « sauve » donc.

 

         3.2 Physiologie

 

         Le volume du liquide amniotique est essentiellement régulé par la résorption active par déglutition, et qui atteint environ 500 ml/jour en fin de grossesse. L’élimination empreinte donc d’abord les voies digestives du fœtus pour atteindre l’intestin, où il passera dans la circulation sanguine, avant de rejoindre le placenta, processus qui aboutit plus tard à une filtration par les reins maternels. Enfin, un peu de liquide est réabsorbé par l’épithélium de l’amnios. Il se trouve renouvelé à terme environ toutes les trois heures.

 

         Le liquide amniotique assure la nutrition totale du jeune embryon durant les trois premières semaines de la gestation. Les Égyptiens avaient dont en partie raison (Cf. supra : CT IV 292 § 43l).

         Il empêche l’enfant d’adhérer à la paroi amniotique et donc le phénomène de fusion/bride. Il « sauve » encore.

         Il sert d’amortisseur contre les secousses et évite les traumatismes mécaniques sur le corps et le cordon. Notion égyptienne de protection au sein de la mère.

         Il réalise l’isolement thermique afin de maintenir une température constante. Quiétude divine.

         Il a un rôle sensoriel (déjà : goût, odorat, audition et luminosité). Aspect minéral égyptien.

         Il permet au fœtus de se mouvoir. Bien vu par les savants de l’époque pharaonique (Cf. supra).

 

 


 

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         3.3 Pathologie

 

         Au-dessus de 2 litres, nous aurons une polyhydramnios (en cas d’atrésies simple ou double, d’une hernie diaphragmatique, d’une anencéphalie, d’un nœud ou d’une torsion du cordon ombilical). Ceci représente 0,8 à 6% des grossesses. Le pronostic est globalement réservé avec :
40% malformation fœtale, + 30% de mortalité périnatale, 25% de souffrance fœtale aigüe ou chronique, et 25% de prématurités.

         Pour la clinique, les praticiens égyptiens pouvaient percevoir à la palpation le signe du glaçon, et avec une percussion le signe du flot, sur un utérus trop important à un temps donné, et douloureux. Voir aussi concomitamment : dyspnée, cyanose, tachycardie, vomissements, œdèmes des membres inférieurs. La poche des eaux est bombante en intravaginal.

 

         En dessous de 0,5 litre, nous aurons une oligohydramnios (en cas de rupture de l’amnios, d’une fuite chronique par déchirure, ou d’agénésies rénales). Les statistiques actuelles donnent 9% d’enfants normaux à la naissance pour l’oligoamnios précoce, contres une survie exceptionnelle de 0 à 6% dans l’anamnios précoce. En fait, le pronostic dépend essentiellement du degré d’hypoplasie pulmonaire, puisque la mort est rapide en cas d’agénésie rénale. Selon l’importance et la précocité, les conséquences seront plus ou moins vives sur le développement fœtal : hypoplasie pulmonaire, ankylose articulaire, mains et pieds bots. Le syndrome dysmorphique de Potter [26] rassemble un nez aplati, un hypertélorisme, un rétrognathisme, une glossoptose, des plis sous oculaires, et des oreilles à implantation basse.

         En ce qui concerne la clinique détectable par les médecins pharaoniques, nous aurons alors, à la palpation, un utérus moulé sur le fœtus, et, une diminution notable de ses mouvements actifs. La hauteur utérine était peut-être appréciée. Noter aussi l’absence d’inconfort pour la mère et une perte de liquide clair le plus souvent abondant, de survenue brutale, et qui se répète dans le temps. Les pertes peuvent être rosâtres (hémamnios) en cas de grossesse extramembraneuse. Présence de liquide amniotique dans le cul de sac postérieur du vagin. La présence de particules de vernix ou méconium à terme renforce le diagnostic facile à réaliser à l’époque pharaonique.

 

 


 

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Certaines statuettes dites de « nains » figurent probablement aussi ces cas. En effet, comme nous l’avons vu, les difformités présentées après la naissance ne sont pas toutes mortelles pour le bébé, mais le mauvais état général des porteurs pouvait faire penser à des formes de nanismes à ces époques lointaines en raison de différents dysmorphismes plus ou moins marqués. Si l’on observe de près les têtes de plusieurs de ces statuettes [27], on leur trouvera parfois des caractères anormaux qui n’ont rien à voir avec par exemple les achondroplasies, ou bien, on remarquera également des malformations corporelles isolées compatibles avec une séquence oligoamniotique et dont les étiologies ne sont pas incompatibles, comme le pied bot [28]

 

J’ai déjà parlé de la maladie des brides amniotiques, et d’une momie d’enfant anencéphale.

 

 

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[1] R.-A. Jean, « Le shedshed et la renaissance - II » – En hommage à Madame Anne-Marie Loyrette, dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 15 février 2018.

[2] Pierre-Croisiau, 2001, pl. VII, P/A/W. 57. Sethe 1908-1922, II, Sp. 485 § 1036a - 486 § 1040c p. 80. Spellers 1923, I, p. 71. Faulkner 1969, p. 173. Carrier, II, 2009, Pépy I er, p. 788-789 ; III, 2010, Pépy II, p. 1708-1709.

[3] Pour Chou amenant l’inondation, voir encore par exemple : Chr. Desroches-Noblecourt, Ch. Kuentz, Le petit temple d’Abou Simbel, Le Caire, 1968, p. 117 et 120.

[4] B. Van de Walle, « Une base de statue-guérisseuse avec une nouvelle mention de la déesse-scorpion Ta-Bithet », JNES, 31, 1972, p. 73-74.

[5] Feneuille 2008, p. 104 (partiel). Pierre-Croisiau, 2001, pl. II B (P/F/S e. 32). Sethe 1908-1922, I, Sp. 222 § 208b-c p. 120 ; Allen 2013, II, PT 222, 208b-212a. Spellers 1923, I, p. 19. Faulkner 1969, p. 50. Carrier, I, 2009, Ounas, p. 60-61 ; II, 2009, Pépy I er, p. 538-539 ; III, 2010, Pépy II, p. 1436-1439 ; IV, 2010, Neit, p. 2508-2509 … Voir encore : Carrier, VI, 2009, p. 4105.

[6] Nédi : Wb II, 367, 14-15 , tel un surnom pour Rê auquel est assimilé le défunt (Pyr. 200b, 209a), voir aussi Denden (Pyr. 200d), Penden (Pyr. 200c). Faulkner 1969, p. 49-51, et note 3 p. 51. Voir aussi Nédit : Wb II, 367, 15 , et la valeur ndj : Hannig-Wb I - 17006 « niederwerfen » (jeter par terre, ‘étendre’). Nous aurions alors ici la double assimilation Osiris/Rê de laquelle se réclame le mort.

[7] Voir ici la correspondance à la fois biologique et théologique avec un poisson bolti : « jnet » (Tilipia Nilotica), et sur lequel je reviendrai bien à propos.

[8] Sethe 1908-1922, I, Sp. 301 § 455 a-b p. 234 ; Allen 2013, II, PT 301 § 455 a-b. Spellers 1923, I, p. 34. Faulkner 1969, p. 90. Carrier, I, 2009, Ounas, p. 163-164 ; Senousretânkh, p. 3026-3027.

[9] de Buck 1935-1961, IV, 43, Sp. 292 § 43-44. Faulkner 1973, I, p. 217. Barguet 1986, p. 427. Carrier 2004, I, p. 680-681.

[10] R.-A. Jean, « Néo-embryologie osirienne - I , La chair du dieu », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg, 3 septembre 2014, p. 3 ; — , « Néo-embryologie osirienne – III , La splanchnologie canopique », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Angers, 26 septembre 2016, p. & et 10.

[11] KRI II, 359,12.

[12] R.-A. Jean, « La déesse Séchât, le bois silicifié, et la “ résurrection de la chair ” », dans Hommages à Madame Christiane Desroches Noblecourt, Memnonia,XXII, Christian Leblanc (éd.), Le Caire - Paris, 2011, p. 199-214 ; — , « Le pharaon pétrifié du Louvre, ou une médecine théologique politique et royale », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg, 04 décembre 2013.

[13] R.-A Jean, « La place du cœur dans les anthropologies égyptiennes et comparées. Perspective médicale », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg, 3 juin 2013.

[14] Feneuille 2008, p. 162. Pierre-Croisiau, 2001, (partiel) pl. VII (P/A/W 21). Sethe 1908-1922, II, Sp. 473 § 936b-937a … 937e-f p. 19-21. Spellers 1923, I, p. 66. Faulkner 1969, p. 161-162. Carrier, II, 2009, Pépy I er, p. 752-755 ; III, 2010, Pépy II, p. 1528-1531 ; IV, 2010, Mérenrê, p. 1932-1933.

[15] Aufrère 1991, II, p. 501 et p. 514 note 97.

[16] Pour son interprétation magistrale, je renvoie bien entendu à : Chr. Desroches-Noblecourt, « Un  “ Lac de Turquoise ”. Godets à onguents et destinées d'outre-tombe dans l'Égypte ancienne », dans Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, tome 47, 1953. p. 1-34.

[17] Voir à ce sujet : Ch. Desroches-Noblecourt, « “Un Lac de Turquoise”, godets à onguents et destinées d'outre-tombe dans l'Égypte ancienne », Monuments et Mémoires, 47, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Fondation Eugène Piot
, P.U.F., Paris, 1953, p. 1-34.

[18] Aufrère 1991, II, p. 506.

[19] Chr. Desroches-Noblecourt, Le grand pharaon Ramsès II et son temps, Montréal, 1985, n° 59.

[20] A. Dieter, « The Late Period Tombs of Hor-khebit, Wennefer and Wereshnefer at Saqqara », dans Études sur l'Ancien Empire et la nécropole de Saqqâra dédiées à Jean-Philippe Lauer, Montpellier, 1997, I, p. 36-38 ; 51-54, figs. 13-16.

[21] C.L.R. Ransom, « A Late Egyptian Sarcophagus », BMMA 9, 1914, fig. 3 p.117.

[22] A. Piankoff, « Les grandes compositions religieuses dans la tombe de Pedemone », Bulletin de l'Institut français d'archéologie orientale, 46, 1927, p. 75.

 

 


 

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[23] Voir par exemple : C. Leemans, W. Pleyte, Papyrus égyptien funéraire hiéroglyphique (T. 76) du Musée d'antiquités des Pays-Bas à Leide. Together with : Papyrus égyptien funéraire hiéroglyphique (T. 77) du Musée d'antiquités des Pays-Bas à Leide, E.J. Brill, Leiden, 1887, IIe part. pl. III ; W. Pleyte, Monuments égyptiens du Musée d'Antiquités des Pays-Bas à Leide, III : Monuments funéraires. Papyrus T. 71 Sâ-am-tûa, Leiden 1894, pl. III.

[24] P. Barguet, « Le Livre des Portes et la transmission du pouvoir royal », Revue d'égyptologie, 27, 1975, p. 36.

[25] Voir par exemple : X. Codaccioni, P. Vaast, D. Therby, I. Baalbaky, F. Puech, « Physiologie du liquide amniotique », 1995, 5-006-A-10 ; D. Mahieu-Caputo, L. Sentilhes, I. Popovic, L. Marpeau, P. Descamps, P. Madelénat, « Physiologie du liquide amniotique », EMC : Gynécologie- Obstétrique, 2008, 5-008-A-20. L. Thadikkaran, D. Crettaz, S. Barelli, D. Gallot, V. Sapin, J.-D. Tissot, « Analyse protéomique du liquide amniotique », Immuno-analyse & Biologie Spécialisée, Décembre, 22, 6, 2007, p. 359-365.

[26] Voir par exemple : J. Lucas, M.-C. Soudan, F. Lanse, M.A. Coustel, D. Carles, O. Tandonnet , B. Maugey-Laulom, « Grossesse extra-membraneuse sur J1 avec syndrome polymalformatif au cours d’une grossesse gémellaire bichoriale biamniotique induite : à propos d’un cas », Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction, 45, 1, January 2016, Pages 94-95 et figure 2.

[27] Ces détails sont toutefois difficiles à visualiser, tant la plupart de ces objets répondent à des critères assez idéalisés dans leurs formes convenues. C’est le cas notamment pour les représentations des dieux Bès et Ptah Patèque. Il faudra se pencher sur une quantité de petites représentations privées votives, et autres « grotesques », mais ces derniers, tout à fait libérés, apparaissent plutôt à l’époque grecque, mais avec quelques rares exceptions en Égypte pharaonique. Une étude amarnienne serait intéressante à réaliser.

[28] Voir par exemple : R.-A. Jean, « Anatomie humaine. Le membre inférieur – IV, Atlas anatomique égyptien commenté (3) Le pied », dansHistoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg, 13 décembre 2014, p. 21 et figures.

 

 

 


 

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