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Histoire de la médecine en Egypte ancienne (ISSN 2270-2105)

INFECTIOLOGIE XII - PARASITOLOGIE XIII - L'ascaridiose

Article complet du mercredi 30 mars 2022 :

Parasitologie XIII - L'ascaridiose

 

 

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• Richard-Alain JEAN, « Infectiologie XII. Parasitologie XIII. L’ascaridiose, et associations parasitaires », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 30 mars 2022.

 

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INFECTIOLOGIE XII

PARASITOLOGIE XIII

L’ASCARIDIOSE

ET ASSOCIATIONS PARASITAIRES

 

 

Richard-Alain JEAN

 

 

          J’ai évoqué la symptomatologie-âaâ dans les études précédentes : 

         R.-A. Jean, « Infectiologie X. Parasitologie XI. La bilharziose et autres parasitoses », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 31 mai 2021 ; — « Infectiologie XI. Parasitologie XII. L’ankylostomiase et autres parasitoses », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 1er septembre 2021. Consulter également les renvois aux pathologies cardiaques et pulmonaires.

         Je vais maintenant aborder assez longuement une parasitose assez spectaculaire dans sa clinique et sa résolution avec l’ascaridiose, ainsi qu’une association parasitaire avec le ténia, et ceci dans le cadre plus complexe – mais courant – de multiparasitoses dont les deux dernières déjà étudiées, plus d’autres, et qui sont bien susceptibles de compliquer encore cette symptomatologie-âaâ dont la notion continue de cette façon adjointe à être approfondie.

         Les traitements seront comme à l’accoutumée analysés à la lumière des anciens cliniciens [i], des travaux des auteurs modernes [ii], ainsi que dans le souvenir de mon expérience personnelle, surtout à propos des thérapeutiques proposées, et qui semblent bien, nous le verrons, communes en certains points fondamentaux, et créant ainsi un trait d’union assez innattendu entre la médecine égyptienne pharaonique et le monde moderne. Il faudra cependant déduire la clinique des indications médicamenteuses au fur et à mesure des identifications les plus appropriées et qui ici de fait s’imposent.

 

 


 

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          1. L’ascaridiose

 

         L’ascaridiose, ou ascaridiase, est une parasitose intestinale humaine, due à des nématodes de grande taille du genre Ascaris. C’est une parasitose cosmopolite, la plus fréquente dans le milieu intertropical, et atteignant 1⁄4 de la population mondiale. Elle prédomine dans les pays tropicaux où plusieurs facteurs concourent à sa transmission : la chaleur, l’humidité, et le péril fécal. Elle peut encore aujourd’hui parfois atteindre 80 % de la population (Bengladesh) [iii] ou encore 90% ailleurs. 

 

         1.1. Épidémiologie

 

         Le cycle évolutif d’Ascaris lumbricoïdes est simple, direct, sans hôte intermédiaire.

         L’infection se transmet par de l’eau ou des aliments souillés par des excréments humains. Elle peut également se diffuser par les mains ou les doigts infectés lorsqu’ils sont portés à la bouche : c’est une maladie des mains sales. 

         Les femelles fécondées chez l’homme pondent des œufs dans l’intestin grêle qui seront par la suite éliminés dans le milieu extérieur par l’intermédiaire des selles, puis, ils iront s’y embryonner si les conditions rencontrées sont favorables : température élevée (28 à 32°C), et forte humidité. 

         L’auto-réinfestation proche n’est pas possible, puisque les œufs d’Ascaris émis dans les selles ne contiennent pas d’embryons.

 

         1.1.1. Géographie 

 

         Distribution géographique : le monde entier [iv]. Elle est actuellement plus fréquente dans les pays tropicaux et intertropicaux en voie de développement. Dans les pays tempérés, les patients porteurs d’Ascaris sont faiblement infestés. 

 

         1.1.2. Agents pathogènes

 

         Les ascaridioses sont dues à des nématodes de grande taille du genre Ascaris : 

 

         — Ascaris lumbricoïdes (Fig. 3) est un ver rond de couleur rosée ou blanc jaune (il peut noircir quand il est retrouvé mort), raide et élastique, de 12 à 31 cm de long sur 2 à 4 mm de diamètre pour le mâle, et, de 20 à 45 cm sur 3 à 6 mm pour la femelle [v]. L’extrémité postérieure du mâle est recourbée en crosse (Fig. 2.2 et 4.A), mais pas celle de la femelle (Fig. 2.1 et 4.B). Ces vers vivent de 6 à 18 mois ou plus dans le jéjunum de l’homme où ils se nourrissent et se développent. Ils vivent en anaérobie. Le nombre de vers hébergés est très variable, mais il peut dépasser la centaine (!) 

         La femelle peut pondre 200 000 œufs par jour et ils sont ensuite évacués avec les fèces (L1). Ses œufs ovoïdes, mesurent 60 μm à 70 μm de long par 40 μm à 50 μm de large et sont entourés d’une double coque brune mamelonnée caractéristique, protection qui les rend très résistants dans le milieu extérieur (Fig. 4.C et 5.a). Dans la mesure où ils ne sont visibles qu’au microscope, les Égyptiens ne pouvaient pas les voir, mais ils en soupçonnaient peut-être le mode de reproduction. 

 

         — Plus occasionnellement, et si le porc est incriminé, cette parasitose pourrait encore être due à Ascaris suum (un parasite des porcs étroitement apparenté à Ascaris lumbricoïdes[vi]. Des hybrides ont été identifiés [vii]. Ce serait également les manipulations de l’animal ou ses excréments qui seraient en cause (c’est encore un sujet de débat : mais des analyses récentes en biologie moléculaire indiquent qu’il s’agit probablement de la même espèce chez l’homme et le porc [viii] ). Il est de toutes manières, certain que l’homme peut être sensible à l’espèce d’ascaris du porc (occlusions intestinales …), et que le porc peut être sensible au nématode de l’homme [ix]. Les œufs se trouvent dans le fumier brut de porc (engrais). 

 

 


 

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         — Anisakis simplex peut provoquer des épigastralgies aiguës après ingestion de poissons crus contaminés.

 

         — Toxocara canis et des ascarides d’autres animaux sont capables d’induire une larva migrans viscérale (Cf. infra, p. 14).

 

 

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         1.1.3. Les réservoirs pour A. lumbricoides, et A. suum

 

         Humain (A. lumbricoides, et A. suum), et porc (A. suum). 

         Dans certaines régions, les chiens peuvent jouer un certain rôle dans la contamination environnementale d’A. lumbricoides [x]. Il s’agit probablement d’un faux passage d’œufs après coprophagie.

         Des infections naturelles à A. lumbricoides surviennent parfois chez les singes et les grands singes.

         Le réservoir est ensuite tellurique puisque l’embryonnement des œufs a exclusivement lieu sur le sol : en zone de forte endémie, l’on peut compter 100 œufs / gr de terre.

 

         Résistance des œufs dans le milieu extérieur :

         - 5 ans en présence d’oxygène.

         - Résistance au froid, à la chaleur et aux antiseptiques.

         - Les œufs sont tués par une forte chaleur, l’ensoleillement direct et la dessiccation.

         Aucun vecteur. 

 

 


 

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         1.1.4. Cycle parasitaire d’Ascaris lumbricoïdes

 

         Les œufs d’Ascaris lumbricoïdes s’embryonnent dans la terre quand les conditions sont favorables (stade L1). Puis, ces œufs une fois embryonnés (L2 = les larves restent chacune dans leur œuf), se trouvent être ingérés avec les eaux de boisson souillées, les légumes, les fruits souillés, de la terre infestée, ou encore peuvent être inhalés avec de la poussière contaminée. Ces œufs libèrent au bout d’un moment des larves actives dans le tube digestif. Ces dernières traversent la paroi intestinale et migrent vers le foie par la circulation porte ou même en rampant sur le péritoine (!) Foie, où elles séjournent 3 à 4 jours, font une mue (L3). Elles atteignent ensuite par l’intermédiaire des veines sus-hépatiques le cœur droit, puis l’artère pulmonaire et les capillaires pulmonaires en 3 à 4 jours. Puis, après une dizaine de jours, ces larves franchissent la paroi alvéolo-capillaire des lobules pulmonaires, passent dans l’arbre trachéo-bronchique jusqu’au pharynx, sont dégluties à l’occasion d’une toux réflexe, passent dans l’œsophage, l’estomac, et arrivent au niveau du jéjunum où elles subissent une dernière mue avant de se transformer alors cette fois-ci en vers adultes. Et enfin, 6 à 8 semaines plus tard, les femelles commenceront à pondre. 

         L’embryon infestant (L1⇒L2) n’apparaît qu’après un séjour de quelques semaines dans un milieu extérieur adéquate (température et hygrométrie élevée).

         Ce cycle évolutif long dure au total 60 à 90 jours (Fig. 6-7). 

 

 

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         1.1.5. Les causes favorisantes autrefois en Égypte

 

         Si Entre-Deux-Guerres la fréquence d’Ascaris lumbricoïdes était de 50% en Basse Égypte [xi], 68% dans le Sud-Tunisien, 85,5% dans le Sud-Oranais [xii], et si encore aujourd’hui ailleurs 90% d’une population localement donnée peut en être atteinte comme nous l’avons vu (p. 2), il devait en être de même autrefois en Égypte dans des proportions au moins égales ou moyennes dans les campagnes. Et nous savons qu’il faut aussi compter avec les multiparasitoses (ex : Cf. infra, fig. 70, p. 67).

 

         - Paysans, maraîchers, jardiniers, éleveurs, constructeurs, mineurs. 

         - Hygiène alimentaire familiale.

         - Enfants jouant avec de la terre. 

         - Géophagie.

         - Présence possible d’ascarides chez de jeunes animaux : porcs, chiens, chats et autres félidés, veaux, singes (Cf. supra p. 4, et en infra p. 14).

 

         Les maisons égyptiennes pouvaient être munies de latrines dès la IIe dynastie (Quibell), puis de salles d’eau avec « dalle d’aspersion » dont certaines avec leur bassin collecteur des eaux usées. Mais toutes les maisons n’étaient pas équipées, seulement les plus riches. Il existait également des « tabourets percés » en bois facilement transportables en dessous desquels on plaçait un pot ouvert à vider après usage. Et aussi, une simple céramique pouvait faire l’affaire à la manière d’un « pot de chambre », avec ou sans sable. Les plus pauvres utilisaient probablement des toilettes sèches à base de sable, et devaient pratiquer leurs ablutions avec du sable comme encore aujourd’hui les habitants du désert [xiii].

         Il faut se rappeler qu’un certain niveau de « pureté » était recommandé en Égypte Ancienne [xiv], et l’on peut supposer que cela devait se répercuter sur la mise en œuvre d’une forme d’hygiène qui pouvait peut-être limiter quelque peu les infestations parasitaires par rapport à d’autres peuples.

         Les excréments étaient bannis de l’alimentation ordinaire comme nous le savons par les textes sacrés. 

         Cependant, la proximité avec plusieurs animaux comme le chat, le chien le singe, et surtout les jeunes porcs [xv] pour les éleveurs devaient ajouter des éléments de contamination (Fig. 8-9).

 

 

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         L’ascaris de l’homme est signalé par Hippocrate, Aristote, Celsus, et Galien.

 

         Je renvoie à l’étude de Benjamin Dufour, Synthèse de données et nouvelle contribution à l’étude des parasites de l’époque romaine, et apports méthodologiques de l’extraction des marqueurs au traitement des résultats, Thèse, Archéologie et Préhistoire. Université de Franche-Comté, 2015. 

 

 

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          1.2. Physiopathologie (Ascaris lumbricoïdes)

 

         Dans l’intestin grêle, les vers adultes se nourrissent du chyle intestinal à la hauteur de 4 gr / ver. En cas de forte infestation, cette spoliation est capable d’entraîner un affaiblissement chez l’adulte, et un retard pondéral chez l’enfant.

         Le nombre et la grande taille des vers adultes sont causes de troubles du transit, de douleurs, d’occlusions (pelote de vers) … Leurs migrations ectopiques expliquent les symptomatologies qui peuvent être bruyantes (rejet de vers, égarement dans le sphincter d’Oddi, perforations …).

 

 


  

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         1.3. Clinique (Ascaris lumbricoïdes)

 

         L’ascaridiose est assez souvent asymptomatique si elle est légère. Par exemple, la découverte du parasite adulte qui est facilement identifiable en raison de sa taille, peut être fortuite par émission de vers avec les fèces, ou encore lors d’un vomissement et évacué par la bouche ou le nez, ou encore mais plus rarement, par des larves présentes dans des expectorations pendant la phase de migration pulmonaire. 

         Elles dépendent en fait de l’importance du parasitisme, et dans ce cas, elle se déroule en 2 phases : 

 

         1.3.1. La phase d’invasion (Ascaris lumbricoïdes)

 

         La phase d’invasion correspond à l’ascaridiose larvaire. 

         Elle peut être asymptomatique.

         Ou bien, les signes sont essentiellement pulmonaires :

         Ainsi, chez des sujets non préalablement exposés à Ascaris, cette première phase se caractérise par des manifestations immuno-allergiques dues à la migration larvaire : le syndrome de Lœffler dont j’ai déjà parlé à propos de l’ankylostomiase [xvi] en est la manifestation la plus classique. Ce dernier se traduit le plus souvent cliniquement par une toux sèche, quinteuse, un wheezing (sifflement respiratoire), un prurit nasal, une sialorrhée, une voix rauque, plus rarement une hémoptysie, et accompagné d’un état subfébrile (< 38° C). Parfois rhinite, conjonctivite, rush cutané, urticaire, œdème de la face, bronchospasme.

         De nos jours, une radiographie thoracique montrera des opacités labiles, de taille et en nombre variables, et disparaissant sans séquelle en quelques jours. L’hyperéosinophilie dessine à ce moment une courbe dite « en coup d’archet », ou courbe de Lavier (30 à 50 % dans la NFS). Présence de cristaux d’éosinophiles et de cristaux de Charcot-Leyden dans les crachats. Ces derniers aspects ne pouvaient qu’être ignorés par les Égyptiens.

         Plus rarement avec Ascaris lumbricoïde, mais plus fréquemment en cas d’infestation avec un ascaris animal comme Ascaris suum du porc, ou Toxocara canis du chien, un syndrome de Lœffler à cycle vermineux incomplet peut être observé (Cf. aussi en infra, p. 13 : 1.6. Action toxique). Cela est dû aux larves qui se trouvent en impasse dans les poumons. Il faut noter que dans ces cas, les examens coprologiques sont négatifs.

 

         1.3.2. La phase d’état (Ascaris lumbricoïdes)

 

         La phase d’état correspond à l’ascaridiose adulte.

         Elle est le plus souvent asymptomatique, sauf en cas de charge parasitaire importante.

         Ou bien, les signes sont digestifs :

         La phase d’état est due à la présence des vers adultes évoluant dans la lumière intestinale. Elle entraîne des crampes, ou des douleurs abdominales dues à des obstructions (intestins, ou canaux biliaires ou pancréatiques), des douleurs abdominales pseudo-ulcéreuses, des nausées, des vomissements, une diarrhée, ou un syndrome dyspeptique. 

         Deux à trois mois après la contamination, le diagnostic est parasitologique : de nos jours, un examen parasitologique des selles à l’état frais et après concentration montrera des œufs ovalaires et symétriques. Les Égyptiens ne pouvaient pas les voir.

         Le rejet de vers adultes bien visibles lors de vomissements ou apparaissant dans les selles peut alors simplement apporter le diagnostic. Cela était par contre à la portée des observateurs égyptiens.

 

 


  

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         Je ne parlerai pas plus ici des moyens hors de portée des médecins égyptiens, comme l’endoscopie digestive haute montrant des vers adultes dans le duodéno-jéjunum, et parfois enclavés dans la papille de Vater ; ni de l’échographie abdominale en cas d’occlusion ou d’ascaridiose biliaire qui montrera au niveau de l’arbre biliaire des structures échogènes linéaires, sans cône d’ombre repérable. Au niveau du pancréas, on décrit le signe des « quatre lignes » constitué de 4 lignes échogènes, les 2 lignes extérieures correspondant aux parois du conduit et les 2 lignes intérieures aux limites du corps de l'ascaris ; ni de la cholangiopancréatographie rétrograde (CPRE). Elle objective en cas d’angiocholite aiguë des vers adultes dans les voies biliaires et pancréatiques et permet également à cette occasion leur extraction. L’hyperéosinophilie se montre inconstante.

         Bien entendu, les prélèvements nutritifs des vers aggraveront d’autant les multiparasitoses chez un sujet donné et entraîneront un déficit accru par malabsorption des protéines, glucides, lipides, calcium, vitamines liposolubles (A, D, E, K).

         On décrit aussi de plus chez l’enfant un « syndrome vermineux » surtout fait de nervosité se traduisant par une irritabilité inhabituelle des troubles du sommeil, et souvent un faciès sale, triste, et au regard éclatant dit « faciès vermineux ». 

 

         1.4. Les complications digestives (Ascaris lumbricoïdes)

 

         Les complications digestives sont chirurgicales. Elles sont liées à trois mécanismes que sont l’occlusion, la perforation, et la migration aberrante résultant d’engagements dans des annexes du tube digestif ou aboutissant au péritoine.

 

         1.4.1. Les occlusions intestinales (Ascaris lumbricoïdes)

 

         Les occlusions intestinales sont dues à une action mécanique occasionnée par la présence de paquets d’ascaris adultes enchevêtrés obstruant l’intestin grêle, ou encore mais plus rarement, du volvulus d’une anse grêle alourdie par des paquets de vers. Elle peut aussi être produite par une invagination intestinale aiguë, ou de l’étranglement herniaire d’une anse intestinale occupée par ces ascaris. 

         Il est parfois possible de ressentir à la palpation abdominale une « masse molle - en paquet de ficelle » et correspondant à des vers agglutinés ensemble à un niveau.

         En cas de persistance, une gangrène du segment intestinal concerné se constitue avec risque de perforation. 

 

         On distingue deux types d’occlusion : l’occlusion subaiguë, et l’occlusion aiguë :

 

         L’occlusion subaiguë. – La plus fréquente, elle entraîne des douleurs abdominales, des vomissements, et de la fièvre. L’abdomen est distendu et sensible. Aujourd’hui, la radiographie de l’abdomen sans préparation montrera un aspect zébré caractéristique trahissant la présence de nombreux ascaris dans l’intestin grêle. Puis, une échographie abdominale montrera encore un aspect « tourbillonnant » dans une anse grêle dilatée, encombrée par de nombreux ascaris. 

         Le traitement de première intention est médical. 

 

         L’occlusion aiguë. – Elle entraîne, elle, des douleurs abdominales vraiment intenses, avec vomissements, et fièvre. À l’examen, l’abdomen se trouve météorisé, très douloureux. Il y a risque de perforation avec péritonite.

         L’intervention chirurgicale s’impose alors.

 

 


  

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         Il faut noter qu’actuellement sur 60 000 décès par an dans le monde, environ 2000 sont dus à une occlusion intestinale ou biliaire, et ceci principalement chez l’enfant.

 

 

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         1.4.2. L’appendicite aiguë ascaridienne

 

         L’appendicite aiguë ascaridienne, ou ascaridiose appendiculaire, est due à la présence d’un ou plusieurs ascaris adultes dans l’appendice. Le tableau clinique correspondra à celui d’une appendicite aiguë. S’il y a perforation, ces vers seront libérés dans la cavité péritonéale. Prévoir des anthelminthiques systématiques après toute intervention digestive en milieu tropical.

 

 

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         1.4.3. La péritonite ascaridienne

 

         La péritonite ascaridienne par perforation complique une occlusion, ou une appendicite aiguë ascaridienne. 

         Ou bien alors, il faut penser en clinique que la péritonite constatée peut être également due à une autre cause infectieuse comme la fièvre typhoïde [xvii], une amibiase, la tuberculose.

 

         1.4.4. L’ascaridiose hépatobiliaire et pancréatique

 

 

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         L’ascaridiose hépatobiliaire et pancréatique peut être la cause d’une colique hépatique, d’un angiocholite aiguë, d’une cholécystite aiguë, d’un abcès hépatique ou encore d’une pancréatite aiguë :

 

         La colique hépatique. – La colique hépatique est due à la présence d’œufs ou de vers adultes ou de leurs fragments tissulaires après destruction dans les voies biliaires, situation qui provoque la formation d’une lithiase pigmento-calcique avec présence de calculs intra et extra-hépatiques sauf dans la vésicule biliaire. 

         Elle se manifeste par des douleurs de l’hypocondre droit, des nausées et des vomissements, mais sans fièvre ni ictère. 

 

         L’angiocholite aiguë. – L’angiocholite aiguë est due à l’enclavement intra-papillaire d’un ver adulte, ou à sa migration dans les voies biliaires. 

         Elle se manifeste par la présence d’un ictère associé à une défense douloureuse et fébrile de l’hypocondre droit ou localisée au niveau de l’épigastre. Une évolution vers une cholangite suppurative est toujours possible.

 

 


 

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         La cholécystite aiguë. – La cholécystite aiguë est due à la migration d’un ver adulte dans le canal cystique. 

         Elle se manifeste par une défense douloureuse aiguë fébrile de l’hypocondre droit avec des vomissements. Elle peut devenir chronique, ou encore évoluer vers la suppuration, ou plus rarement vers une perforation.

 

         L’abcès hépatique. – L’abcès bactérien hépatique est dû à la pénétration de vers adultes dans les canaux intrahépatiques. Les vers morts peuvent finir par s’y calcifier. 

         Il se manifeste par un tableau d’hépatomégalie douloureuse et fébrile. Cet abcès peut se rompre dans la cavité pleurale. Le pronostic est sévère.

 

         La pancréatite aiguë. – La pancréatite aiguë est due à la présence d’un ver adulte dans la papille de Vater, ou dans le canal de Wirsung. 

         Elle se manifeste par un tableau de pancréatite aiguë bénigne œdémateuse dans 90 % des cas et nécro-ticohémorragique dans 10% des cas. 

         Les douleurs sont épigastriques, transfixiantes, avec des vomissements contenant parfois des ascaris. Lipasémie, amylasémie. 

 

         1.5. Complications rares

 

         D’autres complications plus rares peuvent être dues à la migration d’ascaris adultes dans le canal nasal, le larynx, la trachée, et la bronche souche droite, entraînant une détresse respiratoire. D’autres migrations peuvent encore avoir lieu : dans le péricarde, la plèvre, les trompes d’Eustache, le diverticule de Meckel, la veine rénale droite, la vessie, l’urètre, les trompes de Fallope, le vagin, sous la peau (abcès vermineux), les sinus frontaux, le conduit auditif, et même un canal lacrymal (vers de petite taille) … 

 

         1.6. Action toxique

 

         Fortement antigénique, le liquide cœlomique sécrété par le ver et appelé « ascaron », qui est à l’origine du syndrome de Lœffler, produit également des accidents anaphylactiques qui accompagnent les complications chirurgicales de l’ascaridiase, ou les destructions massives de parasites par des vermicides. 

 

         1.7. Action bactérigène

 

         Les ascaris peuvent véhiculer des germes, comme colibacille, lors de leurs migrations. Ce dernier peut être transporté dans le système porte et ainsi infecter la sphère hépatobiliaire. 

 

         1.8. La malnutrition de l'enfant

 

         La prévalence est plus élevée chez les enfants de 2 à 10 ans, et diminue ensuite dans les groupes d’âges plus élevés (OMS). 

         Dans les pays d’endémie, l’ingestion de terre ou géophagie constitue l’un des modes de contamination habituel des jeunes enfants. 

         En pédiatrie, il faut aussi tenir compte de l’impact de l’ascaridiose sur la malnutrition de l’enfant d’âge scolaire et pouvant provoquer un retard de croissance plus ou moins important selon la quantité de parasites retenus, et la durée de l’infestation – infection chronique – surtout dans les régions de forte endémicité où le polyparasitisme est de règle [xviii].

 

 


 

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         1.9. Larva migrans viscérale ou toxocarose

 

         L’enfant ou l’homme contaminé par l’ingestion de terre souillée de déjections de Toxocara canis (chiots), ou plus rarement d’autres animaux avec Toxocara cati (chatons), Ascaris suum (porcelets), Ascaris equorum (jeunes équidés), Neoascaris vitulorum (jeunes bovidés), plus probablement des ascaris de mustélidés et de serpents, verra éclore leurs larves dans ses intestins. Ces larves migreront ensuite dans différents viscères mais sans jamais devenir adultes [xix], sauf Ascaris suum et Toxocara cati qui peuvent parfois parvenir à maturité chez l’homme [xx] et ainsi provoquer des anémies vérifiées.

 

         1.10. Quelques différents traitements historiques récents (Ascaris lumbricoïdes)

 

         Début du XIXe - tout début du XXe siècle en Europe :

 

         Absinthes [xxi] [xxii] [xxiii] [xxiv] [xxv], acacia, ail, ansérine, aloés [xxvi] , harmel [xxvii], badiane [xxviii], cardamone [xxix], chénopode, chou, courge, églantier, galega [xxx], gentiane [xxxi], germandrée aquatique, gratiole, grenadier [xxxii], hièble, hysope, kousso, matricaire discoïde, moringa [xxxiii], polypode, pyrèthre [xxxiv], renouée [xxxv],ricin [xxxvi], saoria, tanaisie, tatzé [xxxvii] ; étain, cuivre [xxxviii] [xxxix] [xl] ; vert malachite, fuschine, violet de gentiane, aniline ; asa-fœtida, camphre, essence de térébenthine [xli], éther sulfurique [xlii] [xliii], pétrole ; huiles animales de Dippel et de Chabert [xliv] … (NB : chaque référence produite en supra et en infra peut contenir plusieurs médications).

 

         Deux sont spécifiques :

         - L’essence de Chenopodium qui contient de l’ascaridol [xlv].

         - La santonine extraite d’Artemisia (semen-contra) [xlvi].

 

         D’autres sont non spécifiques :

         - Semence de Potiron [xlvii].

         - Thymol [xlviii] [xlix].

         - Mousse de Corse (Algues) [l].

         - Calomel [li].

         - Tétrachlorure de carbone [lii].

         - Tétrachloréthylène [liii].

         - Hexylresorcinol [liv].

         - Fuschine [lv].

         - Sels insolubles de bismuth [lvi].

 

         Dans les années 60 (en Occident) [lvii] :

 

         - Pyréthrines, huile de Chénopodium (Ascatox ®, Chenanthol ®), Santonine et calomel

         - Proguanil (Paludrine ®), Métacrésol

         - Pipérazine et dérivés : Carbamazine (Notézine ®), Nématorazine  …                              

         - Papaïne                                    

         - Phénothiazine (Phénégic ®)

 

 


  

15

 

         Les traitements actuels [lviii] :

 

         Il fait appel aux benzimidazolés actifs dans la lumière intestinale : 

         - Mébendazole (Vermox ®), flubendazole (Fluvermal ®), albendazole (Zentel ®). 

         - Le pamoate de pyrantel (Combantrin ®) en cure unique, est une alternative.

         - Le nitazoxanide (Alinia ®) est efficace dans les infections modérées. 

         - L’ivermectine prescrite pour une autre verminose sera efficace sur une ascaridiose concomitante (Mectizan ® distribution spéciale, Stromectol ®).

         - Levamisole (Solaskil ®).

 

         - Chez la femme enceinte, on prescrit le pamoate de pyrantel (Combantrin ®) ou l’emboate de pyrantel (Helmintox ®). En règle générale, le plus sage sera d’attendre l’accouchement pour traiter cette affection.

 

         Les traitements actuels des complications

 

         Il faut auparavant noter que les complications obstructives peuvent assez souvent être simplement traitées par un anthelminthique. Cela nous indique que les médecins égyptiens pouvaient parfois en venir également à bout de cette façon.

 

         - L’occlusion intestinale. L’occlusion intestinale est traitée en première intention par la pause d’une sonde nasogastrique, une réhydratation hydroélectrolytique, des antihelminthiques et des antibiotiques. Si les signes persistent à la 24ème heure, il faut opérer.

 

         - L'ascaridiose biliaire et pancréatique. L'ascaridiose biliaire et pancréatique est traitée en première intention par des antispasmodiques, des antihelminthiques et des antibiotiques. Une CPRE, si disponible, avec sphinctérotomie et drainage naso-biliaire est pratiquée ou à défaut, la chirurgie : cholécystectomie, cholédocotomie avec sphinctérotomie, extraction des vers et, si apparition, de calculs. 

 

         - Atteintes pulmonaires. Lorsque les poumons sont affectés, le traitement reste symptomatique (bronchodilatateurs et corticostéroïdes). Les anthelminthiques sont peu utilisés. 

 

         1.11. Traitements de la Larva migrans viscérale

 

         - Carbamazine (Notézine ®), tiabendazole (Mintezol ®), ivermectine.

         - Corticothérapie en cas de dyspnée sévère ou de syndrome inflammatoire intense.

 

         1.12. Prévention 

 

         L’ascaridiose est une maladie du péril fécal. La prévention est individuelle et collective.

 

         1.12.1. Prévention individuelle

 

         La prévention individuelle repose sur l’hygiène personnelle et alimentaire : lavage régulier des mains à l’eau et au savon ; épluchage des fruits et légumes consommés crus, lavage des fruits et des légumes avant cuisson ; ébullition préalable des eaux de boisson ; lutte contre la géophagie. Et ceci, surtout dans les endroits où des excréments humains ou porcins sont utilisés comme engrais. Par exemple, l’utilisation de « déjections humaines » est relevée par certains auteurs latins (HN, VII. 5, 1 ; et CP, III, 9,2 ; Columelle X, 81-85) [lix].

 

         1.12.2. Prévention collective

 

         Construction de latrines, traitement des eaux usées, installations d’égouts, interdiction d’utilisation des engrais humains pour les sols des cultures maraîchères, traitement des eaux de boisson, lutte contre les mouches. 

         

 


  

16

         2. Les textes

 

         2.1. pEbers 64. 20, 1-8

         Comparer avec : pEbers 56. 17 14-18 // (ver-hefat) - absinthe

         Comparer avec : pEbers 50. 16, 15-18 // ver-hefat

         Comparer avec : pBerlin 6. 1, 4-5 // ver-hefat

         Comparer avec : pEbers 53. 17, 2-5 // ver-hefat avec localisation

         Comparer avec : pEbers 66. 20, 16-22 // ver-hefat (+ ver-pened)

         Comparer avec : pEbers 55. 17, 9-13 // ver-hefat

         Comparer avec : pBerlin 2. 1, 1 // (ver-hefat)

         Comparer avec : pEbers 65. 20, 9-15 // ver-hefat 

         Comparer avec : pEbers 68. 21, 8-14 // ver-hefat

         Comparer avec : pEbers 70. 21, 21-23 // ver-hefat

         Comparer avec : pBerlin 5. 1, 3-4 // ver-hefat

         Comparer avec : pEbers 61. 18,21 - 19,10 // (ver-hefat)

         Comparer avec : pBerlin 189 (6. 1, 4-5 ??) // (ver-hefat)

         Comparer avec : pLouvre E 4864 Rs 2,4 // (ver-hefat)

         Comparer avec : pRamesseum III A 28-29 // (ver-hefat)

         Comparer avec : pBerlin 1. 1,1 // (sortie anale de la vermine intestinale)

         Comparer avec : pEbers 51. 16, 19-20 // (ver-hefat)

         Comparer avec : pEbers 52. 16, 21-17,1 // (ver-hefat)

         Comparer avec : pEbers 54. 17, 5-8 // (ver-hefat)

         Comparer avec : pEbers 57. 17, 19 - 18,2 // (ver-hefat)

         Comparer avec : pEbers 58. 18, 3-6 // (ver-hefat)

         Comparer avec : pEbers 59. 18, 7-15 // (ver-hefat)

         Comparer avec : pBerlin 4. 1, 2-3 // (ver-hefat)

         Comparer avec : pEbers 60. 18, 16-20 // (ver-hefat)

         Comparer avec : pEbers 71, 22, 1-2 // // (ver-hefat)

         Comparer avec : pBerlin 3. 1, 2 // (ver-hefat)

         Comparer avec : pBerlin 7. 1, 5-6 // (ver-hefat)

         Comparer avec : pBerlin 8. 1,6 // (ver-hefat)

 

p

 

 


  

17

p

          H. Joachim donne Ascaris lumbricoïdes (1890, p. XVII-XVII, puis, p. 11, 13 et note 5, 14,105, 211) [lx].

         B. Ebbell donne Ascaris lumbricoïdes (1937, puis p. 24) [lxi].

         Puis ensuite, G. Lefebvre donne « peut-être le lombric (Ascaris lumbricoïdes) » (1956, p. 135) ; A.-P. Leca donne « ver-hefet » « qui est dans le ventre » et qui serait lascaris (1971, p. 212) ; P. Ghaliougui donne « ḥf3.t-worm » (ḥf3.t-ver) « in the belly » (dans le ventre) (1987, p. 25) ; Th. Bardinet donne « ver-hefat » « qui se trouve dans l’intérieur du corps » (1995, p. 259) ; J. F. Nunn donne « hefat-worm » (hefat-ver) (1996, p. 73) ; Westendorf donne « Bandwurms » (le ténia) « im Bauch » (dans le ventre) (II, 1999, II, p. 558) ; B. Lalanne et G. Métra donnent « (ver)-hefat » « (étant) dans l’intérieur du corps » (1971, p. 49) ; E. Strouhal donne « tapeworm » (ténia) « from the abdomen » (de l’abdomen) (2021, p. 28).

         Nous voyons que – sauf pour les plus anciens sans aucun doute bien familiarisés avec les traitements couramment usités de leur temps – les traducteurs plus tardifs hésitent entre les deux formes de grands vers intestinaux que sont l’ascaris et le ténia. Pourtant par exemple, l’absinthe, ou encore le grenadier, étaient bien prescrits autrefois pour combattre Ascaris lumbricoïdes (Cf. supra, p. 14). Il faut aussi remarquer que cette dénomination rejoint celle des serpents (ḥf3w) dont la section est toujours ronde, nous aurons donc à faire à un « ver rond » (embranchement des nématodes). Ce sont les raisons, avec les localisations anatomiques d’élections de ce parasite, pour lesquelles j’opterai ici pour l’ascaris. Je reparlerai ailleurs du ténia. Le ver (rond) est destiné à être chassé (dr) par cette médication.

 

pmais il peut aussi désigner dans plusieurs cas le corps en général (Cf : R.-A. Jean, « Anatomie humaine. L’abdomen - I, Surface, myologie, et signes superficiels », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Angers, 25 juillet 2016, et note 1 p. 20). Certes, les vers ascaris sont dans un premier temps très préférentiellement localisés dans les organes de l’abdomen, mais j’opte ici pour le sens le plus élargi, dans la mesure où ils migrent aussi géographiquement plus haut ou plus bas, comme nous l’avons vu, puisque des vers adultes peuvent être retrouvés à l’occasion de vomissements, et être évacués par la bouche ou le nez (Cf. supra p. 9), et encore rejetés à partir de la trachée et la bronche souche droite. Plus rarement, on peut en retrouver bloqués dans le péricarde, la plèvre, les trompes d’Eustache, et même dans un canal lacrymal … (Cf. supra, p. 13). De plus, nous savons par la physiopathologie que les formes les plus évoluées ont l’habitude de se produire dans les conditions les plus appropriées, surtout autrefois, et aussi aujourd’hui dans des lieux les plus défavorisés comme en Afrique comme j’ai pu moi-même le constater maintes fois. Les praticiens égyptiens ont donc également et immanquablement été les témoins de ces diverses situations excentrées, et donc localisées quelque part « dans le corps ».

 

 


 

18

 

pAlex.‘f3 : 77.0629 « une plante, probablement le méliot (Meliotus officinalis) » - ‘f3j : 79.0462 « une plante » ; Hannig-Wb II, ‘f3 (‘f3j :) : 5121, « Pflanze (Méliot, Meliotus officinalis) » ; PtoLex. ‘f‘f3y‘f.t : p. 151 « Meliotus officinalis ? » ; Erichsen 1954, I, p. 59, ‘f, dém. ḥmt-‘f, « Pflanzenname ».

         Darby, Ghalioungui, Grivetti, Food II, p. 675 « laitue » ; Charpentier 1981, ‘f : n° 239 p. 152 « sorte de mauvaise herbe » - ‘f3y/‘ft : n° 240, p. 152 « Meliotus officinalis ». Maniche, 1989, p. 112-114, « Lactuca virosa L. ». Germer 2008, p. 40-41. Pour la traduction de ces mots par « laitue », je renvoie ici aux travaux de Sydney Aufrère : « Études de lexicologie VIII-XVII », BIFAO 86, Le Caire, 1986, p. 2-6, « laitue vireuse (Lactuca virosa L. ) ». Textes auxquels il faut maintenant ajouter le pBerlin 3027 Sp. C II 4 et les paragraphes 47d, 90a, 93b du pBrooklyn (47.218.48 et 85) traitant d’ophiologie. C’est également l’avis de Pierre Koemoth : Osiris et les arbres, Liège, 1994, p. 47 « Lactuca virosa L. ».

         Bien entendu, les laitues sont attestées en Égypte ancienne : Chr. de Vartavan, V. Asensi Amorós, Codex des restes végétaux de l’Égypte ancienne, Londres, 1997, p. 146-147. P.T. Nicholson, I. Shaw, Ancient Egyptian Materials and Technology, Cambridge, 2000, p. 630-631. 403-404, 631. Voir aussi les multiples représentations pharaoniques bien connues.

         G. Lefebvre donne « méliot » (1956, p. 136) ; A.-P. Leca donne « méliot » (1971, p. 212) ; P. Ghaliougui donne « méliot (ḥf3) » (1987, p. 25) ; Th. Bardinet donne « méliot » (1995, p. 259) ; J. F. Nunn donne « wild lettuce » (laitue sauvage) (1996, p. 73) ; Westendorf donne « ‘f3-Pflanze » (II, 1999, II, p. 558) ; B. Lalanne et G. Métra donnent « laitue-vireuse » (1971, p. 49) ; E. Strouhal donne « aba plant » (2021, p. 28).

         Classé parmi les plantes toxiques, le méliot contient de la coumarine facilement transformable en dicoumarol qui est un anticoagulant [lxii] (Mort aux rats). Je garde donc ici la laitue (Lactuca virosa L.).

          Cf. infra : Indications historiques, Pharmacodynamie, et Théodynamie.

 

p« l’absinthe ». Chassinat, 1921, (n° CXXVI), copte ⲁⲣⲧⲉⲙⲉⲥⲓⲁⲥ « ambroisie » sur le grec (ἀρτεμισία). 

         Darby, Ghalioungui, Grivetti, Food I, p. 99-100 « absinthe ». Charpentier 1981 : n° 913 p. 911 « absinthe » : Artemisia absinthium L., et aussi A. maritima L. et A. vulgaris ». Aufrère, BIFAO, 87, 1987, p. 26-29. Maniche, 1989, p. 80 « Artemisia absinthium L. - wormwood ». Aufrère, Biblio. Flore, p. 35, 51, 119 ; Germer 2008, p. 110-111. 

         Les Artemisia sont bien attestées en Égypte ancienne : Chr. de Vartavan, V. Asensi Amorós, 1997, p. 43. 

         G. Lefebvre donne « (plante-)sâm » (1956, p. 136) ; A.-P. Leca donne « (plante-)sâm » (1971, p. 212) ; P. Ghaliougui donne « s’m-plant » (1987, p. 25) ; Th. Bardinet donne « plante-sâm » (1995, p. 259) ; J. F. Nunn donne « wormwood/absinthe (sam) » (1996, p. 73) ; Westendorf donne « sʿm-Pflanze (absinth) » ; (II, 1999, II, p. 558) ; B. Lalanne et G. Métra donnent « (plante-)sâm » (1971, p. 49) ; E. Strouhal donne « wormwood » (armoise) (2021, p. 28).

         Dans les formulations thérapeutiques pharaoniques, la plante-sʿpeut parfois être échangée avec la plante-sʿ3m [lxiii] Ambrosia maritima L. [lxiv] qui est aussi vermifuge (d’où la confusion de Dioscoride et à sa suite d’autres auteurs).

         Cf. infra : Indications historiques, Pharmacodynamie, et Théodynamie.

 

p

 

 


 

19

 

         G. Lefebvre donne « mucilage » (1956, p. 136) ; A.-P. Leca donne « mucilage » (1971, p. 212) ; P. Ghaliougui donne « vegetable mucus (ḥs3) » (1987, p. 25) ; Th. Bardinet donne « mucilage » (1995, p. 259), et, « solution aqueuse de manne » (2018, p. 291, 293 …) ; J. F. Nunn donne « vegetable mucus (hesa) » (mucilage végétal) (1996, p. 73) ; Westendorf donne « Planzenschleim » (mucilage des plantes) ; (II, 1999, II, p. 558) ; B. Lalanne et G. Métra donnent « mucilage » (1971, p. 49) ; E. Strouhal donne « natron » (2021, p. 28).

         Cf. infra : Pharmacodynamie, et Théodynamie.

 

p« vider, effacer », 79.0766 ; Hannig-Wb I & II,1 - 8448 « leer sein, fehle » (être vide, manquer de). Le verbe wš est encore très logiquement par exemple employé avec le sens de purger, « (faire) évacuer » (pEbers 24. 8, 3-11 …).

         Or, nous avons vu (Cf. supra, p. 13), que des vers ascaris adultes pouvaient migrer ailleurs que dans les annexes digestives, et donc se retrouver dans des situations ectopiques, comme dans la veine rénale droite, la vessie, l’urètre, avant d’être évacués avec les urines ; voir également se retrouver dans les trompes de Fallope, et être visibles dans le vagin avant de pouvoir être enlevés à la main. Et j’ai déjà indiqué que nous savons que les formes les plus évoluées ont l’habitude de se produire dans les conditions les plus appropriées autrefois dans les situations défavorables … (Cf. supra, note b).

 

         (g) « Vers » : Cf. supra note (a). Il s’agit ici d’un pluriel désignant tous les vers de même nature qui restent, grâce à cette « médication », à « évacuer » de quelque endroit où ils se situent, étant localisés quelque part « dans le corps » du patient. Et il ne s’agit pas ici d’un ver « solitaire ».

 

         (h) « Corps » : Cf. supra, note (b) : c’est bien les vers qui peuvent être localisés à différents endroits « dans le corps » du patient, et qui seront évacués par ses ouvertures hautes, ou, ses ouvertures basses (Cf. supra, note f ), et ceci maintenant et bien logiquement à la suite du traitement. 

 

           La laitue vireuse

 

         Indications historiques. – Cette plante était utilisée en interne aux époques pharaoniques pour calmer les maux de ventre dûs à des infectants-oukhedou (les ascaris peuvent véhiculer des germes, comme un colibacille ou autres, lors de leurs migrations : Cf. supra p. 13) avec de la résine de térébinthe (pEbers 86. 23, 2-4), et encore, avec du pyrèthre (š3ms) et une plante-ʿnḫ-jmj dans un contexte mutilé mais comprenant au moins une plante très utilisée comme vermifuge, avec l’essence de térébenthine (Cf. suprap. 14). Le pyrèthre et l’essence de térébenthine étaient employés comme antihelminthiques comme nous l’avons déjà vu plusieurs fois, et nous continuerons à le vérifier. Cette laitue était aussi utilisée contre le ver-pened (pEbers 67. 20,23). Les Coptes utilisaient les graines de la laitue, ⲱϥ, pour faire « vomir les vers » [lxv]. Plus tard, et pour cette indication spécifique, ce produit semble abandonné. Ainsi, pour Dioscoride (II, CXXIX et CXXX) [lxvi], la laitue (θρίδαξ) domestique fait dormir ; la laitue sauvage est « endormante », allège toutes les douleurs, elle est bonne contre les piqûres de scorpion et de certaines araignées ... 

         Théophraste décrit quatre espèces grecques de laitue (Plantes, VII 4, 1 - VII 4, 5) [lxvii]. Prosper Alpin cite la laitue comme remède, et avec le pavot contre les insomnies [lxviii]. Ibn al Baytar [lxix] retient l’aspect calmant, antalgique et contre l’insomnie. Puis pour Lemery [lxx], les laitues sauvages calment le trop grand mouvement des humeurs, concilient le sommeil, entretiennent la liberté du ventre … Guibourt [lxxi] dit que le suc des laitues est calmant, sédatif et narcotique ; et la « laitue vireuse », Lactuca virosa L., écrit-il, passe pour « très narcotique ». Codex 1866 [lxxii]. Flückiger et Hanbury [lxxiii] en rapportent les usages narcotique et diurétique de l’époque. Ensuite, ce produit tombera en désuétude malgré des rappels constants dans les ouvrages spécialisés [lxxiv].

 

 


 

20

 

Cependant par exemple, la laitue vireuse était d’après Colin [lxxv] au XVIIe siècle utilisée avec avantage contre les obstructions viscérales. Et donc, cette médication pouvait favoriser l’élimination des vers en raison des fibres qui la composent et de son effet laxatif doux utile pour les enfants, puis également, être salutaire en raison de son action calmante contre des complications digestives comme la colique hépatique qui pouvait être due, comme je l’ai déjà indiqué, aux ascaris (Cf. supra, p. 13). Ce dernier traitement était préconisé par Durant et Cazin [lxxvi] à la fin du XIXe, ainsi que contre les douleurs abdominales. Je rappelle au passage, que cette plante n’a pas les inconvénients de l’opium et ne produit pas de constipation. Elle est bonne pour les enfants.

         Nous savons aussi qu’en Égypte il n’y a pas encore si longtemps, « la laitue sauvage » (Lactuca serriola L.) était utilisée en décoction contre les morsures de serpent [lxxvii]. Pour le reste de l’Afrique, la laitue des jardins (Lactuca sativa L.) est encore donnée de nos jours contre les piqûres d’insectes [lxxviii], alors qu’une autre laitue, Lactuca taraxafolia (Willd.) Schum., est indiquée en instillations oculaires contre les projections des serpents cracheurs [lxxix], ou en applications locales et mastications contre les morsures d’animaux venimeux [lxxx], et encore une autre, mâchée, Lactuca inermis Forssk., contre les morsures de serpents [lxxxi]... Le « mieux ressenti » après cette médication correspond en fait pour nous aujourd’hui à un effet calmant, un peu comme nous prescrivions après une morsure d’animaux inquiétants, par exemple, de la chlorpromazine (Largactil ®), afin de lever une angoisse très importante. Or, nous savons que pour les Égyptiens dans l’antiquité, les vers étaient de petits serpents, et les serpents de grands vers à l’image du « serpent noir » (ḥf(3).t kmt) utilisé pour sa graisse en thérapeutique (pEbers 461. 66, 1). Nous le voyons, en plus d’une recherche antihelminthique, ces laitues pouvaient être bénéfiques à d’autres endroits thérapeutiques à l’occasion d’une infestation d’Ascaris lumbricoïdes.

 

         Pharmacodynamie. – Le latex des laitues, en particulier celui de la laitue vireuse (Lactuca virosa L.) [lxxxii] contient de l’hyoscyamine [lxxxiii], puis après préparation, du lactucarium dont des lactones sesquiterpéniques du groupe des guaïanolides lui donnant son amertume est responsable des activités sédatives [lxxxiv] (lactucine, 8-désoxy-11b,13-dihydro-lactucine, jaquinéline, lactucopicrine, lactuside A) [lxxxv]. Ses propriétés narcotiques, comparables à celles de la jusquiame et d’autres solanées lui ont aussi valu le nom de « laitue papavéracée ». 

         Au total, la plante est analgésique [lxxxvi], sédative et considérée comme légèrement hypnotique [lxxxvii].

         Lactuca virosa L. est réinscrite à la Pharmacopée Française en 1975 (Lactucarium). Lactuca virosa L. est encore inscrite à la Pharmacopée Française, Xe édition [lxxxviii].

         La plante est donc parfois considérée comme un succédané faible de l’opium, et employée dans le cas où celui-ci est contre-indiqué, en particulier chez l’enfant. De cette façon, elle a été employée dans des spécialités de médicaments pédiatriques prescrits en France jusqu’en 1995, voir : Assagix ® (Lab. Fabre) [lxxxix]Médiflor 14 ® (Lab. Monot) [xc].

 

         Théodynamie – Les laitues du dieu Min, de par leurs aspects solaires dans ce contexte particulier, ne peuvent être que bénéfiques contre les vers parasites internes, ainsi que contre les serpents : leurs cousins au sens égyptien. Voir également la liste des interdits du Temple d’Isis à Philae où cette laitue est prohibée avec la renouée (Cf. infra, pEbers 64. 20, 1-8, p. 16 … p. 26 et suivantes), avec très probablement la raison.

Pour tout cela, et pour encore d’autres détails, voir aussi : R.-A. Jean, « Le dieu Min au panthéon des guerriers invalides. 2 - Les arguments thérapeutiques : 2.2. Pharmacologie », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg, 16 octobre 2013, p. 5-10.

 

 


 

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            Les absinthes

 

         Indications historiques. – Ces plantes étaient utilisées en interne Égypte pharaonique dans au moins une autre formulation contre ce même « ver-ascaris-hefat » (pEbers 56. 17, 14-18), puis, contre le ver-pened (pEbers 83. 22, 17-19), ainsi que dans d’autres problèmes abdominaux ou plus étendus. Les Coptes [xci] l’employaient. « Dioscoride [xcii] (avec ἀρτεμισία, et, ἀμβροσία en III, 114 comme Pline HN XXVII, 11 [xciii] ) indique l’armoise Artemisia sp., avec Artemisia pontica L. (III, 23), Artemisia maritima L. qui pousse en Égypte (III, 24) : « elle tue les vers, tant les larges comme les ronds » – donc, le ténia (ver plat = Plathelminthe / cestode), et, l’ascaris (vers rond / nematode), puis, Artemisia absinthium L.

         Théophraste cite ces plantes amères : πικροί ὥσπερ ἀψίθίοu (Plantes, I. 12, 1 [xciv] ; VII. 9, 4 [xcv] ). Pour Pline l’Ancien, le suc de l’absinthe pilée en interne « chasse les vers de l’intestin » (HN, XXVII, 28) [xcvi], « uentris animalia » = lumbricos [xcvii], tout comme une « absinthe marine », « absinthium marinum » = ἀψίθιον θαλἀσσιον [xcviii], qui pousse à Taposiris en Égypte et qui est la « plus estimée » (HN, XXVII, 29) [xcix]. Alexandre de Tralles [c] au VIe siècle, recommande l’Absinthium marinum (θαλασσία ἀψίνθη) contre les ascaris et les vers ronds. Saladinus  [ci] vers 1497, mentionne le Semen Sanctum vel Alexandrinum comme vermifuge pour les enfants. Ibn al Baytar [cii] cite dans le n°113 : Artemisia absinthium L., et Artemisia pontica L. ; n° 255 : Artemisia maritima L. ; n° 1026, contre les serpents ; n° 1372 : Artemisia maritima L. en Égypte ; n° 1510 « maritime » en Égypte ; n° 2271 : vermifuge. Il retient donc parmi d’autres effets, l’aspect antihelminthique. Puis en Europe, pour Lemery [ciii]Absinthium vulgare majus « tuë les vers » ; Seriphium Absinthium (marine) fait résister au venin, la plante est employée en lavement contre les vers. L’absinthe et donnée contre les vers dans la « Médecine des pauvres » [civ]. Alibert [cv] rappelle que l’Absinthe est un remède fort usité contre les vers. Guibourt [cvi] donne la Grande Absinthe ou Aluyne et la Petite Absinthe (Pontique) comme antihelminthiques. Les absinthes sont inscrites au Codex Medicamentarius de 1866 [cvii], le Semen-contra est donné contre les ascaris en interne et contre les oxyures en externe. Flückiger et Hanbury [cviii] confirment l’emploi exclusif d’Artemisia martima contre Ascaris Lumbricoïdes. Cazin [cix], considère les absinthes comme antihelminthiques, et très efficaces contre les ascaris. Avec Gaston Lyon [cx], les cliniciens du début du XIXe consacrent la santonine contre les ascaris et les oxyures, mais pas contre le ténia, de même dans les années 60 et plus tard. Valnet [cxi] donne l’absinthe comme vermifuge et l’absinthe maritime comparable au semen-contra bon pour les ascaris et les oxyures. Pour Leclerc [cxii], l’absinthe reste un vermifuge classique actif contre les ascaris et les oxyures. Dorvault [cxiii], donne le semen-contra pour chasser les Ascaris Lumbricoïdes. Les Artemisia sont données comme antihelminthiques en Égypte par Boulos [cxiv], et encore par exemple dans la littérature médicale en Ethiopie [cxv], au Maroc [cxvi], au Cameroun [cxvii], autrefois [cxviii] et encore à Madagascar et à la Réunion [cxix].

 

         Pharmacodynamie. – Voici ce que nous livrent les études :

 

         Artemisia absinthium L., correspond à l’absinthe commune ou officinale, ou grande absinthe. Elle contient de la thuyone et du thuyol. Elle est anthelminthique, et antimicrobienne [cxx] (dont Candida albicans et Saccharomyces cerevisiae var. chevalieri[cxxi].

         Artemisia maritima L. contient de la santonine [cxxii]et un peu d’une cétone analogue à la thuyone. La variété pauciflorafournit le Semen-contra vermes. Elle est antihelminthique, active contre les ascaris (Cf. infra, p. 14). Codex (ex. : 1936, p. 827-828). 

         Artemisia pontica L. ou petite absinthe, contient de l’absinthe amère apéritive. Elle est antihelminthique. L’infusé s’employait aussi en externe pour soigner les « plaies vermineuses » [cxxiii].

         Artemisia vulgaris L. (Armoise commune) était également reconnue comme antihelminthique, mais la thuyone en excès qu’elle contient la rend toxique pour le foie et les reins [cxxiv].

 

 


 

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         Au total, ces plantes sont vermifuges, dont l’une : Artemisia maritima L, spécifiquement utilisée contre Ascaris Lumbricoïdes. Les autres absinthes ont été également employées comme vermifuges, sans doute en raison de leurs teneurs en α-santonine, bien qu’en moindre mesure [cxxv], et/ou de d’α-thuyone [cxxvi].

         Artemisia absinthium L., Artemisia maritima L. et Artemisia pontica L. ou « Petite Absinthe ou Armoise pontique » sont inscrites à la Pharmacopée Française XIe Éd. en 2020 dans la « Liste des plantes médicinales utilisées traditionnellement » (p. 2 et 4). 

 

 

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         La santonine est une ambrosine antihelminthique, tandis que la damsine est molluscicide et pourrait être utilisée contre les vecteurs de la schistosomiase et de la distomatose (BiomphalariaBulibusLymnaea).

         Longtemps prescrite, la santonine est maintenant abandonnée en raison de potentielles actions toxiques (troubles gastro-intestinaux et visuels, céphalées, vertiges).

 

         On trouvera dans L. Bézanger-Beauquesne  [cxxvii] et J. Bruneton [cxxviii] d’autres éléments sur les compositions chimiques de l’absinthe et de l’armoise.

 

         En France, les nouveaux médicaments ont maintenant pris le relais (Cf. supra, p. 14-15).

 

         En conclusion pour la pharmacognosie des absinthes, et d’après certaines études modernes, il semble déjà par exemple qu’Artemisia absinthium L. pourrait bien être à nouveau reconnue scientifiquement pour quelques vertus thérapeutiques qui sont entre autres : 

         - Stomachique, cholagogue, digestive et apéritive, avec encore une action hépatoprotectrice : les résultats de l’absinthe (Artemisia absinthium L.) comme hépatoprotecteur sont comparables à ceux de la silymarine (Principe actif issu du chardon-Marie Silibum marianum) qui est un traitement hépatoprotecteur de référence. Cela pourrait expliquer pourquoi cette plante était utilisée de manière traditionnelle en Chine pour traiter les maladies hépatiques depuis des siècles. Je ne parlerai pas ici des boissons historiques à base d’absinthes qui firent fureur au IXe et qui ont été interdites en France en mars 1915, puis à nouveau autorisées en mai 2011 sous contrôle par exemple des taux de thuyone (< 20-25 mg/l).

         - Insecticide, répulsive, phytotoxique, antiparasitaire, vermifuge et antipaludéenne : dans l’ensemble, les huiles essentielles riches en époxy-ocimène, en chrysanthénol, en diméthyloctane-diol, en acétate de trans-chrysanthénol, en sesquiterpène, en diterpènes, en α-thuyone, en acétate de sabinyle et en hydroxypélénolide atteignent un niveau de répulsion contre les insectes de plus de 90 %. L’α-thuyone, qui est l’un des monoterpènes principaux de l’huile essentielle d’absinthe est réputé avoir des propriétés insecticides, et vermifuge contre des parasites tels que les helminthes comme nous l’avons vu, et aussi contre Leishmania infantumLeishmania æthiopicLeishmania donovani et Trypanosoma cruzi. Ainsi encore, une lactone sesquiterpénique comme l’artémisinine présente des propriétés antipaludéennes reconnues par l’OMS. Une plante voisine de l’absinthe, l’armoise annuelle (Artemisia annua L.) est également devenue un traitement reconnu du paludisme. 

         - La plante prossède également des propriétés antifongiques, et, antibactériennes : les α- et β-thuyone, linalol et le β-caryophyllène inhibent de façon significative la croissance fongique (Fusarium oxysporumFusarium solaniCandida albicansCryptococcus neoformansFonsecaea pedrosoiAspergillus niger, ainsi que celle des Dermatophytes comme Trichophyton rubrumMicrosporum canis, et Microsporum gypseum). L’acide dicaféylquinique (Cynarine) est active sur les bactéries pathogènes à gram + en particulier Staphylococcus aureus et Staphylococcus epidermidis, avec une activité moindre face à quelques bactéries à gram -. La thuyone, le linalol, le β-caryophyllène et l’acide chlorogénique agissent sur certaines bactéries à gram - comme par exemple Escherichia coliKlebsiella pneumoniae et Pseudomonas aeruginosa

         - En ce qui concerne son activité analgésique et anti-inflammatoire : α-thuyone est une molécule ayant une action antinociceptive : l’activité analgésique d’un extrait d’Artemisia absinthium L. commence plus rapidement qu’avec l’acide acétylsalicylique, même s’il se montre cependant moins efficace que lui dans sa durée d’action dans le temps et dans son intensité [cxxix]. Ses actions se complètent avec celles de la laitue comme définies plus haut et montrées dans le tableau ci-après (Fig. 25) :

 

 


 

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         La même étude montre que le plus fort dosage d’Artemisia absinthium L. a une activité anti-inflammatoire significative, bien que de courte durée et de faible intensité si on la compare à celle de l’acide acétylsalicylique (Fig. 25).

         Il faut savoir aussi, que l’extrait d’absinthe (Artemisia absinthium L.) pourrait aussi s’avérer utile dans la conception de produits topiques pour lutter contre les effets locaux toxiques et inflammatoires d’une morsure de serpent. Cela permettrait de limiter les séquelles physiques à long terme au niveau du site de la morsure [cxxx].

         - Antiseptique, cicatrisante : en application locale sous forme de teinture sur les plaies et les ulcères, l’absinthe était utilisée afin de retarder la gangrène et provoquer rapidement le nettoyage des tissus lésés et la cicatrisation. Ceci pourrait s’expliquer par la présence d’azulènes. Dans le Codex français de 1949, la plante est décrite comme étant une espèce vulnéraire et entre dans la composition d’alcoolat vulnéraire.

         - Action fébrifuge : l’absinthe a été considérée par Trousseau en 1863 comme l’un des meilleurs fébrifuges indigènes dans les cas où on ne pouvait pas employer le quinquina (Cinchona officinalis L.). Elle était couramment utilisée pour cette raison avant la vulgarisation du quinquina. 

 

         Nous pouvons constater que bien de ces effets réels avaient déjà été retenus par les anciens !

 

         Voir pour les détails de tout ceci : Am. Renouf, L’Absinthe (Artemisia absinthium L.) : approche ethnobotanique, Thèse de Pharmacie, Faculté des Sciences Pharmaceutiques, Caen, 2019. Et aussi European Scientific Cooperative On Phytotherapy Monographs - The Scientific Foundation for Herbal Medicinal Products, 2nd edition, ESCOP, UK 2003. Herbal medicinal product : Absinthii herba (EMA, 05/2017 et 08/04/2020).

 

         Théodynamie. – D’après Pline l’Ancien (HN, XXVII, 29,53) [cxxxi] , la plante seriphum (Artemisia maritima L.), vermifuge, poussait à Taposiris, pour P. Koemoth, sur le tertre d’Osiris [cxxxii]. Elle protège les morts des vers dans la tombe (CTV sp. 377 [cxxxiii]LdM 35 [cxxxiv] ). En conséquence, cette plante est donc tout à fait indiquée pour chasser les grands vers ronds qui parasitent les vivants. En pratique, ce groupe de plantes plus ou moins fortes, et amères, put-il aussi provoquer une certaine répulsion aux goûteurs, et également laisser à penser aux esprits de l’époque qu’il existait un certain antagonisme avec les vers ronds et les serpents (ronds) que l’amertume chasserait rapidement ? Il faut aussi noter que plus tard en Grèce, l’armoise commune (Artemisia vulgaris), qui était utilisée comme vermifuge, sera une plante de la déesse Artémise dans son contexte lunaire.

 

 


 

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            Le mucilage

 

         Pharmacodynamie – Le produit végétal peut être utilisé tel quel comme ici. Il existe des mucilages simples comme dans notre texte et ailleurs (pEbers 23. 7,12), ou encore, doux (Bt. 9,8), trempé et visqueux (pKahun 14. 2,19), du mucilage mâle (pBln 149). Du mucilage d’orge à faire moisir (pEbers 696. 85,15), du mucilage pour un pain (pHearst 218. 14, 15 et 16), pour un gâteau (pEbers 136. 31,2b). Le mucilage peut aussi être fermenté et de plusieurs forces alcooliques différentes (Cf. Jean, Loyrette 2001, dans ERUV II, p. 572, n. e, f, et Pharmacodynamie). Cette pâte concentre en elle un potentiel évolutif et actif, car elle constitue un ferment quand le contexte l’assimile à un levain (Cf. Aufrère, dans ERUV II, p. 93, (2) n. (a)). Dans notre cas, ce mucilage correspond à un adjuvant, c’est-à-dire à une pâte liante neutre et comestible.

 

         Théodynamie. – J’ai déjà indiqué ailleurs que les pâtes et les liquides susceptibles de fermenter pouvaient être en relation avec Osiris. 

 

         Commentaire. – Pour les médecins égyptiens, et comme le dira encore Pline l’Ancien en son temps (HN XXVII, 11 [cxxxv] ) : « l’ambrosia » correspondait à un « nom de sens vague et qui flotte entre plusieurs plantes » … « d’autres la nomment Artemisia » … et qui recouvre les différentes absinthes quand elles ne sont pas plus clairement exprimées, mais avec une préférence thérapeutique certaine pour Artemisia maritima L. quant à son efficacité contre les vers, en particulier contre les « uentris animalia » = lumbricos de Pline [cxxxvi], et donc naturellement pour moi contre Ascaris Lumbricoïdes, ce qui est tout à fait logique. Pour les autres absinthes, elles ont été également employées comme vermifuges comme nous l’avons vu, sans doute en raison de leurs teneurs en α-santonine et/ou en α-thuyone, bien que ces composés chimiques figurent en eux parfois en mesures différentes – voir en moindre mesure. Tout sera ensuite une question de dosage à adapter en fonction des espèces disponibles, ou choisies volontairement parmi elles, y compris pour les enfants, tout en en modérant de ce fait la toxicité. Cette formulation en effet n’indique pas précisément les espèces végétales retenue, mais elle en donne le ratio : 1 partie de chaque ingrédient. Les autres actions des molécules actives maintenant détectées dans les absinthes comme nous l’avons constaté dans la pharmacognosie ne sera certes pas inutile dans le cadre de cette pathologie invasive et privative (dénutrition, anémie, complications infectieuses). Les médecins égyptiens avaient conscience de quelques-unes de ces actions bienvenues, nous le reverrons.

         Aussi également, il ne faudra pas confondre comme certains auteurs, dont des égyptologues, l’action donnée comme efficace contre le ténia de la Santoline ou Aurone femelle, qui est certes bien une plante antihelminthique (Santolina Chamœcyparissus), et, l’action de la santonine, qui elle, est un principe actif provenant de l’ancienne Artemisia contra L. ou de Artemisia maritima L., et qui est nous le savons spécifiquement applicable au traitement des ascaris. Voir par exemple le Codex de 1866 et le Commentaire de Gubler en 1868 [cxxxvii].

         Bien choisies, les laitues vireuses (Lactuca virosa L.) adjointes employées auront un effet calmant général et sur le tube digestif, et ainsi diminueront les maux de ventre provoqués par exemple par les actions réflexes du tube digestif et de ses annexes hépatiques et/ou pancréatiques. Leurs fibres seront également propices au bon déroulement du transit en facilitant l’acheminement mécanique et l’évacuation des vers paralysés par les molécules actives de l’absinthe utilisée.

         Un mucilage pâteux ordinaire enrobera bien les fibres issues des absinthes et des laitues, rendra le bol alimentaire plus souple à absorber, et qui se diluera sous l’action des sucs digestifs pour laisser les principes actifs agir au niveau et au contact des vers afin de les neutraliser et de les chasser du corps du patient. De plus, si le mucilage simple prévu vient à se transformer en alcool, son action favorisera encore la solubilité de principes actifs antihelminthiques comme l’α-thuyone, et sa diffusion dans le corps du ver afin de l’annihiler. Au total, cette médication était donc bien vue et très utile.

 

 


  

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          2.2. pEbers 56. 17 14-18

 

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p« die Blätter (oder kleine Zweige ?) der Baäum und kleinerer Planzen » (les feuilles (ou petites branches ?) des arbres et petites plantes) ; FCD, p. 48 « var. of ʿẖm.w », « twigs » (brindilles) ; Alex. 77.0745 « pousse, bourgeon (?) » ; Charpentier 1981, n° 265 p. 174, et n° 270 p. 182 « rameaux ». Hannig1995, p. 158 « Zweige (Baum), Zweige mit Blättern, Stengel » (branches (d’arbre), branches avec des feuilles, tige) ; PtoLex. p. 178 « twigs, leaves, or small branches » (brindilles, feuilles, ou petites branches) ; KoptHWb p. 82 ; Vycichl 1983, p. 101, ⲗⲁϧⲉⲙ B, « branche, tige, ou similaire » il s’agit

ps’agit dans notre cas d’une préparation déjà incluse dans un contenant, c’est-à-dire d’un extrait visqueux issu de bourgeons, ou de fleurs mellifères, ou comme ici de ramages complets, et qui constitue un « nectar » de plante, qui lui-même peut être conservé plus longtemps, et être disponible, afin d’entrer dans la composition de médications telles que celle indiquée par notre texte : un « (nectar de)-ramages ».

 

pplante », 79,1633 ; Hannig-Wb II,1 16562, « Laichkraut » (potamot * Potamogeton spec., * Polygonum spec.).

 

 


  

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         Charpentier 1981, n° 652 p. 414 ne se prononce pas vraiment, même s’il donne une étymologie « litt. n(y) š3 : celle de la terre inondée - désignant diverses plantes aquatiques ». N. Baum, « Note sur une nouvelle identification de la plante nš3 », VA, 3, 1987 p. 103-106 : Potamogeton lucensPhragmite australis (Cav.) Trin. Ex Steud., Conyza squarrosa L. S.-H Aufrère, op. cit. 1986, p. 26-29 retient « Conyza squarrosa L. ». Maniche 1989, p. 138. Schoske, Kreißl, Germer, 1993, p. 10, 63, et 264, « Polygonum senegalense Meis. ». Germer 2008, p. 90.

         G. Lefebvre donne « Potamogeton » (1956, p. 92) ; P. Ghaliougui donne « Potamogeton lucent » (1987, p. 22) ; Th. Bardinet donne « plantes-nechaou » (1995, p. 258) ; Westendorf donne « nš3-Wasserpflanze » (nš3-plante aquatique) (1999, II, p. 556) ; B. Lalanne et G. Métra donnent « (plante)-nechaou » (1971, p. 43) ; E. Strouhal donne « Potamogeton » (2021, p. 26).

         • Détermination taxonomique.

         Ainsi nous devrons choisir entre au moins quatre végétaux :

         Potamogeton lucens L. : Faut-il se résoudre à traduire Potamogeton lucens L. ? comme Keimer (RdÉA, 1, 1927, p. 182-197), thèse ô combien séduisante aux vues des représentations picturales renseignées et reprises par de nombreux auteurs. Mais se reporter cependant à l’argumentation de S. Aufrère (op. cit. 1986, p. 27) en ce qui concerne, entre autres, le fait que nšfigure parmi les produits rapportés par l’Oasien depuis le Ouadi el-Natroum ... Au sujet des désignations proposées par Keimer (1927, p. 197) et s’appliquant aux plantes spécifiquement aquatiques, dont pour moi les Phragmites, j’aurai tendance à apporter, en plus, au moins une plante terrestre pouvant recouvrir le domaine thérapeutique sur des modèles nomenclaturaux botaniques modernes issus de dénominations anciennes telles que par exemple quand on dit : « jacinthe (de terre) » (Hyacinthus L. – famille Liliaceae) et « jacinthe d’eau » (Eichhornia crassipes (Mart.) Solms – famille Pontederiaceae) pour désigner des végétaux très différents comportant un minimum de similitudes. Les anciens Égyptiens pouvant avoir les mêmes tics que nous (!), et les termes nšet nš3w signifier deux classes de végétaux différents, une forme de pluriel du dernier terme indiquant une sorte de foisonnement de plantes toutes aussi communes, se ressemblant quelque peu, mais de taille moins importante à plus petites, et non nécessairement toujours aquatiques. 

         En ce qui concerne toujours le genre Potamogeton L. (famille des Potamogetonaceae Dumort., 1829), rien dans La flore pharaonique (Loret, 1892), il ne se trouve attesté qu’une seule fois en Égypte ancienne, et à l’époque romaine (de Vartavan, Asensi Amorós 1997, p. 215). Rien dans Baum, 1988, Koemoth1994. Actuellement sont répertoriés dans le pays : P. pectinatus, p. pusillus, P. trichoides, P. crispus, P. perfoliatus, P. schweinfurthii, et, P. nodosus (Boulos, IV, 2005, p. 14-19). Rien dans les usages (Jac, Janssen, 1975 ; Lucas 1989 ; Nicholson, Shaw 2000). Aucun élément semble-t-il dans la pharmacopée traditionnelle égyptienne (Pr. Alpin ; C.W. Wassef, 1971 ; Boulos, 1983 ; N.H. Henein, 2001). Pour Dioscoride : cf. infra page suivante (Polygonum spec. ).

         Phragmite australis (Cav.) Trin. Ex Steud. : voir la description de cette hypothèse (E. Thomas, « Terrestrial Marsh and Solar Mat », JEA, 45, 1959, p. 38-51). Elle rejoint selon moi le groupe des plantes aquatiques dans les conditions locales de représentations. Les images évoquant des plantes noueuses et à feuilles alternées sont assez nombreuses en Égypte ancienne.

         Conyza squarrosa L. : hypothèse de S. Aufrère (op. cit. 1986, p. 28-29), sans que l’indication de notre pEbers 56 ne soit prescrite en externe, ce qui n’empêche pas que les trois qualités de la plante correspondante conviennent, l’idée de base est donc bonne, ce qui me permet de glisser sur un autre végétal non aquatique, et possédant une sève odorante contenant un principe actif utile, mais bien cette fois prescrite en interne comme notre texte le précise. Et ceci, dans la mesure où aussi, aucune indication thérapeutique de Conyza squarrosa L. n’est à retenir pour notre texte.

 

 


 

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         Polygonum spec. : cette dernière proposition de R. Hannig, et, celle de S. Schoske, B. Kreißl, et R. Germer, avecPolygonum senegalense Meis. sont très utiles pour notre indication médicale vermifuge, et correspond aussi à l’habitat et la biologie de la plante. De plus, le modèle nomenclatural par comparaison dont je parlais plus haut figure dans la traduction faite par André Mathiole de Dioscoride (IV, 4) [cxxxviii] au sujet de la Renouée « La renouee masle a plusteurs branches, tendres, menues, noueuses, trainants par terre comme le grame …. La renouee femelle ne gette qu’une tige, qui resemble à un roseau tendre, compartie par neus drusemees, entrans l’un dedans l’autre comm’es trompettes. Ces neus sont alentour garnis de feuilles pointue … » (p. 523), description assortie du commentaire « La renouee masle nommee en vulgaire Italien Correggiola, & Centinodia, croit par tout, es cours des maisons, par les grans chemins, & par les chams … La femelle qu’on ne trouve si souvent, croist en lieus aquatics. Apule apelle la renouee masle Proserpinaca, parce que ses branches trainent par terre. Il y a un’autre plante que j’apelle petite renouee, qui a ses branchettes trainans par terre, menues, noueuses, des feuilles petites longuetes … ». Les Grecs l’apellent Πολύγονον, les Latins Polygonum (p. 523). Suite à sa traduction du chapitre consacré au potamogeton (IV, 96), André Mathiole nous indique que « Le potamogeton selon Gal. au liv.8. des Simp. Est astringent & refrigeratif comme la renouee, mais il est d’une essence plus grossiere, & moins subtile que la renouee ». Les ressemblances visuelles entraînant des comparaisons thérapeutiques entre deux végétaux sont possibles à l’époque (Fig. 27-29).

         Ce sont les raisons pour lesquelles je retiendrai cette candidature végétale plus « terrestre », avec Polygonum aviculaire L., au détriment des autres plantes plus « aquatiques » et qui n’ont pas, après vérification, d’usages, ou d’intérêts thérapeutiques spécifiques dans le texte que nous étudions maintenant, je veux dire, autre qu’un rôle qui ne serait alors qu’adjuvant.

         Bien entendu, le genre Polygonum est très bien attesté en Égypte ancienne, avec Polygonum aviculaire L., Polygonum corrigioloïde Faub. & Spach., Polygonum apathifoliumPolygonum persicaria L., Polygonum salicifolium Brouss. Ex Willd., Polygonum senegalense Meisn., Polygonum serrulatum et avec Polygonum/Rumex (de Vartavan, Asensi Amorós 1997, p. 211-214).

         Noms français : renouée, centinode, herbe aux cent nœuds, trainasse, herniole, sanguinaire ...

         Cf. infra : Indications historiques, Pharmacodynamie, et Théodynamie.

 

 

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phistoriques, p. 22 ; Pharmacodynamie,p. 22-25 ; et, Théodynamie, p. 25.

         P. Ghaliougui donne « sʿm-plante » (1987, p.) ; Th. Bardinet donne « plantes-sâm » (1995, p. 258) ; Westendorf donne « sʿm-Pflanze (Absinth) » (1999, II, p. 556) ; B. Lalanne et G. Métra donnent « (plante)-sâam (1971, p. 43) ; E. Strouhal donne « chaste tree » (gattilier) (2021, p. 26). 

 

            Polygonum spec. / la renouée

 

         Indications historiques. – L’indication vermifuge de la famille des Polygonaceae ne semble réapparaître qu’aux XVII-XIXe siècles en Europe avec Polygonum hydropiper L. (Polygonum hydropiper L(Persicaria hydropiper (L.) Spach ou Persicaria hydropiper (L.) Delarbre1, la Renouée poivre d’eau (basionyme Polygonum hydropiper L.) est donné avec cette dernière appellation comme vermifuge pour l’homme sur les travaux de Ettmuller en 1686 [cxxxix], et pareillement chez le mouton après l’étude de Peyrilhe en 1800 [cxl], prescriptions encore signalées par Cazin en 1868 [cxli].

         De nos jours à Madagascar Polygonum aviculare L. est utilisé comme vermifuge, diurétique, carminatif, tambave (diarrhée persistante de l’enfant), l’athrepsie nutritionnelle, et comme astringent (racines) [cxlii]. Toujours à Madagascar, l’infusion de tiges et feuilles de Polygonum plebeium R. Br. (anamafana) est utilisée comme purgatif et vermifuge [cxliii]. C’est Polygonum setosulum Hochst. ex A. Rich. qui est employé au Burundi (sur les crêtes Zaïre-Nil) [cxliv]. En Égypte, les feuilles et les tiges de Polygonum aviculaire L., en décoctions, sont encore prescrites comme antihelminthiques, comme antidiarrhéiques, et dans les entérites (Boulos op. cit. 1986, p. 146). 

         Quant à Polygonum senegalense Meisn., utilisé contre les diarrhées, il est aussi molluscicide et détruit les hôtes intermédiaires des agents transmettant la bilharziose [cxlv]. Il est également intéressant de noter que les feuilles, et le jus de Polygonum hydropiper L. sont considérés comme répulsifs contre les mouches en Afrique centrale, Afrique de l’est, et en Afrique de l’ouest [cxlvi].

         L’on peut également extraire des feuilles une teinture bleue [cxlvii] (Chine), or, j’ai déjà indiqué que les colorants pouvaient parfois constituer d’excellents antihelminthiques, c’est le cas en Chine, où ce végétal est depuis très longtemps utilisé comme tel. Astringente, elle constitue aussi un bon antiseptique intestinal [cxlviii].

 

         Pharmacodynamie. – Encore foisonnante en Égypte, la famille des Polygonaceae (L. Boutros, op. cit., I, 1999, p. 21-34) avec le genre Polygonum (L. Boutros, op. cit., I, 1999, p. 27-30) fournit au moins de nos jours Polygonum aviculare. Cette plante croît bien dans les sols peu fertiles et compactés, là où les autres plantes ont de la difficulté à survivre. Elle préfère le plein soleil ou la mi-ombre et est indifférente au type de sol [cxlix], même très humide. Très mellifère, elle produit des substances récoltées par les insectes butineurs et les oiseaux nectarivores. Ce nectar correspond à un liquide sucré plus ou moins visqueux, riche en glucides, sécrété par les nectaires. La plante peut être utilisée entière comme extrait visqueux (sève + nectar). Ainsi, au total, la partie aérienne de la renouée est à la fois riche en tanins (27 %), en mucilage, et en silice (1 %) dont une fraction hydrosoluble. Elle contient également des flavonoïdes (0,2 à 1 %), de l’aviculine (lignan), des acides phénolcarboxyliques, des coumarines avec l’ombelliférone, et la scopolétine, et enfin un alcaloïde : la panicudine qui est un antibicrobien intéressant [cl]. En ce qui concerne ce dernier composant, les auteurs de l’étude donnée en référence indiquent que « Les constituants phytochimiques présents dans l’extrait de plante comprenaient des tanins, des saponines, des alcaloïdes, des flavonoïdes et des sesquiterpènes. Les résultats des extraits de plantes montrent qu’ils sont efficaces contre la plupart des micro-organismes testés (B. subtilisP. mirabilisS. paratyphiS. typhiE. coliS. aureusP. aeruginosaS. flexneriS. pyogenesA. fumigatusA. flavus et A. niger) … Les extraits de feuilles ont généralement montré une activité plus faible contre les micro-organismes par rapport aux extraits de tige » (p. 59 et tableau I).

 

 


 

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         En gros, la plante est reconnue comme diurétique, tonique astringente, hémostatique, antidiarrhéique, antidiabétique, dépurative, antimicrobienne, et bien entendu vermifuge. Elle ne peut être qu’utile dans le contexte de cette médication.

         La partie aérienne fleurie de Polygonum aviculare L. figure dans la Liste des plantes médicinales de la Pharmacopée française Xe édition au chapitre IV.7A. : « Liste des plantes médicinales utilisées traditionnellement » (2005, p. 32) [cli], comme la partie souterraine de Polygonum bistrota (L.) ( = Persicaria bistrota L. Samp.) (2005, p. 32). Les feuilles de Persicaria tinctoria (Ait.) H. Gross ( = Renouée des teinturiers) figurent dans la XIe édition (2020, p. 11) [clii] (« Les prescriptions générales et les monographies générales de la Pharmacopée européenne ainsi que le préambule de la Pharmacopée française s’appliquent ») [cliii].

 

         Théodynamie. – L’aspect rayonnant des Polygonum, et de la renouée en particulier, en fait-il une végétation solaire (?), attirant certes les abeilles, symbole royal, mais aussi les oiseaux du mal, friands de son nectar, et de ses graines comme il est vérifiable, et les éloignant ainsi, de ce fait, des récoltes (action dérivative positive du dieu). Voir aussi la liste des interdits (bwt) du Temple d’Isis à Philæ où la plante est prohibée certains jours [cliv], ainsi que par exemple la laitue vireuse (Cf. supra, pEbers 64. 20, 1-8 p. 16 …). La raison en est probablement un rapport amonien/osirien de nature à préserver dans le temps le rapport vie/maladie/mort/résurrection en la réservant uniquement aux récipiendaires, de façon à ce que rien, aucune consommation en ce lieu, ne vienne compromettre le très vieux processus de la dynamique divine éternelle. Ce dernier état se répercutant naturellement sur le roi.

 

 

p

 

 

         Commentaire. – Comparée à la médication du pEbers 64. 20, 1-8, la composition n’est pas donnée cette fois en parties simples, mais en fractions de parties unitaires-r(3), soit dans notre texte : 1/64e pour 5 ro (env. 0,070 l) correspondant à la quantité prescrite de chaque plante, et donc une capacité plus précise de « (nectar de)-ramages » de « renouées-nechaou » adjointe à un volume égal d’absinthe-sâm. L’alcool de la bière favorisant la dilution de principes actifs. L’indication se rapporte aux mêmes parasites intestinaux, avec en plus la notion de contrer une complication infectieuse par l’ajout d’une plante reconnue pour son activité pour nous antimicrobienne. Il s’agit donc d’un traitement médical d’une complication chirurgicale bien répertoriée dans les ascaridioses : soit, une localisation ectopique entraînant une inflammation aigüe telle que par exemple appendiculaire (Cf. supra, p. 10-15). Ces doses pouvaient être renouvelées autant de fois que le médecin le jugeait utile.

 

 


  

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         2.3. pEbers 50. 16, 15-18 

 

p98, 13-15. Alex. 77.0346, 79.0262 « grenadier (Punica granatum) ». Hannig 1995, p. 78, ① « Granatapfel » (grenade), ② « Granatapfelbaum (Punica granatum) » (grenadier). Erichsen1954, 280, dém. hrnt. « Granatapfel » (grenade). KoptHWb p. 387, ϩⲣⲙⲁⲛ S … « Granatapfel » (grenade). Ce mot provient de l’hébreu rimmon [clv], accadien nurmû [clvi]. Le nom de ce végétal peut être décliné sous plusieurs graphies en raison de son origine sémitique (le mot originel ne comportant pas de h correspondant au h égyptien (O 4)) : 1) avec un n après le m, 2) sans raprès le m et avec ou sans h et r, 3) sans j.

         H. Brunner dans , II, col. 891. Darby, Ghalioungui, Grivetti, II, p. 740. Charpentier 1981 : n° 151 p. 90 « grenadier : Punica granatum L. », n° 627 p. 396, et n° 720 p. 450. Maniche, 1989, p. 139 « pomegranate : Punica granatum L. ». Aufrère, Biblio. Flore, p. 149 ; Germer 2008, p. 30 et 329 « Granatapfelbaum (Punica granatum L.) ». 

         Punica granatum L. est bien attestées en Égypte ancienne : Chr. de Vartavan, V. Asensi Amorós, op. cit. 1997, p. 218. N. Baum, 1988, p. 149, 235 ; Nicholson, Shaw, 2000, p. 624-625.

         G. Lefebvre donne « racine (ou écorce ?) de grenadier » (1956, p. 136) ; A.-P. Leca donne « racine (ou écorces) de grenadier » (1971, p. 212) ; P. Ghaliougui donne « roots of pomegranate-tree » (racine de grenadier-arbre) (1987, p. 22) ; Th. Bardinet donne « racine de grenadier » (1995, p. 258) ; J. F. Nunn donne « roots of pomegranate » (racines de grenadier) (1996, Tab. 4.1 p. 72) ; Westendorf donne « Wurzel des Granatapfelbaums » (Racine du grenadier) (1999, II, p. 556) ; B. Lalanne et G. Métra donnent « racines de grenadier » (1971, p. 41) ; E. Strouhal donne « roots of pomegranate tree » (racine de grenadier arbre) (2021, p. 25).

         Cf. infra : Indications historiques, Pharmacodynamie, et Théodynamie.

 

            Le grenadier

 

         Indications historiques. – Ce végétal est utilisé en Égypte aux mêmes époques contre les vers et d’une manière comparable dans au moins trois autres médications (pBerlin 6. 1, 4-5 (Cf. infra p. 35) ; pEbers 63. 19,19-20 ; pBerlin 10. 1, 7-9). Notons qu’il est ici employé pur contre le ver-hefat. Toujours en Égypte, Dioscoride (I, CXXVII) [clvii] distingue un grenadier dit sauvage et un grenadier cultivé. Il mentionne deux sortes de grenade : la douce et l’acide (ἡ γλυκεῖα... ἡ ὀξεῖα). Leurs graines séchées, leurs fleurs, l’écorce. Les racines sont utilisées comme antihelmintiques : « La décoction de la racine du grenadier prise en breuvage tue les vers larges du ventre, et les jette dehors (les chasses dehors) ». 

 

 


 

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         En Grèce, l’École Hippocratique recommandait l’écorce sèche de grenade en lavement contre la dysenterie. Théophraste cite le grenadier (ῥόα), mais ne donne pas hélas de précision quant à son utilisation en médecine (PlantesII, 1,2 ; 2,4 ; 2,5) [clviii].

         Caton l’Ancien (Agr. CXXVI) indique les grenades acides (Punica acerba) contre les ténias et les ascaris (taeniae et lumbrici [clix]. Pline l’Ancien (HN, LVIII) [clx] indique « qu’une grenade pilée dans trois hémines de vin et bouillie jusqu’à réduction à une hémine, délivre des coliques et des vers intestinaux » . Voir aussi Pline le jeune (II. 8,4 ; II. 12,4) [clxi].

         Ibn al-Baytar (II, n° 1058) [clxii] recommandait l’écorce de grenade en pilules composées avec de la noix de galle contre la dysenterie, de même pour El-Israïly. Comme Razès dans le Haouy, il indique l’écorce de grenade pulvérisée dans de l’eau chaude pour « faire sortir brusquement les vers de l’intestin ». 

         Au XIIIe siècle, Barthélémy l’Anglais [clxiii] résume que : « les fleurs, le fruit et l’escorce, quand on en boit la poudre, tuent les vers qui sont de long temps au corps ».

         Comme on le trouvera dans certains ouvrages d’histoire de la médecine ou de la pharmacie, et hélas repris dans les thèses modernes à partir de ces dires, il est faux d’affirmer, qu’en France, le grenadier ne rentrera seulement dans la pharmacopée qu’au début du XIXe siècle avec son apparition dans le Codex qu’en 1818. Par exemple, à propos de son action antihelmintique, et au milieu du XVIIe, les médecins Jacques Dalechamps et Jean des Moulins [clxiv] reprennent bien la citation de Dioscoride : « La decoction de la racine du Grenadier prise en breuvage fait sortir hors du ventre les vers larges » (p. 257), et ceci, en précisant même dans le commentaire « La racine du Grenadier estant cuite rend un jus, lequel estant pris en breuvage au poids d’un victoriat fait mourir les vers » (p. 258). Et ils ajoutent encore une autre forme en usage de leur temps : « Une Grenade concassee cuite en deux livres de vin, jusques à la consomption des deux tiers, appaise les tranchees du ventre, & chasse les vers du corps » (p. 258). De la même façon pour les autres indications. À l’appui, la vente de grenades et d’écorce à destination pharmaceutique est bien mentionnée dans le commerce par Pierre Pomet [clxv] à la fin du XVIIe siècle en France. Lémery [clxvi] indique bien la plante contre les dysenteries, mais ne cite pas d’indication concernant les vers. 

         En fait, c’est en Angleterre au début du XIXe, que les praticiens semblent redécouvrir l’indication vermifuge de la médecine des Hindous (Buchanan) [clxvii], ce qui est logique au niveau de l’Empire et qui a dû tromper les historiens. Par exemple, F.-A. Flückiger et D. Hanbury en 1878 [clxviii], signalent d’après une publication de Waring dans Indian Annuals of Medicine Science (IV, 1859), l’action de l’écorce de la racine de grenadier contre le ténia. Georges Pennetier le rappelle en 1881 [clxix]. Ce sont alors les tanins qui sont dits à l’origine de toute son activité. Le Codex Medicamentarius Gallicus de 1866 [clxx] donne pour son action tænifuge l’écorce de la racine de grenadier, en précisant que l’écorce du commerce de ce temps provenait surtout du tronc ou des rameaux avec les mêmes effets, ce qui est confirmé par Adolphe Gubler en 1868 [clxxi]. Cet auteur indique que si Gomès et Mérat (en 1823) [clxxii] lui trouvent bien une activité tænifuge en interne, Mérat (en 1832) [clxxiii] ajoutera que l’écorce de la racine de grenadier est « également bonne contre les strongles, les ascarides et les autres parasites de l’intestin ». Contre les oxyures, on la donne en lavement. Cazin en 1868 [clxxiv] donne l’écorce de racine préparée avec l’eau en interne contre le ténia, ou, « mieux » préparée avec de l’alcool contre le ténia et contre les autres espèces de vers intestinaux, dont les ascaris (p. 501), puis, en décoction ou en extrait alcoolique donnés en lavement comme antihelminthique général. Des accidents toxiques fugaces et ne laissant aucune trace après leur manifestation, furent, quant à eux, tolérés par les médecins de l’époque.

 

 


 

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         Pharmacodynamie. – C’est un « principe amer » qui est reconnu exercer une action toxique sur les organismes inférieurs comme les vers intestinaux, et aussi, qui produit chez l’homme des vomissements, diarrhées, étourdissements, et évanouissement, s’il est pris à trop haute dose. Le pharmacien Charles Tanret [clxxv] découvrira en 1878 et en France, quatre alcaloïdes dans les écorces du grenadier : la pelletiérine, l’isopelletiérine, la pseudopelletiérine et la méthylpelletiérine [clxxvi]. Il démontre l’efficacité de la pelletiérine comme principe actif antihelminthique, mais également, que cette molécule a hélas une certaine toxicité pour l’homme. Aussi pour les enfants, Gaston Lyon en 1910 [clxxvii] préconise les préparations de grenadier moins toxiques plutôt que la pelletiérine pure. La « Pelletiérine » des laboratoires contiendra ensuite un mélange des deux seuls premiers principes actif : la pelletiérine, et l’isopelletiérine, assez hydrosolubles, et en toutes proportions solubles dans l’alcool, et issues de « la drogue du commerce constituée en majeure partie par des écorces de rameaux ; ce qui d’ailleurs n’offre aucun inconvénient, car la proportion de principes actifs y est sensiblement la même » [clxxviii]. Mêmes éléments pour Joseph Hérail en 1927 [clxxix], ainsi que dans le Codex de 1937 [clxxx] qui cite dorénavant l’emploi du sulfate de pelletiérine. Le sulfate de pelletiérine était encore prescrit en composition assez bien tolérée avec du tanin contre le ténia dans les années soixante [clxxxi]. Ces médicaments seront encore longtemps prescrits dans les pays en voie de développement [clxxxii].

         Ainsi, pour Gaston Bonnier [clxxxiii], l’écorce de racine de grenadier, qui contient de la pelletiérine, est un « vermifuge énergique », l’Abbé Coste nous précise que « l’écorce fraîche de la racine est l’un des meilleurs remèdes contre le ver solitaire » [clxxxiv]. En effet, en plus du ténia nous le reverrons prochainement, elle est active contre d’autres parasites intestinaux tels que par exemple les ascaris, mais aussi les Hymenolepis nana, le plus petit des ténias [clxxxv]. Elle semblerait agir également contre les ankylostomes [clxxxvi]. L. Boulos [clxxxvii] rapporte l’utilisation antihelminthique des écorces de racines et des rameaux en Égypte. Cette fois encore, la pharmacognosie rejoint l’expérience clinique des médecins égyptiens pharaoniques.

         L’écorce du grenadier est également molluscicide [clxxxviii], car elle permet de détruire une variété de lymnée, Lymnæa acuminata, escargot vecteur de Fasciola hepatica, responsable de la douve du foie chez le mouton et qui est transmissible à l’homme par l’intermédiaire par exemple du cresson cueilli en aval de leurs déjections. J’en reparlerai. D’autre part, nous savons maintenant que l’isopelletierine est très efficace contre Fasciola hepatica [clxxxix].

         Il se trouve également que l’isopelletierine est le principe vermifuge de l’écorce de grenade [cxc]

         L’écorce du fruit de Punica granatum, possède, in vitro, une activité antibactérienne [cxci], probablement du fait de sa combinaison unique des tanins et des alcaloïdes, et en raison de leur action synergique, puisqu’elle n’est pas retrouvée dans d’autres fruits aussi riches en ces composants. Ainsi, tous les extraits testés montrent une activité positive, quelle que soit l’espèce bactérienne cultivée (Staphylococcus aureusEscherichia coliKlebsiella pneumoniaeProteus vulgarisBacillus subtilisSalmonella typhi). Il est à noter que l’extrait méthanolique semble posséder une activité antibactérienne plus importante que les autres extraits végétaux testés, et ceci essentiellement à l’égard de S. aureusP. vulgaris et B. subtilis. Une autre étude démontre l’efficacité d’un extrait, obtenu par action d’une solution d’acétate d’éthyle sur des épicarpes de grenade sur des souches de Staphylococcus aureus méthicillino-résistantes. Les examens chromatographiques ont permis d’isoler le principe actif responsable de l’activité antibactérienne. Ce principe actif est un ellagitanin, la punicalagine [cxcii]. Les propriétés antifongiques et antivirales sont à l’étude et seraient prometteuses, notamment contre Candida albicans, et Candida mycoderma [cxciii].

         L’écorce de la racine, ainsi que l’écorce de la tige de Punica granatum L. figurent dans la Liste des plantes médicinales de la Pharmacopée française Xe édition au chapitre IV.7A. : « Liste des plantes médicinales utilisées traditionnellement » (2005, p. 21) [cxciv], comme dans la XIe édition (2020, p. 17) [cxcv] (« Les prescriptions générales et les monographies générales de la Pharmacopée européenne ainsi que le préambule de la Pharmacopée française s’appliquent »). 

 

 


  

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         Théodynamie. – Cet arbre importé du Moyen Orient ne figure pas parmi les arbres sacrés les plus anciens en Égypte. Cependant, les très nombreuses illustrations figurées dans les tombes [cxcvi] laissent à penser qu’il joue cependant un rôle certain dans ce que l’on souhaite d’agréable à vivre dans l’au-delà, et avec aussi, l’effet que lui reconnaissaient déjà les médecins sur les vers chez les vivants et donc les morts dans leur éternité, et en fait, par là même, un végétal quasi osirien. Son importance chez la femme et en amour en fait également une ressource hathorique [cxcvii]. Il faut aussi remarquer que la rougeur de son fruit, la grenade, ne semble pas avoir été mis en rapport direct, même tardivement, avec le dieu Seth [cxcviii].

 

         Commentaire. – Le « ver-hefat » (ḥf3.t) pourrait bien encore ici correspondre à un ver rond, comme l’ascaris, même si dans ce passage, ce sont des éléments du grenadier, avec sa racine comprenant son écorce qui sont donnés comme thérapeutique. En effet, nous avons vu que bien plus tard en Occident, et en dépit du Codex, que l’écorce de grenadier issue du commerce pharmaceutique « provenait surtout du tronc ou des rameaux avec les mêmes effets » (« ce qui d’ailleurs n’offre aucun inconvénient, car la proportion de principes actifs y est sensiblement la même » apprend-t-on en pharmacognosie). Or, nous savons maintenant que l’écorce de la racine est active. Puis, l’écorce de racine préparée avec l’eau en interne est bien donnée contre le ténia, ou, « mieux » préparée avec de l’alcool contre te ténia, ainsi que « contre les ascaris, les strongles, et les autres parasites de l’intestin » (la proportion de principes actifs y est plus élevée). Et encore, que la « décoction ou l’extrait alcoolique sont donnés en lavement contre les oxyures, et comme antihelminthique général ». L’écorce de racine de grenadier est active, selon les dernières recherches citées, contre d’autres parasites. Il semblerait agir également contre les ankylostomes … De plus, sont action positive dirigée contre des bactéries importantes est très utile contre les localisations ectopiques des ascaris et leurs complications infectieuses gravissimes. Au vu de la tradition thérapeutique ancestrale, en traduisant ici « ver-ascaris-hefat », peut-être à mon sens pourrait-on presque déjà donner également « (tout) vers-(ronds)-hefatw » ? nonobstant une action sur d’autre parasites, comme le ténia (de la classe des Cestodes) et donc plat, et qui est bien « tué » dans ce cas, c’est la raison pour laquelle je ne franchirai point le pas – toujours bien entendu dans le contexte des essais historiques à vérification uniquement clinique de traitement des multiparasitoses : tout est une question de dosages, les prescriptions pouvaient être renouvelées, ou changées pour d’autres médications. Il s’agit rappelons-nous de procédures empiriques. Nous verrons que d’autres médications pharaoniques s’adressaient, à la fois, au « ver-hefat » et au « ver-pened » comme le pEbers 66. 20, 16-22 (Cf. infra, p. 51).

 

 

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         2.4. pBerlin 3038 - 6. 1, 4-5

 

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parbre », « son bois (dont on fait des statues) », 79.3248. Hannig-Wb I & II,2 - 35468 ① ksbt Baum (*Avicennia marina ; Acacia tortilis), ③ 46537 ksbwt Kesbet-Wäldchen (Mangroven) dominiert durch * Avicennia marina) (Kesbet-grove (mangroves) dominé par *Avicennia marina). 

         Charpentier 1981 : n° 1270 p. 756 « arbre sacré, aussi arbre de jardin et son fruit », n° 1195 p. 720 « qbs (variante de ksb.t) », et n° 1250 p. 748 « kbs (variante de ksb.t) ». Baum, 1987, « Acacia tortilis » ; Baum, 1988, p. 154-162 « Acacia tortilis. sspraddiana ». Koemoth 1994, p. 251 « peut-être l’Acacia tortilis » ; Aufrère, Biblio. Flore, p. 17 et 35 ; Germer 2008, p. 144-145 suggère « Acacia tortilis (Forssk.) ». 

         Acacia tortilis (Forssk.) Hayne / Acacia raddiana Saviest attesté en Égypte ancienne : Chr. de Vartavan, V. Asensi Amorós, op. cit. 1997, p. 27-28.

         Th. Bardinet donne « partie-sher de l’arbre-kesebet » (1995, p. 410) ; Westendorf donne « ẖr-Teil des ksb.t-Baums » (partie-ẖr de l’arbre-ksb.t ) (1999, I, p. 197) ; E. Strouhal donne « the kher of Avicennia » (palétuvier) (2021, p. 119).

         Après avoir longuement étudié l’hypothèse d’Eugène Strouhal, je resterai sur Acacia tortilis (Forssk.) Hayne subsp. raddiana (Savi) Brenan, en raison de ses indications thérapeutiques. 

         Cf. infra : Indications historiques, Pharmacodynamie, et Théodynamie.

 

 


 

36

 

p77.1185, « une huile », 78.1248 « un arbre, le moringa ? », 79.0845, 79.0846. Hannig-Wb I & II,2 - 9341 « Benbaum, Moringa-Baum « Moringa peregrina Fiori syn. M. aptera syn. M. arabica Pers. » - 9343 « Benhenöl, Benöl, Moringaöl » ; Erichsen 1954, p. 123, dém. bq ; PtoLex. p. 303 « moringa tree » (arbre moringa). Takács, II, 2001, p. 93-94. 

         Jac, Janssen, 1975, p. 243, 330, et 337 ; Charpentier 1981 : n° 379 et 380 p. 234-236 « Moringa aptera Gaertm. », n° 380 p. 236-237 « huile de ben obtenue à partir de Moringa aptera Gaertm. et du Moringa pterygosperma », n° 432 p. 270-271 « huile de moringa », et n° 436, p. 272 « Moringa aptera Gaertm. ». Baum, 1988, p. 129 « Moringa peregrina (Forsk) Fiori ». Maniche, 1989, p. 122-123, « Moringa pterygosperma, Moringa aptera ». Lucas 1989, p. 87, 331-332. Koemoth 1994, p. 255 « Moringa peregrina (Forsk) Fiori» ; Aufrère, Biblio. Flore, p. 29, 44, 55, 81, 88, et 123. Nicholson, Schaw 2000, p. 394-396. Germer 2008, p. 56-58, et 302-303 « Moringa peregrina Fiori ».

         Moringa peregrina (Forsk) Fioriest attesté en Égypte ancienne : Chr. de Vartavan, V. Asensi Amorós, op. cit. 1997, p. 177. Ces arbres peuvent aussi provenir de Chypre (Alasia), ou d’Asie (Naharina). Des huiles et onguents composés pouvaient également être importés (Th. Bardinet, Relations économiques et pressions militaires, Cybele, Paris, 2008, p. 206).

         Th. Bardinet donne « partie-tjehour du moringa » (1995, p. 410) ; Westendorf donne « ṯhw-Teil des Moringabaums » (1999, I, p. 197) ; E. Strouhal donne « the tjehu of Moringa » (2021, p. 119).

         Cf. infra : Indications historiques, Pharmacodynamie, et Théodynamie.

 

            Acacia tortilis 

 

         Indications historiques. – Nous avons déjà évoqué plusieurs fois ensemble les propriétés communes des acacias, ainsi en dernier lieu avec l’acacia-šnḏt et l’acacia-ʿrw, l’acacia-ksb.t et encore prochainement avec l’acacia-bb (Cf. infra, p. 41 et suivantes, et tab. p. 59) : ils sont antiparasitaires, antiseptiques, antispasmodiques, localement calmants, antidiarrhéiques, et de plus avec une action molluscicide. On les emploie aussi bien chez l’homme que chez l’animal. Les produits des « épines d’Égypte » de « l’acacia-épineux » (Pline, XIII, 20,66 (11) et 19,63) [cxcix] continuent à être citées de cette manière par Prosper Alpin (Med.É. 253, 268, 305-306). Leurs décoctions sont utilisées en clystère pour « relâcher le ventre » (313), alors que les feuilles et les fleurs sont données en décoction contre la dysenterie (314). Reconnus comme astringent, ils entrent dans la composition de la thériaque (291). 

 

 


  

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         Chez l’homme, selon J. Bellakhdar (1978), acacia tortilis avec son écorce est utilisé de nos jours comme vermifuge au Maroc [cc]. Par exemple encore au Burkina Faso, les macérations d’écorce Acacia tortilis (Acacia raddiana) sont données contre les vers intestinaux des petits ruminants, per os, le matin, en une seule prise [cci], de même au Tchad (ibid. Tab. 2, p. 302) où j’ai pu voir que des bergers et leurs familles se soignent de la même manière. En réalité, on observe sur le terrain que les différents acacias (vrais ou faux) sont prélevés par les anciens, les femmes, les mères, dans le milieu naturel, et en fonction de leur accessibilité. Par exemple, Acacia ataxacantha DC. sera utilisé chez l’homme contre des parasitoses intestinales autour des mares temporaires argileuses du Ferlo et sur les affleurements ferrugineux depuis les contreforts de la presqu’île du Cap Vert jusqu’à l’extrémité orientale du Sénégal. 

         Une étude de l’INRA publiée en 2015 nous montre que l’acacia est utilisé en France comme antihelminthique pour les animaux d’élevage [ccii]. En effet, les nématodes gastro-intestinaux demeurent une menace majeure de l’élevage des petits ruminants en zone sahélienne, où les éleveurs utilisent traditionnellement des plantes bioactives pour maîtriser ces parasites, notamment Acacia nilotica et Acacia raddiana qui sont utiles tous les deux parmi d’autres. Par exemple encore chez le modèle animal, l’acacia est actif contre Haemoncus contorsus chez la chèvre [cciii]

 

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         Pharmacodynamie. – Nous avons déjà vu que les acacias étaient couramment utilisés comme antiseptiques en externe comme en interne contre les dysenteries et les douleurs gastro-intestinales. Dans notre texte, c’est « l’exsudation-ẖr » qui est prescrite, or, j’ai déjà indiqué que « la force utile en acide lactique contenu semble pouvoir être atteinte à partir de cette fraction végétale » (Jean, A.-M. Loyrette, 2010, p. 278). L’acide lactique en interne in anima vili peut être considéré comme un agent antiparasitaire dans la mesure où il perturbe par exemple chez un ver, son métabolisme, jusqu’à provoquer sa mort (voir par exemple la pharmacodynamie de la niclosamide) [cciv]. En effet, la niclosamide inhibe la chaîne respiratoire des cellules du parasite, entraînant de cette façon un arrêt de l’absorption du glucose, ce qui perturbe le métabolisme énergétique. Elle agit aussi par découplage de la phosphorylation oxydative et donc par blocage du cycle de Krebs. Tout cela conduit à une accumulation d’acide lactique dans le sein du ver, puis donc à sa mort [ccv] ... « On peut également se demander si de ces produits … ne proviennent pas des lactones macrocyliques naturels antihelminthiques qui se comporteraient peut-être à la façon des avermectines : elles agissent sur les arthropodes et sur beaucoup d’helminthes en paralysant leurs muscles et en empêchant leur alimentation (mais sauf sur le ténia et les douves) [ccvi] » [ccvii]

 

 


 

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         Une étude menée en coopération avec l’INRA a montré la meilleure efficacité antihelminthique d’Acacia raddiana versus Acacia nilotica en provoquant 100% d’annihilationLes auteurs concluent que « les tannins seraient responsables de l’inhibition de l’éclosion des œufs et de la mortalité chez les vers adultes, mais ne seraient pas responsables de l’inhibition du dégainement des larves. Ces résultats suggèrent que les feuilles de ces deux acacias possèdent des activités ovicides et larvicides in vitro contre Haemonchus contortus et des effets sur les Caenorhabditis elegans adultes » [ccviii].

 

 

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         Théodynamie. – Pour l’Acacia tortilis et Osiris et Sopdou, je renvoie à : P. Koemoth, Osiris et les arbres, Contribution à l’étude des arbres sacrés de l’Égypte ancienne (Aegyptiaca Leodiensia 3), Liège, 1994, p. 171-178, et 251.

 

            Le moringa

 

         Indications historiques. – L’huile parfumée du moringa, arbre auquel un livre était dédié et dont il reste un ex libris (Faïence bleu, British Museum, EA 22878) était utilisée en externe contre le ver-fenetje – très probablement les oxyures (pBerlin 3038 20. 2,5-7). Puis, en fumigation composée (pBerlin 64. 6, 3-5), et sous la forme d’un répulsif (pBerlin 65. 6,5) contre le syndrome âaâ déjà en partie étudié [ccix]. Et encore dans le même contexte, en interne (pBerlin 165. 17, 5c-6b) [ccx].

         L’huile de moringa fraîche est encore utilisée en lavement contre les fécalomes (pBerlin 167. 17, 9-10), et dans les lésions douloureuses de l’anus comme les hémorroïdes (pBerlin 172. 18, 4-6).

         Elle est également utilisée pour chasser le venin de tout serpent (pBrk, 56b).

 

 


  

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         Pour Dioscoride (III, CLIV) [ccxi], l’écorce du « Ben » est astringente, et aussi, elle « lâche le ventre ».

         Pour Ibn al Baytar « l’huile de ben » (TS, 932) calme les douleurs, tout comme la décoction de fleurs de « Ben » indiquées par Prosper Alpin (Med.É. 266). Pour Nicolas Lemery (TDS, 1699, p. 99), « Le Ben » purge par le haut et par le bas ». A.-J.-L. Jourdan (Conspectus Pharm., 1828, p. 258), rapporte les vertus antihelminthiques de l’une des parties de l’arbre dont la racine rubéfiante selon Perrot (MPV, 1944, I, 926). Guibourt (HDS, 1836, II, p. 279) dit l’huile de Ben purgative, tout comme Roussel (Dic.M, 1859, p. 213). Le « Ben officinal » est purgatif selon Gubler (CT.Codex, 1868, p. 35).

         D’après Duke (1978 et 1983) [ccxii], les gousses de Moringa peregrina (Forssk.) Fiori agissent comme vermifuge, et traitent les problèmes de foie et de rate. En raison de la teneur élevée en protéines et en fibres, elles peuvent aussi aider à traiter la malnutrition et la diarrhée. La racine est utilisée pour les ascites. Les racines sont toniques pour les poumons, et expectorantes. Le jus de fleur est utile pour les problèmes urinaires. L’huile de graines agit comme régulateur intestinal.

         Classiquement en Afrique, nous savons que les feuilles de Moringa oleifera Lam. sont utilisées comme vermifuge comme par exemple utilisées en décoction au Bénin [ccxiii], tout comme celles de Moringa stenopetala (Baker f.) Cufod. en Éthiopie [ccxiv]. Le moringa est aussi utilisé en décoction contre la toux et l’hypertension à Madagascar [ccxv]. Contre les problèmes hépatiques aux Commores [ccxvi]. On emploie encore l’huile pour traiter les douleurs abdominales au Yémen et à Oman ... 

 

 

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         Pharmacodynamie. – Au total, les études actuelles nous enseignent que la plante entière possède une activité antimicrobienne [ccxvii], et qu’elle est également utilisée pour le traitement de l’ascite, des rhumatismes, des piqûres venimeuses, et pour améliorer la fonction cardiaque [ccxviii]. Riches en polyphénols les feuilles présentent de puissants effets hypotenseurs, diurétiques, spasmolytiques et se sont révélées utiles contre l’inflammation, comme vermifuge, et contre le scorbut [ccxix]. Les graines de la plante ont été utilisées comme purgatifs, antipyrétiques et anti-inflammatoires [ccxx]. La gousse est réputée vermifuge [ccxxi]. Également riche en polyphénols, la racine renferme de la ptérygospermine, du spirochin et des athomines qui sont des antibiotiques hydrosolubles efficaces contre des bactéries à gram négatif (Eschreiashia coli, et Pseudomonas aeruginosa), et à gram positif (Staphylococcus aureus [ccxxii], et Bacillus subtilis[ccxxiii]. Cette racine à la forme très particulière pour un arbre a également été utilisée avec succès comme carminatif, vermifuge, diurétique, dans le traitement de la fièvre intermittente, de l’épilepsie, et des rhumatismes chroniques (action anti-inflammatoire)  [ccxxiv].

 

 


  

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         Les molécules participant aux propriétés antihelminthiques appartiennent à des classes biochimiques différentes, comme des protéinases [ccxxv], des saponines, des dérivés quinoniques [ccxxvi], des alcaloïdes [ccxxvii], des tanins condensés [ccxxviii], ou des flavonoïdes [ccxxix].

         Pour les modèles animaux, par exemple le lapin, le criblage phytochimique et l’analyse quantitative ont confirmé la présence et la teneur élevée de grands groupes de composés chimiques à activité antihelminthique dans Moringa oleifera tels que les phénols totaux (384.09mgGAE/50g), les flavonoïdes (0.019mgRE/50g), les tanins (9.60.10-6mgCE/50g), des saponines et des dérivés de la quinone. L’étude parasitologique par coproscopie quantitative a montré que la ration alimentaire granulée avec incorporation de 15 % de poudre de feuilles de Moringa oleifera est efficace sur les parasites gastro-intestinaux jusqu’à 97,58 % et 97,57 % sur les oocystes de coccidies, 97,74 et 99,04 sur les œufs d’helminthes parasitant cet animal [ccxxx]. L’activité a encore été testée avec différents extraits de Moringa oleifera sur Eimeria chez les poulets locaux africain [ccxxxi]sur Haemonchus contortus chez les chèvres [ccxxxii], et enfin, sur Pheretima posthuma qui a une physiologie très proche de celle des vers gastro-intestinaux de l’homme [ccxxxiii]. Ces résultats ont montré que le traitement des animaux a entraîné une baisse de l’infestation avec des taux de réduction de l’excrétion fécale des oocystes de coccidies de 95% à partir du J7 et aussi un taux de réduction des œufs d’helminthes de 93% au J21. Cette réduction a été associée à une augmentation du taux de l’hématocrite et du gain pondéral dans les lots traités par rapport aux témoins. 

         D’autres études prometteuses sont encore en cours chez l’homme et l’animal. 

         Les semences de « Ben officinal », « dites Noix de Ben », « Moringa disperma Guib. » étaient inscrites au Codex Medicamentarius - Pharmacopée Française de 1840 (p. 18) et de 1866 (p. 38).

 

 

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         Théodynamie. – Pour le Moringa et Osiris, Ptah et Sokaris, je renvoie à : Baum, 1988, p. 131-135 ; P. Koemoth, Osiris et les arbres, Contribution à l’étude des arbres sacrés de l’Égypte ancienne (Aegyptiaca Leodiensia 3), Liège, 1994, p. 252-256. Voir aussi plus tardivement dans le temps : Ḏḥwtj n (ou n ḫ n) b3q « Thoth du moringa » (D. Meeks, Alex. 78.1248).

 

         Commentaire. – Cette triple prescription nous montre que les médecins pharaoniques avaient déjà tiré de leur expérience clinique ancestrale, la notion de traitements croisés, en associant trois plantes aux vertus antihelminthiques, antimicrobiennes, et autres utiles, dont les actions thérapeutiques sont prouvées par la pharmacognosie moderne. Le but est alors clair : il s’agit de lutter contre les vers, et de contrer médicalement les complications chirurgicales décrites plus haut au sujet des ascaris, et ceci, par l’association entendue de plantes justement indiquées, et avec le souci d’en donner les composants les mieux adaptés, et qui ont été screenés à la suite d’anciennes démarches empiriques qui se sont trouvées positivées, retenues par l’expérience des praticiens qui se sont transmis les informations. Ainsi, cette association médicamenteuse se trouve pertinente dans sa conception, autant dans sa première perspective antiparasitaire et antimicrobienne, que vis-à-vis des répercutions érythrocytaires, volémiques, cardiaques, et respiratoires, autant qu’au sujet des problèmes hépatiques secondaires rencontrés. Se rappeller de notre symptomatologie âaâ. L’on devra ensuite être attentif au nombre de prises renouvelées sur ordonnance en fonction de la vérification des évacuations des parasites par les voies naturelles, puis, adapter les compositions, tout en conservant les effets autres que vermifuges souhaités dans d’autres préparations à administrer dans le suivi de la maladie. Nous verrons que cela était bien prévu, et appliqué à différents cas d’une façon étonnement perspicace pour l’époque.

          De cette manière, le moringa, en Égypte pharaonique, anticipait déjà sa réputation « d’Arbre aux Miracles », tel que l’on pourra le lire dans les littératures médicales étrangères postérieures.

 

         2.5. pBerlin 3038 - 5. 1, 3-4

 

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         Th. Bardinet donne « partie-sher de l’arbre-bekheb » (1995, p. 410) ; Westendorf donne « ẖr-Teil des bḫb-Baums » (partie-ẖr de l’arbre- bḫb ) (1999, I, p. 197) ; E. Strouhal donne « the kher bekheb tree » (2021, p. 119).

         En raison de la partie commune et correspondant à « exsudation-ẖr » citée dans le texte et utilisée dans d’autres acacias au sens égyptien dans les traitements antihelminthiques ou antiparasitaires (Cf. infra, tableau p. 59-63), j’opterai ici pour un arbre imposant et présent en Égypte ancienne depuis les origines selon les données de l’archéobotanique (Paléolithique tardif - BP 12500), et jusqu’à aujourd’hui : Accacia albida Del. = Faidherbia albida (Delile) A. Chev. (Base 2013).

         Accacia albida Del. est attesté en Égypte ancienne : Chr. de Vartavan, V. Asensi Amorós, op. cit. 1997, p. 24 ; N. Baum, 1988, p. 231 ; Nicholson, Shaw, 2000, p. 335 et 477. Il est encore présent aujourd’hui : L. Boulos, I, 1999, p. 372.

         Cf. infra : Indications historiques, Pharmacodynamie, Taxonomie, et Théodynamie.

 

pforte, et donc contenant de l’alcool en quantité suffisante pour dissoudre à chaud un principe actif aux effets recherchés dans ce traitement à visée antihelminthique comme l’indique le titre. La gomme n’y est pas soluble, mais il s’agit d’un composé hydrique. Les deux fractions utiles y seront donc opérationnelles.

 

            Accacia albida

 

         Indications historiques. – Dans la médecine de l’Égypte pharaonique, les « exsudations-ẖr », de notre « acacia-bḫb », mais aussi, des « acacia-ksb.t », des « acacia-šnd.t », et des « acacia-ʿrw », étaient utilisées dans des formulations pharmaceutiques ordonnées dans des contextes antihelminthiques (Cf. infra, tab. p. 43, et 59-63). Je veux dire, des exsudations produites par des arbres épineux et aux fleurs et feuilles disposées en grappes, portant gousses, et donc considérés comme des « acacias » par les anciens, qu’ils s’agissent pour nous, modernes, d’acacias vrais, ou non, au sens de la taxonomie actuelle. 

         De nos jours, la gomme et les gousses d’Acacia albida sont consommées par l’homme au Mali, surtout dans l’Adrar des Iforas [ccxxxiv]. Cet arbre est en gros utilisé comme les autres arbres vus comme des « acacias » vrais dans les pharmacopées africaines (antiseptique, sphère digestive …). Les feuilles sont utilisées par exemple per os contre des vers parasites nématodes filaires au Niger [ccxxxv]. Les racines de Securidaca longepedunculata accompagnées de celles d’Acacia albida sont écrasées à parties égales avec la gomme pour fumigation et administration per os dans le paludisme au Mali [ccxxxvi]. Selon la littérature médicale en effet, le paludisme et d’autres parasitoses semblent être des cibles importantes de ce mode thérapeutique, et même aussi traditionnellement la lèpre [ccxxxvii], y compris la décoction d’écorce d’Acacia albida riche en gomme et prise per os contre cette maladie en Égypte [ccxxxviii].

 

         Pharmacodynamie. – Accacia albida Del., était utilisé comme les autres arbres vus comme des acacias vrais dans la pharmacopée égyptienne, comme aujourd’hui il l’est dans les pharmacopées africaines traditionnelles. Je renvoie donc aux notions de pharmacognosie développées à propos des autres acacias déjà étudiés : soit ici même Acacia tortilis (Forssk.) Hayne / Acacia raddiana Savi., p. 36-38 (« acacia-ksb.t »), ainsi que dans mes travaux cités en référence pour les autres taxons correspondants à « acacia-šnd.t », et à « acacia-ʿrw » (Cf. infra, tab. 42, p. 43). L’acide lactique produit est un principe actif prépondérant comme je l’ai déjà indiqué, ainsi que les tanins de l’écorce.

 

 


 

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         Taxonomie. – Si on examine les origines taxonomiques des acacias pharaoniques étudiés, ils descendent tous de la Famille des Fabaceae. Ils entrent après dans la sous-famille des Mimosaceae (=Mimosoideae). Les systématiques changeront ensuite en fonction des trois systèmes les plus classiques de la hiérarchisation du règne de Plantae (Fig. 43, p. 44). Ainsi, par exemple, le positionnement d’Acacia tortilis (Forssk.) Hayne subsp. raddiana (Savi) est décrit dans le tableau situé immédiatement en dessous (Fig. 44, p. 45). En revanche, si l’on consulte la dernière systématique [ccxxxix], dans cette sous-famille, deux rentrent dans la tribu des Acacieae, tandis qu’un rentre dans la Tribue des Ingeae. Il se crée alors deux genres distincts avec Vachellia, et, Faidherbia A. Chev. Il s’agit donc du même embranchement anatomique visuel. Mais les synonymes nous sauvent ! (Fig. 45, p. 45).

 

 

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         Nous voyons que pour nous, l’observation naturaliste anatomique classique constituant les trois premières méthodes de classification ne contrarie finalement que peu le résultat génétique défini par la Classification APG III (2009), puisque l’éthnobotanique traditionnelle semble bien rejoindre, à distance, celle, pharaonique, que nous étudions ici en ce qui concerne les acacias répartis en apparemment quatre « Espèces » par les observateurs égyptiens eux-mêmes : avec « Acacia-ksb.t », « Acacia-šnd.t », « Acacia-ʿrw », et « Acacia-bḫb » (Fig. 42 p. 43). Ces distinctions sont d’ordre anatomique, et doivent être antérieures à leurs emplois thérapeutiques dans la mesure où ils ont tous des effets pharmacologiques comparables. La discrimination résulte sans doute de la géographie, une espèce étant plus présente dans un lieu gouverné par une divinité particulière à laquelle elle sera rattachée. Les prêtres médecins rédacteurs des textes initiaux emploieront alors le nom de l’acacia qui leur est le plus proche.

 

 


 

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         Théodynamie. – Cet arbre puissant et imposant doit avoir impressionné les Égyptiens, au moins au même titre que les autres acacias dont j’ai déjà parlé. Leurs dénominations différentes laissent à penser que les anciens en distinguaient déjà plusieurs espèces et formes abritant des spécificités en dehors de leurs aspects extérieurs dont les naturalistes de l’époque se sont saisis afin de les distinguer. Peut-être à l’origine des raisons supplémentaires étaient-elles divines ? raisons qui surent orienter les premiers thérapeutes vers des actions positives si l’on en juge simplement déjà par les indications concernant des vers, qui normalement évoluent dans des contextes pathologiques (séthiens), jusqu’à, mortuaires (osiriens), le tout étant récapitulé dans le domaine du vivant (horien) sous la supervision de Rê lui-même. Leur neutralisation éloigne donc de la mort et participe de la médecine. Or à ces époques, les praticiens faisaient, pour les plus érudits, partie du clergé, en particulier de celui de la Fille du Soleil (Sekhmet).

 

 


  

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         Commentaire. – Ce texte nous indique que l’exsudation de cet acacia, telle que définie plus haut, est capable de « tuer » le ver-ascaris-hefat, et nous avons vu que cela était envisageable au point de vue chimique, même si, pour cette espèce, dans son acception moderne, et pour le moment, ne semble pas être utilisée contre d’autres vers ronds autre que la filaire (Filarioidea), ou employée contre un ver plat comme le ténia, dans les recueils de médecines traditionnelles que j’ai pu consulter à ce jour. Donc, soit cet emploi a été oublié depuis pour ce végétal en particulier, soit, qu’il ait été confondu avec les autres « acacias » jusqu’à nos jours en Afrique et en fonction des disponibilités locales comme je l’ai déjà indiqué. Par exemple, au Tchad, nous avions remarqué avec le Père Lapierre (SJ) et le Père Bouvay (SJ), que des appellations de grand épineux n’étant pas fixé par l’écriture variaient quelque peu dans les langages vernaculaires oraux locaux, et ceci d’une manière cyclique. Il est donc fort possible que l’usage formel en ait été perdu pour cette raison. Nous avions également remarqué que les guérisseurs indigènes se contentaient d’un classement moins précis, et se servaient pratiquement de tous les « acacia » avec les mêmes indications. Il s’agit d’une médication douce utile (enfants, femme enceinte, vieillard).

         En ce qui concerne maintenant le phylum général et taxonomique « acacia pharaonique », où l’on rencontre déjà quatre éléments distincts avec : « Acacia-ksb.t », « Acacia-šnd.t », « Acacia-ʿrw », et « Acacia-bḫb » (Fig. 42 p. 43), cela nous confirme, non seulement la qualité de d’observation naturaliste des anciens égyptiens que nous connaissons déjà bien, mais aussi, révèle encore un peu plus le souci de chercher à comprendre l’origine et l’ordonnancement des choses de manière scientifique, en s’écartant probablement de ce qui en furent les toutes premières raisons religieuses locales ayant entraîné ces variations linguistiques. Comme initialement dans la plupart des idiomes locaux, tous les épineux étaient appelés pareillement au même endroit. Puis, la notion « acacia » (épineux, feuilles et fleurs en grappes, et gousses) avec son « modèle végétal dominant » nommé dans un lieu géographique donné, sera véhiculée en dehors par ses locuteurs, qui trouveront d’autres arbres comparables appelés d’un nom différent dans d’autres lieux. Petit à petit, chaque « modèle végétal dominant quelque part » conservera son appellation d’origine en fonction de son anatomie visuelle. Ensuite, la reconnaissance et la consignation par écrit de ces faits mominatifs constitueront le premier corpus botanique raisonné de l’histoire, le premier « herbier lexical », avec ses applications médicales qui conditionnent son évolution.

 

 

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         2.6. pEbers 53. 17, 2-5

 

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pStein, (bes.) Malachit » (pierre verte, (en particulier) la malachite) ; PtoLex. p. 205 « mainly malachite, but also verdigris and chrysocolla » (principalement de la malachite, mais aussi du vert-de-gris et de la chrysocolle). Ce mot provient directement du verbe w3ḏ « être vert … », et dérivés comme w3ḏw « couleur verte », « collyre vert », « fritte verte » … w3ḏw3ḏ « la verdure, la végétation » (Dendara VIII. 86,6).

         Pour ce minéral, voir également : Cl. Traunecker , II, « Farbe », col. 116 ; S.H. Aufrère, L’Univers minéral dans la pensée égyptienne (BdE 105/1-2), IFAO, Le Caire, 1991, I, p. 119-120, 133, 144-147, 226 et note (d), 244 et note (f), 284, II, p. 541-543, 575. Voir aussi : Th. De Putter, Chr. Karlshausen, Pierres égyptiennes. Chefs-d’œuvre pour l’Éternité, Mons, 1992. p. 64, 133, et 148 ; Nicholson, Shaw, op.cit. 2000, p. 43-44.

         G. Lefebvre donne « chrysocolle » (1956, p. 136) ; A.-P. Leca donne « chrysocolle » (1971, p. 212) ; P. Ghaliougui donne « malachite (wadju = w3ḏw) » (1987, p. 23) ; Th. Bardinet donne « malachite » (1995, p. 259) + w3ḏw malachite (2018, p. 287, 303 …) ; J. F. Nunn donne « malachite » (1996, p. 146-147) ; Westendorf donne « malachit » ; (II, 1999, II, p. 556) ; B. Lalanneet G. Métra donnent « malachite » (1971, p. 43) ; E. Strouhal donne « malachite » (2021, p. 26).

         Cf. infra : Indications historiques, Pharmacodynamie, et Théodynamie.

 

pl’état de poudre, comme c’est assez souvent le cas dans les préparations médicamenteuses pharaoniques. Ceci correspond aussi dans l’esprit du thérapeute à « lancer des pierres » au ver qui s’en verra gêné et s’en trouvera ainsi chassé (dr). Ce traitement n’est pas seulement calculé pour tuer (sm3) l’intrus comme dans d’autres passages (pEbers 50. 16, 15-18 …). Cette présentation aura surtout pour nous un effet moins toxique en raison de sa moindre dissolution dans l’organisme humain, mais suffisante pour avoir un effet délétère au niveau des vers.

 

 


 

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            La malachite

 

         Indications historiques. – Ce minéral vert est utilisé en Égypte aux mêmes époques contre les vers et d’une autre manière dans au moins une autre médication (pEbers 58. 18,4).

         La malachite est une pierre verte correspondant à une espèce minérale du groupe des carbonates minéraux et du sous-groupe des carbonates anhydres avec anions étrangers, ici très majoritairement du cuivre, formule : Cu2+2(CO3)(OH)2.

         Pour Pline l’ancien (HN, XXXVII, 36) [ccxl], « Non translucet molochites, spissius virens, & crassius quàm smaragdus, à colore malvæ nomine accepto, reddendis laudata signis, & infantium custodia quadam, innato contra pericula ipsorum medicamine. » (Nafcitur in Arabia ) : « La molochite n’est pas transparente ; elle est d’un vert plus foncé et plus mat que l’émeraude ; le nom lui vient de la mauve, dont elle a la couleur. Elle est bonne pour faire des cachets ; et elle est douée d’une vertu médicale naturelle qui la rend propre à préserver les enfants des dangers qui les menacent. » (On la trouve en Arabie). En réalité, ce mot provient du grec ancien μολóχη, latin molochitus, et faisant bien référence à la grande mauve ou mauve sylvestre (Malva sylvestris L.), non en raison de ses gammes de couleurs vertes, mais au total pour les courbes et couleurs de qualités harmonieuses du feuillage mamelonné qui semblent évoquer les concrétions en volutes de la malachite (Fig. 48-50). Dans la formule « préserver les enfants des dangers qui les menacent », on peut sans doute inclure les vers intestinaux comme le même auteur l’indique précisément dans un autre livre du même ouvrage pour un autre sel de cuivre (HN, XXXIV, 32 § 126) [ccxli] : cf. infra p. 50. 

 

 

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         Des sacs de poudre ou toutes sortes de flacons pouvaient recevoir des minéraux et des colorants aux époques pharaoniques. Sont aussi mentionnés, en plus de la malachite, des composés de cuivre comme le sulfate de cuivre, le minerai de cuivre appelé sory, et les oxydes de cuivre (CuO et Cu2O). 

         Voir par exemple une liste d’offrandes inscrite sur le mur du mastaba d’Akhethetep (Louvre E 10958 A) avec la mention « w3ḏw : un sachet » (Fig. 53) [ccxlii], ou encore, le fard vert figurant sur la stèle de la princesse Nefertiabet (Louvre E 1591) désigné par l’annotation « w3ḏw : une coupe » (Fig. 52 ). Les yeux de la Dame Nésa (Louvre A 38 / N 39) sont bien soulignés d’un épais trait vert (Fig. 51). En effet, la malachite était bien citée dans les textes médicaux égyptiens consacrés à l’ophtalmologie. Voir par exemple pour cela le tableau de composition des fards verts pharaoniques et contenant de la malachite (Louvre AF 2853 et AF 6769), ou d’autres sels de cuivre comme la cuprite (Cu2O) (Collyre 17) [ccxliii], ainsi que d’autres sels métalliques et d’autre produits pouvant contenir des traces de cuivre comme impuretés, établis par Pauline Martinetto (Tab. III-1) [ccxliv]. La malachite est encore citée plus loin dans ces prescriptions contre les vers (pEbers 58. 18,4).

         Puis, plus tard, beaucoup de collyres d’Este conservés dans le Musée Atestino en Italie contenaient également de la cuprite [ccxlv]. Nous savons encore que la malachite était utilisée à l’époque romaine comme antiseptique dans les « cachets d’oculiste » ou cachets de collyres solides dont il faudra diluer une partie juste au moment de l’instillation, ce qui rend sa date de péremption plus éloignée que si le produit était dispensé en phase liquide. Ces collyres solides sont constitués de différentes minéraux parfois additionnés d’huile d’olive ou encore par exemple d’encens [ccxlvi]. Ainsi, analysés en spectrométrie à fluorescence X, les compositions de trois collyres ΣΤΡΑΤΙΩΤΙΚΟΝ retrouvés dans la « tombe des favorites » à Lyon (IIe sc. ap. J.-C.) ont montré l’utilisation de malachite sous forme de poudre.

         La malachite est le carbonate de cuivre supposé composer le vert-de-gris naturel décrit par Pline l’Ancien (XXXVII, 36) [ccxlvii]. Or, après étude des recettes de collyres antiques, le vert-de-gris et le cuivre sont souvent brûlés. Alors, l’on peut supposer que ce traitement thermique conduit à la formation d’un mélange de cuprite et de ténorite ou de cuprite seule, si la température de cuisson est assez élevée (> ~ 850°C) [ccxlviii]. Il en va souvent de même pour les produits cuivreux utilisés pour d’autres indications.

 

 

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         Pour un autre sel de cuivre en thérapeutique, Pline l’Ancien (HN, XXXIV, 32) [ccxlix] écrit que « Les Grecs ont établi par le nom la parenté du cuivre avec le noir de cordonnier (atramentum sutorium) : ils nomment en effet ce noir, chalcanthon (χάλκανθον - fleur de cuivre) … grains d’aspect vitreux … Pour l’usage médical, on estime surtout celui de Chypre. On le prend pour chasser les vers intestinaux (uentris animalia) à la dose d’une drachme dans du miel ». Il s’agit ici de sulfate de cuivre hydraté (Cu SO4 5 H2O). Voir encore pour les diverses indications Dioscoride (V, 114). Celse en parle aussi (V,1) [ccl], ainsi que d’autres sels de cuivres à plusieurs endroits (V,7 …). Ce produit cristallin bleu doit ici sa couleur noire à sa combinaison avec le tanin des cuirs. Le cuivre restera une indication vermifuge.

         Ainsi plus tard, pour Nicolas Lemery [ccli] à la fin du XVIIe, la malachite « purge fortement par le haut & par le bas de même que l’antimoine ». Les sels de cuivre resteront en vogue longtemps comme antivermineux d’après A.-J.-L. Jourdan (1828, p. 466), F.V. Mérat, A.J. de Lens (1830 p. 512) [cclii], puisque Jean-Claude Gloner en 1874 (p. 446)  [ccliii], indique toujours que « Le cuivre est le meilleur antihelminthique » (oxyde noir et acétate) dans son passage sur les lombrics (notre ascaris) tout en continuant à citer l’absinthe. 

 

         Pharmacodynamie. – Différents colorants étaient encore employés avec succès en France et en Occident dans les années soixante chez l’enfant pour lutter contre les nématodes, dont les ascaris et les oxyures [ccliv]

         Il est donc certain que les médicaments cuivrés sont toxiques pour les petits animaux, dont les vers, à des doses utiles et en faisant attention. À ce propos et dans un autre registre, les premiers traitements vétérinaires antiparasitaires utilisaient également du cuivre. Ils avaient une bonne efficacité contre les nématodes gastro-intestinaux. Ces potions furent abandonnées au profit de médicaments synthétiques modernes. Mais récemment, l’oxyde cuprique, qui réduit le décompte des œufs fécaux et des vers de l’Hémonchus contortus et de Teladorsagia circumcincta dans la caillette, a été proposé [cclv] pour lutter contre des vers, par exemple des agneaux et des moutons, mais avec encore des risques d’intoxication au cuivre sur cette espèce particulièrement sensible. 

         Cependant chez l’homme, pris à haute dose (un à plusieurs grammes en une fois), les sels de cuivre en interne sont des poisons qui provoquent des vomissements, des hémorragies, de la diarrhée et des problèmes hépatiques [cclvi]. Il faut remarquer qu’à ce sujet, la présentation particulière ici (3a-3b) qui est représentée par de petites fractions minérales disposées dans quatre gâteaux séparés, aura l’avantage de voir la malachite non complètement absorbée par le patient, mais, seulement une fraction de carbonate hydraté hydrosoluble et superficielle à ces granules, et ceci, durant le temps du passage digestif – c’est à dire, beaucoup moins en quantité que ne l’aurait permis l’absorption d’une poudre diluée. Mais l’effet restera, à l’expérience des cliniciens pharaonique, suffisant, pour se débarrasser des vers avec une moindre toxicité pour un organisme humain.

 

         Théodynamie. – Le cuivre et ses composés, comme la malachite, sont sous le patronage de Sopdou, et de sa parèdre Khensit, une forme locale d’Hathor. Voir à ce sujet : H. Aufrère, op. cit. 1991, I, p. 119-120, 133, 144-147, 226 et note (d), 244 et note (f), 284, II, p. 541-543, 575.

 

         Commentaire. – Nous venons de voir que la malachite et les sels de cuivres sont utilisés sans discontinuité depuis la plus haute antiquité en Égypte, et jusqu’au milieu du XIXe siècle en Occident, pour traiter les vers parasitant le tube digestif, dont les ascaris. Seule la toxicité de ces produits s’oppose à son utilisation plus moderne – mais encore une fois comme je l’ai si souvent indiqué, tout est une question de dosage et de bénéfice/risque aux époques où les médicaments synthétiques et de moindre danger n’existaient pas encore. Les médecins égyptiens en avaient inventé une parade décrite dans la présentation de ce mode oral. Cette médication était donc bienvenue à ces différentes époques.

 

 


 

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          2.7. pEbers 66. 20, 16-22 

 

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pprobablement à un organisme de l’embranchement des plathelminthes (classe des cestodes), soit, un ténia, comme Taenia saginata (ténia du bœuf), Taenia solium (ténia du porc), Hymenolepis nana (ténia du pain ou de la farine), puis plus rarement : Hymenolepis diminuta (ténia des petits rongeurs), Dipylidium caninum (ténia du chien et du chat), Tænia crassiceps (ténia du renard), Raillietina (ténia des oiseaux et des petits mammifères), Inermicapsifer madagascariensis ou I. cubensis (ténia des rongeurs et des singes), ou encore, le plus courant Dibothriocephalus latus (le ténia du poisson). Les vers plats de ces genres sont capables de parasiter l’homme, théoriquement solitaires, ce qui est vrai statistiquement, mais ils ne le sont cependant pas toujours, puisque par exemple Inermicapsifer madagascariensis peut réunir une douzaine d’exemplaires dans l’intestin humain. J’en reparlerai plus longuement dans mon prochain article.

 

 


  

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p8. Alex. 79.1047, « un fruit (?) » ; Hannig-Wb II, I - 11408 « Hülse, Schote » (gousses/cosse).

         Charpentier 1981 : n° 476 p. 304-305, « gousse (de papillonacées) », avec : 2) « farine ou poudre de ps », voir aussi, 3) psḏ n qmj.t gousse de (l’arbre à) gomme ; Germer 2008, p. 72-73. Westendorf 1999, II, p. 500.

         P. Ghalioungui donne « Flour of ps - note c : hyoscyamus » (1987, p. 26) ; Th. Bardinet donne « poudre de pesedjet » (1995, p. 260) ; Westendorf donne « Mehl/Brei von ps (Hülsen/Schoten » (Farine/bouillie de ps (gousses/cosse - d’une légumineuse)) (1999, II, p. 558) ; E. Strouhal donne « powder from the pesedj fruits » (poudre de fruits pesedj) (2021, p. 28) ; B. Lalanne, G. Metra donnent « poudre de pesedje » (2017, p. 49).

         Il s’agit dans ce texte de la poudre de gousse séchée (šw) de l’un des acacias dont nous avons déjà parlé (Famille des Fabaceae, Sous-famille des Mimosoideae) – action antihelminthique (Cf. supra, p. 14, 36-38, 42-46). 

         Je rappellerai simplement ici rapidement que la poudre de gousses séchées des acacias est extrêmement riche en tanin, et contient aussi deux flavonols molluscicides très actifs, l’épigallocatéchine-7-gallate et l’épigallocatéchine-5,7-digallate. 

 

p79.1876, « la partie avant, le début », « le meilleur » ; Hannig-Wb I & II,I - ① 19397 « Vorderseit (des Körpers) » (avant du corps), ② 19400 « Vorderteil (e. Tieres) » (partie avant - d’un animal), « Vorderkörper » (corps avant), ③ 19403« Anfang, erstes Stück (e. Sache, Ort, Feld) » (première pièce - d’une chose, d’un lieu, d’un champ), 19404 « Vorderseite, Vorderteil » (de face, partie avant), … , ⑪ 19422 « Erster, Vornehmster » (premier, d’abord, avant tout), ⑫ 19429 « das Beste (in Zshg mit Konsumgütern Ernstlinge der Ernte) » (avec des biens de consommation ; récolter sérieusement cette moisson) ». C’est-à-dire, ici, « la meilleure part de l’extrémité de l’ombelle », et dontc les fruits mûrs qui s’égrainent facilement à la main.

 

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         Jéquier, BIFAO, XIX, 1922, p. 114 « plante médicinale ». Wb äg. Drog. p. 88-90. Charpentier 1981 : n° 241 p. 152-153 « une plante conservée au grenier ou son fruit ». Germer 2008, p. 41-42.

         P. Ghalioungui donne « âmaou-plant » (1987, p. 26) ; Th. Bardinet donne « plante-âmaou » (1995, p. 260) ; Westendorfdonne « ʿm3w-Pflantze/Frucht » (1999, II, p. 558) ; E. Strouhal donne « the best amau fruits » (meilleurs fruits amau) (2021, p. 28) ; B. Lalanne, G. Metra donnent « (plante- ) âmaou » (2017, p. 49).

         Pour ma part, je reprendrai volontiers pour étude la proposition de Sir Al. Gardiner (The Wilbour Papyrus, London, 1948, p. 114), où il donne le carvi, même pris par erreur sur le grec ἄμ(μ)ι / ammi qui correspond en réalité à Trachyspermum copticumou Carum copticum (L.) Benth. & Hook.f. ex C.B. Clarke) (Apiaceae) et que je prendrai en première position de probabilité pour ce texte eu égard à ses importantes possibilités thérapeutiques. J’écarterai ici Ammi majus L. (Apiaceae) si l’on ne lui réserve pas le nom de βουπλεύρου (Nicandre, Thér., 585) [cclvii], car ce végétal voisin est bien moin efficient pour notre indication, et de plus, il est très photosensibilisant (furocoumarine dérivée du psoralène), et donc, difficile à prescrire couramment en Égypte sans un grand discernement prescriptif.

         En ce qui concerne le carvi, je n’ai rien trouvé dans Chr. de Vartavan, V. Asensi Amorós (op. cit. 1997), ni dans Nicholson, Shaw (op. cit. 2000). Or, nous savons maintenant scientifiquement que le genre Carum, dont Carum carvi L. ou Cumin des prés, également de la famille des Apiaceae (ex Ombellifère), est certes bien originaire d’Europe et d’Asie occidentale, mais il est aussi, natif d’Afrique du Nord [cclviii]. Le carvi ne peut plus, par ce fait, y être considéré comme subspontanné [cclix]. Ainsi, quatre plantes très proches Apiaceae (carvi, cumin, ammi, et grand ammi, plus l’aneth …) étaient bien présentes aux époques pharaoniques (Chr. de Vartavan, V. Asensi Amorós op. cit. 1997, p. 89-90, 256, 38 et 39), le carvi contenant assez de composés antihelminthiques. Je réserverai donc le carvi en deuxième position de probabilité pour ce texte.

         Ensuite, il faudrait aussi étudier le cumin noir ou Nigella sativa L. – mais j’y reviendrai ailleurs, car le « cumin d’Éthiopie » (ammi) a parfois été confondu par plusieurs auteurs modernes avec la nigelle, μελάνθιον, parce que cette dernière est appelée encore aujourd’hui « cumin noir ». Pourtant, les auteurs de l’École hippocratique, eux, ne confondaient pas la nigelle avec le cumin, comme l’attestent plusieurs passages où les deux plantes apparaissent dans une même énumération (ex : Hippocrate MF. II 192.8 [cclx] ; Soranos III, 17, 54 [cclxi] ; Hippocrate, NF. 32.62 [cclxii] ; Hippocrate FS. 9.8 [cclxiii] ). La nigelle apparaît donc plutôt comme un succédané du « cumin d’Éthiopie ». Ainsi Galien (XIX, 733,13) [cclxiv] : « ἀντὶ κυμίνου Αἰθιοπικοῦ, μελάνθιον », « au lieu du cumin d’Éthiopie, (prescrivez) de la nigelle ». Toutes ces petites graines finissent par se confondre si l’on n’y prend pas garde (!)

 

pcomposés liposolubles et donc leur biodisponibilité. Car en effet, peu soluble dans l’eau, le thymol actif est par contre soluble dans les lipides. Ici, les Égyptiens avaient déjà déduit, par expérience, qu’un accompagnement gras était plus propice à l’action recherchée, sans encore connaître tous les détails des processus chimiques et biochimiques pharmacodynamiques engagés. Cette médication est donc forte.

 

            L’ammi

 

         Indications historiques. – En Égypte pharaonique, la plante-âmaou est encore prescrite quatre fois en interne contre le ver-pened (pEbers 78. 22,10b ; 82. 22,16b), dont deux fois avec du cumin-tepenn (pEbers 79. 22,11b ; 83. 22,18). Puis encore par exemple deux fois dans un contexte d’une cardiopathie (pEbers 217. 44,5c-7a ; pHearst 48. 4, 2-3), et une fois dans un contexte pulmonaire (p.Ebers 320. 54, 8b-9), les autres indications antiseptiques étant très compatibles avec le thymol et d’autres principes actifs contenus dans ses graines. Je reviendrai la prochaine fois sur ces médications et les justifications de leurs indications communes.

          Hippocrate donne κύμινον Αἰθιοπικόν (ex : NF. 32. 95 [cclxv] ; MF. I, 34 [cclxvi] ). Dioscoride connaît la plante (III, 59 [cclxvii] ou 61 [cclxviii] ) Ammi ou Cumin d’Éthiopie. Pline l’ancien (HN, XX, 58) [cclxix] indique que « La plante que les Grecs appellent ami ressemble beaucoup au cumin, et, que d’après certains, ce serait le cumin d’Éthiopie. Hippocrate l’a nommée cumin royal [cclxx] parce qu’il l’a jugée plus efficace que le cumin d’Égypte » (Dioscoride III, 59,1, pour cette dernière phrase). Galien (VI) parle de sa graine. Voir encore Marcellus Empiricus (Med., XXX, 51), Sérapion (33 et 390). Maïmonide (n° 259) [cclxxi]. Pour Et-Tabery [cclxxii], la graine « expulse les calculs et les vers cucurbitaires » ; Ibn al-Baytar (III, n° 2202) la dit carminative, digestive, bonne contre les maux d’estomac, les nausées, le hoquet et la perte d’appétit, régulateur intestinal, et utile contre les ténesmes [cclxxiii].

 

 


 

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         L’ammi des officines était importé en Europe depuis Alexandrie avec : Ammi odore Origani d’Anguillara (1549) qui correspond à Ammi perpusillum de Lobel (1751) [cclxxiv]. Nicolas Lemery (1733, p. 35) distingue bien Ammi perpufillum. Lob. (ou Ammi parvumfoliis fœniculi. C. B. Pin., ou Fœniculum annuum, origani odore), et, l’ammi ordinaire ou Ammi Majus. Pour Pomet (1735, I, p. 6), la meilleure est celle d’Alexandrie. Guibourt (1836, II, p. 269-270) indique le Sison Ammi L. ou Ptychotis fœniculifolia DC en précisant « qu’il est même possible que l’ammi officinal soit produit par deux espèces très voisines, dont l’une est le Ptychotis verticillata DC (ou Carum ammoides Benth. Et Hook.), et l’autre le Ptychotis fœniculifolia variété du Ptychotis coptica DC ». Le Codex Medicamentarius Gallicus de 1866 (p. 32) [cclxxv] cite, le Ptychotis fœniculifolia DC ou Sison Ammi L., et Adolphe Gubler dans son Commentaire du Codex en 1868 (p. 16) [cclxxvi] dit que sa semence est réputée stomachique et carminative, et son eau cordiale, stomachique, sudorifique et anticatarrhale. Pour Cazin la même année (1868, p. 1012-1013) [cclxxvii], la graine de Sison amonum L. est utilisée comme, stomachique, carminatif, et diurétique ; son eau distillée est cordiale et stimulante. Flückiger et Hanbury (1878, I, p. 542-543) donne Ammi Copticum L. (Ptychotis Coptica et Ptychotis Ajowan D.C.) cultivée en Égypte, en Perse et en Inde. La plante est réputée carminative et son essence est utilisée de la même façon que celle du thym – elle est donc considérée comme vermifuge. Flückiger et Hanbury (1878, I, Substitutions, p. 544) insiste sur les confusions entre les graines d’Ammi majus L. et du Sison Amonum L. souvent confondues avec celles de Ammi CopticumL. et vendues dans le commerce sous le mom de Semen Ammi. Collin (1908, p. 501) donne les fruits d’Ajowan (Carum AjowanBenth. et Hook. – Ptychotis Ajowan D.C.) variété indienne cultivée et source de thymol. C’est désormais cette dernière variété que l’on trouvera le plus souvent nommée, comme par exemple chez Hérail (1927, p. 319) [cclxxviii]. Mais voir Ducros avec le nanakhwa (Ptychotis Adjowan Dec.) ou cumin royal (1930, n° 230), « Il a une odeur faible et une saveur caractéristique de thym », « ce fruit est considéré comme diurétique, carminatif et stomachique » [cclxxix]. Dorvault (1987, p. 106-107) donne : ammi, ammi des boutiques, Carum copticum Benth. et Hook. (Sison Ammi L. ou Ptychotis fœniculifolia D.C.) en précisant bien que maintenant, « Les fruits de l’ammi off., graines d’ajawa ou d’ajowan, proviennent d’une espèce très voisine : le Ptychotis Ajowan D.C., et, que « L’ammi des boutiques figurait au Codex 1818 et l’ajowan au Codex 1884 » ; « usité aux Indes comme carminatif, vermifuge et diurétique ». D’après J. Bellakhdar (1997) [cclxxx] en Afrique du Nord on emploie volontiers une espèce très voisine avec Ptychotis verticillata Dub. (ou Carum ammoides Benth. Et Hook.) déjà évoqué plus haut par Guibourt.

 

         Pharmacodynamie. – Je crois qu’il n’est pas inutile de résumer ici les principales synonymies modernes de la plante qui n’est connue que sous sa forme cultivée, soit : Trachyspermum ammi (L.) Sprague, ou, Trachyspermum copticum, ou, Carum copticum (L.) Benth. & Hook.f. ex C.B. Clarke, ou, Carum ajouan Baill. Les dénominations vernaculaires varient et sont source de confusions, avec par exemple : fr. ammi officinale, ajouan … , all. Ägyptischer ammei, Kretischer Kümmel … , ang. ajowan, omum, Ethiopian caraway, bishop’s weed, ce dernier terme désigne également en anglais Ammis majus. Cette espèce est documentée en Égypte pharaonique (Chr. de Vartavan, V. Asensi Amorós op. cit. 1997, p. 256), comme d’autres d’Apiaceaecomme nous l’avons vu plus haut. 

 

 


  

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         Carum copticum (L.) (ou encore Ptycotis Ajowan [cclxxxi] ) est donné pour l’une des principales « plantes à thymol » (entre 45 et 54 %), et donc positionné avant le thym et l’origan (Perrot, MPV, 1944, II, p. 2006) [cclxxxii]. Cela en fait indiscutablement un candidat antihelminthique très important (Cf. supra, p. 14), doublé d’actions antibactériennes et antifongiques nettes. De plus, comme le carvi (Cf. Supra), la plante contient, du carvone (antispasmodique, eupeptique) et du limonène (expectorant, cholagogue) [cclxxxiii].

         Le fruit de la plante ne figure plus dans le Codex de 1937, mais fait l’objet d’une monographie à la Pharmacopée Française Xe Édition (1983), dans sa révision de 2005 (p. 7) et dans sa « La liste des plantes médicinales utilisées traditionnellement ». Dans la XIe édition (janvier 2021, p. 2), il est précisé à son sujet qu’il s’agit d’un « Usage en médecine traditionnelle européenne et d’outre-mer ». 

         En vente en pharmacie. Voir par exemple « Pranarôm Huile Essentielle Ajowan ® (Trachyspermum ammi) » (Pharmacie Bailly) [cclxxxiv] avec les indications suivantes : Infections parasitaires intestinales (amibiases, ascaris, taenia) et cutanées (gale, teigne...), Mycoses cutanées, unguéales et gynécologiques, Infections bactériennes et virales intestinales, urinaires et gynécologiques. 

 

 

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            Le carvi

 

         Indications historiques. – Nous avons vu plus haut que la plante-âmaou est encore prescrite quatre fois en interne contre le ver-pened (pEbers 78. 22,10b ; 82. 22,16b), dont deux fois avec du cumin-tepenn (pEbers 79. 22,11b ; 83. 22,18). Puis encore par exemple deux fois dans un contexte d’une cardiopathie (pEbers 217. 44,5c-7a ; pHearst 48. 4, 2-3), et une fois dans un contexte pulmonaire (p.Ebers 320. 54, 8b-9), les autres indications antiseptiques étant très compatibles avec le thymol et d’autres principes actifs contenus dans ses graines. Je reviendrai la prochaine fois sur ces médications et les justifications de leurs indications communes.

 

 


  

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         Le carvi fait également partie des pratiques rituelles et alimentaires des Coptes, puisque l’on en donne aux femmes qui viennent de mettre au monde un enfant pendant les deux premiers jours [cclxxxv]. Comme le cumin, le carvi est également employé comme condiment [cclxxxvi].

         Apicius (Coc., 347) [cclxxxvii] connaissait ce condiment. Pline l’ancien (XIX, 49) [cclxxxviii] indique que le carvi vient de Carie et de Phrygie. La plante est connue de Galien (VII) qui la dit carminative et diurétique, de Dioscoride (III, 57) [cclxxxix] qui la dit bonne pour le tube digestif, et aussi diurétique, la compare à l’anis. Ruphus d’Ephèse cite plusieurs fois le carvi. Oribase (II, 23) [ccxc] donne la racine de carvi comme diurétique. La graine était utilisée en médecine (Aétius d’Amide ; Marc. Med., 29), et dans l’art vétérinaire (Chiron, 830).

         Le carvi figure au Capitulaire de villis (795, p. 107) ordonné par Charlemagne. Elle est donnée avec du cumin par Avicenne (Po. n° 1052) [ccxci]. Maïmonide (n° 195) [ccxcii]. Au XIIe siècle, Ibn al-Awwan (Agr. XXVI, 2) [ccxciii] le cultive et le conserve dans des pots de terre. Pour Ibn Massouîh, le carvi « expulse les vers cucurbitaires, fortifie l’estomac, et resserre moins le ventre que le cumin » [ccxciv], Et-Tabary le dit carminatif [ccxcv], comme Razès[ccxcvi] : Ibn al-Baytar (III, n° 1913) [ccxcvii]. Pour l’École de Salerme (Mat. Med. 131) [ccxcviii], le carvi « dissipe les vents et provoque l’urine ; combat dans l’intestin les vers, qu’il extermine ; et répare l’estomac ». 

         Pierre Pomet (1694, I, p. 8) [ccxcix] indique que l’on s’en sert comme de l’anis. Pour Nicolas Lemery (1699, p. 158) [ccc], la semence du carvi est incisive, apéritive, carminative, digestive … 

         Alibert (1826, p. 214) [ccci] signale le carvi en interne comme « l’un des meilleurs stomachiques, comme carminatif et anthelminthique », et rappelle « ce qui lui avait valu une place parmi les quatre semences chaudes majeures des anciens ». Pour Guibourt (1836, II, p. 291) [cccii], le carvi est stomachique et carminatif. Le Codex Medicamentarius Gallicus de 1866 (p. 45) [ccciii] cite encore le fruit du Carum carvi, son alcoolat (p. 424), son huile volatile (p. 419), et sa poudre (p. 312), pour les graines, et Adolphe Gubler dans son Commentaire du Codex en 1868 (p. 66) [ccciv] dit qu’on l’emploie comme l’Anis. Pour Cazin la même année (1868, p. 258) [cccv], le carvi a été utilisé comme antihelminthique, carminatif, et digestif. 

         Comme dans beaucoup d’endroits, au Maroc [cccvi] par exemple, la graine est employée classiquement, y compris comme galactogène et emmenagogue. Les fruits de Carum carvi L. sont encore utilisés en Égypte comme antihelminthique, antispasmodique, carminatif, digestif, calmant, diurétique, diaphorétique, et contre la gale (L. Boulos, 1983, p. 180).

 

 

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         Pharmacodynamie. – Le fruit du carvi correspond à un diakène ovoïde ou oblong, formé de deux méricarpes accolés qui se détachent à maturité. Ses constituants : huile essentielle (3 à 8%) contenant majoritairement de la (S)-carvone (50 à 80%) et du (R)-limonène (35 à 49%). Noter que ces deux composés représentent entre 90 et 98% de l’huile essentielle. Parmi les autres constituants, nous trouverons à concentrations variables : le myrcène, l’α-phellandrène, le p-cymène, le β-caryophyllène et des isomères de la dihydrocarvone, du dihydrocarvéol et du carvéol. acides phénylacryliques : acides phénylcarboniques, p-coumaroyl et féruloylquiniques, flavonoïdes : dérivés de la quercétine, furanocoumarines (seulement des traces de bergaptènes et de xanthotoxines).

         Peu soluble dans l’eau, le thymol, qui peut parfois représenter 48 % [cccvii] de l’huile de graines [cccviii] est soluble dans l’alcool et les corps gras : ce qui est le cas ici avec « graisse d’oie » (20,20). 

         Les graines sont utilisées aujourd’hui en interne comme stimulant digestif, carminatif, antispamodique [cccix], et vermifuge [cccx], et en externe comme parasiticide (gale canine) [cccxi].

         Le fruit sec de Carum carvi L. contient au minimum 4% d’huile essentielle. Cette dernière possèdent des propriétés antibactériennes contre Staphylococcus aureusBacillus cereusE. coli O157:H7, Salmonella enteritidis et Listeria monocytogenes [cccxii], elle est également fongicide [cccxiii], insecticide [cccxiv], acaricide [cccxv], larvicide [cccxvi], et molluscicide [cccxvii] (Kumar et Singh, 2006).

         Pas de toxicité à dose thérapeutique, sauf allergie (syndrome « céleri-armoise-épices »), mais l’huile essentielle de carvi absorbée par voie orale peut entraîner une dépression du système nerveux central à type d’hypnotique faible et anticonvulsivant due à sa concentration en carvone et en limonène. 

         Tous ces éléments se rassemblent pour proposer la plante en deuxième position.

         Il faut aussi savoir que les Apiaceae Carum carvi L. et Trachyspermum copticum ou Carum copticum (L.) Benth. & Hook.f. ex C.B. Clarke, plus Nigella sativum L. (Ranunculaceae), pouvaient sans grands dommages être remplacés les unes par les autres selon les disponibilités locales.

 

 

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         L’emploi médicinal de cette plante décline fortement en France, sauf peut-être pour son action stomachique, diurétique, carminative, et antispasmodique (G. Bonnier, 1910, p. 448) [cccxviii], et ceci, sur le modèle de l’Allemagne (DAB) encore en cours de nos jours (Pharmacopée Européenne 1109.99.99) [cccxix]. Elle ne figure plus dans le Codex de 1937, mais elle a été réinscrite en 1974 et fait l’objet d’une monographie à la Pharmacopée Française Xe Édition (1983), ainsi que dans le Dorvault (1987, p. 276-277). Le fruit figure encore dans sa révision de 2005 (p. 14) et dans sa « La liste des plantes médicinales utilisées traditionnellement ». Dans la XIe édition (janvier 2021, p. 9), il est précisé à son sujet qu’il s’agit d’un « Usage en médecine traditionnelle européenne et d’outre-mer », et, d’« Usages alimentaires et/ou condimentaires ». Dans la Pharmacopée Européenne, le carvi figure dans les listes « Traitement symptomatique des troubles digestifs tels que ballonnement épigastrique, lenteur à la digestion, éructations, flatulence » et « Traitement adjuvant de la composante douloureuse des troubles fonctionnels digestifs » (Cahiers de l’Agence n°3 1998).

         En vente en pharmacie : Babyfen ® gouttes, Laboratoire Gifrer Barbezat, contre les troubles digestifs, ballonnements et coliques des bébés et des enfants. Et encore dans de nombreuses tisanes ...

 

         Commentaire. – Si l’on tient compte de l’acacia, de l’ammi ou bien du carvi, en milieu lipidique, ce traitement biparasitaire à trois composants antihelminthiques et autres molécules utiles n’est pas dénué d’intérêt dans la mesure où les produits ordonnés rejoignent la liste des ingrédients classiquement prescrits en ce domaine. Et ceci, même si, cette médication n’emploie pas à nos yeux de modernes les parties de deux plantes dont les molécules atteignent spécifiquement l’ascaris et le ténia, et qui sont bien entendu et respectivement, pour l’acaris, l’essence de Chenopodium qui contient de l’ascaridol, et d’Artemisia (semen-contra) qui contient de la santonine, puis, pour le ténia, la racine du grenadier qui contient de la pelletièrine. Cette triple médication n’est tout simplement pas « spécifique », mais « générale », et bien ciblée (vers, microorganismes, et soutien contre les complications). De plus, il est probable que les spécialistes égyptiens voyaient dans le « ver-ascaris-hefat », non seulement le plus grand des « vers ronds » (Nematoda), mais aussi de plus petits comme je l’ai déjà indiqué. Et comme, ils devaient voir le « ver-tænia-pened » comme le plus grand des « vers plats » (Cestoda), mais aussi de plus petits – j’en reparlerai bien à propos.

         En effet, Ascaris est rarement le seul parasite présent chez un sujet donné. Je citerai simplement ici déjà en exemple les examens de selles menés lors d’une enquête pratiquée auprès de 1240 personnes à l’échelon d’une communauté brésilienne, et qui a révélé que plusieurs espèces d’helminthes intestinales étaient simultanément présentes chez plus de 50% de la population de ce lieu [cccxx]. Je renvoie bien entendu également ici même à la paléopathologie (Cf. infra, p. 63-68).

         Le ténia, est, en général, unique (ver solitaire) du fait d’une relative immunité spécifique s’opposant à la fixation d’un autre ver et cessant avec la destruction ou l’expulsion du parasite. Cependant, on rencontre parfois (dans moins de 1 % des cas en occident moderne) des infestations multiples dont le maximum rapporté de notre temps a été de 150 Tænia saginata chez un même individu. Le parasite est alors plus petit, de 50 à 80 cm chacun. De plus, sont documentés des associations possibles de Tænia saginata avec d’autres parasites comme par exemple Tænia solium ou encore Diphyllobothrium latum [cccxxi]. Dans les pays en voie de développement, les chiffres pouvaient être supérieurs autrefois en l’absence de traitements appropriés. Dans l’antiquité également.

         Pour un exemple d’infestations concomitantes d’ascaris et de ténias, je citerai déjà ici une étude faite en milieu scolaire au Niger, et où le pourcentage de co-infection des deux parasites était respectivement de 29,2 % et 24,3 % des garçons et des filles avec un total de 26,5 % de nos jours dans cette école (Tab. 62 p. 59).

 

 


 

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         Les situations pouvaient être au moins comparables en Égypte ancienne : un exemple de multiparasitose retrouvé dans l’une des momies d’époque romaine retrouvées dans une tombe de l’île de Saïs (S 0041), nous montre que les restes de cette personne (VSP 0118) étaient porteurs, à la fois, d’Ankylostoma sp., d’Ascaris lumbricoides, et de Taenia sp. (Cf. infra : texe et fig. 70 p. 67).

 

         2.7. Les autres formulations

 

         Nous trouverons d’autres formulations prévues pour se débarrasser du ver-hefat dans la suite des papyrus médicaux égyptiens étudiés dans cette enquête. Je les résumerai ici en deux tableaux principaux : le premier tableau montre les textes concernés par le ver-hefat cité dans le même verset, avec des exemples comprenant une autre indication utile dans une infestation parasitaire (Fig. 63). Puis, un deuxième tableau indique d’autres textes concernés par le ver-hefat cité dans le verset supérieur, avec des exemples comprenant une autre indication utile dans une infestation parasitaire (Fig. 64).

 

 

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         3. Paléopathologie

 

         3.1. La littérature égyptienne

 

         Nous avons commencé ensemble à explorer les papyrus médicaux égyptiens relatifs à la parasitologie et aux vers intestinaux. Il était surtout question ici d’un ver-ascaris-hefat (un ver rond), puis d’un ver-tænia-pened (un ver plat), avec des moyens thérapeutiques donnés pour les combattre. Je reviendrai sur le ver-tænia-pened, ainsi que sur d’autres helminthiases dont parlent les textes.

 

         3.2. La littérature classique postérieure

 

         En ce qui concerne la littérature classique postérieure à l’Égypte [cccxxii], l’École Hippocratique mentionne bien des vers intestinaux parasitant l’homme (ἕλμινθος) [cccxxiii] pour le lombric, et même pour le cheval (Oxyuris equi ). Théophraste (Plantes, IX, 22) [cccxxiv] parle de vers plats (ἕλμινθες πλατειαι). De même Aristote (τερηδών) [cccxxv], Rufus d’Éphèse, Galien et Oribase. Pline l’Ancien (HN, XXVII, 120) [cccxxvi] nous dit que les Égyptiens, les Arabes, les Syriens, et les Ciliciens, sont sujets aux « vers et (aux) lombrics » (de tineis lumbricisque) … ». À la suite des Égyptiens pharaoniques, donc, ces deux classes de vers étaient connus des Grecs qui différenciaient les vers ronds et les oxyures, et des Romains, qui eux, semblaient pourtant aussi au total ignorer quelques taxons dont je reparlerai la prochaine fois :

 

 

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         Parmi les auteurs hippiatriques grecs traitant des vers intestinaux on trouve : Apsyrtos, Anatolios, Eumelos, Theomnestos, Hippocrate, Hiéroclès, Pelagonius, Simon d’Athènes et Xénophon.

         Chez ces auteurs, le terme général ἕλμινθος désigne les vers intestinaux de l’homme et de l’animal. Pour les vers des chevaux, l’École Hippocratique utilise le terme σχωληχες et les hippiatres grecs le terme τερηδών. Nous savons également par Aristote que des vers étaient connus des Grecs chez les chiens et les poissons [cccxxvii].

 

 


 

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         Pour des auteurs latins vivant entre le 3e siècle av. J.- C. et le 5e siècle ap. J.-C. et parlant des vers intestinaux, nous avons : Caton le censeur, Celse, Pline, Columelle, Claudius Helianus de Preneste, Gargilius Martialis, Chiron, Végèce, Quintus Serenus Sammonicus, Caelius Aurelianus. Ces derniers se sont contentés de traduire en latin certains des termes grecs, mais ont employé plus d’expressions pour désigner les différents helminthes. Ainsi, le terme lumbrici, traduction du terme grec ἕλμινθος, désigne les vers intestinaux dans leur ensemble. Comme chez les Grecs, des adjectifs décrivant la morphologie des vers sont associés à ce terme et permettent de distinguer les vers ronds (lumbrici rotundi ou lumbrici teretes), et les vers plats (lumbrici lati). Claudius Helianus de Preneste, bien que romain, écrivait en grec et employait le terme ελμινθα pour parler des vers de l’homme en général, et θηρίον pour désigner les vers plats. Le terme ascarides est employé comme chez les Grecs pour désigner l’oxyure de l’homme (Enterobius vermicularis). Ainsi, les Romains ont repris la même classification que les Grecs, les oxyures correspondant là encore à des vers ronds particuliers. D’autres expressions sont employées pour désigner les vers comme par exemple Animalia intestinorum animalia interaneorum (litt. « les animaux des intestins »), colubercossi ou vermes. D’autres encore nous le reverrons, désignent les vers plats : taeniateniatineatineola et tiniola. Enfin, le vocable Tineas rotundas désigne les vers ronds. 

 

 

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         3.3. Archéologie

 

         Des traces de plusieurs types de parasites humains représentés par leurs œufs encore bien reconnaissables ont été retrouvés sur plusieurs chantiers de fouilles en Europe, au Moyen-Orient, au Soudan, et en Égypte. Parmi eux, des nématodes, et des cestodes. 

         Ainsi, des traces d’Ascaris sp. ont été retrouvées à Chypre (Shillourokambos et Khirokitia) [cccxxviii], et datent de 7600-6500 av. J.-C. (Néolithique précéramique). On en trouve aussi en Israël (Caesaria et Beit Shean) [cccxxix], par exemple au 1ersiècle ap. J.-C, puis plus tard au XIIIe siècle. 

         Ce parasite a également été identifié en Haute Nubie (Saïs) [cccxxx], les œufs datent de 2400 ans av. J.-C. à 1500 ans après J.-C. Il est à noter qu’en ce lieu 100% des enfants de 0 à 2 ans en sont atteints, dont un individu immature (SN-T.175), contre 66,7 % pour les adultes. 

 

         Pour l’Égypte, et chronologiquement : A.R. David [cccxxxi] a rencontré des restes d’Ascaris lumbricoïdes datant de 3050 ans av. J.-C. (5000 BP). Des traces d’Ascaris lumbricoides ont été détectées à Saqqarah par Séphanie Harter [cccxxxii] dans une jarre de rejet d’embaumement qui date de 715-656 ans av. J.-C. Ici encore, la          spéciation peut être faite car, la nature anthropique du prélèvement est attestée par la présence simultanée pour le même individu de Taenia saginata et d’Ascaris lumbricoïdes. A. Cockburn [cccxxxiii] et son équipe de recherche ont retrouvé des traces d’Ascaris lumbricoïdes dans des préparations histologiques de tissus intestinaux de la momie artificielle PUM II du Musée d’Art de Philadelphie et datée de l’époque ptolémaïque (sic :170 av. J.-C.).

 

         Par exemple encore, l’observation d’un pot conique en terre cuite datant du Ve siécle ap. J.-C. retrouvé dans une vaste villa romaine située près d’Enna en Sicile, la Villa of Gerace, ont montré qu’il recelait des dépôts minéralisés au niveau de sa surface interne. En analysant ces concrétions au microscope en 2019, R.J.A. Wilson [cccxxxiv] et son équipe avec le parasitologue Piers Mitchell ont mis en évidence des œufs de nématodes connus sous le nom de Trichuris trichiura ou trichocéphale. Ces vers sont des parasites humains qui mesurent environ cinq centimètres de long et qui vivent sur la paroi intestinale. Lorsqu’ils pondent leurs œufs, ces derniers se retrouvent mélangés avec les excréments, puis éjectés hors du corps lorsque l’individu infecté se rend à la selle. Et c’est précisément ce qui s’est produit ici et qui a permis de les déterminer. Il faut savoir que le trichocéphale est le parasite intestinal récupéré le plus fréquemment dans les contextes romains, bien que onze autres espèces d’endoparasites, dont d’autres vers ronds comme des ascaris et des oxyures, aient également été identifiés par les équipes pluridisciplinaires de recherche [cccxxxv]

         Par exemple encore, plus à l’Est, des œufs de trichocéphales ont également été detectés dans deux coprolytes retrouvés dans des restes d’habitations concentrés d’une très grande colonie préhistorique (7100-6150 av. J.-C.) située à Çatalhöyük en anatolie Centrale, actuelle Turquie [cccxxxvi].

 

         Une autre récente étude menée en 2021 par D. Langgut [cccxxxvii] et son équipe dans des toilettes en pierre retrouvées à Jérusalem (dans le quartier d’Armon Hanatziv), a, de la même façon, révélé que leurs utilisateurs étaient infestés de parasites. Ces constructions n’étant pas communes en ce lieu et à cet endroit, les archéologues suggèrent que ces aisances appartenaient à un « ancien domaine royal » qui était en fonction au VIIe siècle avant J.-C. Cette fois-ci, les analyses ont révélé la présence de quatre types différents de vers intestinaux : encore des nématodes appelés Trichuris trichiuraAscaris lumbricoïdesEnterobius vermicularis ou oxyures, plus des cestodes avec Taenia sp. (des ténias du bœuf et du porc) (Tab. 67 et 68, p. 66).

 

 


  

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         Nous savons aussi que l’association Trichuris / Ascaris, de transmission oro-fécale, a été retrouvée sur trois sites français étudiés, tant au niveau de la détermination par microscopie optique que par la génétique. Selon les sites étudiés, la concordance entre les taxons observés et les ADN séquencés varie (Tab. 69) [cccxxxviii].

 

 

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         Bien entendu, dans une autre étude diligentée en 2015 par Benjamin Dufour [cccxxxix], on retrouvera des schémas comparables en Égypte à l’époque romaine : ainsi, deux exemples de multiparasitoses retrouvés dans deux des momies retrouvées dans une tombe de l’île de Saïs (S 0041), nous montre que les restes d’une personne (VSP 0118) étaient porteurs, à la fois, d’Ankylostoma sp., d’Ascaris lumbricoïdes, et de Taenia sp., et les restes de l’autre personne (VSP 0119), étaient porteurs, à la fois, d’Ankylostoma sp., et de Taenia sp. (Fig. 70).

 

 

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         Je redonnerai encore ici un exemple moderne d’infestations concomitantes chez un même hôte sous la forme d’un tableau récent [cccxl], et qui peut être, dans certaines régions égyptiennes, et à certaines époques pharaoniques, en gros, probablement comparable (Fig. 72).

 

 

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         4. Conclusion

 

         Nous avons pu examiner ensemble, et en détails, un certain nombre d’éléments confirmant la présence d’ascaris seuls, et d’ascaris plus ténia, à la fois dans les textes pour les citations et les traitements, ainsi que dans la paléopathologie, et ceci, allant du monde égyptien pharaonique pour cette étude, aux mondes gréco-romains et moyen-orientaux anciens, puis occidentaux et africains modernes pris pour comparaisons. Ainsi, nous avons vu, bien que la clinique ne puisse être pour les cas approfondis ici que déduite secondairement, que les médecins de cette époque fondatrice née au bord du Nil, avaient trouvé quelques moyens de s’en occuper assez efficacement, et de cette manière en réduire la portée, notamment quand des associations parasitaires complexes – mais courantes – sont succeptibles de compliquer encore une symptomatologie-âaâ déjà évoquée. Je continuerai donc à explorer les écrits médicaux dans la même perspective en livrant à la suite de cela les problèmes engendrés par le ténia.

 

 


  

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[i] E. Bouchut, Traité pratique des maladies des nouveau-nés, des enfants à la mamelle, et de la seconde enfance, Baillière et Fils, Paris, 1867. J. Comby, Traité des maladies de l’enfance, Rueff et Cie, Paris,1892, p. 479-485. R. Moniez, Traité de parasitologie animale et végétale, appliquée à la médecine, Baillière, Paris, 1896, p. 154-173. Dr Petit, G. Borne, Manuel pratique de bactériologie, parasitologie, urologie, anatomie pathologique, C. Naud - Éditeur, Paris, 1902, p. 83-84. Maurice Neveu-Lemaire, Précis de parasitologie humaine, F.R. de Rudeval - Éditeur, Paris, 1906, p. 248-253. J. Guiart, Précis de parasitologie, Baillière, Paris, 1910, p. 284-298. P. Verdun, Précis de parasitologie humaine : parasites animaux et végétaux (les bactéries exceptées), Doin, Paris, 1913, p. 354-372. J. Guiart, Précis de parasitologie (révisé), Baillière, Paris, 1922, p. 322-335. 

[ii] E. Brumpt, Précis de parasitologie, I, Masson, Paris, 1949, p. 835-850. J. Callot, J. Helluy, « Les nématodes intestinaux. Ascaris », EMC – Parasitologie médicale, Flammarion, Paris, 1958-1968, p. 357-362 ; R. Deschiens, F. Pick, « Ascaridioses », EMC – Médecine Tropicale, I, Flammarion, Paris, 1954-1970 (Mises à jour), p. 229-266.

M. Gentilini, Médecine tropicale, Flammarion, Paris, 1993, p. 180-184 ; P. Saliou M’Baye, B. Wade, F. Klotz, « Ascaris et ascaridiose », EMC – Maladies infectieuses, janvier 2003 (8-516-A-30) ; A.-R. Ndiaye, I. Diallo, F. Klotz, « Ascaridiose », EMC – Pédiatrie / Maladies infectieuses, 7, 4, octobre 2012 (4-350-A-30) ; Col. « Ascaridose », ANOFEL, CERIMES, Grenoble, 2014 ; P. Aubry, B-Al. Gaüzère, « Parasitoses digestives dues a des nématodes », Médecine tropicale, Bordeaux, 26 10 2018. 

[iii] P. Aubry, B-Al. Gaüzère, op. cit. 2018, p. 1.

[iv] BAOBAB - BAse d’OBservation des Agents Biologiques (mise à jour : novembre 2019). 

[v] Les tailles en longueurs varient selon les auteurs. J’ai donc indiqué la plus longue relevée dans la littérature (J. Guiart, op. cit., 1910, p. 364). Pour ma part, je n’en ai pas observé de plus de 35 cm (Afrique Centrale) ou encore 36 cm environ (Soudan). Sans traitement approprié, les tailles les plus importantes doivent pouvoir être observées car elles sont en fonction de la durée de vie d’un individu dans l’organisme d’une personne infestée suffisamment nourrie et qui résiste bien sans traitement. 

[vi] P. Nansen, A. Roepstorff, « Parasitic helminths of the pig : Factors influencing transmission and infection levels », International Journal for Parasitology, 1999, 29 (6), p. 877-891 ; M. E. Olson, N. Guselle, « Are pig parasites a human health risk?  », Adv Pork Production, 2000, 11, p. 153-162 ; P. Nejsum, E.D., Parker, J. Frydenberg, A. Roepstorff, J. Boes, R. Haque, I. Astrup, J. Prag, U. B. Skov Sørensen, « Ascariasis is a zoonosis in Denmark. Journal of Clinical Microbiology », 2005, 43 (3), p. 1142-1148 ; H.K. Uysal, O. Boral, K. Metiner, A. Ilgaz, « Investigation of intestinal parasites in pig feces that are also human pathogens », Turkiye Parazitolojii Dergisi, 2009, 33 (3), p. 218-221 ; C.P.A. van Wagenberg, G.B.C. Backus, W.E. Kuiper, J.G.A.J. van der Vorst, H.A.P. Urlings, « Incentive mechanisms for liver lesion control in finishing pigs in the Netherlands », Preventive Veterinary Medicine, 2010, 93 (1), p. 19-24 ; L.A. Miller, K Colby, S.E. Manning, D. Hoenig, E. McEvoy, S. Montgomery, et al. « Ascariasis in Humans and Pigs on Small-Scale Farms, Maine, USA, 2010–2013 », Emerg Infect Dis, 2015, 21(2), p. 332–334 ; Col., Fiche technique Santé-sécurité : Agents pathogènes – Ascaris spp, Canada : (https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/biosecurite-biosurete-laboratoire/fiches-techniques-sante-securite-agents-pathogenes-evaluation-risques/ascaris-fiche-technique-sante-securite-agents-pathogenes.html). 

[vii] C.D. Criscione, J.D. Anderson, D. Sudimack, et al, « Disentangling hybridization and host colonization in parasitic roundworms of humans and pigs », Proc Biol Sci, 2007, 274, p.2669-2677. 

[viii] D. Leles, S. Gardner, K. Reinhard, A. Iniguez, A. Araujo, « Are Ascaris lumbricoides and Ascaris suum a single species? », Parasites & Vectors, 2012, 5, 1, p. 42. 

[ix] J.A. Harrold, A.J. Phills, G.V. Whiteman, L. Perelmutter, « Pulmonary infiltrates asthma and eosinophilia due to Ascaris suum infestation in man », N Engl J Med, 1972, 286, p. 965-70 ; Col. Ascaridiose, Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires OSAV, Confédération suisse, avril 2004, p. 1 (412/2014/00736 \ COO.2101.102.7.381531). P.N. Acha, B. Szyfres, « zoonoses parasitaires », dans Zoonoses et maladies transmissibles communes à l'homme et aux animaux, III, OIE, 2005 ; A. Roepstorff, Ascaris suum in Pigs: population biology and epidemiology, Danish Centre for Experimental Parasitology, The Royal Veterinary and Agricultural University, Copenhagen, 2003. p. 113 ; M. E. Scott, « Ascaris lumbricoïdes : analyse de son épidémiologie et de ses relations à d’autres infestations », Annales Nestlé, 2008, 66, p. 7-22 (DOI : 10.1159/000151322).

[x] R.J. Traub, I.D. Robertson, P. Irwin, N. Mencke, R.C. Thompson, « The role of dogs in transmission of gastrointestinal parasites in a remote tea-growing community in northeastern India », The American Journal of Tropical Medicine and Hygiene, 2002, 67 (5), p. 539-545 ; H.A. Shalaby, S. Abdel-Shafy, A.A. Derbala, « The role of dogs in transmission of Ascaris lumbricoïdes for humans », Parasitology Research, 2010, p.1-6. 

 

 


 

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[xi] E. Brumpt, op. cit. 1949, I, tableau p. 838.

[xii] R. Deschiens, F. Pick, op. cit. 1954-1970, Tableau p. 231.

[xiii] Voir par exemple : D. Driaux, « Les aménagements sanitaires. Un "luxe" de la maison égyptienne », Égypte, Afrique & Orient, Juillet-Aout 2012, p. 49-58.

[xiv] D. Meeks, « Pureté et purification en Égypte », dans Dictionnaire de la Bible, Supplément IX , Paris, 1976, col. 431. R.-A. Jean, La chirurgie en Égypte ancienne. À propos des instruments médico-chirurgicaux métalliques égyptiens conservés au musée du Louvre, Éditions Cybele, Paris, p. 28-29.

[xv] Voir au sujet du porc : Y. Volokhine, Le porc en Égypte ancienne : mythes et histoire à l’origine des interdits alimentaires, Liège, Presses Universitaires de Liège, 2014.

[xvi] R.-A. Jean, « Infectiologie XI. Parasitologie XII. L’ankylostomiase et autres parasitoses », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 1er septembre 2021, p. 10 et 11.

[xvii] Voir au sujet de la fièvre typhoïde en Égypte ancienne : R.-A. Jean, « Infectiologie (4). Quelques traces écrites possibles de la typhoïde en Égypte ancienne (1), les textes », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg, 16 juin 2014.

[xviii] F. Klotz, P. Saliou M’Baye, B. Wade, « Ascaridiose », EMC - Pédiatrie, 1, 2, mai 2004, p. 186-197 (doi.org/10.1016/j.emcped.2003.10.001).

[xix] M. Gentilini, op. cit. 1993, p. 257-259. 

[xx] M. Gentilini, op. cit. 1993, p. 262.

[xxi] J.-L. Alibert, Nouveaux éléments de thérapeutique et de matière médicale, Chez Caille et Ravier, Paris, 1814, p. 37.

[xxii] A.-J.-L. Jourdan, Pharmacopée universelle, ou Conspectus des pharmacopées, Baillière, Paris, 1828, p. 10. 

[xxiii] F.V. Mérat, A.J. de Lens, Dictionnaire universel de matière médicale, et de thérapeutique générale, II, Chez Baillière, Méquignon-Marvis, Paris, 1830, p. 395.

[xxiv] J.-C. Gloner, Nouveau dictionnaire de thérapeutique, Baillière, Paris, 1874, p. 446.

[xxv] Cf. ici même : Les absinthes, pEbers 64. 20, 1-8, Indications historiques, et, Pharmacodynamie, p. 21-24. 

[xxvi] A.-J.-L. Jourdan, op.cit., 1828, p. 70, 72. 

[xxvii] R. Paris, G. Dillemann, « Les plantes médicinales des régions arides, considérées surtout du point de vue pharmacologique », Les plantes médicinales des régions arides, UNESCO, Paris, 1960, p. 71-72.

[xxviii] A.-J.-L. Jourdan, op.cit. 1828, p. 237. 

[xxix] A.-J.-L. Jourdan, op.cit. 1828, p. 368. 

[xxx] A.-J.-L. Jourdan, op.cit. 1828, p. 569. 

[xxxi] A.-J.-L. Jourdan, op.cit., 1828, p. 599. 

[xxxii] Cf. ici même : Le grenadier, pEbers 50. 16, 15-18, Indications historiques, et, Pharmacodynamie, p. 31-34.

[xxxiii] A.-J.-L. Jourdan, op.cit. 1828, p. 258. 

[xxxiv] P. Savy, Traité de thérapeutique clinique, Paris, 1942, I, p. 590.

[xxxv] F.-J. Cazin, op. cit. 1868, p. 811.

[xxxvi] J.-L. Alibert, op.cit 1814, p. 37.

[xxxvii] E. Bouchut, op. cit 1867, p. 585-587.

[xxxviii] J.-C. Gloner, op.cit. 1874, p. 446.

[xxxix] A.-J.-L. Jourdan, op.cit., 1828, p. 466. F.V. Mérat, A.J. de Lens, op.cit.1830, p. 512.

[xl] Cf. ici même : La malachite, pEbers 53. 17, 2-5, Indications historiques, et, Pharmacodynamie, p. 48-50.

[41] F.-J. Cazin, Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes, Paris, 1868, p. 1155. J. Valnet, Phytothérapie, Vigot, Paris, 2001,p. 619. 

[42] J.-L. Alibert, op. cit.1814, p. 384-588.

[43] A.-J.-L. Jourdan, op.cit. 1828, p. 507. 

[44] E. Bouchut, op. cit, 1867, p. 586-587.

[45] E. Brumpt, op. cit. 1949, I, p. 847-848 ; R. Deschiens, F. Pick, op. cit. 1954-1970, p. 260.

[46] E. Brumpt, op. cit. 1949, I, p. 847-848 ; R. Deschiens, F. Pick, op. cit. 1954-1970, p. 260-262. 

[47] E. Brumpt, op. cit. 1949, I, p. 848.

[48] E. Brumpt, op. cit. 1949, I, p. 848 et 911 ; R. Deschiens, F. Pick, op. cit. 1954-1970, p. 260-262. 

[49] P. Savy, Traité de thérapeutique clinique, Paris, 1942, I, p. 589.

[50] E. Brumpt, op. cit. 1949, I, p. 848 ; R. Deschiens, F. Pick, op. cit. 1954-1970, p. 260-262. 

[51] E. Brumpt, op. cit. 1949, I, p. 848 ; R. Deschiens, F. Pick, op. cit. 1954-1970, p. 260-262. 

 

 


 

71

[52] E. Brumpt, op. cit. 1949, I, p. 848 ; R. Deschiens, F. Pick, op. cit. 1954-1970, p. 260-262. 

[53] E. Brumpt, op. cit. 1949, I, p. 848 ; R. Deschiens, F. Pick, op. cit. 1954-1970, p. 260-262. 

[54] E. Brumpt, op. cit. 1949, I, p. 848 ; R. Deschiens, F. Pick, op. cit. 1954-1970, p. 260-262. 

[55] R. Deschiens, F. Pick, op. cit. 1954-1970, p. 260-262. 

[56] R. Deschiens, F. Pick, op. cit. 1954-1970, p. 260-262. 

[57] H. Dousset, Vade-Mecum encyclopédique du médecin praticien, Maloine, Paris, 5e édition, 1961, p. 660-661.

[58] R. Deschiens, op.cit. 1954, p. 49-56. 

[59] Théophraste, Recherche sur les plantes, éd. S. Amigues, tome IV, Belles Lettres, Paris, 1989, Livre VII, 5,1, p. 18, et note 2 p. 113.

[60] H. Joachim, Papyros Ebers: Das älteste Buch über Heilkunde, Druck und Verlag von George Reimer, Berlin, 1890.

[61] B. Ebbell, The Papyrus Ebers, the greatest Egyptian medical document, Levin & Munksgaard: Copenhagen - Oxford University Press, London, 1937.

[62] J. Bruneton, Pharmacognosie. Phytochimie. Plantes médicinales, Tec et Doc, Paris, 1999, « Coumarine », p. 269 : hépatotoxique, et note * p. 271 ; J. Bruneton, Plantes toxiques. Végétaux dangereux pour l’homme et les animaux, Tec et Doc, Paris, 2001, p. 298 et note * ; D. s, H.J. Pfänder, R. Anton, Plantes à riques, Éditions médicales internationnales - Édition Tec & Doc, Paris, 2009, « Coumarine », p. 339.

[63] Voir aussi pour la plante-sʿ3m : R.-A. Jean, « Infectiologie X. Parasitologie XI. La bilharziose et autres parasitoses », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 31 mai 2021, p. 34.  

[64] Hannig-Wb II, 26353, donne  sʿ3m « * Keuschbaum, * Ambrosia, Ambrosia maritima » (Gattilier, Vitex agnus castus, Ambrosia, Ambrosia maritima).

[65] É. Chassinat, Un papyrus médical copte, (MIFAO 32), Le Caire, 1921, p. 235 (CXI, l. 239).

[66] Dioscoride d’Anazarbe, De la matière médicinale, éd. Arnold Birckman, Paris, 1549 : textes grec et latin, p. 116-117 (Livre II, ch. CLXV et CLXVI) ; Dioscoride d’Anazarbe, De la matière médicinale, éd. Martin Mathee, Chez Thibault à Lyon, 1559, p. 201-203 (Livre II, ch. CXXIX et CXXX). 

[67] Théophraste, Recherche sur les plantes, éd. S. Amigues, tome V, Belles Lettres, Paris, 2006, Livre IX, p. 14-15 « laitue », avec ici en résumé :θριδακίνη (VII 4, 1 - VII 4, 5 …) Lactuca serriola L., θριδακίνη (IX, 8, 2.), Lactuca virosa L., θριδακίνη ἡ πικρά (IX 11, 11) « laitue amère », Lactuca saligna L., θρίδαξ (VII 2, 9 …) Lactuca serriola L., σκόλυμος (VII 4, 5.), Scolymus hispanicus L.

[68] Prosper Alpin, La Médecine des Égyptiens, 1581-1584, éd. R. de Fenoyl et M. Desdames (Coll. des Voyageurs de l’Ifao 21), Le Caire, 1980, n° 13, 253, 324 256, 324 ; contre les insomnies : II, p. 426, n° 316 ...

[69] Ibn al Baytar : L. LECLERC, Ibn al Baytar, Traité des simples, Institut du Monde arabe, Paris, 3 vol., reprint de l’édition de 1883, vol. A, n° 320, vol. B, n° 1032 et 1174, vol. C, n° 1810, 2037 et 2171 : B, n° 792, p. 28-29.

[70] Nicolas Lemery, Traité Universel des drogues Simples, Chez Laurent d’Houry, Paris, 1699, p. 401-402.

[71] N.-J.-B.-G.  Guibourt, Histoire abrégée des drogues simples, Paris, 1836, II, p. 174-175.

[72] Codex Medicamentarius. Pharmacopée Française, Baillière, Paris, 1866, p.63. A. Gubler, Commentaires Thérapeutiques du Codex Medicamentarius, Baillière, Paris, 1868, p. 177-178.

[73] F.-A. Flückiger, D. Hanbury, Histoire des drogues d’origine végétale, Doin, Paris, 1878, II, p. 27-32. Ces auteurs minimisent cet aspect tout en reconnaissant une propriété sédative (qui pouvait être utile à des périodes très anciennes).

[74] G. Pennetier, Leçons sur les matières premières organiques, Paris, Masson, 1881, p. 677-678.

[75] Colin, en 1780, cité par F.-J. Cazin, op. cit. 1868, p. 559.

[76] F.-J. Cazin, op. cit. 1868, p. 559 et note 1.

[77] L. Boulos, Medicinal plants of North Africa, Algonac, 1983, p. 67.

[78] O. Nacoulma-Ouedraogo, J. Millogo-Rasolodimby, S. Guinko, « Les plantes herbacées dans la thérapie des piqûres d’insectes », Rev. Méd. Pharm. Afr., Vol. 11 - 12, 1997 - 1998, p. 165 - 176.

[79] E. Adjanohoun, V. Adjakidje, M.R.A. Ahyi, L. Ake Assi, A. Akoegninou, J. d’Almeida, F. Apovo, K. Boukef, M. Chadare, G. Gusset, K. Dramane, J. Eyme, J.-N. Gassita, N. Gbaguidi, E. Goudote, S. Guinko, P. Houngnon, Issa Lo, A. Keita, H.V. Kiniffo, D. Kone-Bamba, A. Musampa Nseyya, M. Saadou, Th. Sodogandji, S. de Souza, A. Tchabi, C. Zinsou Dossa, TH. Zohoun, Contribution aux études ethnobotaniques et floristiques en République populaire du Bénin, Agence de coopération culturelle et technique, (A.C.C.T.), Paris, 1989, p. 895.

 

 


 

72

 

[80] E. Adjanohoun, V. Adjakidje, M.R.A. Ahyi, K. Akpagana, P. Chibon, A. El-Hadji, J. Eyme, M. Garba, J.-N. Gassita, M. Gbeassor, E. Goudote, S. Guinko, K.-K. Hodouto, P. Houngnon, A. Keita, Y. Keoula, W.P. Kluga-Ocloo, I. Lo, K.M. Siamevi, K.K. Taffame, Contribution aux études ethnobotaniques et floristiques au Togo, Agence de coopération culturelle et technique, (A.C.C.T.), Paris, 1986, p. 671.

[81] T.H. Bekalo, S. D. Woodmatas, Z. A. Woldemariam, « An ethnobotanical study of medicinal plants used by local people in the lowlands of Konta Special Woreda, southern nations, nationalities and peoples regional state, Ethiopia », Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine, 2009, 5: 26 (doi : 10.1186/1746-4269-5-26).

[82] F. Gonzalez-Lima, A. Valendon, W.L. Stiehl, « Depressant pharmacological effects of a component isolated from lettuce, Lactuca sativa »,Pharmaceutical Biology, International Journal of Crude Drug Research, 198624, p. 154-166. 

[83] Cette molécule est encore utilisée au États-Unis (J. Bruneton, Pharmacognosie, Paris, 1999, p. 822).

[84] Voir aussi par exemple : M.E. Mullins, B.Z. Horowitz, « The Case of the Salad Shooters : intravenous Injection of Wild Lettuce Extract », Vet Hum Toxicol, 1998, 40, p. 290-291.

[85] D. Gromek, « Sesquiterpene lactone from Lactuca virosa L. », Polish J. Chem, 1989, 63, p. 297-301 ; D. Gromek, Lactuside A from Lactuca virosa L. », Polish J. Chem, 1991, 65, p. 1979-1981.

[86] A. Wesołowska, A. Nikiforuk, K. Michalska, W. Kisiel, E. Chojnacka-Wójcik, « Analgesic and sedative activities of lactucin and some lactucin-like guaianolides in mice », Journal of Ethnopharmacology, 107, (2), 19 September 2006, p. 254–258. « One of the active compounds, lactucin, is an adenosine receptor agonist, while another, lactucopicrin, has been shown to act as an acetylcholinesterase inhibitor » : J. M. Rollinger, P. Mocka, C. Zidorn,E. P. Ellmerer, T. Langer, H. Stuppner, (2005). « Application of the in combo screening approach for the discovery of non-alkaloid acetylcholinesterase inhibitors from Cichorium intybus », Current drug discovery technologies, 2, (3), September 2006, p. 185-93.

[87] Dorvault, L’Officine, Vigot, Paris,1987, p. 920 et « Lactucarium » p. 898-899.

[88] Pharmacopée Française, Xe édition, « feuille, suc épaissi dit ‘lactucarium’ », Paris, 2005, p. 24.

[89] Dic. Vidal 1995, p. 125 (troubles du sommeil de l’enfant).

[90] Dic. Vidal 1995, p. 900 (calmant ; troubles du sommeil).

[91] É. Chassinat, Un papyrus médical copte (MIFAO 32), Le Caire, 1921, p. 247 (n° CXXVI) ; p. 243 en note de la ligne 256 [3] au sujet de la scalan°44 ; p. 277 (n° CLIX).

[92] Dioscoride d’Anazarbe, De la matière médicinale, éd. Arnold Birckman, Paris, 1549 : textes grec et latin, p. 181-182 (Livre III, ch. CXXVII, et CXXVIII + CXXVIII) ; Dioscoride d’Anazarbe, De la matière médicinale, éd. Martin Mathee, Chez Thibault à Lyon, 1559, p. 256-257 « L’Aluyne » (Livre III, ch. XXIII) et « L’Aluyne marine » Artemisia maritima L. (Livre III, ch. XXIV). 

[93] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, Livre XXVII, éd. A. Ernout, Les Belles Lettres, Paris, 1959, p. 30.

[94] Théophraste, Recherche sur les plantes, éd. S. Amigues, tome I, Belles Lettres, Paris, 1988, Livre I, p. 36.

[95] Théophraste, Recherche sur les plantes, éd. S. Amigues, tome IV, Belles Lettres, Paris, 1988, Livre VII, p. 28.

[96] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, Livre XXVII, éd. A. Ernout, Les Belles Lettres, Paris, 1959, p. 36-37. 

[97] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, Livre XXVII, éd. A. Ernout, Les Belles Lettres, Paris, 1959, note du § 48, 1, p. 86.

[98] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, Livre XXVII, éd. A. Ernout, Les Belles Lettres, Paris, 1959, note du § 53, 1, p. 88.

[99] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, Livre XXVII, éd. A. Ernout, Les Belles Lettres, Paris, 1959, p. 38-39.

[100] Alexandre de Tralles, dans Hieronymus Mercurialis, Variarum Lectionnum libri quatuor, Venise, 1570.

[101] Saladinus, Compendium aromatorium, Benedictus Hectoris Faelli Bologne, 1523. Mesue (Yaḥyā ibn Māsawayh, dit Johannes) : Opera medicinalia. Mundinus : Expositio super canones universales. Christophorus Georgius de Honestis : Expositio in Antidotarium Mesue cum additionibus Petri Apponi et Francisci Pedemontani. Nicolaus Salernitanus : Antidotarium. Johannes de Sancto Amando : Expositio in Antidotarium Nicolai. Johannes de Sancto Amando : Tractatus quidproquo. Abulkasim : Liber servitoris. Saladinus : Compendium aromatorium, Gregorio De Gregori Imprimeur-Libraire, Venise, 1497. 

[102] Ibn al Baytar : L. LECLERC, Ibn al Baytar, Traité des simples, Institut du Monde arabe, Paris, 3 vol., reprint de l’édition de 1883, vol. A, n° 113, p. 100-105 ; n° 255, p. 205-206 ; vol. B, n° 1026, p. 168 ; n° 1372, p. 355 ; n° 1510, p. 434-435 ; vol. C, n° 2271, p. 404.

vol. B, n° 1032 et 1174, vol. C, n° 1810, 2037 et 2171 : B, n° 792, p. 28-29.

[103] Nicolas Lemery, Traité Universel des drogues Simples, Chez Laurent d’Houry, Paris, 1699, p. 2, 713.

 

 


 

73

 

[104] La médecine et la chirurgie des pauvres, Chez Didot, Paris, 1749, p. 216 et 221.

[105] J.L. Alibert, Nouveaux éléments de thérapeutique et de matière médicale, tomes I-II, Chez Caille et Ravier, Paris, 1814, p. 143.

[106] N.-J.-B.-G.  Guibourt, Histoire abrégée des drogues simples, Paris, 1836, II, n° 545 p. 127, n° 546 p. 127.

[107] Codex Medicamentarius. Pharmacopée Française, Baillière, Paris, 1866, p. 29. A. Gubler, Commentaires Thérapeutiques du Codex Medicamentarius, Baillière, Paris, 1868, p. 2, 23, 324.

[108] F.-A. Flückiger, D. Hanbury, Histoire des drogues d’origine végétale, Doin, Paris, 1878, II, p. 17.

[109] F.-J. Cazin, op. cit. 1868, p. 5, 7-8.

[110] G. Lyon, Traité élémentaire de clinique thérapeutique, Paris, 1911, p. 563-567.

[111] J. Valnet, Phytothérapie, Vigot, Paris, 1ère édition 1972, et ici, 6e édition, 2001, p. 167-170, et 565-566.

[112] H. Leclerc, Précis de phytothérapie, Masson, Paris, 1976, p. 34.

[113] Dorvault, op.cit. 1987, p. 3-4 et 1467.

[114] L. Boulos, op. cit.1983, p. 54-57.

[115] T.H. Bekalo, S.D. Woodmatas, Z.A. Woldemariam, « An ethnobotanical study of medicinal plants used by local people in the lowlands of Konta Special Woreda, southern nations, nationalities and peoples regional state, Ethiopia », Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine 2009, 5, p. 26.

[116] M. Mezianne, Origine de la médecine traditionnelle marocaine : Enquête sur le terrain dans la région d’Oujda,Thèse pour le diplôme d’état de docteur en pharmacie. Présentée et soutenue publiquement le 30 juin 2003 à la faculté de pharmacie. Université de Nantes, p. 17, et tableau p. 95.

[117] E. Mpondo Mpondo, J. Yinyang , S. D. Dibong, « Valorisation des plantes médicinales à coumarines des marchés de Douala Est (Cameroun) », Journal of Applied Biosciences, 85, 2015, p. 7804-7823.

[118] Dr. C. Daruty, Plantes Médicinales de l’Ile Maurice et des Pays Intertropicaux, General Steam Printing Company, 6, rue du Gouvernement - Maurice, 1886, p. 6.

[119] R, Lavergne, R. Véra, Étude ethnobotanique des plantes utilisées dans la pharmacopée traditionnelle à la Réunion. Médecine traditionnelle et pharmacopée, Agence de coopération culturelle et technique (A.C.C.T.), Paris, 1989, p. 57-59.

[120] V.K. Kaul, S.S. Nigam, K.L. Dhar, « Antimicrobial activities of the essential oil of Artemisia absinthium L. », Indian J. Pharm., 38, 1976, p. 21-22.

[121] F. Juteau, Ig. Jerkovic, V. Masotti, Ml. Milos, J. Mastelic, J.-M. Bessière, J. Viano, « Composition and Antimicrobial Activity of the Essential Oil of Artemisia absinthium from Croatia and France », Planta Med, 69, 2, 2003, p. 158-161.

[122] E. Brumpt, op. cit. 1949, I, p. 847-848 ; R. Deschiens, F. Pick, op. cit. 1954-1970, p. 260-262. M. Paris, M. Hurabielle, Abrégé de matière médicale. Pharmacognosie, Masson, Paris, 1986, tome 2, p. 105-106.

[123] Dorvault, op.cit. 1987, p. 4.

[124] F. Hallard, Phytothérapie, Masson, Paris, 1988, p. 30-32.

[125] N. Perez-Souto, R.J. Lynch, G. Measures, J.T. Hann, « Use of high-performance liquid chromatographic peak deconvolution and peak labelling to identify antiparasitic components in plant extracts », Journal of Chromatography, 593, 1992, p. 209-215.

[126] R. Olsen, « Absinthe and gamma-aminobutyric acid receptors », Proc Natl Acad Sci U S A, 25 avr 2000, 97(9), p. 4417‐4418.

[127] L. Bézanger-Beauquesne, « Nouveaux aspects des plantes médicinales usuelles », Pl. Méd. Phytothér., 19, 2, 1985, p. 109-155.

[128] J. Bruneton, op.cit. 1999, p. 524-526, texte et note * p. 622. Voir aussi : Am. Renouf, L’Absinthe (Artemisia absinthium L.) : approche ethnobotanique, Thèse de Pharmacie, Faculté des Sciences Pharmaceutiques, Caen, 2019. Et aussi European Scientific Cooperative On Phytotherapy Monographs - The Scientific Foundation for Herbal Medicinal Products, 2nd edition, ESCOP, UK 2003. Herbal medicinal product : Absinthii herba (EMA, 05/2017 et 08/04/2020).

[129] F. Ahmad, R. Khan, S. Rasheed, « Study of analgesic and anti inflammatory activity from plant of Lactuca scariola and Artemisia absinthium »,J Islam Acad Sci., 5(2),1992, p. 111‐114. 

[130] A. Nalbantsoy, S. Erel, C. Köksal et al., « Viper venom induced inflammation with Montivipera xanthina (Gray, 1849) and the anti-snake venom activities of Artemisia absinthium L. in rat », Toxicon Off J Int Soc Toxinology, 65, avr 2013, p. 38-39. 

[131] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, Livre XXVII, éd. A. Ernout, Les Belles Lettres, Paris, 1959, p. 38-39.

 

 


 

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[132] P. Koemoth, Osiris et les arbres, Contribution à l’étude des arbres sacrés de l’Egypte ancienne (Aegyptiaca Leodiensia 3), Liège, 1994, p. 44-45. 

[133] A. de Buck, The Egyptian Coffin Text, The university of Chicago Oriental Institute Publications, Chicago, CT V, spells 355-471, 1954 : spell 377 p. 40 (B2B0 ; M23C) ; P. Barguet, Les Textes des Sarcophages égyptiens du Moyen Empire (LAPO 12), Cerf, Paris, 1986, p. 320.

[134] E. W. Budge, The Book of the Dead, London, 1898, Texte hiéroglyphique, Ch. XXXV p. 101.P. Barguet, Le livre des morts des Anciens Égyptiens (LAPO 1), Cerf, Paris, 1967, LdM 35 p. 78-79. 2009 C. Carrier, Le Livre des Morts de l’Égypte ancienne, Col. Melchat 2, Cybele, Paris, 2009, p. 155.

[135] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, Livre XXVII, éd. A. Ernout, Les Belles Lettres, Paris, 1959, p. 30. Ne pas toujours suivre les désignations de Jean André données dans la note du § 28, p. 80.

[136] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, Livre XXVII, éd. A. Ernout, Les Belles Lettres, Paris, 1959, note du § 48, 1, p. 86. Voir aussi : 

[137] Codex Medicamentarius. Pharmacopée Française, Baillière, Paris, 1866, p. 29. A. Gubler, Commentaires Thérapeutiques du Codex Medicamentarius, Baillière, Paris, 1868, p. 324-325 pour le Semen-contra contenant de la santonine, et, la plante Santoline ou Aurone femelle, p. 311. Il semble qu’en fait, un médecin de Nancy nommé Bayard aurait essayé d’utiliser les semences d’Aurone femelle en guise de Semen-contra.

[138] Dioscoride d’Anazarbe, De la matière médicinale, éd. Pierre André Mathiole, Chez Guillaume Rouillé à Lyon, 1572.

[139] M. Ettmuller, Opera pharmaceutico-chymica, Francfort, 1686 et 1688 ; — Opera omnia medico-physica, theoretica et practica, Apud Joannem Jacobum Hertz, Venetiis, 1700.

[140] Peyrilhe, Tableau d’histoire naturelle des médicaments, Paris, 1800.

[141] F.-J. Cazin, op. cit. 1868, p. 811.

[142] C. Daruty, Plantes Médicinales de l'Ile Maurice et des Pays Intertropicaux, General Steam Printing Company, Maurice, 1886, p. 114-118.

[143] J. Verguin, « Vingt plantes médicinales du Bas-Mangoky (Côte ouest de Madagascar) », Journal d'Agriculture Tropicale et de Botanique Appliquée, 3, 412, 1956, p. 412-414.

[144] M. Baerts, J. Lehmann, « Guérisseurs et plantes médicinales de la région des crêtes Zaïre-Nil au Burundi. Musée royal de l'Afrique centrale, Tervuren, Belgique », Ann. Sc. Eco., 18, 1989, p. 214.

[145] B. Boullard, Plantes médicinales du monde, Paris, 2001, p. 424.

[146] U. Matzigkeit, Natural veterinary medecine. Ectoparasites in the Tropics, Josef Margraf Verlag, Weikersheim, 1990, p. 183.

[147] G. Bonnier, R. Douin, Flore Complète Illustrée en Couleurs de France, Suisse et Belgique, Paris, 1910 ; reprint : La grande flore en couleurs de Gaston Bonnier, Belin, Paris, 1990, IV, p. 1011.

[148] Ch. Duraffourd, J.-Cl Lapraz, Traité de phytothérapie clinique, Masson, Paris, 2002, 244 et 378.

[149] A. Royo-Esnal, et al., « Describing Polygonum aviculare Emergence in Different Tillage Systems », Weed Research, 55, 4, 2015, p. 387-395.

[150] H.M.H. Salama, N. Marraiki, « Antimicrobial activity and phytochemical analyses of Polygonum aviculare L. (Polygonaceae), naturally growing in Egypt », Saudi Journal of Biological Sciences, 17, 1, January 2010, p. 57-63.

[151] Liste des plantes médicinales de la Pharmacopée française Xe édition, Saint Denis, 2005, p. 32.

[152] Liste des plantes médicinales de la Pharmacopée française XIe édition, ANSM, Janvier 2020, p. 11.

[153] Liste des plantes médicinales de la Pharmacopée française Xe édition, Saint Denis, 2005, p. 32.

[154] H. Junker, « Vorschriften für den Tempelkult in Philä », Stud. Bib. Or., III, Rome, 1959, p. 1581-160. S. Aufrère, op. cit. 1986, p. 1-32.

[155] N.P. Sander-Trenel, Dictionnaire Hébreu-Français, Slatkine, Genève, 1979, p. 687.

[156] Labat 1976 = R. Labat, Manuel d’Épigraphie Akkadienne, P. Geuthner, Paris, 1976, n° 75 p. 71, et, n° 109 p. 89.

[157] Dioscoride d’Anazarbe, De la matière médicinale, éd. Arnold Birckman, Paris, 1549 : textes grec et latin, Livre I : « Malú punicú », Ch. CLII, p. 60 ; Dioscoride d’Anazarbe, De la matière médicinale, éd. Pierre André Mathiole, Chez Guillaume Rouillé à Lyon, 1572, p. 151-152.

[158] Théophraste, Recherche sur les plantes, Livres I-VI, éd. S. Amigues, tomes I-II, Belles Lettres, Paris, 1989, II 1,2, p. 44 ; II 2,4, p. 47 ; II 2,5, p. 47.

[159] Caton l’Ancien, De l’agriculture, éd. R. Goujard, Les Belles Lettres, Paris, 1975. 

[160] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XXIII, éd. J. André, Les Belles Lettres, Paris, 2003, p. 56.

 

 


 

75

 

[161] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XXIII, op.cit., note 3 p. 110.

[162] Ibn al-Baytar, Traité des simples, 1240-1248, éd. L. Leclerc, 1877, reprint : Institut du monde arabe, Paris, II, p. 182-183.

[163] Barthélémy l’Anglais, Traité des Propriétés des choses, XIIIe siècle, éd. Jean Corbechon, XVe siècle. N.B. : 2 éditions différentes de la BNF.Barthélémy l’Anglais, XIIIe siècle, Le Livre des propriétés des choses : une encyclopédie au XIVe siècle [De proprietatibus rerum, 1247], introduction, éd. B. Ribémont, Stock, Paris, 1999.

[164] Jaques Dalechamps, Jean des Moulins, Histoire generale des plantes, contenant XVIII livres egalement departis en deux tomes : tirée de l'exemplaire latin de la bibliotheque de Me Jacques Dalechamp, puis faite françoise par Me Jean des Moulins, à Lyon chez Philip. Borde, Laur. Arnaud, & Cl. Rigaud, Lyon, tomes I et II, 1653, p. 257-258.

[165] Pierre Pomet, Histoire Générale des Drogues, Chez Jean-Baptiste Loyson & Augustin Pillon, Paris, 1694, I, p. 205-206.

[166] Nicolas Lemery, Traité Universel des drogues Simples, Chez Laurent d’Houry, Paris, 1699, p. 632-634. 

[167] P. Fournier, Le livre des plantes médicinales et vénéneuses de France, Éditeur Paul Lechevalier, 1948, II, p. 286-291. 

[168] F.-A. Flückiger, D. Hanbury, op.cit. 1878, I, p. 522. 

[169] Georges Pennetier, Leçons sur les matières premières organiques, G. Masson Éditeur, Paris, 1881, p. 846.

[170] Codex Medicamentarius Gallicus, Paris, 1866, p. 57 ; p. 358 et 445.

[171] A. Gubler, Commentaires Thérapeutiques du Codex Medicamentarius, Baillière, Paris, 1868, p. 145-147.

[172] B.-A. Gomès, F.-V. Mérat, « De la vertu de l'écorce de la racine de Grenadier, contre la tænia, avec des observations, sur son emploi », Journal complémentaire des sciences médicales, t. XVI, 1823, p. 24-194.

[173] F.-V. Mérat, Du taenia, ou vers solitaire, et de sa cure radicale, J.B. Baillière, Paris, 1832, p. 88 et 146.

[174] F.-J. Cazin, Traité pratique et raisonné des Plantes Médicinales indigènes, Paris, 1868, p. 497-501.

[175] C. Tanret, « Sur la pelletiérine, alcaloïde de l’écorce de grenadier », Compt. Rend. Acad. Sci., 86, 1878, p. 1270-1272 ; — , « Sur les alkalis du grenadier », Compt. Rend. Acad. Sci., 90, 1880, p. 695-698.

[176] La pelletiérine a été isolée par Charles Tanret (1847-1917) en 1878 à partir de l’écorce du grenadier Punica granatum L., dont les tiges et les racines étaient traditionnellement utilisées comme antihelminthiques, accompagnée de trois autres alcaloïdes : la méthylpelletiérine, la pseudopelletiérine et l’isopelletiérine. La pelletiérine est décrite comme étant une huile incolore, volatile et optiquement active. Sa structure a été établie en 1917 par Hess et Eichel comme étant un aldéhyde pipéridinique, le 3-(pipéridin-2-yl)-propionaldéhyde.  Cependant, la véracité de cette structure a longtemps été débattue. Parmi les nombreuses études réalisées autour de la pelletiérine, une équipe japonaise a isolé en 1960 la pelletiérine en suivant le protocole reporté par Hess, comparé les caractéristiques décrites par Hess et Eichel et a conclu que la « soit-disant » pelletiérine était en réalité l’isopelletiérine ou la 1-(pipéridin-2-yl)- propanone. Des études de RMN et IR menées par Gilman et Marion en 1961 sur un échantillon de sulfate de pelletiérine, isolé par Tanret lui-même, ont montré la présence d’une cétone à la place d’un aldéhyde, confirmant ainsi que la pelletiérine de Tanret était la 1-(pipéridin-2-yl)-propanone. C’est à partir de ce moment que la (–)-pelletiérine se réfère à la (–)-1-(pipéridin-2-yl)-propanone tandis que l’isopelletiérine correspond à son mélange racémique. Ainsi, il aura fallu attendre quatre-vingts ans pour connaître la structure exacte de cette petite molécule dont l’histoire a été brillamment analysée par Drillien et Viel dans une perspective historique. Plus tard, la configuration absolue (R) de la pelletiérine et sa biosynthèse via la L-lysine ont été révélées. Voir à ce sujet : Y. Lok-Hang, Approche biomimétique des manadomanzamines et préparation d’analogues de la pelletiérine pour la synthèse biomimétique d’alcaloïdes de lycopodes, Thèse de pharmacognosie, Université Paris-Sud 11, Paris, 2011, p. 193-194. 

[177] G. Lyon, Traité élémentaire de clinique thérapeutique, Masson, Paris, 1911, p. 567.

[178] Eug. Collin, Précis de Matière médicale, Oct. Doin Éditeur, Paris, 1908, p. 465-469.

[179] J. Hérail, Traité de matière médicale. Pharmacographie, Baillière et Fils, Paris, 1927, p.  761-765.

[180] Codex Medicamentarius Gallicus - Pharmacopœa Gallica, Rennes, 1937, II, p. 451-453.

[181] H. Dousset, Vade-Mecum encyclopédique du médecin praticien, Maloine, Paris, 5e édition, 1961, p. 658. Voir également les Dictionnaires Vidal de cette période.

[182] J. Goarnisson, Corpus Pharmaceutique des Pères Blancs (Années soixante-dix). De même pour les Cahiers des Auxiliatrices des Âmes du Purgatoire en Afrique, etc. ...

[183], G. Bonnier, R. Douin, Flore Complète Illustrée en Couleurs de France, Suisse et Belgique, Paris, 1910 ; reprint : La grande flore en couleurs de Gaston Bonnier, Belin, Paris, 1990, III, p. 356.

 

 


 

76

 

[184] H. Coste, Flore descriptive et illustrée de la France, Corse et des contrées limitrophes, Paris, 1937, II, n° 1274 p.74.

[185] K.C. Singhal, « Anthelmintic activity of Punica granatum and Artemisia siversinia against experimental infections in mice », Indian journal of pharmaceutical sciences, 15, 2, 1983, p. 119-122. 

[186] G. Garnier, L. Bezanger-Beauquesne, et al., Ressources médicinales de la flore française, Vigot Frères, Paris, 1961, II. p.838-842. 

[187] L. Boulos, op. cit. 1983, p. 149.

[188] S.M. Tripathis, D.K. Singh, et al., « Molluscicidal activity of Punica granatum bark and Canna indica Linn. root », Brazilian journal of medical and biological research, 33, 11, 2000, p. 1351-1355. 

[189] J. Van Noordwijk, U. Hollstein, op.cit. 1956, p. 212-213.

[190] J. Van Noordwijk, U. Hollstein, « The anthelmintic activity of pelletíerine and isopelletìerine », Acta Physiologica et Pharmacologica Neerlandica, 5, 2, 1956, p. 212-213.

[191] L.C. Braga, A.A.M. Leite, et al., « Synergic interaction between pomegranate extract and antibiotics against Staphylococcus aureus »,Canadian journal of microbiology, 51, 2005, p. 541-547. 

[192] T. Machado, I. Leal, et al., « Antimicrobial ellagitannin of Punica granatum fruits », Journal of brazilian chemical society, 13, 5. 2002, p. 606-610. 

[193] M.A. Azzouz, L.B. Bullerman, « Comparative antimycotic effects of selected herbs, spices, plant components and commercial antifungal agents », Journal of food protection, 45, 1982, p.1248-1301. 

[194] Liste des plantes médicinales de la Pharmacopée française Xe édition, Saint Denis, 2005, p. 21.

[195] Liste des plantes médicinales de la Pharmacopée française XIe édition, ANSM, Janvier 2020, p. 17.

[196] Voir par exemple à ce sujet : Dina M. Ezz el-Din, SaharFarouk Elkasrawy, « Pomegranates of ancient Egypt: representations, uses and religious significance », Proceedings of the Fourth British Egyptology Congress, 7-9 September 2018, University of Manchester, 2020, p. 55-69.

[197] Pour la femme et les grenades en Égypte Pharaonique je renvoie à : Jean, Loyrette, op.cit. 2010, p. 84-87.

[198] Mais seulement en rapport très indirect si on le prend comme tel et à titre de comparaison anatomopathologique. Cf. par exemple : R.-A. Jean, « Chirurgie XX. Infectiologie IX. Le tétanos (2). Les formes topographiques localisées (1). Les tétanos céphaliques », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 20 mars 2021, p. 26-27 et fig. 22-23.

[199] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XIII, éd. A. Ernout, Les Belles Lettres, Paris, 1956, p. 38 et 39 et notes du § 66 p. 90, et, du § 63 p. 89-90. 

[200] W. Jaouadi, K. Mechergui, Y. Ammari, L. Hamrouni, M. Hanana, M.L. Khouja, « Étude ethnobotanique et ethnopharmacologique d’Acacia tortilis* (Forssk) Hayne subsp. raddiana (Savi) de la steppe arborée du Nord de l’Afrique », Phytothérapie, 14, 2016, p. 285-292.

[201] A. Kabore, H.H. Tamboura, A.M.G. Belem, A. Traore, « Traitements ethno-vétérinaires des parasitoses digestives des petits ruminants dans le plateau central du Burkina Faso », Int. J. Biol. Chem. Sci., 1, 3, 2007, p. 297-304.

[202] C. Marie-Magdeleine, H. Archimède, Plantes anthelminthiques pour les animaux d’élevage, INRA, Février 2015, p. 9 et 14. 

[203] C. Kahiya, S. Mukaratirwa, S.M. Thamsborg, « Effects of Acacia nilotica and Acacia karoo diets on Haemonchus contortus infection in goats », Vet. Parasitol., 115, 2003, p. 265-274. 

[204] Vidal-Prologinpass, « Niclosamide ».

[205] X. Bohand, B. Edouard, J. Maslin« Médicaments antihelminthiques », EMC – Maladies infectieuses, 01, 01, 2005 ([8-006-G-10] – Doi : 10.1016/S1166-8598(05)39259-3). 

[206] S. Ōmura, K. Shiomi, « Discovery, chemistry, and chemical biology of microbial products », Pure and Applied Chemistry, 79, 4,‎ 2007, p. 581-591 ; Th. Pitterna, J. Cassayre, Ot. Fr. Hüter, P.M.J. Jung, P. Maienfisch, F. Murphy Kessabi, L. Quaranta, H. Tobler, « New ventures in the chemistry of avermectins », Bioorganic & Medicinal Chemistry, 17, 12,‎ 15 juin 2009, p. 4085-4095.

[207] R.-A. Jean, « Infectiologie X. Parasitologie XI. La bilharziose et autres parasitoses », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 31 mai 2021, p. 33.  

[208] G. Zabré, A. Kaboré, B. Bayala, L.M. Katiki, L.M. Costa-Júnior, H.H. Tamboura, A.M.G. Belem, A.L. Abdalla, V. Niderkorn, H. Hoste, H. Louvandini, « Comparison of the in vitro anthelmintic effects of Acacia nilotica and Acacia raddiana », Parasite, 24, 2017, p. 1-44. Voir aussi : G. Zabré, A. Kaboré, B. Bayala, H.H. Tamboura, A.M.G. Belem, V. Niderkorn, L.M. Costa-Júnior, H. Louvandini, H. Hoste, « Botanical and ethnoveterinary surveys of two acacias (Acacia raddiana and Acacia nilotica) exploited in small ruminant rearing in Sahelian area of Burkina Faso », Animal and Veterinary Sciences, 5, 2017, p. 63-68. 

 

 


 

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[209] Voir déjà, avec les ref. cardiologiques et respiratoires incluses et auxquelles il faut se reporter : R.-A. Jean, « Infectiologie X. Parasitologie XI. La bilharziose et autres parasitoses », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 31 mai 2021 ; — « Infectiologie XI. Parasitologie XII. L’ankylostomiase et autres parasitoses », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 1er septembre 2021.  

[210] R.-A. Jean, op. cit 31 mai 2021, p. 21-23. 

[211] d’Anazarbe, De la matière médicinale, éd. Martin Mathee, Chez Thibault à Lyon, 1559, p. 201-203 (Livre III, ch. CLIV). p. 650-653.

[212] J.A. Duke, « The quest for tolerant germplasm », ASA Special Symposium 32, Crop tolerance to suboptimal land conditions. Am. Soc. Agron. Madison WI, 1978, p. 1-61 ; — Hand book Of Energy Crops, 1983 (web site: www.hort.purdue.edu/newcrop/duke_energy/).

[213] E.V. Adjanohoun, Adjakidje, M.R.A. Ahyi, L. Ake Assi, A. Akoegninou, J. d'Almeida, F. Apovo, K. Boukef, M. Chadare, G. Gusset, K. Dramane, J. Eyme, J.-N. Gassita, N. Gbaguidi, E. Goudote, S. Guinko, P. Houngnon, Issa Lo, A. Keita, H.V. Kiniffo, D. Kone - Bamba, A. Musampa Nseyya, M. Saadou, Th. Sodogandji, S. de Souza, A. Tchabi, C. Zinsou Dossa, TH. Zohoun, Contribution aux études ethnobotaniques et floristiques en République populaire du Bénin, Agence de coopération culturelle et technique, (A.C.C.T.), Paris, réf. HP 10.

[214] Fiche : Moringa sp. (Néverdier), FORMAD Environnement, ISA Lilles, Lilles, 2011, p. 18 et 26.

[215] C. Rivière, J.-P. Nicolas, M.L. Caradec, O. Désiré, A. Schmitt et al., « Les plantes médicinales de la région nord de Madagascar : une approche ethnopharmacologique », Ethnopharmacologia, 36, novembre 2005, p. 48.

[216] E. Adjanohoun, M.R.A. Ahyi, A. Ahmed, J. Eymê, S. Guinko, A. Kayonga, A. Keita, M. Lebras, Contribution aux études ethnobotaniques et floristiques aux Comores, Agence de coopération culturelle et technique, (A.C.C.T.), Paris, 1982, p.216.

[217] A. Caceres, O. Cebreva,O. Morales, P. Miollined, P. Mendia, « Pharmacological properties of M. oleifera. 1. Preliminary screening for antimicrobial activity », J. Ethnopharmacol, 33, 1991, p. 213-216 ; A. Caceres, A. Saravia, S. Rizzo, L. Zabala, E. De-Leon, F. Nave, « Pharmacological properties of M. oleifera. 2. Screening for antispasmodic, anti-inflammatory and diuretic activity », J Ethnopharmacol ; 36, 1992, p. 233-237.

[218] K.M. Nadkarni, A.K. Nadkarni, « Popular Prakashan », Indian Materia Medica, Mumbai, 1976, I, p. 811-816 ; R.D. Chaudhri, Herbal Drug Industry: A Practical Approach to Industrial Pharmacognosy, Eastern Publisher, New Delhi, 1996, p. 58-62.

[219] S. Faizi, B.S. Siddiqui, R. Saleem, S. Siddiqui, K. Aftab, A.H. Gilani, « Fully acetylated carbamate and hypotensive thiocarbamate glycosides from Moringa oleifera », Phytochemistry, Oxford, 38, 1995, p. 957-963; A. Caceres, A. Saravia, S. Rizzo, L. Zabala, E. De-Leon, F. Nave, op. cit1992, p. 233-237.  

[220] V.P. Varier, dans P.K. Warrier, V.P. Nambiar, C. Ramankutty (Eds), Indian Medicinal Plants Compendium of 500 Species, Madras: Orient Longman Ltd., IV, p. 58-62. 

[221] M.E. Olson, « Wood and bark anatomy in Moringa (Moringaceae) », Haseltonia, 8, 2001, p. 85-121. 

[222] R.Y. Yang, L.C. Chang, J.C. Hsu, B.B.C. Weng, M.C. Palada, M.L. Chadha, V. Levasseur, « Propriétés nutritionnelles et fonctionnelles des feuilles de Moringa - Du germoplasme, à la plante, à l’aliment et à la santé, dans Moringa et autres végétaux à fort potentiel nutritionnel : Stratégies, normes et marchés pour un meilleur impact sur la nutrition en Afrique, 16-18 Novembre, Accra (Ghana) 2006, p. 1-9. 

[223] A.M. Saadabi, « An in vitro antimicrobial activity of Moringa oleifera L. seed extracts against different groups of microorganisms », AustralianJ. Basic Appl. Sci., 5, 2011, p. 129-134.

[224] K.R. Kirtikar, B. D Basu, « Indian Medicinal Plants », 2nd Edition, Vol. 1, D. Dun, B. Singh, M. P. Singh. New Cannaught Place-Dehradun,M/s Bishen Singh Mahendra Pal Singh, 1975, p. 676-683.

[225] G. Stepek, J.M. Behnke, D.J. Buttle, I.R. Duce, « Natural plant cysteine proteinases as anthelmintics », Trends Parasitol, 20, 7, 2004, p. 322-327. 

[226] M. Deepak, G. Dipankar, D. Prashanth, M.K. Asha, A. Amit, B.V. Venkataraman, « Tribulosin and beta-sitosterol-D- glucoside, the anthelmintic principles of Tribulusterrestris », Phytomedicine, 9, 8, 2002, p. 753-756. 

[227] J.B. Githiori, S. Athanasiadou, S.M. Thamsborg, « Use of plants in novel approaches for control of gastrointestinal helminths in livestock with emphasis on small ruminants », Vet. Parasitol, 2006, 139, 4, p. 308-320 ; A.C. Chagas, L.S. Vieira, A.R. Freitas, M.R. Araujo, J.A. Araujo-Filho, W.R. Araguao, A.M. Navarro, « Anthelmintic efficacy of neem (Azadirachtaindica A. Juss) and the homeopathic product FatorVermes (R) in Morada Nova sheep », Vet. Parasitol, 151, 1, 2008, p. 68-73.

 

 


 

78

 

[228] R.A. Max, M. Mathieu, G. Aumont, Y. Michaux, G. Alexandre, H. Archimède, E. Boval, « Évaluation Effect of repeated wattle tannin drenches on worm burdens, faecal egg counts and egg hatchability during naturally acquired nematode infections in sheep and goats », Vet Parasitol, 169, 2010, p. 138-143.

[229] E.V.B. Azando, M.S. Hounzangbé-Adoté, P.A. Olounladé, S.N. Brunet, A. Fabre, H. Valentin, « Involvement of tannins and flavonoids in the in vitro effects of Newbouldia laevisand Zanthoxylum zanthoxyloïdes extracts on the exsheathment of third-stage infective larvae of gastrointestinal Nematodes », Vet. Parasitol, 180, 2011, p. 292-297. 

[230] P.Ab. Olounlade, et All., « Évaluation de l’effet de la poudre des feuilles de Moringa oleifera sur les parasites gastro-intestinaux du lapin domestique (Oryctolagus cuniculus) au Bénin », European Scientific Journal, 16, 30, October 2020, p. 51-71.

[231] S.D. Ola-Fadunsin, I.O. Ademola, « Direct effects of Moringa oleifera Lam (Moringaceae) acetone leaf extract on broiler chickens naturally infected with Eimeria species », Trop. Anim. Health Prod., 45, 6, 2013, p. 1423-1428. 

[232] G.M. Tayo, W.P. Josué, C.K. Marie, Y. Jeannette, M.N. Alidou, M. Mpoame, « Anthelminthic Activity of Moringa oleifera Leaf Extracts Evaluated in Vitro on Four Developmental Stages of Haemonchus contortus from Goats », Am. J. Plant Sc., 5, 2014, p. 1702-1710. 

[233] T. Rastogie, V. Bhutda, K. Moon, P. Aswar, S. Khadabadi, « Comparative studies on Anthelminthic Activity of Moringa oleifera and Vitex Negundo », Asian J. Res. Chem., 2, 2009, p. 181-182. 

[234] E. Ag Sidj’lene, Des arbres et des arbustes spontanés de l’Adrar des Iforas (Mali). Étude ethnolinguistique et ethnobotanique, Orstom éditions, Paris, 1996, p. 138.

[235] J.G. Adam, N. Echard, M. Lescot, « Plantes médicinales Hausa de l’Ader (République du Niger), Journal d'Agriculture Tropicale et de Botanique Appliquée, 19, 1972, p. 259-399.

[236] D. Sangare, Étude de la prise en charge du paludisme par les thérapeutes traditionnels dans les aires de santé de Kendie (Bandiagara) et de Finkolo AC (Sikasso), Thèse de Pharmacie, Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie de l'Université de Bamako, Decembre 2003, p. 115.

[237] Voir par exemple : J. Kerharo, J. G. Adam, La pharmacopée sénégalaise traditionnelle. Plantes médicinales et toxiques,Vigot Frères, Paris, 1974, p. 1011. W. Kasuku, F. Lula, J. Paulus, N. Ngiefu, Dr. Kaluila, « Contribution à l’inventaire des plantes utilisées pour le traitement du paludisme à Kinshasa (R.D.C.) », Rev. Méd. Pharm. Afr., 13, 1999, p. 95-102. J. Bellakhdar, op. cit. 1997, p. 764 …

[238] L. Boulos, op. cit.1983, p. 116.

[239] Classification APG III (2009) : Coll. The Angiosperm Phylogeny Group, « An update of the Angiosperm Phylogeny Group classification for the orders and families of flowering plants: APG III », Botanical Journal of the Linnean Society, 161, 2, octobre 2009, p. 105-121.

[240] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XXXVII, éd. E. De Saint-Denis, Les Belles Lettres, Paris, 2003, p. 83.

[241] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XXXIV, éd. H. Le Bonniec, H. Gallet de Santerre, Les Belles Lettres, Paris, 1983, p. 151.

[242] Chr. Ziegler, Le mastaba d’Akhethetep. Une chapelle funéraire de l’Ancien Empire, Réunion des Musées Nationaux, Paris, 1993, p. 170 et 164 (mur sud). 

[243] B. Guineau, « Collyres secs gallo-romains », Bulletin de la Société d'Archéologie Française, 1989. Voir aussi : R. Boyer, J.-N. Barrandon, C. Binant, M. Bui-Thi-Mai, M. Girard, B. Gratuze, B. Guineau, « Les collyres », Gallia, 47, 1990, p. 235-243. 

[244] P. Martinetto, Étude cristallographique des préparations cosmétiques de l’Égypte ancienne. Apport du rayonnement synchrotron à l’analyse quantitative et microstucturale des matériaux archéologiques, Thèse de Physique, Université Joseph Fourier, Grenoble, 2000, Tableau III-1.

[245] M. Aubin, « Révéler la chimie des préparations antiques, à usage cosmétique ou médical, impliquant des sels de métaux lourds », Thèse de Chimie analytique, Université Pierre et Marie Curie, Paris, Tableau IV-14, p. 186.

[246] M. Aubin, op.cit. 2016, p. 40-44, 156-162. Voir aussi un film : M. Labonnelie, « Le 346e cachet à collyres », CNRS Images, ( https://images.cnrs.fr/video/4858 ). Suite à la découverte d'un 346e spécimen, lors d’une fouille préventive, dans un dépotoir utilisé au IVe siècle à Lyon, le chercheur retrace l’histoire de cet artefact et nous explique son rôle et ses caractéristiques dans l’Antiquité gréco-romaine. Les collyres se présentaient sous forme de « petits pains » solides : on dissolvait une petite portion de ces « petits pains » au moment de les administrer. Les cachets à collyres présentent des inscriptions gravées en caractères rétrogrades sur leurs petites faces : ils servaient à estampiller les remèdes.

[247] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XXXVII, éd. E. De Saint-Denis, Les Belles Lettres, Paris, 2003, p. 83.

 

 


 

79

 

[248] M. Aubin, op.cit. 2016, p. 98.

[249] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, éd. H. Le Bonniec, H. Gallet de Santerre, Les Belles Lettres, Paris, 1983, p. 150-151, et notes des § 123 et 126 p. 298-299.

[250] Celse, De medicina, éd. Léonard Targa, texte latin et français, Paris, 1821, I, p.399, 401 …

[251] Nicolas Lemery, Traité Universel des drogues Simples, Chez Laurent d’Houry, Paris, 1699, p. 463. 

[252] A.-J.-L. Jourdan, op.cit., 1828, p. 466. F.V. Mérat, A.J. de Lens, op.cit.1830, p. 512.

[253] J.-C. Gloner, op.cit. 1874, p. 446.

[254] H. Dousset, Vade-Mecum encyclopédique du médecin praticien, Maloine, Paris, 5e édition, 1961, p. 662 et 663-664.

[255] M.R. Knox, « Effectiveness of copper oxide wire particles for Haemonchus contortus control in sheep », Australian Veterinary Journal , 80 (4), 2002, p. 224-227; F. Soli, T.H. Terrill, S.A. Shaik, W.R. Getz, J.E. Miller, M. Vanguru, J.M. Burke, « Efficacy of copper oxide wire particles against gastrointestinal nematodes in sheep and goats », Veterinary Parasitology, 168 (1-2), 2010, p. 93-96. 

[256] A. Favier, « Métabolisme du cuivre », EMC Endocrinologie-Nutrition, 01/01/1990 [10-359-C-10] ; P. Guiraud, « Métabolisme du cuivre », EMC Endocrinologie-Nutrition, 01/01/03, [10-359-C-10].

[257] Soit, σπέραμτα βουπλεύρου « graines d’Ammi majus L. » (Nicandre, Thér., 585) Index de l’édition d’A.S.F. Gow, A.F. Scholfield, Nicander, the Poems and poetical Fragments, Cambridge, the University Press, 1953, Theriaca, p. 66-67 et p. 229 « bishop’s weed, Ammi majus ». Nicandre, Œuvres. Les thériaques. Fragments iologiques antérieurs à Nicandre, edt. J.-M. Jacques, Les Belles Lettres, Paris, 2002, p. 46 « graines du buplèvre » – mais du quel ? car la dénomination « buplèvre » correspond seulement à un genre de la famille des Apiaceae (ex Ombellifère). Si l’on se reporte au lexique de l’auteur, il s’agit du buplèvre ligneux, Bupleurum fruticosum (J. André, Les noms de plantes dans la Rome antique, Les Belles Lettres, Paris, 1985, p. 41). Je ne retiendrai pas cette dernière proposition dans le cadre des écrits médicaux égyptiens dans la mesure où les indications thérapeutiques ne correspondent pas. Voir d’ailleurs à ce sujet : S. Amigues, Études de botanique antique, Mémoire de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, XXV, Paris, 2002, p. 327-328. 

[258] M. Hiroe, Umbelliferae of World, Ariake Book Company, Tokyo, 1979, p. 2128 ; M.G. Pimenov, M.V. Leonov, The genera of the Umbelli-ferae: A nomenclator, Royal Botanical Garden, Kew, 1993, p. 156 . A. Papini, F. Banci, E. Nardi, « Molecular evidence of polyphyletism in the plant genus Carum L. (Apiaceae) », Genet. Mol. Biol., 30, 2007, p. 475-482. I. Rasooli, A. Allameh, « Caraway (Carum carvi L.) Essential Oils », Essential Oils in Food Preservation, Flavor and Safety, Elsevier Inc., Paris, 2016, p. 287-293. 

[259] Ainsi par exemple : G. Bonnier, R. Douin, Flore Complète Illustrée en Couleurs de France, Suisse et Belgique, Paris, 1910 ; reprint : La grande flore en couleurs de Gaston Bonnier, Belin, Paris, 1990, 3, p. 448.

[260] Hippocrate, Maladies des femmes, II 192.8, éd. Littré VIII, p. 372. 

[261] Soranos d’Éphèse, Maladies des femmes, éd. P. Burguière, D. Gourevitch, Y. Malinas, Les Belles Lettres, Paris, 1990, L. III – 1994, 17, 54, p. 56.

[262] Hippocrate, De la nature de la femme éd. Littré, VII, p. 356 ; éd. Fl. Bourbon, Les Belles Lettres, Paris, 2008, p. 36.

[263] Hippocrate, Des femmes stériles, Littré VIII, p. 426 ; éd. Fl. Bourbon, Les Belles Lettres, Paris, 2017, 9,8, p. 83.

[264] Galien, Succed. éd. Kühn XIX, 733, 13.

[265] Hippocrate, De la nature de la femme, éd. Littré VII, p. 364 ; éd. F. Bourbon, Les Belles Lettres, Paris, 2008, p. 41. 

[266] Hippocrate, Maladies des femmes, I, 34, éd. Littré VIII, p. 80.

[267] Dioscoride, Les six livres de Pedacion Dioscoride d’Anazarbe de la matière médicinale, éd. Martin Mathée, Chez Thibault Payan à Lyon, 1559, III, p. 280.

[268] Dioscoride d’Anazarbe, De la matière médicinale, éd. Pierre André Mathiole, Chez Guillaume Rouillé à Lyon, 1572, n° 69 p. 432-433.

[269] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XX, éd. J. André, Les Belles Lettres, Paris, 1965, p. 84-85, et note du § 163 p. 181.

[270] Noter que l’association du nom « cumin » avec « royal » ne se retrouve pas ailleurs. Seul Dioscoride indique une expression proche, βασιλικὸν κύμινον « cumin royal », qu’il donne à deux reprises comme synonyme de « cumin d’Éthiopie », dans les notices consacrées au « cumin cultivé », κύμινον τὸ ἥμερον (τὸ Αἰθιοπικόν, ὅπερ Ἱπποκράτης βασιλικὸν ἐκάλεσεν « le cumin d’Éthiopie, celui précisément qu’Hippocrate a appelé royal » : Mat. med. 3.59.1 = Wellmann), et à l’ammi (ἄμι· ἔνιοι καὶ τοῦτο Αἰθιοπικόν, οἱ δὲ βασιλικὸν κύμινον καλοῦσιν « ammi : certains appellent aussi celui-là cumin d’Éthiopie, d’autres royal » : Mat. med. 3.62.1 = Wellmann), tout

 

 


  

80

 

en soulignant dans la suite de la notice que l’identité entre ἄμι et cumin d’Éthiopie ou royal est sujette à débat. Voir S. Amigues op.cit. 2003, p. 44-45. Cependant, la probabilité est très grande (Pline, HN. 20.58 (§ 163), selon lequel « la plante que les Grecs appellent ami ressemble beaucoup au cumin ; d’après certains, ce serait le cumin d’Éthiopie. Hippocrate l’a nommé cumin royal, sans doute parce qu’il l’a jugé plus efficace que le cumin d’Égypte » (Ed. J. André, ibid. 1965).

[271] Maïmonide, L’explication des noms de drogues, éd. M. Meyerhof, Un Glossaire de matière médicale composé par Maïmonide (MIFAO 41), Le Caire, 1940, voir les n° 167 p. 82, n° 193 p. 96 et 259, p. 126.

[272] Ibn al-Baytar, op.cit., 1240-1248, éd. L. Leclerc, 1879, III, 2202 p. 355.

[273] Ibn al-Baytar, op.cit., 1240-1248, éd. L. Leclerc, 1879, III, 2202 p. 355-356.

[274] F.-A. Flückiger, D. Hanbury, op.cit. 1878, II, p. 542.

[275] Codex Medicamentarius Gallicus, Paris, 1866, Ammi officinal, p. 32.

[276] A. Gubler, Commentaires Thérapeutiques du Codex Medicamentarius, Baillière, Paris, 1868, Ammi officinal, p. 16.

[277] F.-J. Cazin, op.cit. 1868, Sison amonum L. p. 1012.

[278] J. Hérail, Traité de matière médicale. Pharmacographie, Baillière et Fils, Paris, 1927, Fruits d’Ajowan, p. 319.

[279] M.A.H. Ducros, Essai sur le droguier populaire arabe de l’inspectorat des pharmacies du Caire (Mémoire de l’Institut d’Egypte XV), Le Caire, 1930, n° 230, p. 133.

[280] Bellakhdar 1997 = J. Bellakhdar, La pharmacopée marocaine traditionnelle, Paris, Ibis Press, 1997.

[281] Voir par exemple : M. De Candolle, « Les plantes rares », dans Mémoires de la Société de physique et d’histoire naturelle de Genève, 4, 1828, p. 496-497.

[282] E. Perrrot, Matières premières usuelles du règne végétal, Masson, Paris, 1944, p. 2006.

[283] S.J. Demissew, « A Description of Some Essential Oil Bearing Plants in Ethiopia and Their Indigenous Uses », Essent. Oil Res., 5, 1993, p. 465-479.

[284] (https://www.pharmaciebailly.com/pranarom-ajowan-10-ml-5420008506413.html).

[285] C. Wissa Wassef, Pratique rituelles et alimentaires des Coptes, Le Caire, 1971, p. 151-152.

[286] C. Wissa Wassef, op.cit. 1971, p. 351-352, 404.

[287] Marcus Gavius Apicius, De re cocinaria - Apicius, De opsoniis et condimentis, J. Waesbergios, Amsterdam, 1709. Apicius, Ed. et trans. Chr. Grocock, S. Grainger, Prospect Books, Totnes, 2006.

[288] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XIX, éd. J. André, Les Belles Lettres, Paris, 2003, p. 86.

[289] Dioscoride d’Anazarbe, De la matière médicinale, éd. Arnold Birckman, Paris, 1549 : textes grec et latin, Livre III : « Carum », Ch. LXVI, p. 160 ; Dioscoride d’Anazarbe, De la matière médicinale, éd. Pierre André Mathiole, Chez Guillaume Rouillé à Lyon, 1572, p. 430.

[290] Oribase, éd. U.C. Bussemaker, C. Daremberg, Œuvre d’Oribase, Baillière, Paris, vol. II, 1851, n° 23.

[291] Avicenne, ed. H. Jahier, A. Noureddine, AvicennePoème de la médecine, Paris, Les Belles Lettres, 195, n° 1052, p. 80. 

[292] Maïmonide, L’explication des noms de drogues, éd. M. Meyerhof, Un Glossaire de matière médicale composé par Maïmonide (MIFAO 41), Le Caire, 1940, n° 195, p. 97.

[293] Ibn al-Awwâm, Le livre de l’agriculture, 1061-1147, éd. J.-J. Clément-Mullet revue et corrigée par M. El Faïz, Réédition in « Thesaurus », Actes Sud, Paris, 2000, p. 699-701.

[294] Ibn al-Baytar, op.cit., 1240-1248, éd. L. Leclerc, 1877, III, p. 164.

[295] Ibn al-Baytar, op.cit., 1240-1248, éd. L. Leclerc, 1877, III, p. 164.

[296] Ibn al-Baytar, op.cit., 1240-1248, éd. L. Leclerc, 1877, III, p. 164-165.

[297] Ibn al-Baytar, op.cit., 1240-1248, éd. L. Leclerc, 1877, III, p. 164-165.

[298] École de Salerne, L’École de Salerne. Traduction en vers français par M. Ch. Meaux Saint-Marc avec le texte latin, Librairie Baillière et Fils, Paris, 1880, p. 131.

[299] Pierre Pomet, Histoire Générale des Drogues, Chez Jean-Baptiste Loyson & Augustin Pillon, Paris, 1694, p. 8.

[300] Nicolas Lemery, Traité Universel des drogues Simples, Chez Laurent d’Houry, Paris, 1699, p. 158.

[301] J. L. Alibert, Nouveaux éléments de thérapeutique et de matière médicale, tomes I-II, Chez Béchet Jeune, Paris, 1826, p. 214.

[302] N.-J.-B.-G. Guibourt, Histoire abrégée des drogues simples, tomes I-II, Chez Mequignon-Marvis, Paris, 1836, II, p. 291.

 

 


  

81

 

[303] Codex Medicamentarius Gallicus, Paris, 1866, carvi plante p. 45, alcoolat p. 424, huile volatile p. 419, et poudre p. 312.

[304] A. Gubler, Commentaires Thérapeutiques du Codex Medicamentarius, Baillière, Paris, 1868, p. 66.

[305] F.-J. Cazin, op.cit. 1868, p. 258.

[306] A. Sijelmassi, Les plantes médicinales du Maroc, Casablanca, 1996, p. 86.

[307] J. Begum, M.N.I. Bhuiyan, J.U. Chowdhury, M.N. Hoque, M.N. Anwar, « Antimicrobial Activity of Essential Oil from Seeds of Carum carviand Its Composition », Bangladesh Journal of Microbiology, 25, 2, 2010, p. 85-89 (https://doi.org/10.3329/bjm.v25i2.4867).

[308] Les teneurs sont sujettes à variations. Voir par exemple : E.M. Wichtmann, E. Stahl-Biskup, « Composition of the essential oils from caraway herb and root », Flav Fragr J., 22, 1987, p. 83-89 ; E. Putievsky, U. Ravid, N. Dudai, I. Katzir, « A new cultivar of caraway (Carum carvi L.) and its essential oil », J Herbs Spices Med Plants., 2, 2, 1994, p. 81-84 ; G.C. Arganosa, F.W. Sosulski, A.E. Slinkard, « Seed yields and essential oils of annual and biennial caraway (Carum carvi L.) grown in Western Canada », J Herbs Spices Med Plants., 6, 1, 1998, p. 9-17 ; N.S. Iacobellis, P.L. Cantore, F. Capasso, F. Senatore, « Antibacterial activity of Cuminum cyminum L. and Carum carvi L. essential oils », J Agric Food Chem., 53, 1, 2005, p. 57-61.

[309] Ch. Duraffourd, J.-Cl Lapraz, Traité de phytothérapie clinique, Masson, Paris, 2002, p. 334.

[310] J. Valnet, Phytothérapie, Vigot, Paris, 1ere édition 1972, et 6e édition, 2001, p. 155-156.

[311] J. Valnet, op. cit. 2001, p. 155 et 156.

[312] B. Shan, Y.Z. Cai, J.D. Brooks, H. Corke, « The in vitro antibacterial activity of dietary spice and medicinal herb extracts », Int. J. Food Microbiol., 117, 2007, p. 112-119.

[313] K.M. Soliman, R.I. Badeaa., « Effect of oil extracted from some medicinal plants on different mycotoxigenic fungi », Food Chem. Toxicol., 40, 2002, p. 1669-1675.

[314] M.D. Lopez, M.J. Jordan, M.J. Pascual-Villalobos, « Toxic compounds in essential oils of coriander, caraway and basil active against stored rice pests », J. Stored Prod. Res., 44, 2008, p. 273-278.

[315] N. Damiani, L.B. Gende, P. Bailac, J.A. Marcangeli, M.J. Eguaras, « Acaricidal and insecticidal activity of essential oils on Varroa destructor (Acari: Varroidae) and Apis mellifera (Hymenoptera: Apidae) », Parasitol. Res., 106, 2009, p. 145-152.

[316] B. Pitasawat, D. Champakaew, W. Choochote, A. Jitpakdi, U. Chaithong, D. Kanjanapothi, et al., « Aromatic plant-derived essential oil: an alter-native larvicide for mosquito control », Fitoterapia, 78, 2007, p. 205-210. 

[317] P. Kumar, D.K. Singh, « Molluscicidal activity of Ferula asafoetidaSyzygium aromaticum and Carum carvi and their active components against the snail Lymnaea acuminata », Chemosphere, 63, 2006, p. 1568-1574.

[318] G. Bonnier, R. Douin, Flore Complète Illustrée en Couleurs de France, Suisse et Belgique, Paris, 1910 ; reprint : La grande flore en couleurs de Gaston Bonnier, Belin, Paris, 1990, IV, p. 448.

[319] Voir égalment : R. Anton, Ann. Lobstein, Plantes aromatiques, Éditions médicales internationales - Édition Tec & Doc, Paris, 2005, p. 171-175.

[320] S. Brooker, N. Alexander, S. Geiger, et al., « Contrasting patterns in the small-scale heterogeneity of human helminth infections in urban and rural environments in Brazil », Int J Parasitol, 36, 2006, p. 1143–1151. 

[321] D. Thillement, Contamination parasitaire liée à la consommation de viandes, de poissons et de végétaux dans les pays industrialisés, Thèse de Sciences pharmaceutiques, Université de Lorraine, 2015, p. 57. 

[322] Voir : B. Dufour, Synthèse de données et nouvelle contribution à l’étude des parasites de l’époque romaine, et apports méthodologiques de l’extraction des marqueurs au traitement des résultats, Thèse, Université de Bourgogne Franche-Comté, 2015, p. 20-42. 

[323] Hippocrate, 511,19. Aristote, H.A. 5,19,4.

[324] ThéophrasteRecherches sur les plantes, Livre IX, éd. S. Amigues, Les Belles Lettres, Paris, 2006, p. 59 (ἕλμινθα δὲ πλατεῖαν).

[325] Aristote, H.A. 231.

[326] Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XXVII, éd. M. A. de Grandesagne, C.L.F. Panckoucke, tome XVI, Paris, 1833, p. 286 en latin. Voir aussi : Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XXVII, éd. A. Ernout, Les Belles Lettres, Paris, 1959, p. 70. 

[327] B. Dufour, Synthèse de données et nouvelle contribution à l’étude des parasites de l’époque romaine, et apports méthodologiques de l’extraction des marqueurs au traitement des résultats, Thèse, Université de Bourgogne Franche-Comté, 2015, I et II. Ici : I, tableau 26, p. 25.

[328] St. Harter, Implication de la Paléoparasitologie dans l’étude des populations anciennes de la vallée du Nil et du Proche-Orient : études de cas, Thèse de Pharmacie, Université de Reims, 2003, p. 161-162. 

[329] St. Harter, op.cit. 2003, p. 181 …………

 

 


 

82

 

[330] St. Harter, op.cit. 2003, p. 179-181

[331] A.R. David, « Disease in Egyptian mummies: the contribution of new technologies », The Lancet, 349, 1997, p. 1760-1763.

[332] St. Harter, op.cit. 2003, p. 181 ; St. Harter, M. Le Bailly, Fr. Janot, Fr. Bouchet, « First Paleoparasitological Study of an Embalming Rejects Jar Found in Saqqara, Egypt », Memorias do Instituto Oswaldo Cruz, 98, 2003 (suppl. I), p. 119-121: Abstract. “For the first time, a jar of embalming rejects was studied in search for helminth parasite eggs. This kind of jar was used to put discarded material by Egyptian embalmers during mummification process. Ascaris lumbricoides and Tænia saginata eggs were found in the linen and strip fragment contents of the jar, dated of 2,715-2,656 years ago”. 

[333] A. Cockburn, R.A. Barraco, T.A. Reyman, H Peck, « Autopsy of an Egyptian mummy », Science, 187, 1975, p. 1155-1160.

[334] S. Rabinow, T. Wang, R.J.A. Wilson, P.D. Mitchell, « Using parasite analysis to identify ancient chamber pots: an example of the fifth century CE from Gerace, Sicily, Italy », Journal of Archaeological Science, 2022 (Doi: 10.1016/j.jasrep.2022.103349).

[335] Voir par exemple : P.D. Mitchell, « Human parasites in the Roman world: Health consequences of conquering an empire », Parasitology, 144, 2017, p. 48-58 (Doi.org/10.1017/S0031182015001651) ; M.L. Ledger, E. Rowan, F.G. Marques, J.H. Sigmier, N. Šarkić, S. Redžić, N.D. Cahill, P.D. Mitchell, « Intestinal parasitic infection in the eastern Roman Empire during the Imperial Period and Late Antiquity », Am. J. Archaeol., 124, 2020, p. 631-657 (Doi: 10.3764/aja.124.4.0631). 

[336] M.L. Ledger et al., « Parasite infection at the early farming community of Çatalhöyük », Antiquity, 93, 369, june 2019, p. 573-587 (Doi: https://doi.org/10.15184/aqy.2019.61).

[337] D. Langgut, « Mid-7th century BC human parasite remains from Jerusalem », International Journal of Paleopathology, 36, 2022, p. 1-6 (Doi.org/10.1016/j.ijpp.2021.10.005). 

[338] N. Côte, Apports de la paléogénétique à l’étude des helminthes gastro-intestinaux anciens. Écologie, Thèse Environnement, Université de Bourgogne Franche-Comté, 2015, p. 202-205. 

[339] B. Dufour, op.cit. 2015, I et II. Ici : I, tableau 26, p. 176.

[340] M. E. Scott, op. cit. 2008, Tableau 2, p. 16 (DOI: 10.1159/000151322).

 

 

 


 

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