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Histoire de la médecine en Egypte ancienne

ODONTOSTOMATOLOGIE - I

Article complet du vendredi 12 janvier 2018 :

ODONTOSTOMATOLOGIE - I

 

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• Xavier RIAUD, Pauline LEDENT, « L'odontostomatologie en Égypte antique I , Des dentistes égyptiens », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris, 12 janvier 2018.

 

 


 

 

  

 

 

 

 L'ODONTOSTOMATOLOGIE EN ÉGYPTE ANTIQUE - I

DES DENTISTES ÉGYPTIENS

 

 

Xavier RIAUD

Pauline LEDENT

 

  

 

          Cet article est à placer dans le dossier « Odontostomatologie en Égypte antique » en compagnie des autres travaux déjà édités :

         Les enquêtes

         - Xavier RIAUD, « Identification dentaire de la reine égyptienne Hatchepsout », dans Histoire de la médecine en Egypte ancienne, Cherbourg, 6 février 2013.

         - Xavier RIAUD, « Datation de l’âge sur la momie de Ramsès II (1314 - 1213 av. J.-C.) », dans Histoire de la médecine en Egypte ancienne, Cherbourg, 7 février 2013.

         - Xavier RIAUD, « Reconstruction crânio-faciale de Toutânkhamon (1345 -1327 av. J.-C.) », dans Histoire de la médecine en Egypte ancienne, Cherbourg, 8 février 2013.

         - Xavier RIAUD, « Apport de l'étude de l'ADN et de la structure minérale d'une dent en archéologie et en odontologie médico-légale à travers quelques cas historiques », première et deuxième parties, dans Histoire de la médecine en Egypte ancienne, Cherbourg, 22 et 23 février 2013.

         Odontologie

         - Xavier RIAUD, Pauline LEDENT, « L'odontostomatologie en Égypte antique I , Des dentistes égyptiens », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Paris,15 janvier 2018.

         - Richard-Alain JEAN, Xavier RIAUD, « L'odontostomatologie en Égypte antique - II , L'instrumentation disponible », dans Histoire de la médecine en Égypte ancienne, Cherbourg, 1er octobre 2013.

 

 


 

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          L'existence d'une fonction de chirurgien-dentiste est certifiée pour la première fois à la 3ème dynastie, vers 2700 avant J.-C. Quelle était leur rôle ? C’est difficile à dire. Ces « médecins des dents » peuvent être des médecins de formation ou de simples dentistes. Sous l’Ancien Empire, des praticiens semblent avoir exercé la médecine générale et l’art dentaire. Certains se seraient spécialisés dans cette profession. Comme chez les médecins, les dentistes disposent d’une hiérarchie, les uns étant simples dentistes - le ibhy « celui qui s'occupe des dents » ou le iry-ibh, « celui qui traite les dents », la différence entre les deux n'étant pas très claire -, les autres étant our-ibhy, c’est-à-dire« Grand des dentistes », de fait leurs supérieurs.

 

          Le mot « dent » en égyptien s’écrit ibh. Le terme nhdt est employé pour désigner les dents postérieures seulement. Une dent d’éléphant est un signe hiéroglyphique déterminatif qui désigne une dent humaine. Il apparaît dans tout ce qui concerne les dents. Ces signes n’ont pas de valeur phonétique. Ils définissent l’idée générale exprimée par un mot. Les dentistes sont donc reconnaissables, dans l’écriture hiéroglyphique, par une défense d’éléphant ou par l’association des signes œil-défense, le signe de l’œil voulant dire « faire » ou, dans le contexte médical, « traiter », « s’occuper de ».

 

 

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          Les égyptologues ont répertorié à ce jour un peu plus de 150 personnages qui occupent des fonctions de praticiens médicaux, pour toutes les époques de l’Egypte pharaonique, dont six dentistes qui tous, sauf un, ont vécu sous l’Ancien Empire. Ils sont connus par les hiéroglyphes caractéristiques qui figurent sur leurs stèles, leurs sarcophages ou leurs statues représentatives. Les archéologues ont découvert, en Egypte, trois sépultures de dentistes qui remontent à la fin de la 4ème et au début de la 5ème dynastie. La découverte a été faite près de Saqqarah. Les tombes sont disposées à côté de la pyramide à degrés de Djéser. Cette proximité avec la pyramide laisse à penser qu’il s’agit de dentistes ayant travaillé à la Cour. Certains médecins sont également devenus des dentistes. Ainsi, Hesy-Rê et Khouy sont our-ibhy, « Grand des dentistes ». Ny-Ankh-Sekhmet et Psemtek-Seneb sont our-ibhy-per-âa, c’est-à-dire « Grand des dentistes du Palais ». D’autres ne possèdent que le titre de « Dentiste », iry-ibhy, comme Men-Kaou-Rê-Ankh et Nefer-Irtes. Pour Ghalioungui, ces deux iry-ibhy n’auraient été que de simples auxiliaires médicaux.

 

          Hesy-Rê

 

          Hesy-Rê est le plus ancien médecin et le premier dentiste que l’on ait pu retrouver à ce jour (Fig. 3-5). Il a vécu sous la 3ème dynastie, vers 2650 avant notre ère. Contemporain d’Imhotep, il est un haut fonctionnaire de la Cour du roi Djéser. Hesy-Rê, porte le titre de « Grand des dentistes et des médecins ». On retrouve les hiéroglyphes de l’oiseau, de la défense d’éléphant et de la flèche. Il est également « Chef des scribes du Roi », « Grand des dix de la Haute-Egypte », mais aussi Grand-Prêtre, architecte et administrateur de la Haute-Egypte. Son mastaba a été retrouvé à Saqqarah, par Auguste Mariette. Il comporte cinq panneaux en bois fixés dans les niches de la tombe, portant ses nombreuses titulatures. Ceux-ci sont conservés au musée du Caire (Fig. 3-5). Sur l’un d’eux, Hesy-Rê apparaît assis devant une table d'offrandes, son nécessaire de scribe posé sur l'épaule droite et tenant dans sa main gauche son sceptre Kherep, insigne de son pouvoir et de son autorité (Fig. 5 b).

 

 

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          Ni-Ankh-Sekhmet

 

          Ni-Ankh-Sekhmet a vécu au début de la 5ème dynastie. Il est « Doyen des médecins », « Grand des médecins du Palais », « Grand des dentistes du Palais ». Son mastaba a été découvert à Saqqarah et, surtout par une « stèle fausse porte » exposée maintenant au musée du Caire (Fig. 6). Cette stèle est un cadeau du roi Sahou-Ré au grand praticien qu’a été Ni-Ankh-Sekhmet.

 

 

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6

 

          Men-Kaou-Rê-Ankh

 

          Il a vécu pendant la 5ème dynastie. Il est fait mention de lui sur la stèle de Ni-Ankh-Sekhmet (Fig. 7). Men-Kaou-Rê-Ankh est certainement un proche parent de Ni-Ankh-Sekhmet puisqu’il est nommé à côté du frère de ce dernier, parmi ses fils et ses filles. Sa titulature complète n’est pas connue dans le détail. On lui connaît seulement le titre de « Dentiste ». On retrouve chez lui les hiéroglyphes de l’œil et de la défense d’éléphant.

 

 

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7

 

          Khouy

 

          Il a vécu sous la 5ème dynastie (Ancien Empire). Son nom et ses titres sont connus grâce à une « stèle fausse porte » découverte dans sa chapelle à Saqqarah (Fig. 8). Il est « Grand des dentistes », mais aussi « Grand des médecins du Palais », « Grand des médecins du nord et du sud », « Berger de l’anus », « Interprète de l’art secret », ainsi que « Chancelier royal », « Contrôleur des deux sièges » et « Grand Prêtre du Palais d’Héliopolis ».

 

 

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8

 

          Nefer-Irtes

 

          Ce praticien a vécu au début de la 5ème dynastie. C’était un iry-ibh. Ce dentiste est signalé sur un bas-relief du tombeau d'un certain Shesat-Hetep dont il est peut-être parent (Fig. 9). Les grands notables de l’Ancien Empire ont l’habitude de faire représenter, dans leur sépulture, leur famille et certains de leurs serviteurs. Il apparaît parmi les quinze témoins d’un acte testamentaire debout aux pieds de Shesat- Hetep. Les hiéroglyphes signifiant « Dentiste », un œil surmontant une défense d'éléphant, sont parfaitement visibles à côté.

 

 

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9

 

          Psammetique-Seneb

 

          Il a vécu à l’époque saïte, sous la 26ème dynastie. Ce personnage de la Basse Epoque est connu grâce à un vase canope conservé au musée de Florence (n° 2226) et par une statue naophore en basalte vert conservée au musée du Vatican (Fig. 10). Sa tombe à Héliopolis est connue. Il est « Grand des dentistes du Palais », « Grand des médecins », « Grand des médecins et des dentistes », « Doyen des médecins », mais aussi « Contrôleur des deux sièges », « Celui qui contrôle les scorpions », « Directeur du temple de Neith », « Supérieur des secrets du Ciel » et « Gouverneur du Palais royal ».

 

 

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          Références bibliographiques :

 

         Th. Bardinet, L'odontologie de l'Egypte des pharaons, Thèse Doct. Chir. Dent., Bordeaux 2, 1977, n° 180, p. 228-266.

         Th. Bardinet, « Dentistes et soins dentaires à l’époque des pharaons », in Dents, dentistes et art dentaire, sous la direction de Franck Collard & Evelyne Samama, L’Harmattan (éd.), Paris, 2012, p. 145-158.

         M.J. Becker, Early dental appliances in the eastern Mediterranean, Berytus (ed.), 1995-96, p. 71-102.

         L. Borchardt, Catalogue général du musée du Caire (1295-1808), Le Caire , 1937, n° 1482 p. 169-173 et pl. 39.

         I. Cavalier, La pathologie bucco-dentaire et l’odontologiste dans l’ancienne Egypte, Thèse Doct. Chir. Dent., Bordeaux 2, 1984, n° 119.

         N. Dutitre, Croyances, médecine et art dentaire en Egypte ancienne, Thèse Doct. Chir. Dent., Reims, 2005, n° 54.

         R. El-Sayed, Documents relatifs à Saïs et à ses divinités, BdE 69, IFAO, Le Caire, p. 247-248.

         Fr. Jonckheere, Les Médecins de l’Égypte Pharaonique, Fond. Égypt. Reine Élisabeth, Bruxelles, 1958.

         H. Junker, Gîza II. Die Mastabas der beginnenden V. Dynastie auf dem Westfriedhof. Hölder-Pichler-Tempsk, Vienna-Leipzig, 1934, p. 194 et fig. 29.

         P. Ledent, L’art dentaire en Egypte antique, L’Harmattan (éd.), Collection Médecine à travers les siècles, Paris, 2014, p. 91-95.

         F. Leek, « The Practice of Dentistry in ancient Egypt », in Journal of Egyptian Archeology, 53, 1967, p. 51-58.

         A. Mariette, Album du Musée de Boulaq, Le Caire, 1872, pl. 12.

         T. Monier, A. Rombauts, Pathologie et thérapeutique dentaires dans l’Egypte pharaonique, paléopathologie de momies égyptiennes, Thèse Doct. Chir. Dent., Paris, 1982.

         B. Ponson, L'art dentaire dans l'Egypte antique, Thèse Doct. Chir. Dent., Lyon 1, 2003, n° 26.

         J.J. Quenouille, La bouche et les dents dans l’Antiquité égyptienne, Thèse Doct. Chir. Dent., Lyon, 1975, n° 437.

         J.E Quibell, Excavations at Saqqara (1905-1906), Le Caire, 1907, p. 22-24  et pl. XIV.

         J.E Quibell, Excavations at Saqqara (1911-1912). The Tomb of Hesy, Le Caire, 1913, pl. XXX, n° 3 et 4.

         Fr. Von Känel, Les prêtres-ouâb de Sekhmet et les conjurateurs se Serket, PUF, Paris, 1984.

 

 

 


 

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